Ce blog rassemble des informations et des réflexions sur l'avenir qui nous attend.

This blog presents informations and views about the future.

dimanche 1 janvier 2017

Les réacteurs au thorium / Thorium reactors


The energy transition has to meet two major needs. First, to be able to ensure a  long term energy supply, as required by the world economy, whereas fossil energy ressources are finite and might fail to respond, leading to a major economic crisis. Furthermore, energy has to be supplied in a way which enables to reduce the amount of Green House Gases emitted in the atmosphere. Renewable energy sources are meant to provide answers to these two requirements, but the fact that solar and wind are diffuse and intermittent might appear in the near future as a major obstacle, for supplying the main part of the energy demand .Nuclear energy represents an alternative, which is often dismissed due to the risks which are associated to this energy source. Three Mile Island, Tchernobyl and Fukushima accidents have shown that it is difficult to keep a nuclear reactor totally safe. There are also risks due to nuclear waste produced in the reactors. The risks of nuclear proliferation represent a futher difficulty, as shown by the long negociations which were needed for solving these issues in Iran. Molten salt reactors using thorium as the nuclear fuel could help to alleviate all these concerns. Thorium is not linked with military applications. Thorium power plants do not require enriching uranium in U-235, by using equipments such as centrifuges, which may lead to the production of nuclear bombs. Thorium is very abundant and present in all the continents. Using the nuclear fuel in liquid phase, dissolved in a molten fluoride salt, presents the great advantage of being intrinsically safe, by avoiding unstability or overheating problems which may be encountered with pressurised water power plants. The main source of potential accidents can thus be avoided without the need of complex redundant safety devices. Molten salt reactors operate at atmospheric pressure and do not require pressurised vessels which are prone to microcracks, difficult to control and avoid. The nuclear fuel can be easily released and temporally stored if required. The production of radioactive waste, especially long-lived actinides, is strongly reduced. Due to all these potential advantages, thorium fueled molten-salt reactors should be further investigated and tested at an industrial scale. They seem much more promising than fusion reactors, which require very large expenses as shown by the ITER project (around €20 billion). Important questions still require appropriate answers: how to start the reactor in the best way, as fissile material is needed, what is the long-term behaviour of the reactor? Molten-salt reactors might be built at a smaller scale than pressurised-water reactors, which means that they might be manufactured in series and easier to finance   Operating a prototype unit on the long term is the only way to assess properly such an option. India, which owns large thorium resources, is strongly involved in the development of  molten-salt reactors China shows also a major interest in such a development. Long-term operation results obtained with industrial size prototypes should become available soon.


La transition énergétique doit répondre à deux besoins essentiels. Tout d'abord, pouvoir assurer une fourniture d'énergie à long terme, pour répondre aux besoins de la planète, alors que les ressources en énergies fossiles sont par définition finies et pourraient venir à manquer, dans des circonstances peut-être plus inattendues et brutales qu'on ne le pense généralement. D'autre part, la fourniture d'énergie doit être la moins dommageable possible pour l'environnement. Il s'agit, en particulier, limiter le réchauffement climatique associé aux émissions de gaz à effet de serre dus à l'utilisation de combustibles fossiles. Les énergies renouvelables sont censées répondre à ces deux besoins, mais le caractère diffus et intermittent du solaire et de l'éolien représente un obstacle important, dès lors qu'il s'agit d'assurer la majeure partie de la fourniture d'énergie.
Le  nucléaire représente une réponse alternative, mais qui est souvent écartée en raison des dangers qu'il ferait courir à l'humanité. Les accidents de Three Mile Island, de Tchernobyl et de Fukushima semblent montrer qu'il est difficile de s'en prémunir totalement. En outre, le nucléaire fait peser les risques associés aux déchets produits dans les réacteurs ainsi qu'à la prolifération nucléaire, comme on a pu l'observer à l'occasion des négociations difficiles qui ont porté sur le nucléaire civil en Iran. Les réacteurs à sel fondu utilisant le thorium comme combustible nucléaire pourraient apporter une réponse à ces différentes préoccupations et suscitent un intérêt croissant. Le thorium n'est pas associé à une filière militaire. Les centrales au thorium ne nécessitent pas l'enrichissement de l'uranium en uranium 235, en utilisant des équipements (notamment des centrifugeuses) qui peuvent servir à la fabrication de bombes nucléaires. Le thorium est très abondant et présent sur tous les continents. Les centrales à sel fondu présentent en outre l'avantage d'être intrinsèquement sûres. Elles évitent les problèmes d'instabilité ou de surchauffe auxquels sont sujettes les centrales à eau pressurisée. La principale source d'accidents déjà recensée sur les centrales nucléaires actuelles pourrait être ainsi définitivement écartée. Elles fonctionnent à la pression atmosphérique et ne nécessitent donc pas la fabrication de cuves sous pression, dont on a pu constater qu'elles sont particulièrement vulnérables à des microfissures difficiles à contrôler. Le combustible nucléaire peut être facilement évacué et stocké temporairement en cas de nécessité. La production de déchets et notamment d'actinides à très longue durée de vie est fortement réduite.
Tous ces avantages potentiels font que cette filière mérite d'être étudiée et testée à large échelle. Son intérêt paraît  incomparablement supérieur, à l'heure actuelle, que celui de la fusion, filière pour laquelle des sommes considérables ont été investies avec le projet ITER. D'importantes questions subsistent à l'heure actuelle: comment démarrer le réacteur dans de bonnes conditions, comment les matériaux utilisés réagissent-ils sur le long terme? Le fonctionnement d'une unité prototype sur une longue durée est seule capable d'apporter des réponses à ces questions. Il serait intéressant aussi de concevoir des réacteurs de petite taille plus faciles à réaliser et pouvant conduire à une fabrication en série. L'Inde, qui dispose de ressources de thorium abondantes, mise sur le thorium, la Chine s'y intéresse aussi fortement. Des résultats obtenus sur des prototypes industriels, sur des opérations de longue durée, devraient être disponibles prochainement.

