Ce blog rassemble des informations et des réflexions sur l'avenir qui nous attend.

This blog presents informations and views about the future.

samedi 28 mai 2016

Le Principe Espérance / The Principle of Hope

It is a mere evidence that technical and economic factors induce rapid social changes.  Digital technologies reshape everyday life and the organization of our society. They influence the way economy is operating. These changes can play a liberating role, but they have also resulted into the flat world of globalization. In a society dominated by objects, the inflation of matter has lead to a weakening of culture and social cohesion. The power of arms destroys whole countries. In such a world which seems dominated by matter, the weak signals of  a cultural and spiritual renewal can be detected.   The search of a more authentic life and of an empathic connection with all living beings responds to the risks of dehumanization through a reckless use of technologies. Collective action can find a meaning only through the emergence of such a spiritual renewal, which can compensate the spreading of the mainstream pseudoculture. The world is still full of sound and fury. It would be naïve to imagine a world liberated from from hatred and lies. No rational argument can ensure us that the will to build a better world will prevail upon the will of power. But if we consider Hope as a virtue, it becomes legitimate to bet on such an hypothesis. In the face of disasters, catastrophes and wars, it remains possible to adopt the Principle of Hope advocated by the philosopher Ernst Bloch, for trying to build a better world.

Constater que les facteurs technico-économiques induisent des transformations rapides dans le monde actuel relève d’une simple évidence. Les technologies numériques bouleversent les modes de vie quotidiens et l’organisation de la société. Elles conditionnent le fonctionnement de l’économie, qui impose son primat à la vie sociale. Les changements qui sont ainsi intervenus ont joué, pour nombre d’entre eux, un rôle libérateur, mais ils ont également contribué à l’avènement du monde plat de la Globalisation. Dans une société dominée par les objets, l’inflation matérielle conduit à un affaiblissement de la culture et de la cohésion sociale. La puissance des armes détruit des pays entiers. Dans ce monde qui semble soumis à l’emprise de la matière, on peut néanmoins déceler les signaux faibles d’un renouveau culturel et spirituel. Aux risques de déshumanisation par un recours irréfléchi aux technologies répond le besoin de vivre de manière plus authentique, en retrouvant ses sources intérieures et en rétablissant un lien empathique avec l’ensemble des êtres vivants. La recherche d’une spiritualité authentique tend à supplanter progressivement l’adhésion conformiste à des croyances. Les découvertes scientifiques récentes contribuent à transformer la vision du monde. A la conception réductionniste d’un Univers mu par le hasard et la nécessité, se substitue la vision d’un Multivers complexe, vivant et créateur, en transformation permanente. Au ressenti d’un monde absurde se substitue l’émerveillement face à un monde harmonieux et « élégant ». La circulation accrue des idées permet aux traditions et cultures du Monde entier d’élargir l’héritage gréco-romain du monde occidental et d’ouvrir de nouveaux horizons. Ces échanges tendent à compenser l’aplatissement du monde par la pseudo-culture mainstream. La configuration que prendra le monde de demain va dépendre de l’impact potentiel futur de ces différents facteurs. L’action collective ne pourra toutefois retrouver un sens qu’à travers l’émergence d’un renouveau culturel, dont on entrevoit les premières lueurs, mais dont on ne peut considérer qu’il est d’ores et déjà acquis.

samedi 21 mai 2016

L'avenir de la démocratie / The future of democracy


The future seems most uncertain in the political area. The great socialist utopias of the XIXth century failed to be implemented in a satisfactory way. They led to totalitarian or dictatorial regimes, instead of the ideal society which was anticipated. But, on the other hand, liberal politicies do not guarantee a democratic society either. To day, the rise of unequalities and the concentration of power in the hands of a minority represent a real threat for democracy. Furthermore, the values claimed by Western countries seem debatable. Thus, the promotion of human rights has been used as an argument for bombing countries in a most disastrous way. The neoliberal ideology which drives globalization wants to replace the political power by governance rules. The economic system is supposed to be self-organized. Private entities can apply any policy, as long as they comply with governance rules. Such a framework is incompatible with  democracy as no real decision power is left to the citizen, who can just comply with what has been decided by the economic actors. When the economic actors are in position to control the State, there is a real threat of a shift towards a totalitarian regime. Therefore, the question is raised about the best way to reinforce democracy.
The utopy of a peaceful world government seems far away and a threat rather than an assurance of public freedom.  The main issue has to be considered presently is how to improve the control of public decisions by the citizens. One way is to introduce a proportion of direct democracy, as it has been made possible through the use of digital technologies.  Other options include the development of a social economy, with organizations operating in the way of cooperatives, at least partly uopn a voluntary basis and the creation of a participatory democracy, involving a large participation of the civil society within the ruling bodies. 
The challenges humanity is facing require a long term approach, which is far from compatible with election timetables. What is needed is some kind of categorical imperative, which can compel citizens and political leaders to place the common interest above individual interests. It is possible only through shared values and a common vision of the future.

