"Homo Deus", the last book of the Israeli writer Yuval Noah Hariri, will probably enjoy the same success as his previous book, "Sapiens". While "Sapiens" had the ambition to recapitulate the past history of humanity, "Homo Deus" aims at describing its future. The book raises good questions, but is often irritating, because of its schematic and sometimes simplistic content. It is easy to read, which is probably one of the rules to follow to get a "bestseller", but so simple that it sometimes gives the impression to be written, not for adults, but for teenagers, to whom is explained for example the notion of humanism. The author sees the future through the lens of the new NBIC technologies. Is it with the aim of conciliating the favor of Mark Zuckerberg, who contributed to the success of his previous work? This leads him to define the expectations of humanity, in terms that are similar to those of transhumanism. The human being is going to defeat all diseases and his main concern will be to achieve immortality. His aspiration for well-being will be filled by advances in biochemistry. The human species will be transformed through genetic eugenics, technological prosthesis and increased knowledge. This technological optimism prompts the author to imagine a universal peace, wars becoming unnecessary. It ignores all the victims caused by current conflicts, linked to the development of increasingly lethal arms, as well as the heavy threats that weigh on world peace. At times, appears an alternative point of view. Yuval Noah Harari, who has been marked by Buddhist influences, brings, sometimes, a deeper perspective. He raises two fundamental interrelated questions. The first concerns the fate of farm animals, of which he speaks with a great sensitivity. The second raises the issue of consciousness. Life appears as closely associated with consciousness. What place should we leave now and in the future to this notion, still badly defined and misunderstood by science? Unfortunately, the author remains riveted to a materialistic, deterministic and simplistic scheme. Science will control consciousness as all other parameters of human existence. The new religion will be related to the 'Data', that will dominate all aspects of human life. This Data Religion or "Dataism" will encompass everything. Such an outcome leaves no room for creativity, imagination and spirituality., as it considers only algorithms and digital data. Still, is this prospect that suggests the book, without recognizing that it is probably the best way to fall into a new totalitarianism.
Homo Deus, le dernier ouvrage de l'écrivain israélien Yuval Noah Hariri, pas encore traduit en français, va sans doute connaître un succès comparable à celui qu'il a obtenu avec son titre précédent "Sapiens". Alors que "Sapiens" avait comme ambition de récapituler l'histoire passée de l'humanité, Homo Deus voudrait décrire son futur. C'est un ouvrage qui pose de bonnes questions, mais qui est souvent irritant, en raison de son caractère schématique et parfois même simpliste. Il est facile à lire, ce qui est sans doute une des règles à suivre pour obtenir un "best-seller", mais donne parfois l'impression d'être écrit, non pour des adultes, mais pour des adolescents, auxquels l'auteur explique par exemple la notion d'humanisme. L'auteur ne voit l'avenir qu'à travers le prisme des nouvelles technologies. Est-ce pour se concilier les faveurs de Mark Zuckerberg, qui a contribué au succès de son ouvrage précédent?
Ceci conduit l'auteur à définir les attentes de l'humanité, en des termes qui sont proches de ceux du transhumanisme. L'être humain va vaincre toutes les maladies et son principal souci sera d'atteindre l'immortalité. Son aspiration au bien-être sera comblée par les progrès de la biochimie. L'espèce humaine sera transformée par l'eugénisme génétique, les prothèses technologiques et les connaissances qu'elle aura acquises. Cet optimisme technologique incite l'auteur à imaginer une paix universelle, les guerres étant devenues inutiles. Il ignore ainsi allègrement les conflits actuels, qui font tout de même beaucoup de victimes ainsi que les lourdes menaces qui pèsent sur la paix mondiale. Par moments, apparaît un point de vue alternatif. Yuval Noah Harari, qui a été marqué par des influences bouddhistes, apporte ainsi, parfois, un point de vue plus profond. Il pose notamment deux questions fondamentales, liées entre elles. La première concerne le sort des animaux d'élevage, dont il parle avec sensibilité. La deuxième porte sur la conscience. La vie apparaît comme étroitement associée à la conscience. Quelle place devrait occuper maintenant et dans l'avenir cette notion encore mal définie et incomprise par la science?
Malheureusement, l'auteur reste rivé à un schéma matérialiste, déterministe et réducteur. La science va contrôler la conscience comme tous les autres paramètres de l'existence humaine. La nouvelle religion sera celle des "Data", qui dominera tous les aspects de la vie humaine. Cette issue ne laisse aucune place à la créativité, à l'imagination et à la spiritualité. Tout est algorithme et donnée numérique. C'est cette seule perspective que laisse entrevoir l'ouvrage, sans réaliser que c'est la voie la plus sûre pour tomber dans un nouveau totalitarisme.