The last book of Rupert Sheldrake "The science delusion" starts with a good introduction about the limits of science. Unfortunately, very soon it presents rather surprising views, which seem difficult to conciliate with science. He supports the idea that human beings might spend years without any food, by using a mysterious "prana". In his view, memory is not a result of the brain activity, but results from a connection with the events of the past, through space and time. For him, life relies upon a "resonance with a morphogenetic field". The nature of this field is never explained, nor the way "resonance" occurs. Therefore, such interpretations are very similar to the old magical thinking: a magic formula might act through such a "resonance with a morphogenetic field". It shows that magic thinking keeps a strong appeal for human imagination.
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Le dernier ouvrage du biologiste anglais Rupert Sheldrake, publié en anglais sous le titre "Réenchanter la science", est un curieux mélange ainsi d'ailleurs que l'ensemble de l'œuvre de l'auteur. Celui-ci se présente comme un scientifique, dont la philosophie de la science semble à bien des égards ouverte et séduisante. Aussi, est-on surpris quand on lit les points de vue qu'il expose. Pour prendre un simple exemple, l'observation qui a été faite d'une mystérieuse énergie noire agissant dans l'univers, est utilisée pour justifier l'idée que certaines personnes puissent se passer de nourriture pendant des années, alors qu'il n'existe aucun élément pour soutenir une position aussi aberrante. La respiration d'un être humain n'étant pas censée s'arrêter, il doit rejeter du dioxyde de carbone en permanence, ce qui suppose un apport de carbone à l'organisme (ou la consommation d'un stock limité dans les graisses). Pour l'ensemble des phénomènes liés au vivant, l'explication de Rupert Sheldrake se ramène constamment à une "résonance du champ morphogénétique".
Ainsi, la mémoire n'aurait pas son siège dans le cerveau, mais serait le résultat d'un phénomène de résonance avec les événements passés, la nature immatérielle du champ morphique permettant ce déplacement dans le temps. La nature de ce champ n'est jamais expliquée, pas plus que la signification du terme de résonance. Il est frappant de constater la concordance entre cette interprétation et ce qui est admis dans la pratique magique. On pourrait ainsi justifier la possibilité de susciter un événement par une formule magique entrant en "résonance avec une structure encodée dans le champ morphique", pour employer la terminologie de Rupert Sheldrake. D'autres l'ont déjà dit il y a des années, mais il est triste de constater qu'un homme sans doute sincère et intelligent puisse se fourvoyer à ce point et fourvoyer les autres. Ce type de pensée "New age", loin d'éveiller à une véritable spiritualité nous renvoie à un simple bric-à-brac, qui peut séduire hélas les plus crédules. L'ouvrage de Rupert Sheldrake montre que la pensée magique continue à exercer une forte puissance d'attraction surl'imagination humaine.
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