Ce blog rassemble des informations et des réflexions sur l'avenir qui nous attend.

This blog presents informations and views about the future.

mardi 23 décembre 2014

Les déclencheurs de mutations / Society changing factors


Disruptions in the organisation of the society can follow wars or revolutions, but most changes are the result of a transformation in the way of thinking or in the perception of events going on. In his book "The tipping Point", Malcolm Gladwell has shown that small groups of people can generate large changes in society, when a certain "tipping point" is reached. Today, a whole range of factors might contribute to significant disruptions in our worldview and way of life. Science and technology are, of course, among these factors. Science changes our worldview and reveals an "extended Universe", including innumerable parallel worlds. Technology provides permanently new options.  Among all the disruptions it brings, Artificial intelligence might become the next frontier. Factors which could transform the psychology and values of most human beings are the most important. The development of empathy, the discovery of the real nature of human consciousness are probably the main factors for transforming the society, as Reason, alone, has not been able to save the world from all the atrocities, which seem still to predominate.

Certains changements conduisent à de véritables mutations dans les modèles de régulation et les modes de pensée, suite à un événement historique ou politique, tel que, par exemple, une guerre ou une révolution. D’autres sont en simplement reliés à une nouvelle façon de penser ou de concevoir l’organisation de la société, qui apparaît à un moment crucial. Le journaliste américain Malcolm Gladwell a qualifié de « déclencheurs » ceux qui parviennent à propager une idée au cours d’une première phase d’incubationDans certains cas favorables, le processus de diffusion passe par un « point de bascule ». Dans un tel cas, le nombre de personnes connectées entre elles, qui sont « infectées » par l’idée, augmente si vite qu'elle devient accessible à une majorité de l’opinion. Celle-ci est alors susceptible de basculer, en adoptant la nouvelle idée aux dépens des anciennes. Différents facteurs sont susceptibles de transformer en profondeur la société dans les années à venir.

samedi 13 décembre 2014

Les quatre cavaliers de l'Apocalypse / The Four Horsemen of the Apocalypse


 
Of all the books of the Bible, the Book of Revelation seems the most distant from us. Still, it describes the end of an old world and the birth of a new one, in terms which can find a deep echo nowadays. It is generally considered that it was written by the end of the first century A.D. The Roman Empire was most powerful and imposed its views and the cult of the Roman emperor. The author of the Book of Revelation hates this world and makes the prophecy that it is coming to an end. He is claiming the revelation of a new world to come. Athough still very powerful the Roman empire was becoming less resilient. It was loosing its moral unity, encountered increasing economic difficulties and was threatened by invasions. In the Book of Revelation, destruction is brought by the four horsemen. The horseman with a white horse is intended to get the victory.  The horseman with the red horse brings the war. The horseman with a black horse brings famine and the horseman with a pale horse brings epidemies. These were indeed the misfortunes which hit the Roman empire. Between 160 and 170 AD plague was brought to Rome and invasions followed soon.
Still now, war, famine and epidemies remain the main threats humanity is facing. The degradation of the environment, global warming, rising conflicts within the world could to a collapse of our modrrn civilisation.. The four horsemen may be back.

L’Apocalypse de Jean est un texte du Nouveau testament, dont la signification paraît actuellement, à la fois obscure et éloignée de nous. Pourtant, à bien des égards, ce texte, qui évoque de manière visionnaire la fin d’un monde ancien et l’apparition d’un monde nouveau, entre en résonance profonde avec les questionnements actuels.
   Selon l’exégèse moderne, le texte de l’Apocalypse a été rédigé vers la fin du premier siècle après J.C. par un membre d’une communauté judéo-chrétienne, qui se serait réfugié dans l’île de Patmos, suite à la destruction du second Temple de Jérusalem.
   A cette époque, l’Empire romain est tout puissant et a pratiquement achevé l’entreprise de mondialisation qui avait commencé avec l’empire d’Alexandre. Il impose à l’ensemble du monde son administration, son droit et le culte de l’Empereur romain. C’est ce monde, que vomit l’auteur de l’Apocalypse. Il en prophétise la fin brutale, en appelant de ses vœux des temps nouveaux.
   Dans la perception actuelle, l’Apocalypse est synonyme de fin du monde. Pourtant, comme, l’a souligné le théologien et philosophe Jean Yves Leloup, le terme d’Apocalypse signifie Révélation et son message le plus important est la révélation d’un monde nouveau, qui arrive, pour remplacer le monde ancien..
   La situation du monde contemporain peut être mise en parallèle, de façon frappante, avec ce qui s’est passé dans l’Empire romain à l’époque où le texte de l’Apocalypse a été rédigé.
  Vers la fin du premier siècle après Jésus-Christ, l’Empire romain est encore tout puissant. Le système de pensée de l’auteur de l’Apocalypse apparaît totalement marginal, et absolument incapable de remettre en cause les conceptions dominantes de l’époque. Pourtant cet empire est fragile. La tentative de mondialisation menée à cette époque le rend peu résilient. Elle implique un contrôle centralisé, qui devient de plus en plus difficile à assurer. Les voies romaines, qui facilitent les déplacements et le commerce, le rendent vulnérable aux invasions, qui peuvent progresser rapidement. Surtout, rassemblant des peuples très différents et concentré sur sa domination matérielle, il n’a plus d’idéal à proposer, sinon de vivre à l’abri des lois romaines. Dès lors, cet empire est menacé et il sera effectivement détruit, dans des conditions finalement assez proches de celles que décrit le texte de l’Apocalypse. La destruction est menée par les quatre Cavaliers de l’Apocalypse, qui sont, chacun, porteurs d’une arme de destruction.
   Le cavalier monté sur le cheval blanc est destiné à devenir le vainqueur. Le cavalier au cheval rouge amène la guerre. Celui qui est monté sur le cheval noir amène la famine. Enfin, celui dont le cheval est pâle amène les épidémies et la mort par maladie.
   Effectivement les guerres menées par l’Empire amènent la peste à Rome entre l’an 160 et l’an 170. Elles amènent au pouvoir des militaires avides, qui rejettent l’héritage hellénistique. Les confrontations avec les peuples nomades aux franges de l’empire, finissent par conduire aux grandes invasions, qui provoquent la fin de la Rome ancienne.
   Malgré les changements considérables intervenus depuis cette époque, les menaces actuelles qui pèsent sur le monde rappellent étrangement celles qui sont évoquées dans l’Apocalypse.

samedi 6 décembre 2014

L'ère des tribus? / The era of tribes?


Individualism and consumerism are more and more frequently questionned. The will to develop stronger social links is widely shared. Numerous associations, NGO's and communities testify such a will. Those who want to share commun practices or ways of life gather within various fairs (makers) or festivities. The French sociologist Michel Maffesoli considers that the multiplication of such "tribes", which gather around certain identification "totems", is an important feature of the present "post-modern" societies. People are moved by feelings rather than by ideas. Members of such communities like to share the same habits, clothes and language. Each year, thousands of participants meet in the "Black Rock" desert, at the "Burning man" festival, for experimenting various happenings and celebrations. New sharing practices, which the numerical technologies make easier to implement, become widespread. It is possible to share cars, houses and most appliances. Thus, many objects can be used for a much longer period of time, helping to preserve natural resources. The architecture of urban districts evolves and more compact cities can be prefered to suburban individual dwellings which can be reached only by driving a car. Such compact districts, which can look like a "village", facilitate social links and provide an easier access to multiple services.
It remains difficult to assess how deep is such a trend. It can coexist with individualism and does not represent necessarily a real alternative to the present economic and social system. Still, it means that such a search for a stronger social link, corresponds to a real need of many citizens. 

