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mardi 7 mars 2017

La crise de l'art postmoderne / The crisis of postmodern art



As the whole flat world, art has entered into postmodernity. Postmodernism disclaims any reference, overlaying various borrowings, using parody and pastiche. It dismisses any foundation or "grand narrative", i.e. any philosophical, political or religious system of thought. Il deconstructs the world. Postmodernism is the cultural counterpart of neoliberalism It is coherent with the absence of finality in a world governed by the Market. Its relativism is best suited to a world governed by economics. The value of everything fluctuates with supply and demand as stockmarket transactions. Therefore, nothing can be considered as false, ugly or immoral, if somebody is ready to pay. Everything can be bought and sold. Postmodern art becomes a tool for speculation, similar to hedge funds. Postmodern culture could be called also neoliberal, as it evolves according to the laws of the Market, totally open to globalization. Its composite style is well suited to the taste of nouveaux riches, those who are ready to reconstruct Loire castles or Venice canals. A large share of contemporary art follows those lines. It does not hesitate to deploy decorative kitsch. Jeff Koons, one of the best known contemporary artists, is famous for his inflatable rabbits and balloon dogs. Decorative paintings suit the Market as demonstrated by the smiling flowers of the pop-artist Takashi Murakami. Other artists claim derision and the rejection of good taste. A posh provocation as illustrated by Damien Hirst, when he displays diamonds on a skull, is well suited for a  reproduction on glossy paper. Some artists such as  David Salle claim that they are involved in « bad painting », as they mix unrelated images, without any attempt of coherenceAmong these different works, some may be worth posterity. It is still difficult to know which of them will remain. Few seem able to raise the level of consciousness. Still, the end of art, as suggested by the philosopher Arthur C. Danto, is unlikely. Art is not ending, no more than history. In the future, art might be able to reject the Market dictatorship, and illustrate exits from the flat world of postmodernity. Some artists, still unrecognized, are probably preparing the  art.of tomorrow  

Comme l'ensemble du monde plat, l'art contemporain est entré dans la postmodernité. Le postmodernisme a renoncé à toute référence fixe, en pratiquant des emprunts à différentes cultures et en prônant le syncrétisme des styles ou des époques. Sur le plan des valeurs et des idées, il marque le renoncement à des repères fixes, en maniant la dérision et l'ironie. Quand il reprend un thème antérieur, c’est le plus souvent sous la forme de pastiche. Il abandonne tout fondement et admet la fin des « grands récits », c’est-à-dire de tous les grands systèmes d’explication du monde, qu’ils soient philosophiques, politiques ou religieux. Il déconstruit le monde.
 Le postmodernisme est le pendant culturel du néolibéralisme économique. Il est cohérent avec l’absence de finalité d’un monde gouverné par le Marché. Le relativisme postmoderne est, en fait, la forme de pensée la mieux adaptée à un système régi par les seules lois économiques. La valeur de toute chose fluctue en fonction de l’offre et de la demande comme les actions en Bourse. Par conséquent, rien ne peut être considéré comme faux, laid ou immoral, à partir du moment où il existe un acheteur prêt à payer. Tout s’achète et se vend. L'art postmoderne sert à spéculer, au même titre que les fonds dérivés. La culture postmoderne pourrait donc être qualifiée aussi bien de culture néolibérale, car elle se construit en fonction des seules lois du Marché. Totalement ouverte à la globalisation, elle se construit en dehors des références culturelles nationales ou régionales. Le style composite qu’elle propose est parfaitement adapté aux goûts des nouveaux riches, ceux qui sont prêts à reconstruire les châteaux de la Loire ou les canaux de Venise.
   Une part importante de l’art contemporain se situe dans cette veine, n’hésitant pas à miser sur le kitsch décoratif. L’un des artistes contemporains les plus connus, Jeff Koons, qui s’est fait connaître par ses lapins gonflables et ses chiens en ballons multicolores, est parfaitement représentatif de cette tendance. Les effets décoratifs se vendent bien, comme les papiers peints couverts de fleurs multicolores que propose  Takashi Murakami. D'autres artistes revendiquent le jeu de la dérision, le rejet du bon goût, La provocation "chic" comme celle que pratique Damien Hirst, en disposant des diamants sur un crane, facilite la reproduction sur papier glacé. Il est possible également de revendiquer, comme le fait le peintre David Salle, le « bad painting », en pratiquant le télescopage d’images sans rapport, ni sur le plan du style, ni sur celui du récit.
   Parmi ces oeuvres diverses, sans rapport les unes avec les autres, certaines passeront peut-être à la postérité. Il est bien difficile d'en juger. Peu d'entre elles sont susceptibles d'élever le niveau de conscience. Pour autant, la prétention du postmodernisme d'incarner la fin de l'art annoncée par Arthur C. Danto n'est sans doute pas justifiée. L'art ne connait pas de fin, pas plus que l'histoire. Le néolibéralisme sombrera à son tour. Un jour viendra peut-être où l'art sera capable de renoncer au Marché, pour proposer des issues au monde plat de la postmodernité. Certains artistes, aujourd'hui méconnus, préparent sans doute la relève.

