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mercredi 28 juin 2017

Comment éviter l'effondrement financier / How to avoid a financial collapse


How to avoid a collapse is the title of the last book of Jean-Michel Naulot. Under this title, the author, who was in France a member of the Authority for the financial markets, evokes the next financial crisis that threatens to burst and that might be even more serious than that of 2008.The author connects these financial crises to the rise of neo-liberalism, which in France was adopted by successive Governments since the 1990s and which was widely promoted by the European Commission. According to the author, within the European Union, the situation has been aggravated by the Euro, which has been adopted as currency unique more for political reasons than economic, before achieving achieving the convergence of economies which would have been required. In the EU the economic and financial policy has been aligned on the United States, pushing the deregulation of financial institutions as far as possible and establishing a Central Bank (ECB), as a counterpart of the Fed On both sides, money creation has been amplified, firstly due to the policy of quantitative easing, and on the other hand of a lax policy to commercial banks, which can easily create money, when they grant loans, as a result of limited constraints on their regulatory. In addition, the ECB has redeemed debts that could undermine the "systemic" banks creating money. All of these liquidities, rather than benefiting the economy, are largely misused. On the one hand, a policy of interests close to zero (or even negative) promotes the bubbles of all kinds and facilitates inappropriate investments. On the other hand, rather than lending money to investors who want to realize concrete projects, banks prefer to invest in speculative funds. The result is the formation of a new large-scale speculative bubble, which could burst, causing considerable damage to the economy. The shortcomings that could be observed after the crisis of 2008, are still widely present. High frequency trading continues to unfold, covering more than half of the transactions in Europe and the United States. The amount of derivatives remains virtually unchanged. Many financial products (and especially hedge funds) are located in tax havens. Shadow banking that escapes almost or totally any control represents more than one third of global finance.
In Europe, austerity, conducted in all countries of the Euro area, hampers the economic growth and, paradoxically, contributes to the increase in the debt.
To get out of this situation, the author recommends to reintroduce a system of regulation, which would give back to all the citizens the economic sovereignty which has been taken over by the banks. This regulation must be exercised at the different levels of the nation of the Union as well as at the international level, restoring  the role Governments and political representatives must play. It is clear however that such profound transformations will be difficult to operate and will probably become possible only if the crisis worsens to the point of imposing mutations or major breaks. One of the limitations of the book of Jean-Michel Naulot is perhaps not to mention enough these obstacles and scenarios that could lead to such upheavals. It seems doubtful that explaining where lies the public interest will be enough for for imposing the right decisions.

Eviter l'effondrement est le titre du dernier ouvrage de Jean-Michel Naulot. L'auteur, qui a été membre de l'Autorité des marchés financiers, évoque sous ce titre la prochaine crise financière qui menace d'éclater et qui pourrait être encore plus grave que celle de 2008. Il relie ces crises financières à la montée du néo-libéralisme, qui en France a été adopté par les gouvernements successifs depuis les années 90 et qui a été largement promu par la Commission Européenne. Selon l'auteur, au sein de l'Union Européenne, la situation a été aggravée par l'Euro, qui a été adopté comme monnaie unique plus pour des raisons politiques qu'économiques, sans que les mesures de convergence des économies qui auraient été nécessaires n'aient été adoptées. En Europe, les mesures qui ont été adoptées ont visé un alignement sur les Etats-Unis: dérégulation aussi poussée que possible des institutions financières et création d'une Banque centrale (BCE) à l'image de la Fed. Des deux côtés, la création monétaire s'est amplifiée, d'une part en raison de la politique de quantitative easing, c'est à dire d'un accroissement artificiel des liquidités financières et d'autre part d'une politique laxiste vis à vis des banques commerciales, qui peuvent facilement créer de la monnaie, lorsqu'elles accordent des crédits, du fait que les ratios réglementaires édictés par les banques centrales les y autorisent. En outre, la BCE a racheté des dettes qui pouvaient fragiliser les grandes banques "systémiques" en créant de la monnaie.
Toutes ces liquidités, plutôt que profiter à l'économie, sont pour une large part mal utilisées. D'une part, une politique d'intérêts voisins de zéro (voire négatifs) favorise des des bulles de toutes sortes et des dépenses injustifiées. D'autre part, dans un contexte incertain, au lieu de prêter des fonds à des investisseurs qui veulent réaliser des projets concrets, les banques préfèrent investir dans des fonds spéculatifs et notamment dans les produits dérivés. Il en résulte la formation d'une nouvelle bulle spéculative de grande ampleur, qui pourrait, en éclatant, causer des dégâts considérables à l'économie. Les dysfonctionnements que l'on pouvait observer après la crise de 2008, sont toujours largement présents. Le trading à haute fréquence continue de sévir, en couvrant plus de la moitié des transactions en Europe et aux Etats-unis. Le montant des produits dérivés reste pratiquement inchangé. De nombreux produits financiers (et notamment les hedge funds) sont abrités dans des paradis fiscaux. La finance qui échappe quasiment ou totalement à la régulation (shadow banking) représente plus du tiers de la finance mondiale.
En Europe, la politique d'austérité, menée dans tous les pays de la zone Euro, freinent la croissance et contribuent, paradoxalement, à l'augmentation de la dette. Pour sortir de cette situation, l'auteur préconise de réintroduire un système de régulation, qui permette d'éviter l'hypertrophie de la finance, en rendant à l'ensemble des citoyens la souveraineté économique qui leur a été confisquée par les banques. Cette régulation doit s'exercer au différents niveaux de la nation de l'Union ainsi qu'au niveau international, en redonnant aux gouvernements et au pouvoir politique le rôle qu'ils doivent jouer. Il est clair néanmoins que des transformations aussi profondes seront difficiles à opérer. Elles ne seront sans doute possibles que si la crise s'aggrave au point d'imposer des mutations ou des ruptures de grande ampleur. Une des limitations de l'ouvrage de Jean-Michel Naulot est peut-être de ne pas évoquer davantage ces obstacles et les scénarios qui pourraient conduire à de pareils bouleversements. En effet, il ne suffira sans doute pas d'évoquer l'intérêt général pour parvenir à les imposer.

dimanche 5 juillet 2015

L'illusion financière / The financial illusion

Gaël Giraud is a brilliant French mathematician and economist, who is also, since recently, a catholic priest and a jesuit. His book about the "Financial illusion" presents very clearly rather complex concepts. He shows  that the 2008 crisis was caused by a huge Ponzi pyramid, while asset "securitization" was a way of transmitting to others doubtful accounts. He explains the huge amplification of an institution failure due to Credit Default Swaps and how private debts have been transformed into public debts. He shows also that giving to the banks the power of currency creation is a way to divert a Commun good towards private interests. One of the major points of his demonstration about the "Financial illusion" is the fact that Markets cannot be fully efficient due to the incompleteness of the Markets i.e. the absence of the needed information, as the prices alone cannot provide a fully rational signal. His books sounds therefore as a thorough deninciation of the politics followed during the past twenty years. A question remains about the title. Is it really an illusion? Isn't a very clear strategy for diverting money and power? Therefore, how to change such a situation? It seems doubtful that those who benefit from such practices will spontaneous accept to change the situation. A strong push coming from the public opinion will be required. The general public must be informed and the book by Gael Giraud can help to do that.

Gaël Giraud est un brillant économiste. Le choix qu'il a fait d'entrer chez les jésuites et d'être ordonné prêtre montre sa volonté de concilier cette vocation de mathématicien et d'économiste avec un idéal.
L'ouvrage qu'il a rédigé sur "L'illusion financière" est un modèle de clarté. La lecture de cet ouvrage, pourtant écrit avec beaucoup de retenue, illustre parfaitement l'étendue des dérives financières. Il montre d'abord que l'origine de la crise de 2008 provenait d'une énorme pyramide de Ponzi. Il explique ensuite comment la titrisation des créances a permis de transférer à d'autres, notamment en Europe, les créances douteuses émises aux Etats-Unis, avec la complicité d'agences de notations bienveillantes. Il expose le mécanisme diabolique des CDS (Credit Default Swaps),  qui permettait de gagner des sommes énormes en misant sur la défaillance d'une institution, dont on n'est pas partie prenante, rendant ainsi très avantageuse une telle défaillance pour ceux qui en avaient fait le pari. Il montre comment les dettes privées sont devenues des dettes publiques.

