While the first results to be published in the new IPCC report are made public, new books written by climate skeptics have been recently published in France. The book by François Gervais "The innocence of carbon" puts forward an argument which may seem decisive. The carbon dioxide molecule absorbs infra-red radiations only at two frequencies. He states that "a layer of air ten meters thick absorbs completely these radiations". Therefore this effect is rapidly saturated and adding more CO2 does not change any more the earth thermal balance. In fact, it is the overall effect across all the frequencies range which has to be taken into account, and this effect is not saturated. Although the radiative forcing is not proportionnal to the CO2 concentration, it varies as its logarithm. It appears clearly once again that although it is legitimate to raise questions, using a systematic denial approach based upon simplistic arguments can only contribute to create more confusion.
La parution des premiers éléments du nouveau rapport du GIEC, on observe une nouvelle offensive des climato-sceptiques avec la publication de deux ouvrages: "Climat: 13 vérités qui dérangent" et "L'innocence du carbone". Le livre de François Gervais, "L'Innocence du carbone" attire tout particulièrement l'attention. D'une part, l'auteur est un scientifique reconnu, et d'autre part, il avance un argument qui peut sembler décisif, auquel se résume l'ensemble de l'ouvrage . La molécule de dioxyde de carbone n'absorbe le rayonnement infra-rouge qu'à deux fréquences. Il en déduit qu'elle se comporte comme "une vraie passoire au rayonnement". En outre, et c'est là le point le plus important, l'effet de serre produit à ces deux niveaux de fréquence est complètement saturé. Ainsi, d'après François Gervais, "à ces deux fréquences, au niveau de la mer, il suffit d'une couche d'air d'une dizaine de mètres de hauteur pour occulter le rayonnement terrestre". Cette affirmation est utilisée pour nier tout effet significatif du dioxyde de carbone. Si l'effet d'absorption par les molécules de CO2 est saturé, toute émission supplémentaire de ce gaz est sans effet. En fait, il s'agit là d'observations élémentaires, qui n'ont rien de nouveau. C'est la transmission du rayonnement sur l'ensemble du spectre qui compte et non sa transmission aux deux fréquences d'absorption, Dans les fréquences voisines des deux fréquences d'absorption, il n'y a pas d'effet de saturation et c'est ce qui explique la variation logarithmique du forçage radiatif avec la concentration de CO2. Sur des questions aussi importantes, il importe de poursuivre les recherches et aussi d'éclairer l'opinion. La complexité des modèles incite à poser des questions. Toutefois, ce n'est pas en faisant preuve d'un parti-pris systématique et avec des raisonnements aussi simplistes, que l'on fera avancer le débat.