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dimanche 7 janvier 2018

Effondrement / collapse


Two opposing visions of the future currently coexist. While one presents a future brightened by an unlimited technological progress, the other predicts an inevitable collapse on the horizon as society becomes unable to adapt to its environment. As early as the 1970s, a collapse by depletion of natural resources was considered in the Meadows Report. More recently, American biologist Jared Diamond has linked the collapse of various past civilizations, represented in particular by the ancient Mayas in Mexico, the Vikings living in Greenland or the inhabitants of Easter Island, to a lack of adaptation to a critical change in their environment. The current globalized society could suffer the same fate, if it fails to overcome the environmental challenges it faces, including the major challenge of global warming. The theme of collapse sparked a whole current of thought, sometimes referred to as collapsology, a new science of a predictable collapse. It is usually the ecological causes of a collapse that are retained and analyzed. However, other causes could also cause a catastrophic end. One of those who has addressed the issue, Dmitry Orlov, distinguishes five stages of collapse: financial, commercial, political, social and cultural. According to this American author born in Russia, a collapse similar to that experienced by the USSR could occur in the United States, due to an inadequate economic policy in the context of the decline of oil resources. A collapse could also occur as a result of a major global conflict, resulting in a sharp worsening of international geopolitical tensions. The current model of neoliberal globalization has proved its effectiveness in terms of technical progress and economic growth. On the other hand, as each one is supposed to act according to his own personal interest, the resulting lack of solidarity and social cohesion leads to a multiplication of conflicts and, eventually, to a dislocation of society. By encouraging more and more goods to be consumed, this model is, moreover, incompatible with sound management of issues of general interest, whether it is the preservation of the environment or the reduction of social inequalities. Under these conditions, a continuation of globalization in its current form most probably leads to an ecological and social collapse in the medium or long term. In fact, it is precisely an excessive optimism about the possibilities of technology, which risks leading to collapse. Technology opens up vast opportunities, but it is blind and can lead to the best, as to the worst. Only a large-scale cultural transformation as a result of collective awareness can prevent us from embarking on the path of collapse.

Deux visions opposées de l'avenir coexistent actuellement. Tandis que l'une envisage un avenir radieux éclairé par les promesses d'un progrès illimité de la technologie, l'autre prédit un effondrement inévitable, la société devenant incapable de s’adapter à son environnement. Dès les années 1970, un effondrement par épuisement des ressources naturelles a été envisagé dans le rapport Meadows. Plus récemment, le biologiste américain Jared Diamond a relié l’effondrement de différentes civilisations passées, représentées notamment par les anciens Mayas au Mexique, les Vikings installés au Groenland ou encore les habitants de l’île de Pâques, à un manque d’adaptation vis-à-vis d’un changement critique de leur environnement. La société globalisée actuelle pourrait connaitre le même sort, si elle ne parvient pas à surmonter les défis environnementaux auxquels elle est confrontée et notamment le défi majeur du réchauffement climatique.  
Le thème de l’effondrement a ainsi suscité tout un courant de pensée, parfois qualifié de collapsologie, en tant que science d'un effondrement prévisible. Ce sont en général les causes écologiques d’un effondrement qui sont retenues et analysées. Toutefois, d’autres causes pourraient également provoquer une fin catastrophique de la civilisation actuelle. L’un de ceux qui se sont penchés sur la question, Dmitry Orlov, distingue cinq stades d’effondrement: financier, commercial, politique, social et culturel. Selon cet auteur américain né en Russie, un effondrement semblable à celui qu’a connu l’URSS pourrait intervenir aux États-Unis, en raison d’une politique économique inadéquate dans le contexte du déclin des ressources pétrolières. Un effondrement pourrait également survenir à la suite d’un conflit mondial de grande ampleur, entraîné par une aggravation brutale des tensions géopolitiques internationales.
Le modèle actuel de la globalisation néolibérale a fait la preuve de son efficacité en termes de progrès technique et de croissance économique. Par contre, chacun étant supposé agir en fonction de son seul intérêt personnel, le manque de solidarité et de cohésion sociale qui en résulte mène à une multiplication des conflits et, à terme, à une dislocation de la société. En incitant à consommer toujours plus de biens, ce modèle est, en outre, incompatible avec une saine gestion des questions relevant de l’intérêt général, que ce soit la préservation de l’environnement ou la réduction des inégalités sociales. 
En fait, c'est précisément un optimisme excessif par rapport aux possibilités de la technologie, qui risque de conduire à l'effondrement. La technologie ouvre de vastes opportunités, mais elle est aveugle. Elle peut conduire au meilleur, comme au pire. Seule une transformation culturelle de grande ampleur résultant d'une prise de conscience collective peut nous éviter de nous engager dans la voie de l'effondrement.[