samedi 6 juin 2015

Le Minotaure planetaire / The Global Minotaur


The Greek finance minister, Yanis Varoufacis is indeed a brilliant personnality, as his book "The Global Minotaur", now translated in French, seems to demonstrate. His reference to the myth of the Minotaur describes in a vivid way what has happened in the World during the recent years. The Minotaur is the monster with a human body and a bull head which was emprisonned in the Labyrinth by Minos, the king of Crete. Each year Athenians had to send as a tribute youths and maidens to be devoured by the Minotaur. Yanis Varoufacis uses this myth for describing the system which lead to the 2008 crisis. Through this system, United States were permanently importing large amounts of goods from China and Germany, while increasing both their commercial and budget déficits. The system could operate because the "surplus economies" were reinjecting their profits back to the US. For him, the Minotaur has been killed as a result of the 2008 crisis, but the world economies have not found yet any alternative system. As a result, China and the European Union economies are staggering, while the US economy is trying to reduce its deficit through Quantitative easing, i.e. currency creation. Therefore, it does not seem clear that the Minotaur is really dead. An interesting feature of the myth, which is not developed by Yanis Varoufacis is related to the Labyrinth where the Minotaur dwells. The complexity of the financial sytem exploiting digital technologies is such that it has become impossible to control it. Therefore, we need to find the Ariadne thread, which might help to find our way within the maze leading to the monster, if we want, if not to kill it, at least to tame it..

Le ministre des finances grec, Yanis Varoufacis est certainement un esprit brillant. Son ouvrage intitulé "Le Minotaure planétaire" ("The Global Minotaur") semble en tout cas le démontrer. L'image qu'il adopte pour évoquer la crise qui continue de frapper le Monde redonne une actualité tout à fait appropriée au mythe ancien du Minotaure. Le Minotaure est ce monstre, mi homme, mi taureau que le roi de Crète Minos avait enfermé dans un labyrinthe. Les Athéniens devaient payer comme tribut l'envoi chaque année de jeunes gens qui étaient dévorés par le monstre. Yanis Varoufacis se sert de ce mythe pour décrire le système qui a abouti à la crise de 2008. Le rôle du Minotaure est joué par l'économie américaine absorbant les exportations venant de Chine et d'Allemagne, tout en creusant son déficit commercial et son déficit budgétaire. Le système a pu fonctionner tant que les pays exportateurs ont compensé  le déficit américain en réinjectant dans l'économie américaine les revenus tirés de leurs exportations. Selon Yanis Varoufacis, la crise de 2008 a cassé ce système (mort du Minotaure). Il en résulte un ralentissement de l'économie mondiale, ni l'Union européenne, ni la Chine ne parvenant à compenser la baisse des exportations par une croissance du marché intérieur. En outre, les Etats-Unis ont été contraints de passer à des mesures de "Quantitative easing" consistant à recourir à la création monétaire, dont on mesure encore mal les effets pervers, qui ne manqueront pas de se manifester. En définitive, on peut donc se demander si le Minotaure est mort et si le véritable Minotaure n'est pas représenté par la finance dérégulée actuelle.

dimanche 14 septembre 2014

Le capital au XXIe siècle / Capital in the 21st century

Capital in the 21 st century, by Thomas Piketty, has become a best-seller, which is somewhat surprising for such a thick and highly technical book. It might be due partly to the title of the book, which refers to the famous reference work of Karl Marx. Is the book by Thomas Piketty comparable in any way? The answer seems clearly no. Whereas Karl Marx was relying upon a fundamental analysis of the society of this time, the method used by Thomas Piketty relies upon statistics. It is of course always better to use data, but at the same time statistics are always partial and  cannot be used with full confidence. The rise of unequalities especially in Western countries has been already well established and cannot be considered as anything new. Therefore, the important question is to understand what is the fundamental reason for this situation. To relate this trend to the rent provided by the capital seems a very short explanation. It might be more instructive to understand how the neoliberal rules have contributed to create this situation, how financial capitalism has replaced the entrepreneurial capitalism and how speculation has become the best way to make a quick fortune. The solution provided by Thomas Piketty for limiting unequalities results from his approach. Rather than remedying the causes, he prefers to deal with the effects. If nothing is done concerning the causes, the main consequences of the progressive tax on capital he proposes would be probably a further enrichment of tax havens and a further growth of the grey economy.

