
La crise de la vision du monde actuelle est liée, non pas tant à l'absence de toute vision, mais à l'incohérence et même à l'incompatibilité des principales visions actuelles. Ces visions du monde peuvent être schématiquement représentées dans un diagramme faisant apparaître la façon dont elles se positionnent par rapport à la croissance de la complexité d'une part et à l'intérêt général d'autre part. La complexité dans l'organisation de la société croît principalement en raison des progrès de la science et de la technologie. Cette évolution rapide n'est pas acceptée par tous. Elle est rejetée par les partisans de la décroissance et d'un retour à une vie plus lente et plus simple. Elle est également rejetée par les idéologies et les intégrismes qui se réfèrent à des principes schématiques devant prévaloir sur la réalité. L'intérêt général, par opposition à la recherche du profit individuel, est souvent mis en avant, mais il est en fait totalement absent de la vision actuelle de la globalisation, conçue selon les règles neolibérales ainsi que du capitalisme cognitif, qui vise à exploiter au mieux les nouvelles technologies de l'information pour maximiser le profit réalisé.
Dans ces conditions, la vision du développement durable, qui cherche à concilier intérêt général et complexité, est totalement incompatible avec la globalisation telle qu'elle est conçue à présent. Comme l'économie dicte la plupart des décisions qui sont prises au niveau mondial, il en résulte l'impossibilité de mettre en pratique un véritable programme de développement durable, comme on l'observe notamment dans le domaine du réchauffement climatique. Il est donc essentiel de parvenir à réunir l'ensemble des facteurs économiques, mais aussi culturels, sociaux et environnementaux, au sein d'une même vision cohérente, pouvant guider les décisions qui sont prises à l'heure de la mondialisation.
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