Ce blog rassemble des informations et des réflexions sur l'avenir qui nous attend.

This blog presents informations and views about the future.

lundi 15 février 2016

Sens et démocratie / The Meaningful Democracy


Liberty is a prerequisite of a meaningful society. A dictatorship or a bureaucracy are incompatible with meaning. From all the modes of government, democracy is the one that most respects human liberty and dignity. Still, respecting democratic forms is not a proof of a vigourous ethos, as was shown by the unfortunate Weimar republic. A democracy which is falling apart paves the way for totalitarism. Thus, the present legitimacy crisis of the western democracy represents a major threat. Legitimacy can find its source in ideas and principles which are able to transcend individual interests. In the past, the recognized source of legitimacy was God. Thus, the Church became the repository of legitimacy. According to democratic rules, the people represent the source of legitimacy and religion has been relegated to the private sphere, at least in western countries. During the twenty past years, this situation has been progressively shifting. Free markets have been considered as the source of legitimacy. Banks have become the repository of this new legitimacy. Multinational companies do not accept anymore to refer to the power of the people, but to technocratic institutions which comply with the rules of the Market and to a "governance", which has nothing to do anymore with democracy. Thus, it is not surprising that an increasing fraction of the population feels outcast and excluded from any access to the power, which becomes the preserve of a wealthy minority. In order to break this deadlock, it is necessary to find new sources of meaning and new symbolic expressions, which might be able to overcome the present reference to Markets. In order to preserve the gains of the previous centuries, democracy has to recover the path of the public good, by regaining its independance from the powerful lobbies, which try to rule the world.

La liberté est une condition indispensable pour que la société soit porteuse de sens. Un régime dictatorial ou bureaucratique est incompatible avec le sens. De tous les modes de gouvernement connus jusqu’à présent la démocratie est celui qui respecte le mieux la liberté et la dignité humaines. A ce titre, elle fait partie des acquis essentiels de la société occidentale. Toutefois, le respect des formes démocratiques ne représente pas en soi la garantie d’un ethos vigoureux. La malheureuse république de Weimar est un exemple de démocratie qui s’est délitée, en laissant la porte ouverte au totalitarisme. A ce titre, il est préoccupant de constater que la démocratie dans son ensemble semble passer actuellement par une crise de légitimité, qui la met en péril.
   Les institutions européennes, qui ont inspiré l’organisation du pouvoir dans l’ensemble du monde occidental, trouvent leur source dans l’Antiquité gréco-romaine. L’Empire romain avait compris que le pouvoir (potestas), pour être accepté, ne peut s’exercer sans une légitimité qui lui confère une autorité (auctoritas). Dès lors, une nation doit être gouvernée en vertu du couple indissociable potestas/auctoritas.
   La légitimité doit trouver sa source dans un principe capable de transcender les intérêts particuliers. C’est la référence à un tel principe qui donne un sens aux actions menées par le pouvoir et lui enlève le caractère arbitraire de décisions prises par un individu qui ne serait plus qu’un tyran. La source de légitimité peut varier dans le temps. Durant l’Antiquité romaine, la légitimité relevait des dieux, puis de l’Empereur lui-même élevé au rang de divinité. L’arrivée du christianisme a profondément transformé cette situation en transférant à Dieu toute source de légitimité. De ce fait, l’Eglise devenait la garante de la légitimité et donc du pouvoir. La démocratie moderne s’est libérée de cette dépendance et a transféré la légitimité au peuple souverain, formant la Nation. De ce fait, selon le principe de laïcité, l’exercice de la religion était renvoyé dans une sphère privée distincte de la sphère publique.

mardi 26 janvier 2016

Sortir du Monde plat / Escaping from the Flat World

For moving forward, a society requires a vision of the future . Such a vision is not needed for short term  activities which can be organized through autoregulation. It is the reason why the liberal view is most powerful for everyday life activities. However, all important long term decisions require some collective planning. Globalization has imposed a flat world entirely governed by the Market. This flat world is completely open to finance and trading, but rejects any other type of meaning. Within such a flat world, any step involving the general interest, the environment protection or social justice which contradicts the Market requirements cannot be implemented. Escaping this flat world requires jumping in a different dimension, providing some meaning in life. It is only by considering a vertical axis representing different values, spiritual, cultural and collective, that it becomes possible to overcome the contradictions of the flat world and break through the barriers it has set up.