L’individualisme consumériste est à présent contesté. Il reste présent dans les pays émergents, dans lesquels les couches de la population les plus favorisées se comportent fréquemment en nouveaux riches, recherchant le luxe et l’ostentation. Dans les pays anciennement développés, on observe un vaste mouvement de remise en cause de ce modèle individualiste et la volonté de tisser de nouveaux liens sociaux.
   Cette volonté se manifeste à travers la participation à des associations ou des communautés, qui peuvent être des communautés de vie, avec partage de biens en commun, ou des communautés de pratique réunies autour d’un même intérêt commun qui peut être de nature très variée : bénévolat, musique, informatique (hackers), mise en œuvre des technologies les plus récentes de l’impression 3D (makers).
   Le sociologue Michel Maffesoli évoque l'idée de « tribus », groupes de personnes, qui se réunissent autour de « totems de rassemblement ». Ces communautés souhaitent éprouver des émotions en commun, plutôt que partager des idées. Les membres d’une « tribu » sont liés par des liens affectifs qui se développent à travers des actions collectives. Ils aiment la même musique, partagent les mêmes codes vestimentaires, le même type de langage et souvent les mêmes modes de vie. Ils se retrouvent dans le cadre de grands rassemblements, qui peuvent être des « foires » présentant certains types de produits (par exemple, dans le cas des groupes de « makers ») ou de grands événements festifs.

dimanche 23 novembre 2014

Réchauffement climatique: vers un accord international? / Global warming: towards an international agreement?

Recent announcements might be considered as a sign that our World is progressing towards a reduction of GHG emissions and the prevention of global warming. The European Union has announced its will to reduce by 40% its GHG emissions by 2030 compared to the 1990 reference level. In november, China and USA have announced a "Climate agreement". According to this agreement, the USA would reduce by 26 to 28% their level of GHG emissions  compared to the 2005 reference level, whereas China announced its will to reach a peak of GHG emissions by 2030. Do these different announcements mean that we can become optimistic concerning the future? It seems less than certain.  A reduction of 26% for the US compared to the 2005 level means a reduction of around 10% compared to the 1990 level and follows a trend, which is linked to the growing use of shale gas and the relocation in developing countries of the most polluting activities. In China, reaching a peak in 2030 will not prevent the tremendous growth of emissions which is occuring right now. In 2030, China will become the richest country in the world and will have the opportunity to relocate in other countries the most polluting activities. Only the EU is introducing strong constraints, but its share in global CO2 emissions is only 11% and will become much lower in 2030. Therefore, even a very strong reduction of its emissions will have a negligeable impact on a global scale.

Des annonces récentes peuvent faire penser que le Monde est en train de progresser dans le domaine de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la lutte contre le réchauffement climatique. L'Union Européenne a annoncé sa volonté de réduire le niveau des émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40% par rapport au niveau de 1990. En novembre, la Chine et les Etats-Unis ont annoncé un accord sur le climat, selon lequel les Etats-Unis réduiraient de 26 à 28% leurs émissions par rapport au niveau de 2005, tandis que la Chine atteindrait son plafond d'émissions en 2030. Peut-on dans ces conditions considérer qu'un accord international est en vue, pour limiter volontairement les émissions de gaz à effet de serre à un niveau qui permettrait d'éviter une catastrophe climatique?
Rien n'est moins sûr. En ce qui concerne les Etats-Unis, il faut noter que le niveau maximum des émissions de GES avait été atteint précisément en 2005,  à 7, 2 Gt eq. CO2, à comparer avec 6,2 Gt en 1990. Une réduction de 26% par rapport au niveau de 2005 ne représente donc plus qu'une réduction de l'ordre de 10% par rapport au niveau de 1990.  En outre, la réduction des émissions de GES est le simple résultat d'une évolution, qui n'est pas directement liée à la volonté de lutter contre le réchauffement climatique. Elle tient avant tout à un recours accru au gaz de schiste dans le mix énergétique et à la délocalisation des activités les plus émettrices. En ce qui concerne la Chine, son annonce pour 2030 ne constitue en rien un engagement pour limiter des émissions, qui ont augmenter à un rythme vertigineux. En 2030, la Chine sera devenue le pays le plus riche au Monde et pourra à son tour délocaliser les activités les plus émettrices vers les pays en voie de développement. On peut donc observer qu'au moins à ce stade, l'accord affiché par la Chine et les Etats-Unis tient beaucoup plus d'un effet d'annonce que d'un engagement effectif.  Seule l'Union Européenne prend des engagements vraiment contraignants, mais sa part dans les émissions de CO2 n'est que de 11%. En 2030, cette part sera encore beaucoup plus faible et une réduction même significative de ses émissions n'aura qu'un impact quasiment négligeable au niveau mondial.

lundi 10 novembre 2014

La menace nucléaire / The Nuclear Threat


The fear of a nuclear war has been present during all the period of the cold war. It has contributed to ensure a long period of peace, due to the "Mutually Assured Destruction" (MAD) concept. Whereas the Hiroshima atomic bomb liberated an energy of 20 kt, measured in equivalent tons of TNT, thermonuclear bombs release an energy equivalent to around 10 Mt, i.e. 500 times the energy of the Hiroshima bomb. It seems difficult to imagine the impact of such a bomb dropped over a big city. At the end of the Cold war, this danger seemed to vanish, but , presently, the threats seem to be back. There are different potential risks. One of them is the possibility of divertion from nuclear waste of dangerous material such as plutonium, which can be used for making a fission atomic bomb, but the main threat arises probably from the potential use of so called "tactical" nuclear weapons.  
These nuclear weapons can be miniaturized ("mini-nukes"), and easily handled by many different carriers (artillery, aircrafts, missiles).  At the end of the Cold war, a great share of these weapons were destroyed, but due to renewed tensions, this trend seems presently to have stopped. Such weapons have a very strong penetration power,and they have been more specially designed for destroying underground facilities. Their use might be considered for a "first strike", meant to achieve rapidly a decisive advantage. The main risk would be to decide using them in what might be presented initially as a limited conflict. Following such an event, a rapid escalation might happen, resulting in the destruction of a large proportion of the world human population.

La menace d’une guerre nucléaire a occupé les esprits pendant toute la durée de la guerre froide. Paradoxalement, elle a contribué à assurer une longue période de paix, en raison de « l’équilibre de la terreur » qui s’était établi. La puissance d’une bombe nucléaire est exprimée en kt d’équivalent TNT. Alors que la bombe atomique à fission d’Hiroshima représentait environ 20 kt, une bombe thermonucléaire à fusion équivaut à 10 000 kt, soit 500 bombes d’Hiroshima. La puissance de ces bombes est généralement exprimée en Mt et peut atteindre 50 Mt. L’explosion de telles bombes sur des centres habités aurait un effet véritablement apocalyptique et toute riposte déclencherait  des destructions similaires du côté opposé. Depuis la chute de l’ex-URSS et la fin de la guerre froide qu’elle était censée apporter, cette menace avait semblé s’éloigner. Toutefois, aujourd’hui, des menaces importantes planent à nouveau.

lundi 3 novembre 2014

La menace biologique / The biological threat


 
Molecular biology goes back to the discovery in 1953 by Watson and Crick of the double helix DNA molecule. Since that time, numerous achievements have been accomplished.  Molecular biology offers tremendous opportunities through genetic engineering. Applications  include plants, animals and potentially human beings. These developments are highly controversial, especially in Europe, but commercial applications are already widespread and presently 77% of soybean produced in the world is genetically modified. Applications include also genetically modified micro-organisms (algae, bacteria, mushrooms) for producing pharmaceuticals and fine chemicals.  More disturbing is the capacity of producing "synthetic" viruses. In 2002, the biologist Eckard Wimmer and his team were able to synthetize the poliomyelitis virus. According to Eckard Wimmer, it is now possible to synthetize dreadful virus such as the polyovirus or the hepatisis virus for a few cents and the Ebola virus for a few dollars.   It is even possible to reproduce a virus, which has completely disappeared, just by knowong the genetic sequence. Thus, publishing the formula of such a sequence is a way to ensure the survival of the virus. It has been possible to reproduce the virus of Spanish influenza eight decades after it apparently disappeared, by deciphering the genome sequence of the virus from specimens of tissues which were held at low temperature.  The danger of such manipulations is quite obvious as the dreadful viruses might be released by accident or intentionnally as weapons. It is even possible to imagine the potential synthesis of genetically modified viruses with new properties, which would make impossible their prevention.