jeudi 22 décembre 2016

Technologies frugales / Frugal technologies


Our society is facing an exhaustion of resources, raw materials and energy. Technology is often considered as the solution to these challenges. Still, innovative technologies require energy and raw materials, including rare earths. Digital technology and electrical transportation means require electricity. Renewable energy sources rare metals (neodyme, dysprosium, terbium, praseodyme) for the permanent magnet generators of windmills, rare earths (gallium, selenium, cadmium) for thin-film photovoltaic solar cells, lithium for batteries, platine for fuel cells. Technological innovation can still help to save energy and materials, if it is conceived according to criteria differing from the present. A frugal innovation aims at manufacturing simple and sustainable artifacts. Such objects are designed in a way that they can be easily recycled. It uses byproducts from agriculture and industry, which helps to minimize waste. Equipements are easily repaired and reused. They include modules which can be changed or replaced without the need to change the whole equipment.
   Frugal innovation has been used in developing countries. In India, jugaad innovation , jugaad coming from a hindi word which suggests ingenuity and cleverness,intends to make the best use out of locally available products and cheap materials  including waste. This concept is now used in many countries, including developed western countries.
   The need to develop sustainable technologies means that high-tech is more and more frequently replaced by low-tech, designed for using cheap and widely available materials, remaining simple, robust and sustainable. Low-tech is not designed for the happy few, but for a large number of people. Therefore, the future belongs probably more to low-tech rather than high-tech. 

