The World does not exist. The young and brilliant german philosopher Markus Gabriel explains why, in a book recently published (in French). The book is written with a great clarity. Is goal is ambitious. It is presented as an attempt to replace "post-modernism" by a new way of thinking, defined as a "new realism". The "new realism" intends to go beyond both metaphysics and constructivism. While metapysics is interested bt the realty as such, constructivism considers that there is no access to reality as such, but only to a reality observed through the framework of human perception. The author adresses fundamental questions about the meaning of existence. Existence only appears in a "field of senses". Each living being introduces a different field of senses. The World does not exist, as there is no global field of senses, in which all the other fields would be included, because such a global field would be itself included in another field. This point is very clearly demonstrated. Still the reader may feel a bit frustrated, as the novelty of this way of thinking is not really striking. The difference with constructivism does not seem very deep, and the multiplicity of different "fiels of senses" increases the relativism of any perception, which cannot help to discover a new meaning to life. The book remains quite attractive and promising. Further thinking can be expected and might bring new answers to the fundamental questions raised by the author.
Le Monde n'existe pas. Le jeune et brillant philosophe allemand Markus Gabriel explique pourquoi, dans un livre récent. L'ouvrage est séduisant. Il est rédigé dans un style clair et précis. Le propos est ambitieux. Il s'agit de lancer une nouvelle pensée philosophique qui va prendre la place d'un post-modernisme dépassé. Le "nouveau réalisme" qui est proposé veut dépasser à la fois la métaphysique, qui vise à découvrir la réalité en soi et le constructiviste, inauguré par Kant, qui considéré que nous avons accès qu'à une transposition de cette réalité perçue par les sens et l'entendement humains. Ceci amène l'auteur à poser des questions fondamentales sur l'existence et le sens de l'existence. L'existence est, selon lui, une apparition dans le "champ des sens". Chaque observateur introduit un champ différent. Le Monde n'existe pas, car il ne peut pas exister un champ englobant tous les autres, car il serait alors lui-même englobé dans un autre champ. L'argument est présenté avec toute la virtuosité nécessaire pour lui donner consistance. Sur le fond, le lecteur reste un peu sur sa fin. En effet si l'existence doit être conçue comme une perception à travers une myriade de champs du sens, quelle différence par rapport au constructivisme. Le relativisme paraît même accentué, dans la mesure où l'auteur ne se réfère à des catégories générales de l'entendement humain. Le propos n'apporte pas un sens vraiment nouveau à l'existence, sinon l'émerveillement d'être confronté à d'innombrables points de vue. Le livre reste toutefois très prometteur et laisse espérer que l'auteur pourra encore progresser dans ses réponses aux questions fondamentales qu'il pose d'emblée.