L’avenir paraît particulièrement incertain dans le domaine politique. Les grandes utopies socialistes du XIXe siècle ne se sont pas réalisées, du moins sous la forme selon laquelle elles avaient été conçues initialement. Au lieu de la société idéale qui était anticipée, elles ont contribué à la mise en place de la dictature d'un parti unique comme au sein l’ex-URSS ou aujourd’hui en Chine, .
   Dans les pays où la démocratie est ancienne, elle est menacée par la montée des inégalités et la concentration du pouvoir aux mains d’une minorité. Les valeurs dont elle se réclame sont contestées. Ainsi, la défense des droits de l’homme, au lieu de s’appuyer sur de réels principes éthiques, a servi de prétexte à des interventions militaires fort discutables, notamment au Moyen-Orient, avec des conséquences souvent catastrophiques comme en Irak, en Libye ou en Syrie. L’idéologie néolibérale qui oriente la globalisation actuelle prétend abolir ou, tout au moins, réduire au minimum le rôle du pouvoir politique en le remplaçant par une gouvernance guidée par des principes juridiques. Le système économique est supposé fonctionner en auto-organisation. Les entités privées sont alors libres de mener les actions qu’elles souhaitent, à condition de respecter les règles de gouvernance. Une telle conception aboutit en fait à une extinction de la démocratie, puisque aucun choix réel n'est plus proposé au citoyen. Le gouvernement démocratique est remplacé par un système dont le fonctionnement est régi par des mécanismes purement économiques et juridiques. Conçue en dehors de tout principe éthique, la gouvernance devient un instrument au service des plus puissants, ceux qui conçoivent les règles et savent les appliquer à leur profit. De ce fait, il existe, dans ce cas, un danger réel d’évolution vers un système de type totalitaire, dirigé par une minorité prétendant gérer suivant des règles de gouvernance, mais rejetant en fait toute expression démocratique.
   Dès lors, les questions qui se posent quant à l’organisation d’un avenir souhaitable sont multiples. Faut-il toujours espérer l’avènement d’un gouvernement mondial, qui permettrait de mettre fin à toutes les confrontations ? Un tel aboutissement de la globalisation actuelle, est souvent perçu comme le gage d’une paix universelle et le meilleur moyen pour surmonter les principaux défis mondiaux. S’engager dans cette voie pourrait toutefois conduire au résultat contraire, à la tyrannie et à la multiplication des conflits. L’existence de nations diverses en interaction mutuelle contribue à générer des espaces de liberté, alors qu’un gouvernement mondial, doté de tous les pouvoirs, risque d’aboutir rapidement à un système totalitaire. De ce point de vue, l’organisation du monde en entités régionales autonomes et diversifiées semble bien préférable.

vendredi 13 mai 2016

Avons-nous besoin d'utopie? / Do we need any utopia?


Utopias are not much in favour presently. Any utopia is considered as an unrealistic dream. In order to discredit a vision of a radical change, it is often presented as an utopia. The failure of past utopias perpetuates  such a perception. Utopias are also presented as the expression of abstract concepts, which may lead to a totalitarian society, according to Karl Popper. The communist regime in the former USSR is often presented as an exemple of a failed utopia. Still, the negation of utopia as a way to conceive different possible futures, leads to an ideology which rejects any alternative and is therefore incompatible with human liberty. On the contrary, utopia is the expression of human liberty and creativity. The present neoliberalism assigns to the Market all the choices to be made, through a governance processs which is supposed to require no political decision. This logic leads to the disparition of democracy as the citizen is no more involved in making any major choice, whereas all the decisions are made by those who rule the system, In front of the world chaos, the risk of ecological collapse and the rise of geopolitical tensions, it becomes essential to reestablish a link with the Principle of Hope advocated by Ernst Bloch. Utopias, as an expression of human liberty and creativity, excluding ideology and dogmatism, become more necessary to imagine than ever. 

Le concept d'utopie est actuellement peu en vogue. Toute utopie est assimilée à  un rêve irréaliste. Une vision d’avenir qui vise un changement radical, est fréquemment taxée d’utopie lorsque l'on cherche à la discréditer.   L'échec des multiples utopies passées, telles que, par exemple le phalanstère de Charles Fourier, accrédite cette idée. L'utopie est par ailleurs accusée de vouloir faire triompher une idée abstraite.  En prétendant instaurer une société parfaite, toute utopie serait censée conduire à l’avènement d’un régime totalitaire, selon la crainte exprimée par Popper. Le régime communiste, tel qu'il a été mis en oeuvre dans l'ex-URSS est considéré comme l'exemple d'une utopie qui aurait mal tourné.
Toutefois, la négation de l'utopie comme façon de concevoir de multiples futurs possibles aboutit à une idéologie refusant toute alternative concernant l'avenir et de fait contraire à la liberté humaine. Au contraire, l'utopie est l'expression toujours renouvelée de la liberté et de la créativité humaine. La globalisation actuelle s’appuie sur l'idéologie néo-libérale, qui assigne au seul Marché la capacité d’assurer le bonheur de l’humanité, en bannissant « l’idéal d’égalité et de justice dont la matrice utopienne s’est longtemps nourrie ». Une telle conception aboutit en fait à une disparition de la démocratie, puisque plus aucun choix réel n'est proposé au citoyen.