Notre société est confrontée à un épuisement de ses ressources, matières premières et ressources énergétiques.Certains espèrent que les nouvelles technologies pourront répondre à ces problèmes. Toutefois, ces nouvelles technologies nécessitent elles-mêmes de l'énergie et des matières premières, notamment des métaux rares. Les technologies numériques et les transports électriques nécessitent de l'énergie. Les énergies renouvelables nécessitent des métaux rares,néodyme, dysprosium, terbium, praséodyme, pour les aimants permanents qui équipent les éoliennes, terres rares (gallium, indium, sélénium, cadmium) pour les capteurs photovoltaïques en couches mince, lithium pour les batteries, platine pour les piles à combustible.  
   L’innovation technologique peut néanmoins contribuer à réduire la consommation de ressources, à condition d’abandonner les critères fixés par la société de consommation. Une innovation frugale vise la réalisation d’objets simples et durables. Afin de n’utiliser qu’un minimum de ressources, elle fait appel au recyclage et exploite les sous-produits de l’agriculture ou de l’industrie, de façon à éviter le rejet de déchets. Les équipements sont conçus de manière à être plus facilement réparables et recyclables. Au lieu de former un bloc compact, difficile à réparer et à recycler, ils comprennent des modules qui peuvent être réparés ou échangés, sans qu’il soit nécessaire de changer l’ensemble.
    De telles formes d’innovation sont déjà pratiquées pour répondre aux besoins des pays en voie de développement. L’innovation jugaad, dont le nom dérive d’un terme hindi signifiant à la fois ingéniosité et débrouillardise, consiste à exploiter au mieux l’ensemble des ressources disponibles localement, y compris les déchets recyclés, en concevant des produits et des équipements adaptés pour de tels matériaux. Elle connait à présent un large succès partout dans le monde, y compris en France.
   Aux technologies high-tech, dont le développement dépend du complexe militaro-industriel, le renouveau citoyen préfère les technologies low-tech, compatibles avec un développement durable Ces technologies évitent l’utilisation de ressources rares et pratiquent un recyclage poussé des déchets. Elles ne font pas étalage de prouesses techniques, mais visent la robustesse et la longévité. Elles ne sont pas le monopole de quelques-uns, mais sont accessibles au plus grand nombre. Elles sont porteuses de sens, car soucieuses de la nature et de l’être humain. Dès lors, on peut penser que le futur appartient aux low tech plutot qu'aux high tech.

lundi 12 décembre 2016

La démocratie est-elle menacée? / Is democracy threatened?


The neoliberal ideology adopted since the Reagan/ Thatcher years  admits no contradiction. According to the famous assertion by Margaret Thatcher, "there is no alternative". Any corporation or nation that would like to follow a different path would take the risk to be isolated, marginalized or even sanctioned. Excluding any alternative view is the mark of a totalitarian ideology.The idea that the Western political system has lost, at least partly, its democratic functioning is now often put forward. The English sociologist and political scientist Colin Crouch  considers that we have entered a new era of "post-democracy", that "continues to have and to use all the institutions of democracy, but in which they increasingly become a formal shell". Sheldon Wolin, the American  political philosopher,  describes the present Western political system as "inverted totalitarism", which excludes the ordinary citizen from most decisions, which are dictated by the corporate power. The formal democracy which remains is called by Sheldon Wolin a "managed democracy". According to Sheldon Wolin democracy might appear as confined to a rather short period of time during history and might be considered as a "fugitive democracy". The present political system has been also labelled as a "soft-totalitarism", which rejects any contradiction, without using violent means. Soft-totalitarism refers to a prediction made by Alexis de Tocqueville in his book "Democracy in America" about a "mild despotism" a a potential evolution of democracy,  Although such a political system differs deeply from the totalitarian regimes which occured during the XXth century, in case of a serious crisis, it might evolve towards a much more authoritarian system, which would sharply limit civil liberties.

L’idéologie du néolibéralisme adopté à partir des années Reagan et Thatcher n’admet pas la contradiction. Selon la déclaration fameuse de Margaret Thatcher, « il n’y a pas d’alternative ». L’idéologie néolibérale a été imposée au monde entier. Toute nation qui voudrait suivre une voie différente prendrait le risque de se trouver isolée, marginalisée ou même directement sanctionnée. Refuser et a fortiori interdire tout point de vue différent est la marque d’une idéologie totalitaire.  L’idée selon laquelle le système politique occidental a déjà perdu, au moins en partie, son caractère démocratique est souvent évoquée. C’est ainsi que dès le début des années 2000, l’universitaire anglais Colin Crouch a pu parler de post-démocratie, pour décrire l’évolution du système politique en Europe et aux États-Unis. La post-démocratie se sert de méthodes de communication dérivées de celles qu’utilise la publicité commerciale pour manipuler l’opinion. Ses priorités émanent d’une minorité des dirigeants économiques et non de la population, qui, de ce fait, se sent de plus en plus écartée des débats politiques. Le philosophe politique américain Sheldon Wolin a décrit l’évolution récente du système politique aux États-Unis en termes de totalitarisme inversé. Selon Sheldon Wolin, la différence principale avec les totalitarismes du XXe siècle tiendrait au fait que le pouvoir économique domine le pouvoir politique et non l’inverse. Alors que les régimes totalitaires cherchaient à endoctriner la population et à l’impliquer fortement dans l’action politique, cette nouvelle forme de pouvoir anesthésie les citoyens par une communication lénifiante et les tient à l’écart de l’organisation politique. Agiter constamment une menace extérieure, terroriste, ou autre, aide à maintenir la population dans un état de sidération et d’apathie. Tandis que les formes extérieures de la démocratie sont maintenues, les principales décisions échappent totalement aux citoyens. Elles sont prises par les dirigeants des grandes compagnies internationales et des institutions paraétatiques, qui assurent une permanence du pouvoir, alors que les représentants élus par la population se succèdent, pour exercer un pouvoir qui tend à devenir fictif. Sheldon Wolin qualifie une telle démocratie, sous dépendance d’une minorité, de « démocratie dirigée » (managed democracy). Analysant l’évolution de l’organisation politique aux États-Unis, il va jusqu’à se demander si la démocratie n’a pas été une simple parenthèse dans l’organisation de la société. Sa quasi-disparition actuelle l’amène à évoquer une « démocratie fugitive » (fugitive democracy), qui se présenterait comme une sorte de parenthèse dans la longue histoire de l’humanité. La démocratie dirigée actuelle a été aussi qualifiée de totalitarisme soft, car tout en dessaisissant le citoyen des principales décisions économiques et politiques, elle veille à préserver les apparences et à ne pas apparaître comme pratiquant une répression brutale vis-à-vis de la population. Un "despotisme doux" avait déjà été annoncé par Alexis de Tocqueville dans son ouvrage "La Démocratie en Amérique".

mardi 6 décembre 2016

Retrouver une vision d'avenir / Recovering a meaningful vision for the future



How to recover a meaningful vision for the future? The difficulty  to overcome is finding an appropriate anwer, without reviving  ideologies or dogmatic views, which, in the past, have contributed to the misfortune of humanity.by fuelling a murderous intolerance Any ideology tries to impose government rules and a social organization. By imposing rigid rules and excluding any alternative view, it leads to some kind of totalitarism. Neoliberal ideology, which relies onlu upon market forces, is such an ideology. By imposing its views to the whole world it becomes totalitarian. Finding new hope without using reductive ideological views,  is possible only by staying away from the will to power and turning towards inner values. New meaningful visions for the future are emerging.  The completion point of the undergoing evolutionsyet remains unknown. A new vision for the future will be able to transform the society, only if it is able to influence and transform the views of economic and political leaders. A will  to change, which leads to an active support for a desirable future tends to to become a self-fulfilling prophecy. As it has been stressed by David Korten, founder of the Positive Future Network, a positive vision represents a powerful tool of transformation. In order to be able to understand events happening within a chaotic world, it is necessary to be able to connect them to a some clear  and understandable narrative. Narratives, used for explaining world events, shape opinion. For building a  meaningful and sustainable future, it is therefore essential, according to David Korten, to replace the present imperial narrative,  inspired by the will-to-power, by an alternative narrative, based upon a more peaceful and sustainable model,  Despite the impossibility to predict  precisely what will happen, it is possible to contribute to a better future. Already half a century ago, Gaston Berger, who introduced in France the forward-looking approach, wrote : « To morrow will be different from to day. It will be new and it will depend on us. It has to be invented rather than discovered ».

Comment retrouver une vision d’avenir ? Toute la difficulté est de trouver une réponse, sans pour autant renouer avec les idéologies ou les dogmatismes qui ont contribué, par leur intolérance meurtrière, au malheur du genre humain. Une idéologie, en tant que système de pensée, cherche à imposer des principes de gouvernement et une organisation sociale. En introduisant des règles rigides, appliquées mécaniquement, indépendamment des situations concrètes, elle aboutit inévitablement à une forme de totalitarisme. L’idéologie est incompatible avec une éthique fondée sur des valeurs universelles telles que la raison et la conscience, car elle exclut tout questionnement sur les prises de position qu’elle génère. L’expérience passée a amplement démontré qu’il est impossible de fonder le sens, tout en rejetant la liberté. L’idéologie néo-libérale, qui fonde la globalisation actuelle, assigne au seul Marché la capacité d’assurer le bonheur de l’humanité. Comme toutes les idéologies, elle prend un caractère totalitaire en excluant toute alternative. Si elle prétend imposer ses options par la force, elle s’oriente inévitablement vers un ordre de type totalitaire.
   Retrouver une espérance, sans recourir à des schémas idéologiques réducteurs, n’est possible qu’en acceptant de renoncer à la volonté de puissance et à la fascination pour la technologie comme fin en soi, en les remplaçant par des valeurs intérieures puisées au plus profond de la conscience humaine. De nouvelles visions du monde devraient émerger dans l’avenir. Des changements décisifs, capables de susciter un renouveau du sens, sont déjà à l’œuvre. Le point d’aboutissement des évolutions en cours reste cependant inconnu. 

