The future seems most uncertain in the political area. The great socialist utopias of the XIXth century failed to be implemented in a satisfactory way. They led to totalitarian or dictatorial regimes, instead of the ideal society which was anticipated. But, on the other hand, liberal politicies do not guarantee a democratic society either. To day, the rise of unequalities and the concentration of power in the hands of a minority represent a real threat for democracy. Furthermore, the values claimed by Western countries seem debatable. Thus, the promotion of human rights has been used as an argument for bombing countries in a most disastrous way. The neoliberal ideology which drives globalization wants to replace the political power by governance rules. The economic system is supposed to be self-organized. Private entities can apply any policy, as long as they comply with governance rules. Such a framework is incompatible with democracy as no real decision power is left to the citizen, who can just comply with what has been decided by the economic actors. When the economic actors are in position to control the State, there is a real threat of a shift towards a totalitarian regime. Therefore, the question is raised about the best way to reinforce democracy.
The utopy of a peaceful world government seems far away and a threat rather than an assurance of public freedom. The main issue has to be considered presently is how to improve the control of public decisions by the citizens. One way is to introduce a proportion of direct democracy, as it has been made possible through the use of digital technologies. Other options include the development of a social economy, with organizations operating in the way of cooperatives, at least partly uopn a voluntary basis and the creation of a participatory democracy, involving a large participation of the civil society within the ruling bodies.
The challenges humanity is facing require a long term approach, which is far from compatible with election timetables. What is needed is some kind of categorical imperative, which can compel citizens and political leaders to place the common interest above individual interests. It is possible only through shared values and a common vision of the future.
L’avenir paraît particulièrement
incertain dans le domaine politique. Les grandes utopies socialistes du XIXe
siècle ne se sont pas réalisées, du moins sous la forme selon laquelle elles
avaient été conçues initialement. Au lieu de la société idéale qui était anticipée, elles ont contribué à la mise en place de la dictature d'un parti unique comme au sein l’ex-URSS ou aujourd’hui en
Chine, .
Dans les pays où la démocratie est ancienne,
elle est menacée par la montée des inégalités et la concentration du pouvoir
aux mains d’une minorité. Les valeurs dont elle se réclame sont contestées.
Ainsi, la défense des droits de l’homme, au lieu de s’appuyer sur de réels
principes éthiques, a servi de prétexte à des interventions militaires fort
discutables, notamment au Moyen-Orient, avec des conséquences souvent
catastrophiques comme en Irak, en Libye ou en Syrie. L’idéologie néolibérale
qui oriente la globalisation actuelle prétend abolir ou, tout au moins, réduire
au minimum le rôle du pouvoir politique en le remplaçant par une gouvernance guidée par des principes
juridiques. Le système économique est supposé fonctionner en auto-organisation.
Les entités privées sont alors libres de mener les actions qu’elles souhaitent,
à condition de respecter les règles de gouvernance. Une telle conception aboutit en fait à une extinction de la démocratie, puisque aucun choix réel n'est plus proposé au citoyen. Le
gouvernement démocratique est remplacé par un système dont le fonctionnement est
régi par des mécanismes purement économiques et juridiques. Conçue en dehors de tout principe
éthique, la gouvernance devient un instrument au service des plus puissants,
ceux qui conçoivent les règles et savent les appliquer à leur profit. De ce fait, il existe, dans ce cas, un
danger réel d’évolution vers un système de type totalitaire, dirigé par une
minorité prétendant gérer suivant des règles de gouvernance, mais rejetant en
fait toute expression démocratique.
Dès lors, les questions qui se posent quant
à l’organisation d’un avenir souhaitable sont multiples. Faut-il toujours
espérer l’avènement d’un gouvernement
mondial, qui permettrait de mettre fin à toutes les confrontations ? Un
tel aboutissement de la globalisation actuelle, est souvent perçu comme le gage
d’une paix universelle et le meilleur moyen pour surmonter les principaux défis
mondiaux. S’engager dans cette voie pourrait toutefois conduire au résultat
contraire, à la tyrannie et à la multiplication des conflits. L’existence de nations diverses en
interaction mutuelle contribue à générer des espaces de liberté, alors qu’un
gouvernement mondial, doté de tous les pouvoirs, risque d’aboutir rapidement à
un système totalitaire. De ce point de vue, l’organisation du monde en entités
régionales autonomes et diversifiées semble bien préférable.
Est-il possible d’améliorer le niveau de la démocratie ? Afin d’éviter l’accaparement du pouvoir par une minorité, on peut envisager d’introduire progressivement au sein de la démocratie représentative une dose croissante de démocratie directe, grâce aux nouvelles possibilités offertes par les technologies numériques actuelles. Le référendum d'initiative populaire ou des formes de représentation par des membres de la société civile (éventuellement, mais pas uniquement à travers une procédure de tirage au sort) sont des exemples des solutions qui peuvent être appliquées pour y parvenir. Il est également possible de faire intervenir plus directement les citoyens dans les choix économiques. Une première voie pour y parvenir consiste à mettre en place une économie sociale, au sein de laquelle les entités économiques opèrent selon un modèle de cogestion proche de celui des coopératives. Une autre façon de redonner du pouvoir aux citoyens consiste à réaliser une démocratie participative, au sein de laquelle ils sont directement impliqués dans tous les organes de décision.
Toutes les questions qui viennent d’être évoquées
n’amènent pas de réponses simples et évidentes. Les menaces qui pèsent sur l’humanité sont
de long terme et difficiles à écarter. Les actions de fond qui sont nécessaires
pour apporter des solutions effectives ne sont guère compatibles avec les
échéances électorales. Pour répondre aux défis qu’elles représentent, les
responsables économiques et politiques ainsi que l’ensemble des citoyens doivent
se sentir liés à un impératif catégorique, dépassant leurs intérêts immédiats,
à travers l’affirmation de valeurs et d’un sens qui puisse être conféré aux
actions entreprises. Ce n’est possible qu’en disposant d’un projet d’avenir suffisamment
motivant pour que l’orientation la plus souhaitable des actions à mener
apparaisse clairement à tous. La construction d’un tel projet passe par le
partage d’une forme de culture commune, capable de susciter une large adhésion de
la population.
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