
La crise de la vision du monde actuelle est liée, non pas tant à l'absence de toute vision, mais à l'incohérence et même à l'incompatibilité des principales visions actuelles. Ces visions du monde peuvent être schématiquement représentées dans un diagramme faisant apparaître la façon dont elles se positionnent par rapport à la croissance de la complexité d'une part et à l'intérêt général d'autre part. La complexité dans l'organisation de la société croît principalement en raison des progrès de la science et de la technologie. Cette évolution rapide n'est pas acceptée par tous. Elle est rejetée par les partisans de la décroissance et d'un retour à une vie plus lente et plus simple. Elle est également rejetée par les idéologies et les intégrismes qui se réfèrent à des principes schématiques devant prévaloir sur la réalité. L'intérêt général, par opposition à la recherche du profit individuel, est souvent mis en avant, mais il est en fait totalement absent de la vision actuelle de la globalisation, conçue selon les règles neolibérales ainsi que du capitalisme cognitif, qui vise à exploiter au mieux les nouvelles technologies de l'information pour maximiser le profit réalisé.