Dans son ouvrage, "L'impératif du vivant", Thierry Gaudin poursuit la réflexion qu'il a engagée avec "2100, récit du prochain siècle". Il reprend l'idée déjà exprimée auparavant, que la civilisation de demain sera bâtie sur le vivant et viendra ainsi remplacer la civilisation industrielle, qui s'appuyait sur l'axe matière- énergie. Il inscrit ainsi sa pensée dans le prolongement de des Lumières, en affichant la volonté d'opérer une synthèse entre le progrès scientifique et un humanisme responsable. Dans "l'impératif du vivant", il nous livre à nouveau avec brio une synthèse magistrale associant philosophie, science et histoire. En étant inspirée par "l'impératif du vivant" plutôt que par "l'impératif industriel", la civilisation devrait pouvoir retrouver de nouvelles valeurs et notamment des principes de collaboration. En effet, les forces de coopération jouent dans la nature un rôle plus important que la "lutte pour la vie", qui avait été décrite comme le principal moteur de l'évolution. En s'associant, les cellules vivantes ont créé des organismes de plus en plus complexes, allant vers une individuation croissante.
Demeure une question: la nature peut-elle suffire à inspirer une éthique? Peut-être se substituer à une transcendance, pour inspirer un système de valeurs? L'ouvrage ne répond pas vraiment à cette question.