samedi 3 décembre 2016

Le véhicule autonome / The autonomous car


The autonomous car can provide good answers to many present needs, such as enhancing safety, car sharing or batteries recharching for electric cars. Still it is facing numerous technical and legal challenges. There are five levels of autonomy, but real autonomy, which starts at level 3, means a driver-less car is driven in an automatic way. At level 5, it is supposed to operate without human intervention, i.e., it can become a driver-less car. The introduction of autonomous cars in practical use means that legislation has to be adapted. The fist laws regulating the use of autonomous cars have been issued in United States. In Europe, the Vienna convention has been recently modified in order to authorize autonomous cars, provided that they remain under human supervision, with the possibility to disconnect the assistance system. The number of autonomous cars is also expected to grow rapidly in other countries, in particular in China. Autonomous vehicles have been experimented on roads under real conditions. In 2016, Google has announced that more than two million driven- kilometers with an autonomous car, without accident. In France, the PSA Group has been testing four autonomous vehicles successfully in real conditions. Tesla is already marketing cars which are claimed to be driverless. Still, some limitations appear already now. Not any road infrastructue is acceptable. European cities with narrow streets do not fit very well with driverless cars, unless all cars become driverless. Very bad weather conditions are not suitable either. Therefore, despite the major advantages of driverless cars,  it will require time before they spread everywhere. Meanwhile driving assistance systems such as emergency braking systems will tend to become the rule.

Le véhicule autonome apparaît comme la solution à de nombreux besoins du transport de demain. Il est capable d'assurer une très grande sécurité et de réduire considérablement le nombre d'accidents. Il permet d'envisager un partage du véhicule, avec un service porte à porte. Dans le cas d'un véhicule électrique, il peut aller se recharger automatiquement à une borne électrique ou même à une source d'énergie, constituée par exemple par des capteurs photovoltaïques, au meilleur moment de la journée, suivant les usages requis. Il fait face néanmoins à un certain nombre de défis technologiques, réglementaires et juridiques. Il existe cinq niveaux d’automatisation, allant de la simple assistance à la conduite jusqu’à l’autonomie complète de conduite en l’absence de conducteur. Le niveau d’autonomie qu’il est possible d’atteindre dépend des infrastructures routières et de l’état du trafic.  Une autonomie poussée est possible sur autoroute, mais guère envisageable sur des petites routes de campagne. Au niveau 3, la conduite n’impose plus une supervision permanente. Dans ce cas, il faut que le délai de reprise en main qui est de l’ordre de 6 s, soit suffisant pour réagir.
    Au niveau réglementaire et juridique, les Etats-Unis ont été les premiers à promulguer des lois au niveau des différents Etats, autorisant les véhicules autonomes. En Europe,il est nécessaire,  de faire évoluer la convention de Vienne et de régler les questions de responsabilité juridique en cas d’accident. La convention de Vienne a été modifiée récemment pour autoriser les véhicules autonomes, sous réserve qu'ils restent contrôlés par un conducteur, qui puisse éventuellement les désactiver. Le véhicule autonome devrait se développer rapidement dans d'autres pays, et notamment en Chine.

dimanche 16 octobre 2016

La société du soin et de la compassion / The caring and compassionate society


The automated society which is under way will be full of intelligent robots and unemployed workers. It is necessary to consider new options which might limit the negative impact of automation. A first option consists in limiting the use of robots, when they destroy social links. Another one is to develop new kinds of activities and to dedicate a large share of the time liberated by machines to activities of general interest.  Education, health, environment, justice, vocational integration and social insertion of young people generate many needs and require more jobs. Care and compassion are required for such activities. The ethics of care advocated by Carol Gilligan represent such a shift of consciousness. Instead of focusing all the attention to the economic performance, the caring and compassionate society helps most vulnerable people, those who are sick, elderly or disabled.  In performing such activities, sincerity and discretion are essential. Thus intelligence and lucidity are required, in order to avoid any fake attitude. Through the development of a caring and compassionate society, it is possible to reconcile full employment, personal development and general interest. Still, such an ambition remains difficult to implement within the present flat world of the neoliberal globalization. A major movement of upheaval and renewal seems necessary, in order to achieve such a goal.