La biologie a franchi une étape décisive avec l’élucidation des mécanismes moléculaires de synthèse des protéines. La découverte de la molécule en double hélice de l’ADN par  Watson et Crick est déjà ancienne, puisqu’elle remonte à 1953. On a pu alors montrer que les molécules d’ADN portent toute l’information génétique, sous forme d’une séquence de gènes. Chaque gène est une unité d’information génétique représentée par une certaine configuration de bases chimiques. Depuis la découverte de la structure de la molécule d’ADN, la biologie moléculaire a réalisé des progrès spectaculaires, avec notamment la mise au point de méthodes de séquençage permettant d’identifier l’ensemble des gènes. En l’an 2000, était annoncé le décryptage complet du génome humain, réalisé simultanément par un consortium international et par la compagnie Celera, créée par le biologiste et homme d’affaires Craig Venter.

mercredi 22 octobre 2014

Est-il possible d'arrêter le réchauffement climatique? / Is it possible to stop Global warming?

Due to the increasing demand of energy and the predominant share of fossil sources for primary energy supply, the level of  CO2 in the atmosphere  is rapidly growing, from 270 ppm at the beginning of the industrial era to 400 ppm in 2013 and if the present trend goes on might reach by the end of the century 750 ppm or even a value above 1000 ppm, with potentially catastrophic consequences for the climate. Is it possible to stop such a trend? Since the beginning of Climate négociations in Rio in 1992, no substantial result has been obtained. In fact the dynamics created by the Kyoto protocol have been hampered by the withdrawal of United States, Canada, Japan and Russia. The European trading scheme with a price ofCO below 5€.per ton can hardly be considered as a success. The situation can change only if there is a strong implication of the public opinion and if international négociations shift towards a real wish to cooperate. In the present state of intense economic competition, no agreement which would lead to a distorsion of the competition can be implemented. Furthermore, it is only by a strong move of China and United States the two major world emitters that the situation can move and these two countries do not seem ready to accept the quantitative limitations which would be needed. Thus, unfortunately, only a major catastrophy, at the world scale level might change the situation.

Du fait de la croissance de la demande et de la part prédominante des énergies fossiles dans la fourniture d’énergie primaire, des quantités croissantes de CO2 sont émises dans l'atmosphère et on observe une augmentation très rapide à l'échelle des temps géologiques de la teneur en CO2 dans l'atmosphère. La teneur en CO2 dans l'atmosphère est déjà passée de 270 ppm au début de l'ère industrielle à 400 ppm en 2013 et si la tendance actuelle se poursuit, cette teneur pourrait doubler vers la fin du siècle, pour atteindre une valeur de 750 ppm, voire même dépasser 1000 ppm, en provoquant des transformations catastrophiques du climat.
Est-il possible d'arrêter cette tendance? Il est frappant de constater que des négociations internationales sont en cours depuis la Conférence sur le climat de Rio en 1992, c'est à dire depuis 22 ans, sans résultats vraiment marquants. On constate en fait un ralentissement de la dynamique qui avait été mise en place au moment du protocole de Kyoto. La seconde période d’engagement, d’une durée de huit ans (2013 à 2020), a été actée en décembre 2011 lors de la conférence climat CCNUCC de Durban. Les parties signataires doivent donc continuer à respecter les obligations actuelles de réduction des émissions de GES. Cependant, en l’absence des États-Unis, du Canada, du Japon et de la Russie, elles ne s’appliquent qu’à environ 15 % des émissions globales. Le marché des permis d'émission mis en place en Europe (ETS) peut difficilement être considéré comme un succès, avec un prix du CO tombé au dessous de 5€. En attendant, les émissions de gaz à effet de serre poursuivent leur progression inexorable, en étant simplement freinées par la crise économique qui frappe un certain nombre de pays, en particulier au sein de l'Union Européenne.  

vendredi 17 octobre 2014

De l'écologie à l'écosophie / From ecology to ecosophy


The need to understand better how we can preserve the environment is now well understood. Still, ecology is a comparatively recent concept, which has been developed mainly after the Second world war. The attitude towards nature has changed significantly, and the responsability of man in its protection is now widely recognized. The deep ecology movement initiated by the norwegian philosopher Arne Naess has helped to understand that nature and all living beings possess their own value and need to be respected. Their preservation is not only a matter of utility for man, but represents also an ethical issue. Beyond ecology as a science of ecosystems and living organisms, a world view which is extended to all the biosphere represents an "ecosophy", which might become an essential part of a future system of values, as pointed out by various authors and thinkers.  Such an ecosophy is linked to the idea of a consciousness present within all the biosphere. Nature becomes a source of spiritual values, for all those who are seeking a meaning in life. Thus, Otto Scharmer invites us to move from an "ego-system"  to an "ecosystem".  For Ervin Laszlo, the next step of human evolution, will be holistic, following a long era dominated by pure reason, science and technology. Its priority will be the survival of the biosphere. The "ecosophy" will then become an essential part of a new emerging spirituality.


De tous les biens communs, l’environnement est le plus précieux. Il est devenu indispensable de mieux comprendre les facteurs dont dépend la préservation de l'environnement, qui conditionne toute vie sur Terre. Pendant longtemps, le monde a semblé immense et ses ressources inépuisables. Les êtres humains étaient relativement peu nombreux et se sentaient faibles vis-à-vis de la nature qui les entourait. Au cours de la période récente, au contraire, le monde s’est contracté, ses ressources sont devenues rares et limitées, tandis que la population humaine a explosé. L’impact de l’homme sur la nature est devenu tel, que l’époque actuelle a été qualifiée d’ère de l’anthropocène, car les transformations de l’environnement  intervenues au cours de cette période récente sont comparables à celles qui se sont produites au cours des ères géologiques précédentes. Cet impact n’a toutefois été perçu que tardivement. Le terme d’écologie a été employé pour la première fois par le naturaliste allemand Ernst Haeckel en 1866. L’écologie en tant que mouvement n’a toutefois pris son essor que beaucoup plus récemment, après la Seconde guerre mondiale. Elle s’est développée d’abord aux États-Unis, avec la création de l’Environmental Protection Agency (EPA) en 1970. La pensée écologique s’est étendue entre-temps et a suscité un vaste mouvement international. Des Sommets de la Terre réunissant des représentants de tous les pays ont été organisés. Ils ont permis de développer le concept de développement durable et ses différentes implications.

dimanche 5 octobre 2014

La Voiture de demain / The Car of the Future

Future cars are planned now. The future car will be connected, autonomous and low-carbon. First, and this not quite new, it will be connected; it will be possible to transform it into an office, a performance hall, a relaxation room; the passenger compartment might look as a transparent bubble which can be used as a screen. An important issue will be to protect private data. The future car will be also autonomous, when the driver decides. A first possibility will be to guide it from the outside through the connection system. Such a system can be used for instance on a highway. Another solution is to develop a completely autonomous car guided by a radar/lidar system (cybercar, Google car). Finally, future cars will be low carbon. Electric propulsion seems well adapted. Still, electricity has to be produced with low emissions, wheareas electricity is still generated to a large extent from coal throughout the world. There is a problem of distance range, as the best batteries cannot store more than 200 Wh/kg whereas liquid hydrocarbons store more than 12000 Wh/kg. It is possible to recharge the batteries by induction in a static or even a dynamic way. Hybrid propulsion might help to meet the requirements of a transition phase. Hydrogen can be used also as a range-extender option. All these options require a low energy consumption for a widely used consumer car. It means a light vehicle, with a limited speed. Security would be ensured in an active way through the control and automation systems.