Se projeter dans l’avenir, c’est se poser la question d’un futur souhaitable et de la façon d’y parvenir. Les notions de sens et d’avenir sont étroitement liées. Tout projet collectif d’envergure est dirigé vers un but, un aboutissement futur. Il doit donc être guidé par une vision d’avenir, qui fédère les enthousiasmes et aide à coordonner les actions, en donnant une représentation concrète à l’ethos. Il n’est pas indispensable de disposer d’une telle vision d’avenir dans la gestion quotidienne des actions de court terme. Celles-ci peuvent être optimisées par autorégulation, dans le cadre des transactions opérées par l’ensemble des acteurs individuels. C’est précisément ce que réalise à tout moment la régulation par le Marché. C’est la raison pour laquelle le mode de fonctionnement libéral est le plus efficace dans la gestion de toutes les activités qui relèvent de la vie quotidienne.
   Par contre, toutes les décisions qui visent le long terme nécessitent une forme d’action collective qui doit être pensée globalement. Il en est ainsi pour la préservation de l’environnement, l’instauration de droits pour les plus démunis, les actions de rénovation urbaine ou les projets impliquant un nouveau modèle social. Ces différents objectifs sont guidés par l’ethos de la société, suivant la conception du sens qui l’anime. La question du sens oriente ainsi l’avenir de la société. C’est en suivant la direction verticale d’un sens capable de transcender les intérêts particuliers, qu’il devient possible de sortir du monde plat actuel, en empruntant une dimension supplémentaire, comme cela est schématisé sur la figure. Suivre la verticale du sens consiste à aller vers des niveaux de conscience plus élevés, en abandonnant un point de vue strictement individuel pour s’ouvrir à l’intérêt général et à une pensée universelle. C’est aussi ressentir la joie d’aller vers une harmonie accrue avec autrui et l’ensemble du monde vivant.

vendredi 8 janvier 2016

La société organique / The organic society


According to the interdependence concept, all things and living beings are interconnected with the surrounding world. Interdependence, which is one of the founding concepts ofr buddhism, according to which no being has an existence by itself, but only as related to the whole world, is now confirmed by modern science.  Universe displays unity and coherence. Interdependence is clearly a key feature of all living ecosystems. Exchanges between living beings are organized in such a way that the existence of the ecosystem can be sustained permanently. Interdependence applies also to human society.  With globalization, it has been established at a worldscale level. Even ideas are interdependent, as any idea can exist only in relationship with others. Interdependence is not compatible with the fierce individualism and the Market dictatorship which have prevailed recently. It requires taking into account the general interest, a reinforcement of social links and more altruism. If interdependence is fully recognized and respected, we could expect the emergence of a new kind of society, an "organic" society, comparable to a living ecosystem, inside which everybody can find his or her place and purpose of life.

Suivant le concept de l’interdépendance, toute chose et tout être vivant n’existent qu’en interaction avec l’ensemble du monde environnant. Cette idée fort ancienne, trouve aujourd’hui sa pleine confirmation et s’inscrit dans la vision du monde en cours d’émergence. Pour le bouddhisme, le concept d’interdépendance est fondamental, car il conduit à la conclusion qu’aucun phénomène ne doit être considéré comme doté d’une autonomie et d’une nature propre, la vacuité représentant la seule réalité ultime. Il n’est toutefois pas indispensable d’aller jusqu’au bout de ce raisonnement, pour constater que l’interdépendance est un concept essentiel, que la science
   L’Univers apparaît comme un vaste système interconnecté, dont toutes les parties sont en correspondance étroite. Ainsi la vie sur Terre est rendue possible par la présence d’éléments issus de l’explosion des supernovae. La démarche unitaire de la science visant à décrire l’ensemble des phénomènes physiques par une équation fondamentale démontre également la cohérence et l’unité du monde.
   L’interdépendance est manifeste dans le monde vivant. Dans un écosystème, les différents organismes interagissent pour en assurer le bon fonctionnement. Tandis que les végétaux captent l’énergie du soleil grâce à la photosynthèse et fournissent les aliments nécessaires aux animaux, les organismes saprophytes décomposent les déchets organiques pour recycler les éléments nécessaires aux végétaux, permettant ainsi à la vie de fonctionner suivant une boucle de recyclage permanent. Chaque organisme trouve sa place dans l’écosystème, ce qui rend indispensable la préservation de la biodiversité, car la survie de l’écosystème dépend de la présence des différents organismes qui le constituent. Chaque partie se nourrit de l’ensemble. Ainsi, en présence d’une pomme, il est possible de percevoir la lumière du soleil qui l’a fait croître, l’eau de pluie qui l’a arrosée, les éléments qu’elle a puisés dans le sol ainsi que le travail des abeilles qui l’ont fécondée.