La société automatisée de demain va être peuplée de robots intelligents et de travailleurs sans emplois. Pour limiter l'impact négatif de cette évolution, on peut envisager tout d'abord d'exclure l’usage des robots lorsque celui-ci porte atteinte aux liens sociaux. Réorienter la fiscalité est l'un des moyens possibles pour limiter l'introduction de robots, lorsque celle-ci a un effet globalement négatif sur la société. Une autre façon d'agir consiste à développer de nouvelles formes d'activité et, notamment, de consacrer une large partie du temps libéré par le recours aux machines à des actions d’intérêt général. La société des loisirs vantée par le modèle consumériste ne devrait pas être considérée comme un but en soi, si elle a comme résultat de favoriser des pratiques peu enrichissantes, voire abrutissantes. Au contraire, le temps consacré à la préservation de l’environnement ou l’aide aux plus faibles et aux plus démunis est générateur d’emplois, tout en étant porteur de sens. L’éducation, la santé, l’environnement, mais aussi la justice, l’insertion professionnelle, la vie culturelle et sociale font partie des principaux secteurs d’intérêt général concernés.

samedi 1 octobre 2016

Economie et réchauffement climatique / Economy and global warming

How to prevent the global warming resulting from Green House Gases emissions? Most economists consider that the only way is to "internalize the negative externalities" due to GHG emissions. Therefore, it is necessary to assess the economic impact of these emissions and to introduce an economic penality taking into account the externalities they generate, i. e. a carbon tax or a carbon price. Antonin Pottier, a young and brilliant researcher in environmental economics, criticize these option in his thesis and in a book just published. For him, the economists are responsible for the fact that no real solution has been found since the last twenty years for preventing GHG emissions and global warming. He considers inadequate the cost-benefit approach, as there is no economic option for compensating an irreversible degradation of the environment. For similar reasons, he rejects the idea of a global "carbon market", as inapplicable in practice and unsatisfactory as a concept. His arguments are based upon a thorough analysis and sound thinking. Still, are really the economists those to be blamed? Their answers sound rational in a Market driven economy. Therefore, the present situation should be considered rather as a result of the political choice of the neoliberal ideology. The responsability of the economists (not all of them but mainly the Chicago school) is therefore to have supported this ideology.

Comment prendre des mesures efficaces contre le réchauffement climatique causé par les émissions de gaz à effet de serre. La réponse des économistes est de chercher à "internaliser les externalités", de façon à prendre en compte les effets négatifs des atteintes à l'environnement. Il faut donc pouvoir mesurer l'impact économique de ces émissions et d'autre part les pénaliser par un système de taxe carbone (ou de prix carbone), de façon précisément à prendre en compte les externalités. A la suite d'une thèse soutenue récemment, Antonin Pottier, jeune et brillant chercheur, critique ces réponses des économistes. Ses principales idées sont reprises dans un ouvrage destiné au grand public: "Comment les économistes réchauffent la planète". Il attribue à la vision erronée des économistes le fait qu'aucune solution véritable n'a été trouvée depuis plus de vingt ans au problème du réchauffement climatique. Il conteste à la fois leur diagnostic  et leurs solutions. Concernant le diagnostic, il estime inappropriée la démarche coût-bénéfices. En effet, aucune mesure de compensation ne peut pallier une destruction irréversible de l'environnement. De la même façon, l'idée d'un marché global du carbone lui paraît inadéquate pour régler le problème. Il la juge inapplicable en pratique et, fondamentalement insatisfaisante. L'analyse que livre Antonin Pottier est fort intéressante et s'appuie sur une réflexion approfondie. On peut toutefois se demander quelle est l'alternative. En outre, faut-il vraiment incriminer les économistes? Leurs réponses paraissent rationnelles dans le cadre d'une économie de Marché. Ce qui est en cause, c'est donc avant tout le choix politique de l'idéologie néolibérale. Tout au plus peut-on reprocher aux économistes (du moins certains d'entre eux, principalement l'école de Chicago) d'avoir prôné ce choix néolibéral.