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samedi 9 septembre 2017

La société des écrans / The society of screens



Today, digital technologies link together almost all of the inhabitants of the planet. At every moment, it is possible to inquire about what is happening in the world and to connect with any of what interlocutor. Jeremy Rifkin does not hesitate to see the advent of a civilization of empathy in this connected world. By connecting each person to a very large community, the internet is supposed to generate empathy among all the inhabitants of the planet. By promoting direct transactions between individuals (peer to peer), this generalized interconnection is going to result, always according to Rifkin, into a new form of capitalism, which he calls "distributed capitalism". However, despite this optimistic analysis, far from leading to a democratization of financial power, recent developments has, instead, concentrated this power in the hands of a very small minority. Undoubtedly, the internet facilitates social relationships and helps to publicize ideas of every web user. However, the exchange established through the web doesn't have the quality of a direct and physical contact. Its main consequence is often to reduce the time spent with loved ones. Facebook 'friends' are generally purely fictitious. In addition, exploitation of private data by holders of social networks provides to them a power that  has become abusive, while the hopes of opening up more democracy have been largely disappointed..Digital technologies have created a screens society. The success achieved by social networks does not seem to coincide with the optimistic vision  of a civilization of empathy. The proliferation of digital connections has often led to a strengthening of the feeling of loneliness.
In the  society of screens, people do not live the actual events, but only their tracks on multiple screens. In most cases, the relationship established through an interposed screen excludes any possibility of a solidarity relationship. The world of finance is the clearest illustration. When a trader looks on his console at thousands of stocks, his decisions cannot, in any way, take into account the situation of the persons concerned by such financial operations. His only concern is to improve his financial score. In practice, he is often replaced in his activity by computers which present the advantage of being much faster than he is.In the same way, triggering a shooting behind a screen is incompatible with an empathic relationship. For somebody who commands a drone, the person to delete is only a goal. The difference between the real world and the virtual world fades and the extermination device management is similar to that of a video game.The idea that the internet would help develop empathic large-scale relationships seems therefore to have little credibility. However, like any new medium, the internet introduced a ferment of dissent. At the time of the Renaissance, the invention of the printing press helped to disseminate ideas that deviated from the dominant thought. The possibility of reading and understanding the Bible was at the origin of the Reform movement. The multiplication of books and labels was the cause of the French Revolution. The internet, which remains open to diverse opinions, could play a similar role in today's world. 