dimanche 19 février 2017

De l'utopie moderne à la dystopie postmoderne / From modern utopia to postmodern dystopia


The modern utopia was based upon the philosophy of Enlightenment. It was admitted that Reason would guide the world towards the technical and moral progress. During the XXth century, the advent of totalitarian regimes contributed to dismiss this optimistic vision. Still, the reconstruction of democracy after the Second World war fueled the hope of a better future. The welfare state, which was built in Europe, ensuring liberty, equality and fraternity among the citizens, appeared, to a large extent, as the fulfillment of the modern utopia. The fall of the former USSR seemed to provide the confirmation that such an ideal would be accepted by the whole world. 
Unfortunately, this modern utopia was replaced by another one, the neoliberal postmodern utopiaThe postmodern vision excludes any constructive thinking. There are no foundations or absolute values. Everything is relative. This postmodern vision is in accordance with neoliberalism, which rejects any regulating principle. Whereas classical liberalism accepted a reciprocity no-harm principle, neoliberalism relies only  upon power relations, assuming a Darwinian logic of competition, leading to the hegemony of the winner. Competition is supposed to be more efficient than cooperation, as it gives the power to the stronger. No regulation can interfere with the Market, which is supposed to lead to the only acceptable optimum .This logic applies to the relations between nations, which are governed by the economic or military power. Military interventions are just an extension of financial wars. Thus, major issues such as the prevention of global warming, biodiversity, poverty, unemployment cannot be correctly addressed. Sustainable development is incompatible with such a system. Furthermore, geopolitical tensions which result from this policy prevent international cooperation. 
This flat world, devoid of meaning and vision for the future, is now falling apart, but it is still difficult to know whether the present turmoil is leading us to a disaster or some kind of renewal.

L'utopie moderne était fondée sur les Lumières. La Raison allait guider le Monde vers le progrès technique et moral, ainsi que « la destruction de l’inégalité entre nations, les progrès de l’égalité dans un même peuple, enfin le perfectionnement réel de l’homme », comme l’annonçait Condorcet. Les régimes totalitaires, qui ont imposé leur marque au XXsiècle, ont apporté un cruel démenti à cette vision optimiste. Toutefois, la reconstruction de la démocratie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale laissait espérer un avenir meilleur. L'Etat-providence, tel qu'il a été construit en Europe, veillant à préserver la liberté, l'égalité et la fraternité entre les citoyens, pouvait apparaître comme l'incarnation de l'utopie moderne. La chute de l'URSS semblait annoncer l'extension de cet idéal à la Terre entière.
Malheureusement, à cette utopie moderne s'est substituée, une autre utopie, l'utopie postmoderne. Selon la vision postmoderne, il n'existe plus de fondement valable, ni de sens dans un monde entièrement contingent. Toute création n'est que simulacre, qu'il importe de déconstruire pour ne pas tomber dans l'illusion. Tout n'est que relatif et aucune échelle de valeurs n'est préférable à une autre. Cette vision s'accorde avec le néolibéralisme. Alors que le libéralisme classique se référait encore à un principe humaniste de réciprocité, le néolibéralisme est fondé sur des rapports de force et une compétition systématique entre tous.