Ce blog rassemble des informations et des réflexions sur l'avenir qui nous attend.

This blog presents informations and views about the future.

mercredi 18 février 2015

Holarchie, modèle de la société de demain? / Holarchy, a model for the society of to-morrow?


The complexity of human organizations is growing constantly, due to technical progress and the cumulative amount of all the information which is processed. Therefore, the issue of mastering this growing complexity is becoming critical. The easiest way for mastering complexity is to operate at different levels of complexity, each level of complexity being able to perform certain tasks. Derived from this idea, Arthur Koestler has introduced the concept of "holon". Each holon forms a sub-system, coherent and able to act in an autonomous way, but also connected to other holons. By assembling holons, it becomes possible to obtain a new holon, at a higher level,  able to perform tasks which cannot be achieved by a single holon.  Holarchy is an organizing model applicable to any system, consisting in defining sub-systems operating as holons. Any living organism is operating in this way, cells and organs forming separate entities, which ensure the proper operation of the whole body.  Such a model has inspired new ways for organizing companies or administrations. Holocracy is a trademark for a certain type of organization, which has already been adopted by certain companies mainly in the US. It aims at  promoting autononomy and initiatives in each self-organizing  group (or "circle") belonging to an organization. Such an organization might therefore anticipate future ways for social organization, in many areas, including national and international governance.

La complexité des organisations humaines croît constamment, de façon cumulative, en suivant le progrès technique. La question se pose de savoir comment maîtriser cette complexité. L'enjeu est important, car il concerne la survie même de la société. Ainsi, l'historien John Tainter a attribué la chute de l'Empire romain à l'incapacité de l'administration romaine à maîtriser la complexité croissante de son organisation.
Le principal moyen de maîtriser la complexité consiste à introduire des "niveaux de complexité", chaque niveau étant autonome pour un certain nombre de tâches, tout en étant relié aux autres niveaux. Sur ce principe, Arthur Koestler a introduit la notion de "holon", formant un sous-ensemble cohérent et autonome, mais relié aux autres holons. Pour montrer l'intérêt des holons, Arthur Koestler a inventé la parabole des deux horlogers, en train d'assembler une montre. Tous deux sont interrompus périodiquement dans leur travail, mais l'un des deux achève son travail beaucoup plus vite que l'autre, car sa montre est constituée de modules, qu'il ne doit pas monter à nouveau lorsqu'il est interrompu. En assemblant des holons, il est possible de réaliser des fonctions qui ne sont pas accessibles à un holon isolé et ainsi obtenir des holons de niveau supérieur. L'holarchie est un principe d'organisation, sur le modèle d'un organisme vivant, opérant selon un tel système de structures emboitées, chacune étant capable d'effectuer de manière autonome les taches à effectuer à son niveau, en étant reliée aux autres structures (holons). Ce modèle d'organisation a été codifié dans le cadre d'un mode d'organisation qui a été appelé "holocratie" et a fait l'objet d'un dépôt de nom de marque. Ce mode d'organisation, qui a été adopté par des compagnies, principalement aux Etats-Unis, vise à concilier la nécessité de laisser un maximum d'autonomie et de susciter l'initiative à chaque niveau, tout en faisant participer l'ensemble de la compagnie à des objectifs communs, la raison-d 'être de la compagnie. A ce titre, il s'agit d'un modèle d'organisation intéressant, qui préfigure peut-être des modes d'organisation futurs de la société.

samedi 14 février 2015

Peut-on réenchanter le risque? / Accepting the Risk?

In a In In  a recent book, the sociologist Gérald Bronner proposes a "reenchantment" of the risks. But what are the acceptable risks? Any human activity presents a risk and the author is probably right, when he criticizes the precautionary principle, which can easily lead to inaction. Still the risk issue cannot be dismissed so easily. Global technological risks are growing. Among them, major risks include nuclear weapons, the biological threat, global warming. Political leaders seem unable to understand them and even less to master them. We may close to a point when global risks might rise at a higher rate than the advantages brought by the technological progress. This situation has to be appraised carefully, with lucidity and discernment. Still, the author has two more arguments for convincing us to accept them . The first one is that anyway Earth will disappear in the future. Therefore, we should not worry too much. The second, is that the number of exoplanets that we discover outside our solar system is growing rapidly. Therefore, if the Earth is destroyed, humanity should be able to reach an exoplanet where it might migrate.

