Ce blog rassemble des informations et des réflexions sur l'avenir qui nous attend.

This blog presents informations and views about the future.

Affichage des articles dont le libellé est nomades. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est nomades. Afficher tous les articles

dimanche 13 décembre 2015

De l'homme inutile à la société du sens / From the useless man to the meaningful society

The French economist Pierre Noël Giraud has recently published a book entitled "The Useless Man" (in French). According to his assessment, globalization has lead to an increase of inequalities and to a progressive vanishing of the middle class within developed countries. Therefore, the population tends to be split between a minority of "nomads" and a "sedentary" majority. The "nomad" population is well-educated, travels easily and can easily find a job anywhere. This fraction of the population which gets high incomes and constitutes the ruling class, is becoming more and more concentrated, as less and less people get richer and richer. The majority of "sedentary" people do not move easily and find increasingly difficult to get a job. They get disqualified, insecure and pauperized. These socially excluded men and women are considered as "useless" according to the criteria of the Market.  This situation is clearly unacceptable. It becomes necessary for any country or region to find a way for becoming more autonomous. Social needs are huge in many areas such as environment protection, education, assistance to people who are ill, old or vulnerable. Cultural activities need to be supported as they provide a soul to the society. Whereas nomad activities can find easily a way for escaping to fiscal rules, it is necessary to draw more resources for developing activities which can provide a meaningful life to most citizens.  It would become then possible to shift from a society of "useless" people to a truly meaningful society.

L'économiste Pierre-Noël Giraud a publié récemment l'ouvrage intitulé "L'homme inutile". Suivant son analyse, la montée des inégalités suscitée par la globalisation lamine les classes moyennes, qui tendent progressivement à disparaître dans les pays développés. Dans ces conditions, la population tend à se répartir en deux catégories: une minorité de "nomades" et une majorité de "sédentaires". Les nomades sont instruits, disposent d'un niveau de formation et d'expertise élevé, voyage facilement, parlent anglais et peuvent monnayer leurs compétences partout dans le monde. De ce fait, ils disposent de revenus élevés.  Au contraire les "sédentaires" de par leur formation et leur activité ne peuvent pas se déplacer facilement pour aller exercer leur activité. C'est sur eux que pèsent le chômage et les emplois précaires. Compte-tenu des effets de la compétition internationale et de la mécanisation croissante du travail, un nombre croissant d'entre eux ne trouve plus d'emploi. Cette catégorie de la population comprend ainsi une proportion croissante d'hommes et de femmes "inutiles" selon les critères de l'ordre marchand. Ces personnes se trouvent progressivement disqualifiées et paupérisées. Elles ont le sentiment de ne plus pouvoir agir sur leur destin. En outre les intérêts de la minorité "nomade" se trouvent de plus en plus déconnectés de ceux de la majorité des sédentaires, entraînant une fracture de plus en plus marquée entre les dirigeants nomades et le peuple sédentaire.  Cette situation est éminemment dangereuse;
Il devient essentiel de retrouver une autonomie nationale et régionale suffisante pour se prémunir d'un tel piège. Les besoins en activités d'intérêt général sont considérables dans des domaines tels que la préservation de l'environnement, l'éducation, les soins aux malades, l'aide aux gens âgés et aux personnes vulnérables. Les activités culturelles peuvent également redonner une âme à la société. Alors que les activités nomades parviennent souvent à échapper à la fiscalité, il faut parvenir à drainer une part croissante de ressources pour alimenter les activités qui peuvent redonner un sens à la vie des sédentaires, c'est à dire de la majorité des habitants. Il sera ainsi possible de passer d'une société d'hommes inutiles à une société du sens.