mardi 4 juillet 2017

Machines moléculaires / Molecular machines


A molecular machine is an assembly of molecular components able to move and to perform a kind of "work", by receiving an input of energy. Molecular machines are expected to induce one of the great upcoming technical revolutions, with numerous applications in the areas of medicine, environment protection, natural resources, energy and industry. In 2016, the Nobel Prize in chemistry was awarded to Jean-Pierre Sauvage, in France, Sir James Fraser Stoddart, in Scotland and Bernard L. Feringa in the Netherlands for their work in this area. In order to design a molecular machine, one must be able (a) to set up the molecular components and (b) to move some parts of the structure by providing energy. In 1983, Jean-Pierre Sauvage and his team succeeded to interlace molecules like chain links and in 1989, they synthesized a "trefoil knot", first non planar molecular node, thus showing the possibility of building new molecular structures according to a predetermined scheme. In 1994, Fraser Stoddart produced the first molecular machine, by being able to move in a controlled manner  a molecular ring along an axis, while supplying energy through an oxidation/reduction reaction. In 1999, the work of Bernard L. Feringa helped to produce the first molecular motor, achieving a continuous rotation movement of organic groups, through cycles alternating UV irradiation and thermal relaxation. In 2000, Jean-Pierre Sauvage synthesized the first  molecular synthetic "muscle", able to move from an "extended" form 8 nm long to a  "contracted" form 6 nm long. In 2011, Bernard L. Feringa team built a  molecular "car", which moves by using four "wheels" driven by molecular motors. In 2015 was carried out the first molecular pump, able to extract ring-shaped molecules from their solution. The range of applications is potentially huge in almost all areas. In a world where raw materials and energy resources will become scarce, it is at the molecular level that an almost unlimited progress remains possible. In addition, these advances will help to make the best use of all available resources. Therefore, the present scientific advances might drive a major revolution.

Une machine moléculaire est un assemblage de composants moléculaires capable de se déplacer et d'effectuer un "travail", en recevant un apport d'énergie..Les machines moléculaires vont sans doute constituer l'une des grandes révolutions techniques à venir, avec de nombreuses implications dans les domaines de la médecine, de l'environnement, des ressources, de l'énergie et de l'industrie. En 2016, le prix Nobel de Chimie a été attribué à Jean-Pierre Sauvage en France, James Fraser Stoddart en Ecosse et Bernard L. Feringa aux Pays-Bas, pour leurs travaux dans ce domaine. Pour concevoir une machine moléculaire, il faut pouvoir (a) configurer les composants moléculaires de façon à être capable de construire la machine moléculaire et (b) parvenir à déplacer certains composants par rapport aux autres, par exemple déplacer une molécule linéaire à l'intérieur d'une molécule ayant une forme annulaire, en apportant de l'énergie. 
En 1983, Jean-Pierre Sauvage et son équipe ont réalisé le premier systèmes de molécules entrelacées à la manière de maillons de chaîne et en 1989 ils ont synthétisé un "noeud de trèfle", premier nœud moléculaire non planaire, montrant ainsi la possibilité de réaliser de nouvelles structures à l'échelle moléculaire suivant une une configuration prédéterminée. En 1994, Fraser Stoddart a réalisé la première machine moléculaire, capable de déplacer de manière contrôlée un anneau le long d'un axe, l'énergie étant fournie par une réaction d'oxydation / réduction. En 1999, les travaux de Bernard L. Feringa (de l'Université de Groningen, Pays-Bas) ont permis de réaliser le premier moteur moléculaire à mouvement rotatif réalisant un déplacement relatif continu en rotation de groupements organiques, grâce à des cycles alternant irradiation UV et relaxation thermique. En 2000, Jean-Pierre Sauvage a réalisé le premier "muscle" moléculaire, capable de passer d'une forme "étendue" de 8 nm à une forme "contractée de 6 nm. En 2011, l’équipe de Bernard L. Feringa a construit une "voiture" moléculaire, qui se déplace grâce à quatre "roues" entraînées par des moteurs moléculaires. En 2015 est réalisée la première pompe moléculaire, qui permet d'extraire de leur solution des molécules en forme d'anneau.
Les applications sont potentiellement très nombreuses et concernent pratiquement tous les domaines. Dans un monde où les matières premières et les ressources énergétiques vont se raréfier, c'est à l'échelle moléculaire que les progrès vont pouvoir se poursuivre, sans être freinés par les contraintes de limitation des ressources. En outre, les progrès dans de domaine vont permettre de gérer au mieux l'ensemble des ressources disponibles. Les avancées scientifiques actuelles pourraient donc se traduire dans l'avenir par une véritable révolution.

