Gaël Giraud is a brilliant French mathematician and economist, who is also, since recently, a catholic priest and a jesuit. His book about the "Financial illusion" presents very clearly rather complex concepts. He shows that the 2008 crisis was caused by a huge Ponzi pyramid, while asset "securitization" was a way of transmitting to others doubtful accounts. He explains the huge amplification of an institution failure due to Credit Default Swaps and how private debts have been transformed into public debts. He shows also that giving to the banks the power of currency creation is a way to divert a Commun good towards private interests. One of the major points of his demonstration about the "Financial illusion" is the fact that Markets cannot be fully efficient due to the incompleteness of the Markets i.e. the absence of the needed information, as the prices alone cannot provide a fully rational signal. His books sounds therefore as a thorough deninciation of the politics followed during the past twenty years. A question remains about the title. Is it really an illusion? Isn't a very clear strategy for diverting money and power? Therefore, how to change such a situation? It seems doubtful that those who benefit from such practices will spontaneous accept to change the situation. A strong push coming from the public opinion will be required. The general public must be informed and the book by Gael Giraud can help to do that.
Gaël Giraud est un brillant économiste. Le choix qu'il a fait d'entrer chez les jésuites et d'être ordonné prêtre montre sa volonté de concilier cette vocation de mathématicien et d'économiste avec un idéal.
L'ouvrage qu'il a rédigé sur "L'illusion financière" est un modèle de clarté. La lecture de cet ouvrage, pourtant écrit avec beaucoup de retenue, illustre parfaitement l'étendue des dérives financières. Il montre d'abord que l'origine de la crise de 2008 provenait d'une énorme pyramide de Ponzi. Il explique ensuite comment la titrisation des créances a permis de transférer à d'autres, notamment en Europe, les créances douteuses émises aux Etats-Unis, avec la complicité d'agences de notations bienveillantes. Il expose le mécanisme diabolique des CDS (Credit Default Swaps), qui permettait de gagner des sommes énormes en misant sur la défaillance d'une institution, dont on n'est pas partie prenante, rendant ainsi très avantageuse une telle défaillance pour ceux qui en avaient fait le pari. Il montre comment les dettes privées sont devenues des dettes publiques.
Il démonte l'idée que les arbitrages par le Marché sont les plus efficients, en évoquant "l'incomplétude" des marchés, c'est à dire que les informations dont disposent les Marchés ne permettent pas de toutes façons une telle optimisation. Il montre enfin que le pouvoir de création monétaire confié aux banques est une façon de détourner un bien commun au profit d'intérêts privés. Tout ceci est aggravé en Europe par les erreurs commises dans la mise en place de l'Euro. En faisant de l'Euro une monnaie unique plutôt qu'une monnaie commune, on a contribué à amplifié les inégalités entre les différentes régions européennes. En résumé, on peut donc considérer que cet ouvrage constitue un réquisitoire impitoyable de la politique menée depuis une vingtaine d'années, dans le monde occidental et en Europe. On peut simplement se demander si le titre de l'ouvrage est vraiment approprié. S'agit-il vraiment d'une illusion? N'est-ce pas plutôt une volonté délibérée d'une minorité de détourner à son profit richesse et pouvoir? Il reste à savoir comment sortir d'un tel système. Il est douteux que ceux qui en profitent soient prêts à renoncer spontanément à leurs pratiques. Il faudra pour cela une pression de l'opinion publique suffisamment puissante pour faire bouger les politiques, comme le réclame Naomi Klein. Eclairer cette opinion est donc une priorité. L'ouvrage de Gaël Giraud peut y contribuer.
Il démonte l'idée que les arbitrages par le Marché sont les plus efficients, en évoquant "l'incomplétude" des marchés, c'est à dire que les informations dont disposent les Marchés ne permettent pas de toutes façons une telle optimisation. Il montre enfin que le pouvoir de création monétaire confié aux banques est une façon de détourner un bien commun au profit d'intérêts privés. Tout ceci est aggravé en Europe par les erreurs commises dans la mise en place de l'Euro. En faisant de l'Euro une monnaie unique plutôt qu'une monnaie commune, on a contribué à amplifié les inégalités entre les différentes régions européennes. En résumé, on peut donc considérer que cet ouvrage constitue un réquisitoire impitoyable de la politique menée depuis une vingtaine d'années, dans le monde occidental et en Europe. On peut simplement se demander si le titre de l'ouvrage est vraiment approprié. S'agit-il vraiment d'une illusion? N'est-ce pas plutôt une volonté délibérée d'une minorité de détourner à son profit richesse et pouvoir? Il reste à savoir comment sortir d'un tel système. Il est douteux que ceux qui en profitent soient prêts à renoncer spontanément à leurs pratiques. Il faudra pour cela une pression de l'opinion publique suffisamment puissante pour faire bouger les politiques, comme le réclame Naomi Klein. Eclairer cette opinion est donc une priorité. L'ouvrage de Gaël Giraud peut y contribuer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire