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samedi 14 février 2015

Peut-on réenchanter le risque? / Accepting the Risk?

In a In In  a recent book, the sociologist Gérald Bronner proposes a "reenchantment" of the risks. But what are the acceptable risks? Any human activity presents a risk and the author is probably right, when he criticizes the precautionary principle, which can easily lead to inaction. Still the risk issue cannot be dismissed so easily. Global technological risks are growing. Among them, major risks include nuclear weapons, the biological threat, global warming. Political leaders seem unable to understand them and even less to master them. We may close to a point when global risks might rise at a higher rate than the advantages brought by the technological progress. This situation has to be appraised carefully, with lucidity and discernment. Still, the author has two more arguments for convincing us to accept them . The first one is that anyway Earth will disappear in the future. Therefore, we should not worry too much. The second, is that the number of exoplanets that we discover outside our solar system is growing rapidly. Therefore, if the Earth is destroyed, humanity should be able to reach an exoplanet where it might migrate.

Dans un ouvrage récent, le sociologue Gérald Bronner propose de "réenchanter" le risque. Cette proposition conduit immédiatement à la question de savoir quel est le niveau de risque acceptable. Certes, le risque zéro n'existe pas. Toute activité humaine comporte un risque, car le résultat de toutes les actions humaines est incertain. Dès lors, on peut rejoindre l'auteur pour juger calamiteux le principe de précaution, car il favorise la déresponsabilisation, l'inaction devenant le meilleur moyen de ne pas se retrouver devant un tribunal. Pour autant, la question du risque ne peut pas être évacuée si facilement, car les risques encourus par l'humanité sont devenus considérables. Curieusement, l'auteur cite des situations plutôt anecdotiques, telles que la suppression de l'eau de Javel dans les hôpitaux, mais n'évoque pas les risques technologiques majeurs: une destruction de la planète par les armes thermonucléaires, le risque biochimique, un réchauffement climatique incontrôlé. Ces risques globaux sont d'autant plus préoccupants que les dirigeants politiques actuels semblent en mesure de les comprendre et encore moins de les maîtriser.  Tant que la menace ne s'est pas concrétisée, on peut toujours considérer qu'ils sont imaginaires. Malheureusement la destruction de la Terre est une expérience que personne ne pourra reproduire à loisir.Ces risques n'ont rien d'enchanteur.

dimanche 15 décembre 2013

Le risque nucléaire / Nuclear risk

To appreciate nuclear risk is a difficult task as illustrated by a recent book written by François Lévêque, who teaches economy at the Ecole des Mines de Paris.  The method he presents combines an a priori estimation indicating a probability of 6,5 10-5 with a degree of confidence of 95%, with a probability of 7,8 10-4 resulting from the number of observed failures. Although established by a refined calculation, the figure he quotes for the probability of a major failure (core meltdown),  i.e. 3,2 10-4, raises many questions. Is it acceptable to considerer all the probabilities of  failure as equivalent whatever the location? How to take into account the improvements which occur throughout the time and especially after a major failure? And what is the "acceptable level": 10-410-5 or 10-6 ?  In fact, the level of risk which is felt by the public opinion may have in the future a greater impact  than a more scientific estimation, even if the latter one is much closer to the reality. Still, the issue remains crucial.

Comment apprécier le risque nucléaire? A ce jour, deux catastrophes majeures se sont produites. L'une à Tchernobyl et l'autre à Fukushima. C'est un nombre que l'on peut juger faible, au regard d'environ 450 réacteurs fonctionnant depuis environ 31 ans en moyenne et en même temps beaucoup trop élevé au regard des conséquences majeures que ces deux catastrophes ont eues sur l'URSS d'une part et sur le Japon d'autre part. L'ouvrage de François Lévêque, professeur d'économie à l'Ecole des Mines de Paris: "Nucléaire on/off" apporte un éclairage intéressant sur cette question. Il montre d'une part l'écart entre le risque réel et sa perception et d'autre part les erreurs de raisonnement que l'on peut commettre en ce qui concerne la probabilité d'un accident majeur (en l’occurrence la fusion du cœur, accident de niveau 7).
L'usage du calcul des probabilités s'avère fort délicat. Les études probabilistes sont complexes. Pour chiffrer le risque d'un accident majeur (fusion de cœur sans éjection de matière fissile), l'idée présentée dans l'ouvrage consiste à corriger suivant une démarche bayésienne une probabilité a priori, telle qu'estimée par des experts, en tenant compte d'une probabilité déduite de l'observation des faits. La probabilité a priori est tirée d'une étude américaine de 1997, qui la chiffre à 6,5 10-5 avec un degré de confiance de 95%. Cela suppose que celle-ci, basée sur l'analyse de réacteurs américains et menée il y a plus de quinze ans, s'applique aux autres réacteurs dans le monde. La probabilité "tirée des faits observés" est estimée à 7,8 10-4. En combinant ces deux valeurs, on aboutit à une probabilité de 3,2 10-4 par réacteur et par an.