La voiture de demain se conçoit aujourd'hui. Cette voiture sera connectée, autonome et décarbonée. Elle sera connectée, et pourra se transformer successivement en bureau, salle de spectacle ou salle de relaxation; l'habitacle prendra la forme d'une bulle qui servira d'écran. Elle pourra alterner déplacements réels et déplacements virtuels. Il se posera toutefois la question de savoir qui va gérer l' ensemble des données et comment préserver la vie privée. Elle sera autonome, tout au moins lorsque le conducteur le désire. Une première voie pour y parvenir consiste à guider le véhicule connecté de l'extérieur, en organisant par exemple des convois de véhicules sur autoroute. Une autre possibilité consiste à disposer d'un véhicule entièrement autonome guidé par radar/lidar (type cybercar ou véhicule Google). Enfin, le véhicule du futur sera décarboné. La propulsion électrique paraît bien adaptée. Encore faut-il que l'électricité soit produite de manière propre, avec des émissions réduites de CO2, alors qu'elle est actuellement générée dans le Monde en grande partie à partir de charbon. En outre, le problème de l'autonomie se pose toujours, car les meilleures batteries ne permettent pas de dépasser environ 200 Wh/kg alors que les carburants liquides stockent plus de 12000 Wh/kg. Des solutions de recharge par induction à l'arrêt ou en mouvement peuvent être envisagées. La propulsion hybride peut couvrir une phase de transition. Il est également possible d'utiliser une réserve d'hydrogène en range extender.  Enfin, toutes ces solutions ne sont envisageables pour un véhicule grand public, que si la consommation est fortement réduite, ce qui implique un véhicule léger, de vitesse limitée. La sécurité peut être alors assurée essentiellement de manière active, par les moyens d'automation et de contrôle.

jeudi 25 septembre 2014

Le Monde n'existe pas / The World does not exist

The World does not exist. The young and brilliant german philosopher Markus Gabriel explains why, in a book recently published (in French).  The book is written with a great clarity. Is goal is ambitious. It is presented as an attempt to replace "post-modernism" by a new way of thinking, defined as a "new realism". The "new realism" intends to go beyond both metaphysics and constructivism. While metapysics is interested bt the realty as such, constructivism considers that there is no access to reality as such, but only to a reality observed through the framework of human perception. The author adresses fundamental questions about the meaning of existence. Existence only appears in a "field of senses". Each living being introduces a different field of senses. The World does not exist, as there is no global field of senses, in which all the other fields would be included, because such a global field would be itself included in another field. This point is very clearly demonstrated. Still the reader may feel a bit frustrated, as the novelty of this way of thinking is not really striking. The difference with  constructivism does not seem very deep, and the multiplicity of different "fiels of senses" increases the relativism of any perception, which cannot help to discover a new meaning to life. The book remains quite attractive and promising. Further thinking can be expected and might bring new answers to the fundamental questions raised by the author.

Le Monde n'existe pas. Le jeune et brillant philosophe allemand Markus Gabriel explique pourquoi, dans un livre récent. L'ouvrage est séduisant. Il est rédigé dans un style clair et précis. Le propos est ambitieux. Il s'agit de lancer une nouvelle pensée philosophique qui va prendre la place d'un post-modernisme dépassé. Le "nouveau réalisme" qui est proposé veut dépasser à la fois la métaphysique, qui vise à découvrir la réalité en soi  et le constructiviste, inauguré par Kant, qui considéré que nous avons accès qu'à une transposition de cette réalité perçue par les sens et l'entendement humains. Ceci amène l'auteur à poser des questions fondamentales sur l'existence et le sens de l'existence. L'existence est, selon lui, une apparition dans le "champ des sens".  Chaque observateur introduit un champ différent. Le Monde n'existe pas, car il ne peut pas exister un champ englobant tous les autres, car il serait alors lui-même englobé dans un autre champ. L'argument est présenté avec toute la virtuosité nécessaire pour lui donner consistance. Sur le fond, le lecteur reste un peu sur sa fin. En effet si l'existence doit être conçue comme une perception à travers une myriade de champs du sens, quelle différence par rapport au constructivisme. Le relativisme paraît même accentué, dans la mesure où l'auteur ne se réfère à des catégories générales de l'entendement humain. Le propos n'apporte pas un sens vraiment nouveau à l'existence, sinon l'émerveillement d'être confronté à d'innombrables points de vue. Le livre reste toutefois très prometteur et laisse espérer que l'auteur pourra encore progresser dans ses réponses aux questions fondamentales qu'il pose d'emblée. 

dimanche 14 septembre 2014

Le capital au XXIe siècle / Capital in the 21st century

Capital in the 21 st century, by Thomas Piketty, has become a best-seller, which is somewhat surprising for such a thick and highly technical book. It might be due partly to the title of the book, which refers to the famous reference work of Karl Marx. Is the book by Thomas Piketty comparable in any way? The answer seems clearly no. Whereas Karl Marx was relying upon a fundamental analysis of the society of this time, the method used by Thomas Piketty relies upon statistics. It is of course always better to use data, but at the same time statistics are always partial and  cannot be used with full confidence. The rise of unequalities especially in Western countries has been already well established and cannot be considered as anything new. Therefore, the important question is to understand what is the fundamental reason for this situation. To relate this trend to the rent provided by the capital seems a very short explanation. It might be more instructive to understand how the neoliberal rules have contributed to create this situation, how financial capitalism has replaced the entrepreneurial capitalism and how speculation has become the best way to make a quick fortune. The solution provided by Thomas Piketty for limiting unequalities results from his approach. Rather than remedying the causes, he prefers to deal with the effects. If nothing is done concerning the causes, the main consequences of the progressive tax on capital he proposes would be probably a further enrichment of tax havens and a further growth of the grey economy.

