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dimanche 14 août 2016

Néolibéralisme et théorie des jeux / Neoliberalism and game theory

Cold War has driven the development of Game theory. The main issue was to define the most rational nuclear warfare strategy. The Prisoner's Dilemma  illustrates this kind of approach. Two prisoners are put in jail. Each of them can choose between confessing and denouncing his accomplice or remaining silent. If (1) A and B "cooperate" by remaining silent, they receive each one year in prison. If (2) one of them defects  and the other remain silent, the first gets free, while the other gets a ten-year sentence. If (3) both of them defect, they each get five years of prison. The Table shows clearly that the choice (1) is the best for both A and B. Yet, accordind to the game theory, the rational choice is to  defect, because each prisoner assumes that his colleague will not accept to take any risk by trying to cooperate and that he will choose also to defect. Therefore, they choose the option (3) and get five years of prison.  The Prisoner's Dilemma (PD) shows that a system based upon the individual maximisation of the utility does not correspond to the optimal collective choice. A recent book shows that neoliberalism is based upon such a PD logic. The Prisoner's Dilemma illustrates the difference between classical liberalism and neoliberalism. Whereas the classical liberalism accepts the no-harm principle and the reciprocal respect of individuals' rights, neoliberal theory asserts that every actor will likely cheat, free-ride and seek self-gain. Confidence in the will of a partner to cooperate is considered as unrealistic, with two big consequences: (a) true cooperation becomes impossible and (b) in order to avoid cheating, massive surveillance means and heavy sanctions are required. Therefore, the society becomes less democratic and moves towards a police state. It is the risk facing neoliberalism. 

Au cours de la Guerre froide, l’importance et la difficulté des décisions à prendre, face à des enjeux aussi stratégiques que la dissuasion nucléaire, avaient conduit à étudier systématiquement les différentes stratégies possibles dans le cadre de la Théorie des jeux. Les différents schémas de pensée qui en ont résulté ont modelé la pensée stratégique américaine durant la Guerre froide. Ils ont ensuite continué à marquer la politique suivie après la chute de l’URSS. Un ouvrage récent montre le lien étroit entre la logique de la théorie des jeux et la doctrine néolibérale. Le dilemme du prisonnier illustre un cas très simple de décision stratégique à prendre. Deux prisonniers A et B sont confrontés au choix suivant : ou se dénoncer en dénonçant son collègue, ou rester silencieux. Les conséquences de ce choix sont présentées sur le Tableau ci-dessus. Si (1) A et B « coopèrent » en restant silencieux, ils obtiennent tous les deux un an de prison. Si (2) l’un des deux fait « cavalier seul » et dénonce l’autre, sans que son collègue le fasse, il est libéré tandis que l’autre écope de dix ans de prison. Enfin, si (3), les deux se dénoncent mutuellement, ils obtiennent alors chacun cinq ans de prison. Le Tableau fait apparaître clairement que le choix (1) de la coopération est le plus bénéfique pour les deux prisonniers. Toutefois, ce n’est pas le choix « rationnel »  de la théorie des jeux. En effet, en l’absence de toute solidarité ou confiance entre les deux acteurs, le choix rationnel consiste à dénoncer son complice, de façon à ne pas risquer dix ans de prison. Chacun supposant que l’autre raisonne de cette façon, tous les deux aboutissent au choix (3) et obtiennent cinq ans de prison, résultat évidemment moins favorable que celui qu’ils obtiendraient en coopérant.

mardi 6 août 2013

Théorie des jeux et réchauffement climatique / Game theory and global warming


Global warming is presently widely accepted as a fact and its potentially dramatic consequences are well known. Still, it is easy to recognize that the international community is very far from an agreement concerning an action plan to be implemented at a world wide level. This situation may seem puzzling. Is it due to an incapacity of human nature to recognize the reality of an imminent catastrophe? The explanation lies rather in the contradiction between individual and collective interest in this case. Actions to be taken for preventing global warming represent a heavy cost and are detremental to the economic competitiveness within a global market. Therefore, from a game theory viewpoint, each player will try to convince the other players to accept to take the actions, while postponing as long as possible his own actions. Such an attitude will be especially favoured when international negociations are dominated by competition and political cynicism. Presently, the major emitters of Green House Gases, China and United States, are giving quite clearly the priority to their economic competitiveness, despite the risk of a catastrophe at a world wide level . For countries willing to act, deciding unilateral actions  is probably not the right policy as it may be interpreted by the other players as an encouragement to their present policy. Reaching an international agreement on a sound basis is the only way to change the way the game is going on.

Il existe actuellement un consensus très large en ce qui concerne le réchauffement climatique, la relation qui existe entre ce réchauffement climatique et les activités humaines, ainsi que sur les actions à entreprendre pour le limiter. Pourtant, alors que la communauté internationale est consciente des implications dramatiques d'un tel réchauffement, elle est encore très loin d'avoir adopté un plan d'action concret avec des contraintes effectives sur les niveaux d'émission. Pour Jean-Pierre Dupuy, ceci tient au fait qu'en dépit de tous les arguments possibles, nous sommes incapables de penser la catastrophe.
   Il existe une autre explication, plus simple, qui tient à la contradiction entre intérêts particuliers et intérêt collectif. A une échelle locale, je peux contribuer à des actions visant à limiter le réchauffement climatique et mon intérêt rejoint l'intérêt général. Pour éviter la catastrophe, il faut que l'ensemble de la population mondiale limite ses émissions de gaz à effet de serre. Toutefois l'impact spécifique des activités menées par un individu ou même une collectivité particulière reste faible. Dans le contexte de la mondialisation, les actions à entreprendre représentent des coûts et une perte de compétitivité. J'ai donc intérêt à ce que les autres appliquent une telle politique, tout en m'en disposant moi-même.