vendredi 17 octobre 2014

De l'écologie à l'écosophie / From ecology to ecosophy


The need to understand better how we can preserve the environment is now well understood. Still, ecology is a comparatively recent concept, which has been developed mainly after the Second world war. The attitude towards nature has changed significantly, and the responsability of man in its protection is now widely recognized. The deep ecology movement initiated by the norwegian philosopher Arne Naess has helped to understand that nature and all living beings possess their own value and need to be respected. Their preservation is not only a matter of utility for man, but represents also an ethical issue. Beyond ecology as a science of ecosystems and living organisms, a world view which is extended to all the biosphere represents an "ecosophy", which might become an essential part of a future system of values, as pointed out by various authors and thinkers.  Such an ecosophy is linked to the idea of a consciousness present within all the biosphere. Nature becomes a source of spiritual values, for all those who are seeking a meaning in life. Thus, Otto Scharmer invites us to move from an "ego-system"  to an "ecosystem".  For Ervin Laszlo, the next step of human evolution, will be holistic, following a long era dominated by pure reason, science and technology. Its priority will be the survival of the biosphere. The "ecosophy" will then become an essential part of a new emerging spirituality.


De tous les biens communs, l’environnement est le plus précieux. Il est devenu indispensable de mieux comprendre les facteurs dont dépend la préservation de l'environnement, qui conditionne toute vie sur Terre. Pendant longtemps, le monde a semblé immense et ses ressources inépuisables. Les êtres humains étaient relativement peu nombreux et se sentaient faibles vis-à-vis de la nature qui les entourait. Au cours de la période récente, au contraire, le monde s’est contracté, ses ressources sont devenues rares et limitées, tandis que la population humaine a explosé. L’impact de l’homme sur la nature est devenu tel, que l’époque actuelle a été qualifiée d’ère de l’anthropocène, car les transformations de l’environnement  intervenues au cours de cette période récente sont comparables à celles qui se sont produites au cours des ères géologiques précédentes. Cet impact n’a toutefois été perçu que tardivement. Le terme d’écologie a été employé pour la première fois par le naturaliste allemand Ernst Haeckel en 1866. L’écologie en tant que mouvement n’a toutefois pris son essor que beaucoup plus récemment, après la Seconde guerre mondiale. Elle s’est développée d’abord aux États-Unis, avec la création de l’Environmental Protection Agency (EPA) en 1970. La pensée écologique s’est étendue entre-temps et a suscité un vaste mouvement international. Des Sommets de la Terre réunissant des représentants de tous les pays ont été organisés. Ils ont permis de développer le concept de développement durable et ses différentes implications.

lundi 24 juin 2013

Le gaz naturel: de la production aux marchés / Natural gas: from production to markets

Natural gas development is comparatively recent. It is  a clean and flexible energy source. Among all fossil energy sources, natural gas is the one which emits the smallest amount of CO2. Whereas coal-fired power plant emit more than one ton of CO2 per MWh produced, a modern combined cycle gas-fired power plant emits around 280 kg of CO2 per MWh. Natural gas resources are abundant and have been recently boosted by the development of shale gas in United States. To produce, process, transport and distribute natural gas to the final user has required major technological breakthroughs for developing offshore natural gas, LNG and GTL chains and new applications for natural gas. The book "Natural gas: from production to markets" published by "Technip Editions" ( in French for this edition) presents in a single volume all the basic information required  for a a better understanding of the gas chain and the future outlook for natural gas