Le capital au XXIe siècle de Thomas Piketty est devenu un best-seller, ce qui peut paraître surprenant pour un ouvrage aussi difficile à lire, du fait de sa longueur et de son caractère technique. On peut s'interroger sur les raisons, qui tiennent sans doute aux conditions de lancement de l'ouvrage et à son titre, qui reprend astucieusement le titre de l'ouvrage célèbre de Karl Marx, replacé au XXIe siècle.
Pour autant, avons-nous affaire à une nouvelle réflexion sur l'économie et le capitalisme, aussi fondamentale que l'œuvre de son illustre prédécesseur? A cette question, il est assez facile de répondre spontanément non. Evoquer la montée des inégalités n'a rien de nouveau et beaucoup l'ont fait avant lui. Il ne s'agit donc pas de revenir sur ce constat, mais plutôt de se pencher sur le fond et sur la méthode suivie. Thomas Piketty s'appuie essentiellement sur des statistiques. Certes, il est intéressant de tenir compte de données, plutôt que de se lancer sur de simples supputations.

lundi 8 septembre 2014

La plénitude du vide / The fullness of vacuum


With quantum machanics, vacuum is no more empty. During Antiquity, Nature was supposed to have a "horror of vacuum". It is only during the XVI th century that Baise Pascal was able to demonstrate experimentally the existence of vacuum. When the existence of electromagnetic waves was discovered, space was supposed full of a substance called ether which was the propagation medim for the waves. With his relativity theory, Einstein has shown that the ether was not any more needed, and that electromagnetic waves were propagated through vacuum.  But quantum mechanics have shown that this vacuum is not void of anything. Due to the uncertainty principle, quantum fluctuations occur permanently, creating and destroying pairs of particles and antiparticles. Energy is present in this vacuum: thus a force is exerted between two plates placed within a vacuum, because the amount of energy between the plates varies with the distance of the plates. Furthermore, vacuum can be considered as a "Higgs ocean", the existence of the Higgs particle being required for explaining the origin of mass. Finally, intersideral space is apparently full of a "dark energy", which might represent around 68% of mass and energy present in the Universe. The vacuum of present Physics appears as "living, effervescent and boiling". It becomes quite close to the conception of Tao, the primordial Void of ancient China. As the taoist Master  Laozi was saying: "the great fullness is void, then it becomes inexhaustible". Fullness and void create mutually each other.

La mécanique quantique a aussi comme conséquence de modifier la conception du vide, telle qu’elle ressort des théories physiques. Durant l’Antiquité, le concept de vide a été considéré comme incompatible avec la réalité de l’univers. Pour cette raison, Aristote considérait que l’espace entre les sphères célestes était rempli d’éther ou quintessence. La nature était supposée « avoir horreur du vide ». Il fallut donc attendre les expériences de Pascal au XIXe siècle, pour montrer que le vide peut être créé expérimentalement et expliquer ses effets par les lois de l’hydrostatique. A l’époque de Pascal, l’espace intersidéral était devenu vide de toutes choses, ce qui était d’ailleurs la condition requise pour que les planètes puissent parcourir indéfiniment leurs orbites, sans l’aide d’un Premier Moteur.Les équations de Maxwell décrivant la propagation des ondes électromagnétiques, semblaient impliquer l’existence d’un « éther » comme milieu de propagation. Le vide était donc rempli d’une substance que l’on ne connaissait pas et dont les propriétés paraissaient mystérieuses. En posant les bases de la relativité restreinte, Einstein montra que l’hypothèse de l’éther n’était pas nécessaire. Comme rien ne démontrait son existence, il valait mieux abandonner ce concept. On revenait ainsi à l’idée du vide initial. Il est apparu toutefois rapidement que ce vide était loin d’être un néant.

samedi 30 août 2014

Commun / Common


The notion of common is presently highly topical. Common goods management, as exemplified by the work of Elinor Ostrom, Nobel prize of Economy, has become a major issue. The preservation of common goods such as the environment or the biodiversity requires urgent steps. The appropriation of the whole planet by a small minority  leads to the destruction of the environment and also to unacceptable unequalities. The old idea of common good is needed at a time when all political décisions seem dictated by the Market. The last book written by Pierre Dardot and Christian Laval présents an overall view of the "Common" at a most appropriate time. Following Michael Hardt and Antonio Negri have chosen to focus their book on Common as a social and political concept rather than common goods. Such a work is clearly needed presently, but how to promote the "Common" alternative? The authors claim that it requires implementing a "revolutionary project", although they realize that Revolution by itself is a somewhat outdated and ambiguous concept. They claim thar it can be introduced only through a "self-realization of the society", but how to achieve such a transformation remains unclear . Therefore, at the end of  their books the number of questionsremains higher than the number of answers. Still, the book présents the "Common" in quite a clear and well-structured way.

La notion de commun redevient d'une brûlante actualité. Les problèmes posés par la gestion des biens communs, tels qu'ils ressortent notamment des travaux d'Elinor Ostrom, prix Nobel d'Economie, nécessitent des solutions appropriée. La préservation de l'environnement, de la biodiversité, du climat ne peut trouver de réponse sans une gestion adéquates de ces biens communs de l'humanité que sont l'air, l'eau et la biosphère.  Par ailleurs, les excès du néolibéralisme et de la globalisation montrent qu'une appropriation généralisée de l'ensemble des biens par une petite minorité conduit d'une part à la destruction de l'environnement et d'autre part à des inégalités sociales inacceptables.
La notion très ancienne de bien commun retrouve également toute son importance, à un moment où le Marché est censé dicter toutes les solutions politiques.
Le dernier ouvrage de Pierre Dardot, philosophe et enseignant ainsi que de Christian Laval, sociologue, intitulé "Commun - Essai sur la révolution au XXIe siècle", qui présente une véritable somme sur le sujet, arrive donc à un moment tout à fait approprié. Les auteurs ont choisi de parler de commun au singulier, à la suite de Michael Hardt et Antonio Negri, plutôt que de "biens communs" pour désigner un concept social, ouvrant une "une nouvelle raison politique qu'il faut substituer à la raison néolibérale"..

dimanche 24 août 2014

Le panentheisme est-il la religion de demain? / Is panenthism the religion of the future?

Panentheism is a doctrine which aims to reconcile  scientific naturalism with a religious vision. through an alternative to both traditionnal theism and pantheism. Whereas for pantheism, the words God and Nature have similar meanings, for panentheism Nature is in God, but differs from God. Such an idea is quite old and can be found already in the philosophy of Plotinus, but the word of panentheism was coined during the XIXth century by the German philosopher Karl Friedrich Krause. During the XXth century this idea was further developed by the mathematician and philosopher Alfred North Whitehead, who had cowritten Principia Mathematica together with Bertrand Russel, as a part of the process philosophy that he introduced during his stay at Harvard University. The recent book written by David Ray Griffin, Professor of Philosophy of Religion and Theology at Claremont University présents a global view of panentheism in light of the ideas brought mainly by Whitehead. He shows that panentheism makes possible to avoid a contradiction between scientific naturalism and theism.  Furthermore panentheism seems compatible with most religious beliefs, as long as they do not imply a strictly dogmatic attitude. Therefore, such an approach might help building a much needed synthesis between science, philosophy and religion, providing a new worldview for the fuure.


La panenthéisme est une doctrine qui vise à réconcilier le naturalisme scientifique avec la vision religieuse, en proposant une alternative à la fois au théisme traditionnel et au panthéisme. Alors que pour le panthéisme, Dieu se confond avec  la Nature, position proche de de celle de Spinoza (Deus sive natura), selon le panenthéisme la Nature, est en Dieu, mais ne se confond pas avec Dieu. Cette conception n'est pas nouvelle. On la trouve déjà chez Plotin, mais c'est au XIXe siècle que le terme de panenthéisme a été proposé par le philosophe allemand Karl Friedrich Krause . 

mercredi 13 août 2014

Les nouveaux maîtres du monde / The New World Masters

 
To become a World master has been the old dream of conquerors, emperors, kings and monarchs. The spreading of democracy seemed to have put an end to this dream, but the power derived from technology and finance, is such, presently, that it seems feasible once again. Jules verne was considering such a risk in 1904, when he wrote his book "The World Master", in which Robur the Conquerors plans to control the whole world with a technology he is the only one to detain. Presently, technology is less important than finance ,which makes possible to gather a huge fortune at a world wide scale and to hide it in the multiple tax havens spread around the World. The swiss sociologist Jean Ziegler has written a book about the new world masters, who detain this power and form a small minority, which tends to become richer and richer. He shows that those who detain this power can behave as cultured and pleasant people. The problems which raise from this situation are therefore to be attributed to a system, rather than to specific people. Although the analysis of Jean Ziegler seems relevant, the solutions he suggests look much weaker, which is probably an indication about the difficulty to change the situation. 

