Anyone who observes animals can easily realize that the human being is not the only one to be conscious. It is frequently put forward, and this without manifest proof, that man is the only one of all living beings to have a self-consciousness. However, if we admit that feelings of pleasure, pain, sadness or joy manifest the presence of a conscience, just to look at dogs, cats, monkeys or other animals gives a good indication that they are fully aware. Of course, the level of consciousness reached by a mosquito is certainly much lower than that of a man, but on a scale of consciousness, a chimpanzee is probably much closer to a human being than a mosquito. All living species cannot be put on the same level. Ethical behavior towards animals should result from such an observation. The attitude of separating living beings into two categories, men and animals (sometimes referred to in a rather contemptuous way as non-humans), without taking into account the infinite variety of them, seems eminently debatable. In addition, to base a radical distinction on the ability to manipulate language and abstract concepts amounts to denying any consciousness to young children, whereas on the contrary they appear to us to be endowed with a very great sensitivity. Admitting that consciousness animates the whole of the biosphere changes the way we look at nature, which thus regains its sacredness and a dignity it has lost in our contemporary society. It is no longer possible to exploit it solely according to what suits human beings. Disturbing questions then arise. If consciousness is the measure of any notion of value, how do we act with living beings who share a common sensibility with the human being and first and foremost the higher animals? Such a question is more and more frequently raised by animal rights advocates. Thus, for the Australian philosopher Peter Singer all sentient sentient beings must be considered as morally equal. Many "anti-species" activists are fighting hard for the defense of animal rights, sometimes going so far as to adopt questionable methods. The horror of the treatment inflicted on animals may, indeed, justify some rage. What measures can be adopted? First and foremost, it is a firm condemnation of all unjustified acts of cruelty towards animals, associated with practices such as hunting with hounds or bullfighting. Fortunately, these practices are experiencing a growing disaffection. Cruel treatment of animals for the supposed benefit of men is more difficult to suppress. Medical research poses particularly complex ethical problems, but displaying scientific objectives is certainly not sufficient to justify any act of torture inflicted on animals, and for this reason grant complete moral and legal immunity to those who do not no scruples. Finally, the industrial farming of millions of animals for food consumption poses immense problems. In addition to the degrading treatment of animals, it leads to overconsumption of resources incompatible with sustainable development of the Earth and many adverse effects on human health. Meat consumption is decreasing in developed countries, but increasing in emerging countries. One of the biggest challenges of the future will be to invent a meatless civilization.
Quiconque observe des animaux peut facilement se rendre compte que l’être humain n’est pas le seul à disposer d’une forme de conscience. Il est fréquemment avancé, et ceci sans preuve manifeste, que l’homme est le seul de tous les êtres vivants à disposer d’une conscience de soi. Toutefois, si l’on admet que ressentir des sensations de plaisir ou de douleur, de tristesse ou de joie manifeste la présence d’une conscience, il suffit de regarder chiens, chats, singes ou autres animaux autour de soi pour se convaincre qu’ils sont pleinement conscients.
Certes, le niveau de conscience atteint par un moustique se situe certainement très en dessous de celui d’un homme, mais, sur une échelle de conscience, un chimpanzé est sans doute beaucoup plus proche d’un être humain que d'un moustique. Toutes les espèces vivantes ne peuvent donc pas être mises sur le même plan.
Le comportement éthique vis-à-vis des animaux devrait résulter d’un tel constat. L'attitude consistant à séparer les êtres vivants en deux catégories, les hommes et les animaux (parfois qualifiés selon le terme particulièrement méprisant de non-humains), sans prendre en compte l’infinie variété de ces derniers paraît éminemment discutable. En outre, fonder une distinction radicale sur la capacité à manipuler le langage et les concepts abstraits revient à dénier toute conscience aux jeunes enfants, alors qu’au contraire ceux-ci nous apparaissent comme dotés d’une très grande sensibilité. Admettre que la conscience anime l’ensemble de la biosphère modifie le regard porté sur la nature, qui retrouve ainsi son caractère sacré et une dignité qu’elle a perdue dans la société contemporaine. Il n’est plus possible de l’exploiter uniquement en fonction de ce qui arrange les êtres humains. La préserver devient un devoir moral.
Le comportement éthique vis-à-vis des animaux devrait résulter d’un tel constat. L'attitude consistant à séparer les êtres vivants en deux catégories, les hommes et les animaux (parfois qualifiés selon le terme particulièrement méprisant de non-humains), sans prendre en compte l’infinie variété de ces derniers paraît éminemment discutable. En outre, fonder une distinction radicale sur la capacité à manipuler le langage et les concepts abstraits revient à dénier toute conscience aux jeunes enfants, alors qu’au contraire ceux-ci nous apparaissent comme dotés d’une très grande sensibilité. Admettre que la conscience anime l’ensemble de la biosphère modifie le regard porté sur la nature, qui retrouve ainsi son caractère sacré et une dignité qu’elle a perdue dans la société contemporaine. Il n’est plus possible de l’exploiter uniquement en fonction de ce qui arrange les êtres humains. La préserver devient un devoir moral.
Des questions dérangeantes se posent alors. Si la conscience représente la mesure de toute notion de valeur, comment agir avec les êtres vivants qui partagent avec l’être humain une sensibilité commune et en tout premier lieu les animaux supérieurs ? Une telle question est de plus en plus fréquemment soulevée par les défenseurs du droit des animaux. Ainsi, pour le philosophe australien Peter Singer tous les êtres vivants sensibles doivent être considérés comme moralement égaux. De nombreux militants « anti-spécistes » se battent avec acharnement pour la défense du droit des animaux, en allant parfois jusqu’à adopter des méthodes contestables. L’horreur des traitements infligés aux animaux peut, il est vrai, justifier une certaine rage.
Quelles mesures peuvent être adoptées? Il s'agit tout d'abord de condamner fermement tous les actes de cruauté injustifiés vis à vis des animaux, associés à des pratiques telles que la chasse à courre ou la corrida. Ces pratiques connaissent heureusement une désaffection croissante. Les traitements cruels infligés aux animaux au profit supposé des hommes sont plus difficiles à supprimer. La recherche médicale pose des problèmes éthiques particulièrement complexes, mais afficher des objectifs scientifiques ne suffit certainement pas à justifier n'importe quel acte de torture infligé aux animaux, et à accorder pour cette raison une totale immunité morale et juridique à ceux qui ne font preuve d'aucun scrupule. Enfin, l'élevage industriel de millions d'animaux à des fins de consommation alimentaire pose d'immenses problèmes. Outre les traitements dégradants infligés aux animaux, il entraîne une surconsommation de ressources incompatible avec un développement durable de la Terre ainsi que de nombreux effets indésirables sur la santé humaine. La consommation de viande diminue dans les pays développés, mais augmente dans les pays émergents. Un des plus grands défis de l'avenir sera d'inventer une civilisation sans viande.