It is a mere evidence that technical and economic factors induce rapid social changes. Digital technologies reshape everyday life and the organization of our society. They influence the way economy is operating. These changes can play a liberating role, but they have also resulted into the flat world of globalization. In a society dominated by objects, the inflation of matter has lead to a weakening of culture and social cohesion. The power of arms destroys whole countries. In such a world which seems dominated by matter, the weak signals of a cultural and spiritual renewal can be detected. The search of a more authentic life and of an empathic connection with all living beings responds to the risks of dehumanization through a reckless use of technologies. Collective action can find a meaning only through the emergence of such a spiritual renewal, which can compensate the spreading of the mainstream pseudoculture. The world is still full of sound and fury. It would be naïve to imagine a world liberated from from hatred and lies. No rational argument can ensure us that the will to build a better world will prevail upon the will of power. But if we consider Hope as a virtue, it becomes legitimate to bet on such an hypothesis. In the face of disasters, catastrophes and wars, it remains possible to adopt the Principle of Hope advocated by the philosopher Ernst Bloch, for trying to build a better world.
Constater que les facteurs
technico-économiques induisent des transformations rapides dans le monde actuel
relève d’une simple évidence. Les technologies numériques bouleversent les
modes de vie quotidiens et l’organisation de la société. Elles conditionnent le
fonctionnement de l’économie, qui impose son primat à la vie sociale. Les changements qui sont ainsi
intervenus ont joué, pour nombre d’entre eux, un rôle libérateur, mais ils ont
également contribué à l’avènement du monde plat de la Globalisation. Dans une
société dominée par les objets, l’inflation matérielle conduit à un affaiblissement
de la culture et de la cohésion sociale. La puissance des armes détruit des pays entiers. Dans ce monde qui semble soumis à l’emprise de la matière, on peut néanmoins
déceler les signaux faibles d’un renouveau culturel et spirituel. Aux risques de déshumanisation par un recours irréfléchi aux
technologies répond le besoin de vivre de manière plus authentique, en
retrouvant ses sources intérieures et en rétablissant un lien empathique avec
l’ensemble des êtres vivants. La recherche d’une spiritualité authentique tend
à supplanter progressivement l’adhésion conformiste à des croyances. Les découvertes scientifiques récentes contribuent à transformer la
vision du monde. A la conception réductionniste d’un Univers mu par le hasard
et la nécessité, se substitue la vision d’un Multivers complexe, vivant et
créateur, en transformation permanente. Au ressenti d’un monde absurde se
substitue l’émerveillement face à un monde harmonieux et « élégant ». La circulation accrue des idées permet aux traditions et cultures
du Monde entier d’élargir l’héritage gréco-romain du monde occidental et
d’ouvrir de nouveaux horizons. Ces échanges tendent à compenser l’aplatissement
du monde par la pseudo-culture mainstream. La configuration que prendra le monde de demain va dépendre de l’impact
potentiel futur de ces différents facteurs. L’action collective ne pourra
toutefois retrouver un sens qu’à travers l’émergence d’un renouveau culturel,
dont on entrevoit les premières lueurs, mais dont on ne peut considérer qu’il
est d’ores et déjà acquis.
Le monde reste empli de bruit et de fureur comme à l’époque de
Shakespeare. Il serait naïf d’espérer bâtir un monde libéré de la haine et le
mensonge. Rien ne peut assurer que la volonté de construire un monde meilleur
pourra l’emporter sur le désir de domination et de possession. Mais, si, comme
le veut la tradition chrétienne, l’espérance est perçue comme une vertu, associée
à la foi dans un Univers doté de sens, il devient légitime de parier sur une
telle hypothèse. Face aux grandes catastrophes, aux guerres désastreuses, aux luttes
impitoyables, il reste possible de faire appel au Principe Espérance, tel qu’il
a été formulé par le philosophe Ernst Bloch, pour essayer de construire un monde meilleur.
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