Les atouts du gaz naturel sur le plan économique, sa souplesse d'utilisation, son caractère peu polluant ont assuré un développement rapide de cette source d'énergie. Parmi tous les combustibles fossiles, le gaz naturel est aussi celui qui émet le moins de dioxyde de carbone (CO2) et s'associe le mieux avec les énergies renouvelables. Faciliter la compétitivité du gaz naturel est l'une des meilleures réponses à apporter au problème du réchauffement climatique.Alors que la moyenne des centrales au charbon émet plus d'une tonne de CO2 par MWh, une centrale moderne à cycle combiné fonctionnant au gaz naturel n'en émet  que 280 kg environ.
   Ses ressources sont abondantes et les réserves exploitables commercialement sont revues largement à la hausse depuis le décollage de la production de gaz de schiste aux États-Unis. Compte-tenu de ses atouts, le gaz naturel est donc bien placé pour assurer la transition énergétique. Son marché est toutefois limité actuellement par les coûts très bas du charbon, alors que celui-ci est très pénalisant pour l'environnement. 
   Produire, traiter, transporter et utiliser du gaz, souvent situé dans des zones difficiles ou éloignées des sites de consommation, impliquait de surmonter des défis techniques considérables. Les technologies de pointe qu'il a fallu développer ont ouvert un large champ d'opportunités nouvelles : production de gaz en mer, croissance rapide du commerce international de GNL, cycles combinés, filières de valorisation GTL (Gas to Liquids).
   L'ouvrage " Le gaz naturel: de la production aux marchés" publié aux Editions Technip présente de manière synthétique les informations techniques et économiques nécessaires pour acquérir une vision d'ensemble de la chaîne gazière et analyse également les perspectives d'avenir.

dimanche 27 novembre 2011

Environnement et politiques publiques / Environment and public policies

When adressing environmental issues, three basic attitudes are possible, as it has been shown by Dominique Bourg. The first one is the most radical, "deep ecology" position which considers that it is necessary to shift from an anthropocentric to a biocentric  system of law and reference. Although it has the merit to show that nature has an intrinsec value, not limited to its utility for man, such a position seems to be too extreme for being accepted in a democratic regime, at least in the present situation. A second position refers to the "Imperative of Responsibility" of Hans Jonas. For Hans Jonas, this imperative is the most important, and he tends to rely upon a "government by experts". Since that time. the public opinion, at least in occidental countries, is less and less favourable to let experts decide what is the best for the community. Establishing a strong link between environment protection and democracy seems the best way to follow, but it is not easy, as the general public is not fully aware of the real issues Furthermore, politicians are mainly driven by short term issues, which correspond to the length of their political mandate.  It is therefore necessary to introduce some mechanism, which might help to take into account longer term issues, but it is still lacking and remains difficult to impliment. 

Face aux questions d’environnement, trois attitudes sont possibles, comme l’a montré Dominique Bourg [1] Ces attitudes peuvent inspirer trois types de politiques publiques.
 La première est celle de l’écologie radicale, ou « écologie profonde », qui préconise un système de juridique non plus anthropocentré, mais biocentré. Le concept d’écologie profonde a été introduit par le Norvégien Arne Naess [2]. L’idée que l’espèce humaine ne devrait pas jouir de droits supérieurs à ceux des autres espèces, a inspiré les mouvements antispécistes, qui défendent les droits des animaux et se manifestent par des actions militantes, parfois violentes. Les principes de l’écologie radicale ne sont actuellement admis par aucun système politique, mais contribuent néanmoins à faire évoluer l’opinion en attirant l’attention sur le fait que la vie a une valeur intrinsèque, qui ne se limite pas à l’usage qu’en fait l’homme. Cette question reste néanmoins l’une des plus difficiles, car les principes éthiques devant guider les textes de loi ne semblent pas clairement définis et restent débattus.