Aujourd’hui, les technologies numériques relient entre eux la quasi-totalité des habitants de la planète. à chaque instant, il est possible de s’informer sur tout ce qui se passe dans le monde et de se connecter avec n’importe quel interlocuteur. Le consultant américain Jeremy Rifkin n’hésite pas à déceler dans ce monde connecté l’avènement d’une civilisation de l’empathie. D’après Jeremy Rifkin, en connectant chaque personne à une très large collectivité, l’internet génère de l’empathie entre tous les habitants de la planète. En favorisant les transactions directes entre individus (peer to peer), cette interconnexion généralisée ferait apparaître, toujours selon Rifkin, une nouvelle forme de capitalisme, le capitalisme distribué. Toutefois, en dépit de ce discours optimiste, loin de conduire à une démocratisation du pouvoir financier, l’évolution récente l’a, au contraire, concentré entre les mains d’une petite minorité. Incontestablement, l’internet facilite l’établissement de multiples liens sociaux et aide à faire connaître les idées de chacun. Toutefois, le contact à distance par internet n’a pas la qualité d’un contact direct et conduit souvent à réduire le temps passé avec ses proche s. Les « amis » de Facebook restent pour la plupart purement factices. En outre, l’exploitation des données privées par les détenteurs des réseaux sociaux leur confère un pouvoir qui est devenu abusif, tandis que les espoirs d’ouverture vers plus de démocratie ont été largement déçus .
En s’interposant dans les échanges, aux dépens d’un contact direct, les technologies numériques ont créé une société des écrans, Malgré les succès remportés par les réseaux sociaux, l’évolution observée ne semble pas coïncider avec la vision optimiste d’une civilisation de l’empathie. La multiplication des connections numériques a conduit bien souvent à un renforcement du sentiment de solitude. La société des écrans ne vit pas les événements réels, mais uniquement leurs traces sur des écrans multiples. Dans la plupart des cas, la relation qui s’établit par écran interposé exclut toute possibilité de relation solidaire. Le monde de la finance en est la plus claire illustration. Quand un trader voit défiler sur sa console des milliers de titres boursiers, les décisions qu’il prend ne peuvent, en aucune façon, tenir compte de la situation des personnes concernées par les opérations effectuées. Sa seule préoccupation consiste à tenter d’améliorer son score financier. D'ailleurs, il est souvent remplacé dans son activité, par des ordinateurs qui sont plus rapides que lui. De la même façon, la guerre menée à travers des écrans établit entre celui qui déclenche le tir et celui qui en est la cible, une distance incompatible avec une relation empathique. Pour celui qui commande un drone, la personne à supprimer n’est qu’un objectif. La différence entre le monde réel et le monde virtuel s’estompe et le pilotage du dispositif d’extermination s’apparente à celui d’un jeu vidéo.
L’idée selon laquelle l’internet aiderait à développer des relations empathiques à grande échelle paraît ainsi peu crédible. Par contre, comme tout nouveau moyen de communication, l’internet introduit un ferment de dissidence dans un monde dominé par la pensée unique. Au moment de la Renaissance, l’invention de l’imprimerie avait permis de diffuser des idées qui s’écartaient de la pensée dominante. La possibilité de lire et comprendre soi-même la Bible a été à l’origine du mouvement de la Réforme. La multiplication des ouvrages et des libelles fut à l’origine de la Révolution française. L’internet, qui reste ouvert à des opinions très variées, pourrait jouer un rôle similaire dans le monde actuel. 

mercredi 11 mars 2015

La société des écrans / The society of screens


Numerical technologies connect presently practically all the inhabitants of the planet. At each moment, it has become feasible to keep informed about what happens in any place of the world. Jeremy Rifkin considers that it is the sign that we are entering in a new era, "the civilization of empathy". According to Jeremy Rifkin, by connecting most people of the planet, Internet facilitates the development of an empathic relationship between all of them. One of the consequences he foresees, is the development of what he calls a distributed capitalism, and the growing use of "peer to peer" transactions.
   Although such an evolution is highly desirable, it is not obvious that we are really moving that way. The main consequence of Internet has been the development of financial activities at a global scale, which are operated in a way which has nothing to do with empathy. We are creating a society of screens, through which most transactions are operated now. Such a situation extends even to areas such as war, blurring the distinction between  videogames and reality, in a most disturbin way. Furthermore screen pictures can be manipulated, giving a wrong perception of reality. As shown by the italian linguist Raffaele Simone, Internet culture is based upon direct and most often emotional emotions, rather upon rational thinking. Since, the concept of empathy is somewhat dangerous as hatred is its counterpart. Still, the overall picture is more complex as the Internet helps also to gather a diversity of viewpoints and appears as the main area of freedom.

Les technologies numériques relient à présent pratiquement l’ensemble des habitants de la planète. à chaque instant, il est possible de s’informer sur tout ce qui se passe dans le monde. Il est également devenu beaucoup plus facile de voyager et de rejoindre n’importe quelle autre région. Les différences dans les modes de vie tendent à s’estomper. Les mêmes produits et les mêmes marques sont utilisés partout. Jeremy Rifkin n’hésite pas à voir dans cette évolution l’avènement d’une « civilisation de l’empathie ».   
   D’après Jeremy Rifkin, en connectant chaque personne à une très large collectivité, l’Internet favorise le développement des relations empathiques entre l’ensemble des habitants de la Terre. Cette évolution conduirait également, selon lui,  à une nouvelle forme de capitalisme, qu’il qualifie de « capitalisme distribué ». Celui-ci verrait le triomphe des transactions « peer to peer » entre individus, favorisant un développement du lien social.