dimanche 13 décembre 2015

De l'homme inutile à la société du sens / From the useless man to the meaningful society

The French economist Pierre Noël Giraud has recently published a book entitled "The Useless Man" (in French). According to his assessment, globalization has lead to an increase of inequalities and to a progressive vanishing of the middle class within developed countries. Therefore, the population tends to be split between a minority of "nomads" and a "sedentary" majority. The "nomad" population is well-educated, travels easily and can easily find a job anywhere. This fraction of the population which gets high incomes and constitutes the ruling class, is becoming more and more concentrated, as less and less people get richer and richer. The majority of "sedentary" people do not move easily and find increasingly difficult to get a job. They get disqualified, insecure and pauperized. These socially excluded men and women are considered as "useless" according to the criteria of the Market.  This situation is clearly unacceptable. It becomes necessary for any country or region to find a way for becoming more autonomous. Social needs are huge in many areas such as environment protection, education, assistance to people who are ill, old or vulnerable. Cultural activities need to be supported as they provide a soul to the society. Whereas nomad activities can find easily a way for escaping to fiscal rules, it is necessary to draw more resources for developing activities which can provide a meaningful life to most citizens.  It would become then possible to shift from a society of "useless" people to a truly meaningful society.

L'économiste Pierre-Noël Giraud a publié récemment l'ouvrage intitulé "L'homme inutile". Suivant son analyse, la montée des inégalités suscitée par la globalisation lamine les classes moyennes, qui tendent progressivement à disparaître dans les pays développés. Dans ces conditions, la population tend à se répartir en deux catégories: une minorité de "nomades" et une majorité de "sédentaires". Les nomades sont instruits, disposent d'un niveau de formation et d'expertise élevé, voyage facilement, parlent anglais et peuvent monnayer leurs compétences partout dans le monde. De ce fait, ils disposent de revenus élevés.  Au contraire les "sédentaires" de par leur formation et leur activité ne peuvent pas se déplacer facilement pour aller exercer leur activité. C'est sur eux que pèsent le chômage et les emplois précaires. Compte-tenu des effets de la compétition internationale et de la mécanisation croissante du travail, un nombre croissant d'entre eux ne trouve plus d'emploi. Cette catégorie de la population comprend ainsi une proportion croissante d'hommes et de femmes "inutiles" selon les critères de l'ordre marchand. Ces personnes se trouvent progressivement disqualifiées et paupérisées. Elles ont le sentiment de ne plus pouvoir agir sur leur destin. En outre les intérêts de la minorité "nomade" se trouvent de plus en plus déconnectés de ceux de la majorité des sédentaires, entraînant une fracture de plus en plus marquée entre les dirigeants nomades et le peuple sédentaire.  Cette situation est éminemment dangereuse;
Il devient essentiel de retrouver une autonomie nationale et régionale suffisante pour se prémunir d'un tel piège. Les besoins en activités d'intérêt général sont considérables dans des domaines tels que la préservation de l'environnement, l'éducation, les soins aux malades, l'aide aux gens âgés et aux personnes vulnérables. Les activités culturelles peuvent également redonner une âme à la société. Alors que les activités nomades parviennent souvent à échapper à la fiscalité, il faut parvenir à drainer une part croissante de ressources pour alimenter les activités qui peuvent redonner un sens à la vie des sédentaires, c'est à dire de la majorité des habitants. Il sera ainsi possible de passer d'une société d'hommes inutiles à une société du sens. 