Devenir Maître du monde est un fantasme déjà ancien. Il a animé les conquérants et les  monarques absolus. La démocratie semblait avoir mis une fin à ce rêve, mais, à l'heure actuelle, la technologie et la finance, qui démultiplient les pouvoirs que peut détenir un individu, à une échelle encore inconnue jusqu’à présent, donnent une nouvelle réalité à ce fantasme. Les inégalités augmentent et la question se pose de savoir où cette tendance peut conduire.
   Jules Verne avait déjà perçu ce risque, lorsqu’il a publié en 1904 un ouvrage intitulé « Le Maître du Monde ». Dans ce récit, il met en scène Robur le Conquérant, qui veut devenir le maître du monde en utilisant des technologies dont il est le seul à disposer et en particulier un véhicule amphibie extrêmement performant. Alors que Jules Verne est souvent perçu comme le prophète d’un développement scientifique et technique sans bornes, ce récit fait preuve d’un profond pessimisme en ce qui concerne les conséquences du progrès technologique.
   L’association de la technologie et de la finance rend un tel projet à nouveau possible . La finance, qui permet de réaliser des gains fabuleux en quelques clics d’ordinateur, est l’outil le plus approprié pour y parvenir. Le trading ouvre la possibilité de gagner tous les jours un gros lot au Casino, à condition d’être bien informé et de disposer d'un pouvoir d'influence suffisant. Les revenus, aussi élevés soient-ils, peuvent être alors dissimulés en grande partie dans des paradis fiscaux qui abondent sur la planète 

mercredi 6 août 2014

Superintelligence

Artificial Intelligence  is already able to surpass human intelligence in specific areas such as for instance playing at chess games. The philosopher and futurist Nick Bostrom calls superintelligence an Artificial intelligence which would superpass human intelligence in a much more general way. Once this level is reached, a Machine able to display such a superintelligence might become able to conceive another even more inelligent Machine. Within a few générations of such Machines, an "explosion" of intelligence would occur. This way of reasoning is perhaps too simple as it does not adress the difficult question concerning the nature of intelligence and how a Machine might imagine and create quite a new type of Machine. The consequences, anyway, might be disturbing and Nick Bostrom favours contrasted scenarios, either very positive or very negative.
What might happen if such a superintelligent machine becomes autonomous?  Several renowned scientists, including Stephen Hawking, have expressed recently their fears concerning the dangers of Artificial Intelligence, if it is not properly controlled and mastered. 

L’Intelligence Artificielle est déjà capable de dépasser les capacités humaines dans certaines activités spécifiques, comme par exemple le jeu des échecs. Le philosophe et prospectiviste Nick Bostrom a qualifié de super-intelligence une Intelligence Artificielle surpassant sensiblement l'intelligence humaine sur un plan beaucoup plus général. 
A partir du moment où ce niveau sera atteint, une telle machine serait alors capable de concevoir une machine encore plus intelligente. On devrait alors assister rapidement à un développement très rapide de l’intelligence disponible, conduisant à un phénomène d’explosion de l’intelligence, dont il est difficile d’anticiper toutes les conséquences possibles. Ce raisonnement laisse toutefois de côté la délicate question de savoir dans quelle mesure, il est vraiment possible de comparer une intelligence artificielle avec une intelligence humaine, sachant que leurs modes de fonctionnement sont sensiblement différentes. Il est certes possible de concevoir une machine capable de battre un homme aux échecs. Qu’en est-il toutefois dans d’autres domaines et en particulier celui de la création. Quelles peuvent être les capacités d’une machine à imaginer ?

vendredi 1 août 2014

Le besoin de scénarios d'avenir cohérents / The need for consistent scenarios



The need to keep the consistency of a set of solutions is often overlooked. This lack of consistency is favoured by the fact that most organizations and individuals have become highly specialized and that no global view prevails.Thus, for instance, the concept of sustainable development seems widely accepted, but  is unconsistent with a deregulated global market. For electoral reasons,  political leaders try to comply with contradictory imperatives  and tend to adopt unconsistent policies, thus, for instance, claiming the need to curb GHG emissions while refusing to introduce restrictions concerning cars circulation. Dani Rodrick, economist and Professor of Social Sciences in the Institute for Social Sciences in Princeton, arrives at the conclusion that assuming the coexistence of Global Markets, States and Democracy is  unconsistent and that a consistent scenario requires the removal of at least one of these three options. Thus, accepting Globalization under present terms leads to the disappearance either of the State or of the Democracy (and possibly both).  It means that consistent scenarios are highly needed for the future. Such scenarios require a clear choice of the values and priorities which govern the décisions.

La nécessité de respecter la cohérence des solutions à apporter, notamment en période de crise, est souvent méconnue. Ce manque de cohérence est favorisé par la spécialisation des individus et des organismes concernés ainsi que par le manque de vision d'ensemble qui en découle.C’est ainsi que dans un contexte de mondialisation dérégulée, il devient difficile sinon impossible à une entreprise d’adopter de nouvelles mesures sociales ou environnementales. En effet, elle court alors le risque de ne plus pouvoir demeurer compétitive vis-à-vis d’autres entreprises qui n’auraient pas adopté les mêmes mesures. Pour prendre un autre exemple, dans une agglomération comme Los Angeles où les autoroutes constituent un moyen d’accès quasiment exclusif, il serait vain, au moins dans le contexte technico-économique actuel, de vouloir se passer de pétrole.C’est l’absence de cohérence qui rend impraticable de nombreuses utopie sociales. De même, des considérations électorales et des impératifs contradictoires conduisent fréquemment à rendre incohérentes des décisions politiques. C’est ainsi qu’on ne peut simultanément vouloir réduire les émissions de gaz à effet de serre, en décrétant une taxe carbone et en même refuser de limiter les déplacements en voiture de la majorité de la population. Un autre exemple d’incohérence consiste à mettre en œuvre, comme cela se pratique actuellement pour l’énergie au sein de l’Union européenne, un marché dérégulé et des tarifs de rachat imposés pour les énergies renouvelables. Il en résulte notamment des prix de vente par moment négatifs sur le marché dérégulé pour une électricité qui a du être achetée par l’opérateur au tarif imposé, mais qui ne trouve pas preneur à un moment donnée, du fait qu’elle est produite en heure creuse.

jeudi 31 juillet 2014

L'Empire du gaz / The Gas Empire


Competitive, clean and flexible, natural gas has become very attractive as an energy source during the present energy transition period. Furthermore, natural gas makes possible to reduce significantly the CO2 emissions per unit energy produced (by a factor of about three per kWh for a combined cycle power plant, as compared to a standard coal fired power plant). Thus, with the revolution of shale gas, natural gas has enabled the United States to benefit from a clean and cheap energy source, while reducing its Green House Gases emissions. For the International Energy Agency, the present century might become the "Golden age" of naural gas. But where wil be located the next "Gas Empire"? Until recently, the answer seemed obvious: Russia with its 43 Tm3 of proven reserves (beginning of 2012) and its powerful Gasprom company. But, presently, with the shale gas revolution, the United States have already replaced Russia as the first world Producer of natural gas. They wish now to export LNG (Liquefied Natural Gas), primarly to Europe. Diverting the European Union from buying russian gas becomes a major geopolitical and commercial objective. Recent events in Ukraine and perhaps even in Gaza, where significant offshore gas resources have been identified, might be directly related to this situation.

