Mobility has been involved in all developments and industrial innovations for more than 150 years, in connection with energy, transport, manufacturing processes and social transformations. The world has experienced a series of industrial revolutions: machinism (1780/1850), Taylorism (1880/1950), automation and liberalism (1950/2000), the digital revolution (2000/2020) and perhaps tomorrow the fusion of physical, digital and biological technologies (2020/2040?) pending the biological revolution and the possible human-machine fusion (2040+?) In this context what will be the mobility of tomorrow? It is expected to become safe, clean, connected, efficient and inclusive. The changes will be guided by the technological evolution of society and by a segmentation between urban mobility, rural and long distance transportation. As mobility needs will explode (x 2.6 by 2050 for passenger transport, x 3 for freight transport), the share of urban transport will increase from 52% in 2010 to 67% in 2050. The use will gradually take precedence over the possession. This will result in a major reorganization of mobility services. The traditional model will however resist for the rural and the long distances, while evolving (plug-in hybrid cars, hydrogen?). Electrical and hydrogen technologies will become competitive. Cars will be electric, autonomous and connected in urban areas. While presently the car manufacturer is at the top of the value chain, tomorrow a whole range of actors will be leading developments in a much more autonomous way than today. The customer equipped with his smartphone will be at the center of the system, while the datas will become the new fuel for this mobility. An autonomous vehicle used in car-sharing will be available 100% of the time (thanks to the induction charge, it will be possible to recharge even while driving). Thus, in urban areas, the autonomous vehicle should be predominantly shared on demand, with a door-to-door mobility service, while in rural areas, car pooling should coexist with the maintenance of vehicles on the move. The car will however remain open to new horizons (drones?). Beyond these technological transformations, a more fundamental question arises. Is the current increase in the number of vehicles sustainable? While the number of vehicles in the world was 220 million in 1970, 660 million in 2000, it has exceeded the current billion and might be close to 2 billion in 2030 and 4 billion in 2050. Energy and raw materials consumption that implies such an increase seems totally incompatible with the resources of the planet. In addition, the proliferation of advanced technologies (sensors, radars, lidars, digital technologies, lithium batteries, photovoltaic cells, offshore wind turbines, etc.) will also contribute to increasing the demand for scarce materials and rare metals (cobalt, platinum, lithium, neodymium, praseodymium, lanthanum, etc.). Therefore, two scenarios can be foreseen. In the first case, this race towards ever greater mobility and technology would be slowed down. In the second case, an extreme rise in inequalities would become likely: ever more technology and luxury for the happy few and the return to the rickshaw for others.
La mobilité est partie prenante de toutes les évolutions et innovations industrielles depuis plus de 150 ans, en lien avec l’énergie, les transports, les processus de fabrication et l’organisation sociale. Le monde a connu une série de révolutions industrielles : le machinisme (1780/1850), le taylorisme (1880/1950), l’automatisation et le libéralisme (1950/2000), la révolution numérique (2000/2020) et peut-être demain la fusion des technologies physique, numérique et biologique (2020/2040 ?) en attendant la révolution biologique et la possible fusion homme-machine (2040+ ?) Dans ce contexte que sera la mobilité de demain ? Elle devrait devenir sûre, propre, connectée, efficace et inclusive. Les changements seront guidés par l’évolution technologique de la société et par une segmentation entre la mobilité urbaine, le rural et la longue distance. Tandis que les besoins de mobilité explosent (x 2,6 d’ici 2050 pour le transport de passagers, x 3, pour le transport de marchandises), la part du transport urbain va passer de 52 % en 2010 à 67% en 2050. L’usage va progressivement primer sur la possession. Il va en résulter une réorganisation importante des services de mobilité. Le modèle traditionnel résistera toutefois pour le rural et les longues distances, tout en évoluant (hybride rechargeable, hydrogène ?). Les technologies électrique et hydrogène vont devenir compétitives. Les voitures seront électriques, autonomes et connectées en zone urbaine. Alors que le constructeur automobile se trouve, aujourd’hui, au sommet d’une chaîne de valeurs, demain, il se retrouvera au milieu d’un jeu d’acteurs menant des développements de façon beaucoup plus autonome qu’actuellement. Le client équipé de son smartphone sera au centre du système, tandis que les datas vont devenir le nouveau carburant de cette mobilité. Un véhicule autonome utilisé en auto-partage sera disponible 100% du temps (grâce à la charge par induction, il pourra être rechargé même en roulant). Ainsi, dans les zones urbaines, devrait prédominer le véhicule autonome en partage à la demande, avec un service de mobilité porte à porte, tandis que dans les zones rurales, le covoiturage via application et la conduite automatique devraient coexister avec le maintien de véhicules en possession tandis que sur les longues distances conduite automatique et covoiturage devraient s’imposer. La voiture devra toutefois rester un objet de liberté ouvert vers de nouveaux horizons (drones ?). Au delà de ces transformations technologiques, se pose une question plus fondamentale. L'accroissement actuel du nombre de véhicules est-il soutenable? Alors que le nombre de véhicules dans le monde était de 220 millions en 1970, de 660 millions en 2000, il a dépassé le milliard actuellement et pourrait avoisiner 2 milliards en 2030 et 4 milliards en 2050. La consommation d'énergie et de matières premières que suppose un tel accroissement paraît totalement incompatible avec les ressources de la planète. En outre la multiplication de technologies avancées (capteurs, radars, lidars, technologies numériques, batteries lithium, capteurs photovoltaïques, éoliennes en mer, etc.) va également contribuer à augmenter la demande en matériaux peu répandus et métaux rares (cobalt, platine, lithium, néodyme, praséodyme, lanthane, etc.). Dès lors, on peut envisager deux scénarios. Dans un premier cas, on parviendrait à un ralentissement de cette course vers toujours plus de mobilité et de technologie. Dans le deuxième scénario, on observerait une montée extrême des inégalités: toujours plus de technologie et le luxe pour les 1% les plus fortunés et de plus en plus de misère ainsi que le retour au rickshaw pour les autres.