jeudi 12 novembre 2015

Du collectivisme à la coopération / From collectivism to cooperation


Will it be possible to organize a truly cooperative society, some kind of community? No socialist community imagined in the past has ever succeeded. The communities planned by Robert Owen or Charles Fourier have been partially experimented, but are considered now as utopias. All the collective social systems such as those experimented within the former USSR have failed. Their failure has been used as an argument for imposing another utopia, a fully liberal system. Still, most citizens are not driven only by individual profit and wish to share strong social links. Furthermore cooperation appears as essential for building a succcessful society. Different organizations presently tested might anticipate the organization of a future community. One possibility already tested in some organizations is to establish a whole bundle of communities (or holons) linked together. Such a holarchy avoids  the need of a centralized managementIt is also possible to develop a cooperation between different firms, sharing common means. A cooperative entrepreneurship can be very flexible and help small firms to operate within a global environment. Another way to organize a community is through the sharing of equipments, tools or experience. Sharing a car, a house or a tool can help to make a much better use of it. Digital technologies are now widely used for organizing this sharing in an efficient way as shown by many existing systems for car sharing. Sharing experience and knowledge is also attracting an increasing number of participants, through different communities of practice such as those which belong to the DIY movement. All these expériences may anticipate the organization of a future community, driven by collective interest rather than individual profit.

Sera-t-il possible d'organiser la société en véritable Communauté dans l'avenir? Alors que le système capitaliste s’est montré remarquablement résilient, tous les projets qui visaient à instaurer une communauté de vie ainsi qu’à partager l’ensemble des biens et des moyens de production ont échoué. La plupart des communes inspirées par des principes socialistes ont été des échecs ou sont restées au stade d’utopies. Conçues comme des cités idéales, elles avaient pourtant fait l’objet de plans précis, élaborés par des philanthropes tels que Robert Owen ou comme Charles Fourier, qui souhaitaient assurer le bonheur du genre humain. Les expériences de communes qui avaient été tentées en ex-URSS ont été rapidement abandonnées au profit de la collectivisation étatique. Les kolkhozes et sovkhozes ont été imposés à la paysannerie de façon souvent violente et les propriétaires terriens, qualifiés de « koulaks », ont été exterminés. La tentative d’imposer un modèle de société par la contrainte a été un échec. La création d’appartements communautaires pourvus de cuisines partagées entre plusieurs familles a été mal vécue par les habitants, qui souffraient de la promiscuité et du manque de liberté dans leurs choix d’aménagement ou de décoration. La mise en commun des outils de production s’est également avérée peu efficace. L’expérience communiste a conduit non seulement à la débâcle économique de l’ex-URSS, mais aussi à un rejet massif d’un tel système par les populations auxquelles il avait été imposé. Les conséquences de ce refus sont appelées à persister encore longtemps. Un retour au collectivisme paraît donc exclu, mais une économie collaborative, qui mise sur la coopération plutôt que sur la compétition paraît indispensable pour éviter les dérives actuelles, qui risquent de conduire à des conflits violents et à la destruction de la planète. Différentes initiatives actuelles préfigurent une société future du partage.
   Au mode de fonctionnement centralisé et pyramidal se substitue une organisation décentralisée, opérant en « cercles » capables de s’auto-organiser à leur niveau, tout en maintenant des liaisons souples avec l’ensemble de la structure. Ce modèle, qui dérive du concept d’holarchie introduit par Arthur Koestler, consiste à mettre en œuvre une organisation par holons (les cercles), qui peuvent s’organiser de manière autonome, par niveaux de complexité croissante. Dans les différents cercles, chaque personne participe aux décisions. Celles-ci sont prises toutefois en tenant compte des objectifs fixés pour l’ensemble de l’organisation. Un mode de fonctionnement de type holarchique a déjà connu un début de réalisation dans un certain nombre d’entreprises. Une organisation similaire, par niveaux emboités, est également mise en œuvre pour gérer les services de protection sociale, d’éducation et de préservation de l’environnement. Elle permet une décentralisation des décisions ainsi qu’une participation des usagers eux-mêmes au bon fonctionnement de l’organisation.

vendredi 16 octobre 2015

Le prix du carbone comme solution au réchauffement climatique / Carbon pricing as a solution to global warming


On October 15th, a Conference was held in Paris about the "Economic stakes of the 2015 Paris Climate Conference". A large group of economists has signed a call for an ambitious and credible climate agreement in Paris, based on three principles expressed in a very simple and concise manner:
(1) All nations should face ultimately the same CO2 price (2) Carbon pricing must incentivize universal participation and (3) "Free-rider" behavior has to be hindered. The way carbon pricing is implemented can vary: it can be based either upon a carbon tax or upon a cap-and-trade mechanism. It is considered that such a choice is not essential and can be left to the different governments. Carbon pricing remains compatible with transfer mechanisms in order to comply with equity principles and to achieve a universal participation. Presently, we are very far from such a universal acceptance of carbon pricing. In the view of the group of economists led by Jean Tirole, with the authority resulting from his Nobel Memorial Prize in Economics, it represents the only way to curb CO2 emissions in an efficient way. It would make possible to avoid the situation encountered in Europe where the big effort in favour of renewable energy sources has been accompanied by a wider use of coal replacing natural gas resulting in an increase of CO2 emissions. Carbon pricing is not part of the COP 21 agenda. Still, this idea is encountering a wider acceptance and might help to implement later on a final agreement, providing a real solution to the the global warming challenge. 