Au cours de la période de transition énergétique, le gaz naturel s'avère une source d'énergie particulièrement avantageuse. Propre et souple d'emploi, le gaz naturel permet de réduire sensiblement les émissions de CO2 par unité d'énergie produite. Compte-tenu du rendement élevé des centrales à cycle combiné (près de 60%), les émissions de CO2 par kWh produit sont près de trois fois inférieure à celles d'une centrale au charbon standard, ayant un rendement de 40%. Ceci a permis aux Etats-Unis, grâce au gaz de schiste, de relancer leur industrie avec une source d'énergie particulièrement compétitive, tout en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre. Ni les énergies renouvelables ni le nucléaire n'étant pour le moment en mesure de prendre massivement le relais des énergies fossiles, le  gaz naturel devient une source d'énergie particulièrement intéressante. L'AIE considère que le XXIe siècle pourrait devenir l'Age d'or du gaz naturel.  

jeudi 10 juillet 2014

Un avenir violent? / Towards a violent future?

Is the world heading towards violence? The present world situation leaves little ground for optimism. The digital technologies have mainly favoured the development of the financial sector and have been profitable only  for a minority. This financialization of the economy seems impossible to stop. It leads to increased unequalities throughout the world, including developed countries. There seems to be no technical wave of innovation able to change the situation. The environvenmental impact of human activities increases and becomes more and more difficult to cope with. From a geopolitical perspective, the will of hegemony seems stronger yhan the will of cooperation. As a result, it seems inlikely that the issues humanity is facing will be addressed in a proper way. But, if no global solution is brought to the present problems, it becomes likely that more and more extended conflicts will result, which might degenerate into a world war,  under a shape still impossible to predict but becoming less unlikely than before.

Le dernier ouvrage de Jean-Hervé Lorenzi est intitulé "Un monde de violences", pour évoquer la situation de l'économie mondiale à l'horizon 2030. Un bref bilan de la situation mondiale rend en effet assez peu optimiste pour l'avenir:
- Les nouvelles technologies numériques ont surtout favorisé la financiarisation de l'économie et n'ont profité qu'à une minorité. La financiarisation de l'économie semble impossible à endiguer.
- De ce fait, on observe une montée des inégalités, notamment dans les pays développés..
- En dehors du numérique, aucune nouvelle vague technologique ne semble susceptible de relancer l'économie
- L'impact environnemental des activités humaines s'accroit et devient de plus en plus difficile à gérer, entraînant des coûts supplémentaires qui ralentissent l'économie.
- Sur le plan géopolitique, la volonté d'hégémonie tend à l'emporter sur la volonté de coopération.
Dans ces conditions, on voit mal comment pouvoir résoudre les nombreux  problèmes auxquels est confrontée l'humanité. Si aucune solution n'est apportée et que les problèmes s'aggravent, les problèmes non réglés risquent de conduire à des conflits de plus en plus étendus, qui nous rapprocheraient d'une guerre mondiale, dont les contours restent inconnus, mais qui devient moins improbable.

mercredi 9 juillet 2014

Le progrès technique est-il en train de ralentir? / Is technical progress getting slower?


  The rapid progress which is observed in the area of digital technologies, might suggest that technological progress is accelerating beyond any limit and might reach a kind of Singularity within the next coming years. Still, as it is noticed in a recent book by one of the leading French economists, the economic growth linked to technical innovation is getting slower. Digital technologies have not had the positive impact expected. They have lead to jobs destruction and have also contributed to the financialization of the economy with globally negative consequences. In other areas, the technical progress has remained rather slow, with few innovative disruptions. It is especially true in the areas of energy and resources (water, food, raw materials). In these areas, environmental constraints are getting much stronger, with a high impact upon the costs, while the technical progress remains slow. Thus, in the area of energy, potential disruptions are continuously postponed. Technical progress will be still observed, but it might be a dangerous illusion to expect that technology will solve all the problems.

La rapidité avec laquelle évoluent les technologies numériques peut donner l'impression que le progrès technologique est en train de s'accélérer au delà de toutes limites. Nous nous sommes habitués à la loi de Moore, qui peut être perçue comme nous conduisant à une Singularité, c'est à dire à une progression au delà de toute limite actuellement concevable. Pourtant, comme le souligne Jean-Hervé Lorenzi dans un ouvrage récent, la croissance économique, liée à l'innovation technique, est en train de ralentir. Cette situation tient à plusieurs éléments.
Tout d'abord, les avancées dans le domaine des technologies numériques, n'ont pas eu les effets escomptés. Les destructions d'emploi résultant de l'automatisation des tâches, n'ont pas été compensées par la création de nouvelles activités. Les technologies numériques ont eu surtout comme conséquence un développement excessif de la financiarisation, avec des conséquences globalement négatives.
En outre, les autres domaines n'ont progressé qu'assez lentement. et en particulier ceux dont dépendent des besoins vitaux: énergie, ressources, eau, alimentation. Dans tous ces secteurs les contraintes environnementales pèsent lourdement, avec des conséquences potentiellement de plus en plus graves, notamment en termes de réchauffement climatique. Les ruptures technologiques sont constamment reportées à plus tard, notamment dans le secteur énergétique. Le progrès technique va se poursuivre, mais, dans ce contexte, il serait illusoire de croire qu'il va permettre de régler tous les problèmes.

samedi 5 juillet 2014

Les énergies renouvelables et l'énergie nucléaire sont-elles complémentaires? / Teaming renewable and nuclear energy sources?



Teaming nuclear and renewable energy sources as a way to adress energy challenges? The idea is pushed forward with the hope to get a support from both sides, but it is far from obvious. First of course, those who advocate for one of these energy sources, are not very likely to support the other.  But, what about the economics? If we consider a mix of nuclear, solar and wind energy sources, in order to meet a given demand, it appears that without large energy storage means, as solar and wind energy are intermittent, it does not help to reduce the required installed nuclear capacity and the impact upon the total annual cost is very low, as this cost results mainly from the fixed investment cost. Therefore the solar and wind investments are to a large extent wasted. Now, with a large energy storage capacity, the situation may become different. Electricity produced during night by the nuclear power plants may be stored and used as a back-up for solar and wind electricity power. 

Energies renouvelables et énergie nucléaire sont-elles complémentaires? L'idée de complémentarité de ces sources d'énergie est de plus en plus souvent mise en avant, le plus souvent sans doute pour des raisons plus politiques que techniques. Pourtant, à première vue, ces deux types d'énergie sont loin d'être complémentaires. Une première raison , bien sûr, tient au fait que les partisan de l'une de ces options soutiennent rarement l'autre. Qu'en est-il au plan économique? La question de savoir comment répondre au mieux à une certaine demande par un mix énergétique est toujours complexe et ne peut être traitée de façon simple. Il faut donc, au moins dans un premier temps,  se contenter de raisonner sur un cas simplifié. Supposons pour cela que le problème se pose de répondre à une certaine demande uniquement par un mix de nucléaire d'une part, de solaire et d'éolien d'autre part. Dans un premier temps, si l'on raisonne en l'absence de stockage, en raison de l'intermittence du solaire et de l'éolien, l'installation d'une puissance importante de ces deux sources d'énergie ne diminue en rien le niveau de puissance nucléaire installée nécessaire. On pourrait même considérer que l'investissement effectué en capacité solaire et éolienne est engagé quasiment en pure perte. Il réduit le nombre d'heures de fonctionnement des centrales nucléaires, ce qui conduit à une augmentation sensible du coût unitaire du MWh, avec une faible incidence sur le coût annuel de production nucléaire, auquel il faut ajouter intégralement les coûts de production associés au solaire et à l'éolien. Par contre, la situation pourrait devenir différente à condition d'envisager des capacités de stockage importantes. Plutôt que d'affecter ces capacités de stockage aux énergies renouvelables, on pourrait les associer à la production nucléaire, notamment en stockant de l'électricité à partir du courant de nuit produit par les centrales nucléaires. L'électricité ainsi stockée, par exemple de façon gravitaire, pourrait servir à compenser le manque de production de l'éolien ou du solaire, en cas de manque de vent ou de soleil.

