Dans les "Années fastes", Chan Koonchung décrit une dystopie, si proche de la réalité, qu'on se demande s'il décrit ce que la Chine pourrait devenir dans le futur ou la Chine d'aujourd'hui. L’ambiguïté est soulignée par la date à laquelle il se projette, qui n'est ni 2050 ni 2100, mais 2013. Il s'agit donc d'un futur très proche et d'une fiction très proche de la réalité. Cette Chine de 2013 est censée représenter une réussite absolue. Elle a profité la crise économique, pour distancer définitivement tous les autres pays. Les habitants se sentent heureux de vivre dans le meilleur des mondes possibles. Mais cette réussite se paye d'une amnésie collective et d'un refoulement de toutes les questions dérangeantes. Le bonheur est encadré de façon autoritaire. Bientôt, l'alter ego de l'auteur, un écrivain également, découvre qu'un mois entier de l'année 2011 a disparu. Chan Koonchung a écrit son livre à Hong - Kong, mais vit maintenant à Pékin, ce qui montre que ses idées sont tolérées.
Son ouvrage est tout à fait remarquable, car il nous aide à mieux comprendre comment se bâtit actuellement le pays qui va devenir la grande puissance de demain et sa "vision du monde".