Le capital au XXIe siècle de Thomas Piketty est devenu un best-seller, ce qui peut paraître surprenant pour un ouvrage aussi difficile à lire, du fait de sa longueur et de son caractère technique. On peut s'interroger sur les raisons, qui tiennent sans doute aux conditions de lancement de l'ouvrage et à son titre, qui reprend astucieusement le titre de l'ouvrage célèbre de Karl Marx, replacé au XXIe siècle.
Pour autant, avons-nous affaire à une nouvelle réflexion sur l'économie et le capitalisme, aussi fondamentale que l'œuvre de son illustre prédécesseur? A cette question, il est assez facile de répondre spontanément non. Evoquer la montée des inégalités n'a rien de nouveau et beaucoup l'ont fait avant lui. Il ne s'agit donc pas de revenir sur ce constat, mais plutôt de se pencher sur le fond et sur la méthode suivie. Thomas Piketty s'appuie essentiellement sur des statistiques. Certes, il est intéressant de tenir compte de données, plutôt que de se lancer sur de simples supputations.

lundi 12 mars 2012

L'immatériel ne peut se passer du réel / No immaterial economy without real economy

The immaterial economy cannot work without any real econonomy. The hope that it might provide prosperity by itself has lead to the present crisis. In fact, the main activities it has generated are finance and speculation which have been more destructive than creative of value. By itself, as other technological tools, its results depend upon the type opf policy which is conducted and the present effects are mainly the result of the neoliberal policy. It has generated multiple bubble, followed each time by a deeper crisis. On the contrary, a society basec upon knowledge and creation which is also "immaterial", can become the best way to continue human progress, wxithout harming the environment, while providing a deep feeling of self-fullfillment to people. We are still far from such a situation, but the present evolution is leading us in this direction.

L’économie immatérielle ne peut pas se passer de l’économie réelle, celle qui a besoin de matière et d’énergie. A elle-seule, elle ne permet pas, tout au moins dans les conditions actuelles, de produire suffisamment de valeur pour compenser l’absence d’activités industrielles. Les principaux revenus qu’elle génère, sont créés dans le secteur financier, en faisant intervenir des mécanismes spéculatifs, qui sont pour le moment beaucoup plus destructeurs que créateurs de valeur.
   En fait, comme beaucoup d’outils technologiques, ses effets dépendent surtout de la manière dont elle est mise en œuvre. Les aspects les plus négatifs, qui ont conduit à la crise financière de 2008, sont avant tout liés à son développement dans le cadre de la politique néolibérale, qui vise à l’exploiter dans le simple but de maximiser des profits de nature spéculative. L’absence de prise en compte de l’intérêt général, dans les mécanismes de décision, conduit à une attitude générale d’irresponsabilité, à travers des mécanismes qui dissocient de plus en plus les revenus perçus de la création de valeur réelle.
   Au contraire, une économie immatérielle favorisant l’émergence d’une société du savoir et de la création représente sans doute le principal moyen de faire progresser la société, tout en permettant  l’épanouissement des individus. Dans une véritable société du savoir et de la création, les valeurs intellectuelles et spirituelles peuvent devenir prépondérantes par rapport aux valeurs purement matérielles. Force est de constater, que l’on est encore loin d’une telle situation aujourd’hui. L’évolution engagée devrait néanmoins permettre d’y parvenir à terme, au bout d’un cheminement qui risque d’être irrégulier et chaotique, à moins qu’un effondrement global ne vienne en interrompre le cours.