samedi 21 juin 2014

Biomimétisme et innovation / Biomimetics and innovation


Living systems represent a source of inspiration for technical innovation. A book just published in French présents the recent advances in the area of biomimetics. More and more applications can be found: new materials, microstructured surface states for improving resistance, adhesion or gliding, robots, prosthesis. Progress in the areas of nano and numerical technologies help to implement more easily options which are used by living systems. Miniaturization of equipments such as drones increases the interest of investigating solutions successfully tested by living organisms(flapping wings or propulsion in water by oscillation for instance). The wide diffusion of robots involves also confurations which are bioinspired.  This growing role of biomimetics comes after a long period during which technology was discarding the shapes of living organisms it was using initially (for instance in the case of planes). Still, the intertwinning of biology and technology présents certain risks which are not mentionned in the referred book. It might lead to the temptation of creating cyborgs with animals or even human beings. 

Le vivant est devenu une source permanente d'inspiration pour l'innovation technique. Un ouvrage récent publié chez Dunod, intitulé "Poulpe fiction" fait le point sur les progrès récents dans le domaine du biomimétisme. Les applications sont de plus en plus nombreuses: nouveaux matériaux, états de surface microstructurés permettant une meilleure résistance, une meilleure adhésion ou un meilleur glissement, nouvelles textures, systèmes de locomotion, robots, prothèses. Les raisons pour cet essor sont multiples. Les progrès des nanotechnologies et des technologies numériques permettent à présent d'adapter plus facilement des solutions issues du vivant. La miniaturisation de certains équipements tels que les drones conduit à examiner des options qui ont été testées avec succès dans le domaine du vivant (ailes battantes ou propulsion par ondulation). L'essor des robots implique également des configurations proches du vivant. La technique opère ainsi un retour en arrière. Pendant une longue période elle s'est écartée des formes du vivant qui l'avaient inspirée dans un premier temps (par exemple dans le domaine de l'aviation),  L'implication du biologique et de la technique n'est d'ailleurs pas sans dangers. Elle pourrait conduire si on n'y pas garde à des expérimentations assez inquiétantes de cyborgs animaux ou même humains.

lundi 16 juin 2014

Consommation d'énergie et type de civilisation / Energy consumption and type of civilization


The energy consumption has been often considered as a criterion for measuring the progress of a civilization. The russian scientist Kardhashev has proposed to use it for the identification of an extraterrestrial civilization. In a publication which goes back to 1964, by extrapolating the energy consumption of humanity, he anticipated that within100 to 200 years it would reach all the power received from the sun (between 1016 and 1017 W),  then, within 3200 years the whole power emitted by the sun (between 1026and1027 W)  and within 5800 years the power emitted by the whole galaxy (around 4.1037 W).  He considers that extraterrestrial civilizations might have alrady reached such levels and considers that the fitst level corresponds to what he calls a type I civilization, the second level a type II civilization and the third level a type III civilization.   Such powers are so high that they might be detected from Earth.  The problem it raises stems from the extrapolatopn operated by Kadhashev, which is most uncertain. It appears clearly that it will be necessary to limit the energy demand growth in order to overcome major environmental challenges. Such powers are much higher than the radiative forcing due to GHG which is around 0,5 . 1015 W. Liberating the huge powers anticipated by Kadhashev would increase the temperature on Earth,  to levels uncompatible with life.Furthermore the manipulation of such amounsts of energy would be extremely dangerous and might rapidly cause a final deflagration, meaning the end of humanity. Advanced extraterrestrial civilizations would certainly be able to realize such problems and be wise enough for keeping their energy consumption at a reasonable level.

La consommation d'énergie a été souvent citée comme une marque d'avancement d'une civilisation. Le scientifique russe Kardhashev a même proposé d'utiliser ce critère pour caractériser d'éventuelles civilisations extra-terrestres. Dans une publication qui remonte à 1964, extrapolant la consommation d'énergie de l'humanité à partir de l'évolution actuelle, il en déduit  qu'elle atteindra d'ici 100 à 200 ans toute la puissance reçue du soleil sur Terre, puis  dans 3200 ans la totalité de la puissance émise par le soleil (entre 1026 et 1027 W), et enfin dans 5800 ans la puissance émise par la galaxie toute entière. Il en déduit qu'une civilisation extra-terrestre plus avancée que la notre pourrait avoir déjà atteint ce niveau, ce qui lui permet de classer les civilisations en trois types: les civilisations de type I  seraient capables de maîtriser la puissance reçue par la Terre du soleil (entre 1016 et 1017 W), les civilisations de type II toute la puissance émise par le soleil (4.1026 W),  les civilisations de type III toute la puissance émise par la galaxie(environ 4.1037 W).

samedi 14 juin 2014

La technologie du futur / Technology of the Future

The book written by the physicist Michio Kake, entitled "Physics of the Future: How Science Will Shape Human Destiny and our Daily Lives by 2100" has just been published in French, with a different title (A Brief History of the Future), which is rather more appropriate, as the book is not about Physics, but only about Technology. The book is a good summary of what can be presently anticipated about the technology of the future. The distinction made between the short (until 2030), the mid (2030-2070) and the long term (beyond 2070) is quite relevant. Looking to the future only from a technological perspective represents the main limitation of the book. Economics are discussed, but still only from this point of view, ignoring all the human factors  such as the greed for money and power. A short paragraph is devoted to the need of using science with wisdom, but the requirements for achieving such a goal are not discussed. Finally, the book never mentions all the uncertainties of the future. Technology is presented as a huge store of sweets, a kind of Ali Baba cave, and the hypothesis of an Apocalypse which might result from an excess of such "sweets" is never mentioned.

L'ouvrage du physicien  Michio Kaku qui vient d'être publié en français sous le titre "Une brève histoire du futur" constitue un bon résumé de ce que l'on peut imaginer actuellement concernant l'avenir des technologies jusqu'à la fin du siècle. De façon judicieuse, l'auteur distingue le court terme  (jusqu'en 2030), du moyen terme (de 2030 à 2070) et du long terme (au delà de 2070). Cela lui permet de faire la différence entre les extrapolations les plus raisonnables qui concernent le court terme et les spéculations beaucoup plus hasardeuses qui concernent le moyen terme et le long terme.
   Ce que dit l'auteur est en phase avec la plupart des projections antérieures et ne suscite donc pas de critiques particulières en ce qui concerne le caractère plausible des hypothèses formulées. Les manquements de l'ouvrage tiennent plutôt au choix initial de se placer uniquement sous l'angle de la technologie. Certes, les aspects économiques sont abordées, mais toujours sous le même angle. Ainsi la volonté de pouvoir et d'enrichissement comme moteur de décisions n'est pas prise en compte. 
   Un court paragraphe est consacré à la nécessité de "manier l'épée de la science avec sagesse", mais les conditions à réunir pour y parvenir ne sont pas discutées. Enfin les incertitudes concernant l'avenir de toutes les technologies présentées ne sont pas évoquées. On a souvent l'impression, en lisant l'ouvrage, que la technologie ouvre les voies d'un vaste magasin de gâteries, une sorte de caverne d'Ali Baba, en omettant totalement d'évoquer l'hypothèse d'une apocalypse qui serait déclenchée par un abus de telles "gâteries".