
Gaël Giraud est un brillant économiste. Le choix qu'il a fait d'entrer chez les jésuites et d'être ordonné prêtre montre sa volonté de concilier cette vocation de mathématicien et d'économiste avec un idéal.
L'ouvrage qu'il a rédigé sur "L'illusion financière" est un modèle de clarté. La lecture de cet ouvrage, pourtant écrit avec beaucoup de retenue, illustre parfaitement l'étendue des dérives financières. Il montre d'abord que l'origine de la crise de 2008 provenait d'une énorme pyramide de Ponzi. Il explique ensuite comment la titrisation des créances a permis de transférer à d'autres, notamment en Europe, les créances douteuses émises aux Etats-Unis, avec la complicité d'agences de notations bienveillantes. Il expose le mécanisme diabolique des CDS (Credit Default Swaps), qui permettait de gagner des sommes énormes en misant sur la défaillance d'une institution, dont on n'est pas partie prenante, rendant ainsi très avantageuse une telle défaillance pour ceux qui en avaient fait le pari. Il montre comment les dettes privées sont devenues des dettes publiques.
Il démonte l'idée que les arbitrages par le Marché sont les plus efficients, en évoquant "l'incomplétude" des marchés, c'est à dire que les informations dont disposent les Marchés ne permettent pas de toutes façons une telle optimisation. Il montre enfin que le pouvoir de création monétaire confié aux banques est une façon de détourner un bien commun au profit d'intérêts privés. Tout ceci est aggravé en Europe par les erreurs commises dans la mise en place de l'Euro. En faisant de l'Euro une monnaie unique plutôt qu'une monnaie commune, on a contribué à amplifié les inégalités entre les différentes régions européennes. En résumé, on peut donc considérer que cet ouvrage constitue un réquisitoire impitoyable de la politique menée depuis une vingtaine d'années, dans le monde occidental et en Europe. On peut simplement se demander si le titre de l'ouvrage est vraiment approprié. S'agit-il vraiment d'une illusion? N'est-ce pas plutôt une volonté délibérée d'une minorité de détourner à son profit richesse et pouvoir? Il reste à savoir comment sortir d'un tel système. Il est douteux que ceux qui en profitent soient prêts à renoncer spontanément à leurs pratiques. Il faudra pour cela une pression de l'opinion publique suffisamment puissante pour faire bouger les politiques, comme le réclame Naomi Klein. Eclairer cette opinion est donc une priorité. L'ouvrage de Gaël Giraud peut y contribuer.
Il démonte l'idée que les arbitrages par le Marché sont les plus efficients, en évoquant "l'incomplétude" des marchés, c'est à dire que les informations dont disposent les Marchés ne permettent pas de toutes façons une telle optimisation. Il montre enfin que le pouvoir de création monétaire confié aux banques est une façon de détourner un bien commun au profit d'intérêts privés. Tout ceci est aggravé en Europe par les erreurs commises dans la mise en place de l'Euro. En faisant de l'Euro une monnaie unique plutôt qu'une monnaie commune, on a contribué à amplifié les inégalités entre les différentes régions européennes. En résumé, on peut donc considérer que cet ouvrage constitue un réquisitoire impitoyable de la politique menée depuis une vingtaine d'années, dans le monde occidental et en Europe. On peut simplement se demander si le titre de l'ouvrage est vraiment approprié. S'agit-il vraiment d'une illusion? N'est-ce pas plutôt une volonté délibérée d'une minorité de détourner à son profit richesse et pouvoir? Il reste à savoir comment sortir d'un tel système. Il est douteux que ceux qui en profitent soient prêts à renoncer spontanément à leurs pratiques. Il faudra pour cela une pression de l'opinion publique suffisamment puissante pour faire bouger les politiques, comme le réclame Naomi Klein. Eclairer cette opinion est donc une priorité. L'ouvrage de Gaël Giraud peut y contribuer.
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