Dans un ouvrage récent, le sociologue Gérald Bronner propose de "réenchanter" le risque. Cette proposition conduit immédiatement à la question de savoir quel est le niveau de risque acceptable. Certes, le risque zéro n'existe pas. Toute activité humaine comporte un risque, car le résultat de toutes les actions humaines est incertain. Dès lors, on peut rejoindre l'auteur pour juger calamiteux le principe de précaution, car il favorise la déresponsabilisation, l'inaction devenant le meilleur moyen de ne pas se retrouver devant un tribunal. Pour autant, la question du risque ne peut pas être évacuée si facilement, car les risques encourus par l'humanité sont devenus considérables. Curieusement, l'auteur cite des situations plutôt anecdotiques, telles que la suppression de l'eau de Javel dans les hôpitaux, mais n'évoque pas les risques technologiques majeurs: une destruction de la planète par les armes thermonucléaires, le risque biochimique, un réchauffement climatique incontrôlé. Ces risques globaux sont d'autant plus préoccupants que les dirigeants politiques actuels semblent en mesure de les comprendre et encore moins de les maîtriser.  Tant que la menace ne s'est pas concrétisée, on peut toujours considérer qu'ils sont imaginaires. Malheureusement la destruction de la Terre est une expérience que personne ne pourra reproduire à loisir.Ces risques n'ont rien d'enchanteur.

vendredi 6 février 2015

Devenir soi / Achieving personal fulfillment


In his last book, Jacques Attali is advocating a quest for personal fulfillment.  After having met many high rank political and economical leaders, he draws  disillusioned  conclusions about the World situation. He thinks that evil is omnipresent and that political leaders are unable to bring the right solutions. Therefore, it becomes impossible to rely upon anybody. No help can be expected from companies or from the State. The only positive option which remains is to change oneself, in order to change the world. Jacques Attali quotes numerous examples, from Gandhi to Steve Jobs, from Bouddha to Picasso of those who were able to change their destiny, by changing oneself. Such a message seems a correct appraisal of the present crisis and trying to change oneself, the most appropriate answer. Still, it is probably an illusion to think that becoming Gandhi or Steve Jobs is just a matter of "mind shift". The destiny of an individual person depends upon her gifts but also upon the society where she lives.. Therefore, it is probably necessary to proceed a step further and before trying to change the world, to undertake an internal change, a "soul therapy", as expressed by Cheikh Khaled Bentounès.

Dans son dernier ouvrage, Jacques Attali conseille de "devenir soi". L'évolution qu'il a suivie est intéressante. Après avoir assumé de nombreuses responsabilités, il parvient à des conclusions désabusées. Il constate que le Monde va mal et pense même qu'il va vers une "somalisation" généralisée. Les responsables politiques s'avèrent incapables de changer le Monde. Les citoyens deviennent des assistés, qui attendent tout des autorités, des "résignés-réclamants". Dans ce sombre contexte, il faut avoir "le courage de ne compter sur personne, d'oser ne rien attendre des autres: ni amour, ni argent, ni soutien, pas plus de sa famille, de ses amis, de ses relations, des autorités qui représentent les autres, que de quelque sauveur que ce soit. En particulier, il ne faut attendre aucun secours des patrons, ni de l'Etat". Dès lors, la seule option qui reste ouverte consiste à prendre son destin en main, pour se transformer soi-même et par là, contribuer à changer le monde. Dans son ouvrage, Jacques Attali, cite de nombreux exemples, de Gandhi à Steve Jobs, de Bouddha à Picasso, de ceux qui ont su prendre leur destin en main.
Le message reflète bien l'époque de crise que nous vivons et dans ce contexte il est effectivement judicieux de chercher d'abord à se changer soi-même. Toutefois, il serait illusoire de penser qu'il suffit de ses prendre en main pour devenir Steve Jobs ou Gandhi. Toute personne qui réussit une œuvre extraordinaire est le reflet de la société dans laquelle il vit. Une société en crise est incapable de susciter le génie. Il faut sans doute aller encore un peu plus loin, pour oser affirmer que le changement doit être d'abord intérieur et passer par une "thérapie de l'âme", selon l'expression du cheikh Khaled Bentounès.