Le 14 octobre 2015 s'est tenu à l'Université Paris-Dauphine  un important Colloque sur " Les enjeux économiques de la Conférence de Paris sur le Climat". Il a réuni les économistes français se penchant sur la question du Climat, avec la participation d'un certain nombre de leurs collègues étrangers. Une équipe internationale d'économistes a signé un appel en vue de la COP 21, qui se ramène à trois principes qui sont exprimés de manière extrêmement simple et concise: (1) Toutes les nations devraient à terme se mettre d'accord sur un prix unique du CO2 (2) La façon de mettre en place un tel système de prise en compte du carbone émis doit permettre de l'étendre partout (3) Si une nation n'intègre pas une telle contrainte, elle doit être pénalisée dans le cadre des échanges commerciaux.
Une telle position n'est pas incompatible avec des mécanismes de transfert financiers entre nations, suivant des critères à définir. Le principe d'une tarification peut être appliqué en suivant différents mécanismes, dont les deux principaux sont la taxe carbone et le mécanisme de plafonnement et d'échange conduisant au marché des permis d'émissions. La façon exacte d'appliquer la tarification est jugée secondaire.

mardi 6 octobre 2015

Bioéconomie / The plenitude economy


For a long time, economy has tried to evolve as a pure science, independantly of   environmental or human factors, describing in an abstract way the relationship between suppy and demand. It has tried also to explain all human behaviour in economic terms. Thus, for the economist  Gary Stanley Becker,  parents invest in the education of their children, in order to get a protection when they become old, according to an economic assessment. At the opposite of such a conception, economy can be integrated within the much wider realm of  life sciences. Humanity cannot survive without its environment and the biosphere to which it belongs. Therefore, economy has to take into account the needs of the web of life and become a plenitude economy, a bioeconomy (bioéconomie in French, according to the economist  René Passet). An economy system can remain viable, only if it operates in symbiosis with the environment. It requires regulation modes able to limit the consumption of resources and the production of waste. Products and objects have to be designed in a way which helps to recycle them and to minimize their impact upon the environment during their whole life cycle from cradle to grave. Preserving nature, even in urban areas. besides preserving the environment, helps to improve  the quality of life, reducing the stress, bringing calm and serenity to the inhabitants.  Thus, regulatory and economic models taking into account bioeconomic factors help to organize a more harmonious way of life not only environmentally friendly, but also more peaceful and just  

L’économie a cherché pendant longtemps à se libérer des sciences humaines, en décrivant de manière de plus en plus abstraite les relations entre offre et demande. Elle a voulu aussi expliquer les comportements humains par des raisons purement économiques, de manière parfois caricaturale. Ainsi selon l’économiste Gary Stanley Becker, c’est pour se prémunir dans leur vieillesse que les parents investissent dans l’éducation de leurs enfants, en suivant un calcul économique. A l’opposé d’une telle vision, l’économie peut être intégrée dans le champ beaucoup plus vaste des sciences du vivant, dont elle ne serait qu’un sous-ensemble. L’humanité ne peut survivre en dehors de son environnement et de la biosphère dont elle fait partie. Pour ne pas s’engager dans des voies impraticables, l’économie doit tenir compte du milieu vivant et se transformer en une bio-économie, qui a été notamment préconisée par l’économiste René Passet. Le vivant, plutôt l’argent, devrait être considéré comme la valeur centrale en économie. Dans ses travaux concernant les interactions entre l’économie et le vivant, René Passet a cherché à dégager les conditions à respecter pour créer une économie durable.  Une telle bioéconomie ne se limite pas à exploiter au mieux les ressources naturelles et en particulier  la biomasse pour produire de l'énergie et des matières premières ( ce qui est le sens habituel de bioeconomy, d'où le choix de plenitude economy pour traduire bioéconomie en anglais). Elle vise à réunir toutes les conditions requises pour la préservation de la vie, qui remplace la richesse comme priorité de l'économie.