Ce blog rassemble des informations et des réflexions sur l'avenir qui nous attend.

This blog presents informations and views about the future.

jeudi 27 décembre 2012

Mondes parallèles / parallel worlds




The book written by Brian Greene "The hidden reality: parallel universes and the deep laws of the cosmos" opens fascinating perspectives, by showing that science favours more and more theidea of parallel universes. Beyond the reality to which we can get an access might exist a plurality of universes, which we ignore completely.
   Such a view represents clearly a conceptual revolution, a change of paradigme, similar to the copernician revolution when the French philosopher Fontenelle wrote his book about the plurality of worlds.
   It means that, for the first time, science is suggesting that other worlds might exist, and not onlt the space-time-matter universe that our senses can recognize.


L'ouvrage de Brian Greene "La réalité cachée: les univers parallèles et les lois du cosmos" ouvre des perspectives fascinantes. Il montre que la vision scientifique actuelle privilégie de plus en plus l'idée d'univers parallèles et de mondes multiples. Au delà des limites du monde qui nous est accessible existerait une pluralité d'univers dont nous n'avons pas conscience. 
   La révolution conceptuelle que représente cette notion est comparable à celle qui s'est produite au début de l'époque des Lumières quand Fontenelle écrivit ses "Entretiens sur la pluralité des mondes"
   Bien entendu, la notion d'un "multivers" reste controversée; les preuves de son existence ne peuvent être qu'indirectes. Elles s'appuient principalement sur la validité des lois de la physique et leur capacité à expliquer la naissance de l'univers dans lequel nous vivons, mais aussi à configurer d'autres mondes auxquels nous n'avons pas accès.
   Il s'agit bien d'un nouveau paradigme, dont l'importance pourrait s'avérer comparable à celle de la révolution copernicienne. Sur le plan scientifique, cela signifierait que pour la première fois de son histoire, la science ouvrirait la voie vers d'autres mondes que le monde espace-temps-matière que nous connaissons.

L'énergie , entre Realpolitik et pensée magique

The future of the energy supply is overcast by major uncertainties and there is no simple solution for ensuring the required world energy supply in the future. Two attitudes predominate. The first one, favored by the US and China, relies upon Realpolitik concepts. The most powerful country will be in the best position for solving any future issues. By relying upon fossil energy sources, they do not help to introduce an energy transition and major issues, such as global warming could become dramatic in the near future. The other position, most favored by the EU, relies upon the "magic thinking" that reality will follow our wishes and that the shift towards renewable energy sources can be just decided. Such an attitude will encounter the wall of the debt and economic disruptions. What is needed is a pragmatic attitude, taking into account the general interest. It is only at the world level that such issues can be solved now.


L’avenir de l’énergie reste marqué par de graves incertitudes et il n’existe pas de solution simple pour régler cette situation complexe. Il n'existe, en fait aucune solution totalement satisfaisante pour assurer les besoins futurs de la planète en énergie. Face à cette situation, deux attitudes prédominent. La première consiste à privilégier la puissance, économique et militaire, qui permettra à la nation la mieux placée dans ce domaine de maîtriser la situation. C'est l'attitude de Realpolitik privilégiée par les Etats-Unis et la Chine. Le problème, c'est qu'en misant sur les énergies fossiles (hydrocarbures dans le cas des Etats-Unis, charbon dans le cas de la Chine), on n'assure pas de transition énergétique et les problèmes environnementaux, tels que le réchauffement climatique, risquent de devenir rapidement dramatiques.
   Une autre attitude, privilégiée par l'Union Européenne, repose sur la "pensée magique", consistant à considérer que ce que l'on souhaite va se réaliser. Pour réaliser la transition énergétique et passer aux énergies renouvelables, il suffit de le décider. C'est bien sûr méconnaître toutes les difficultés liées notamment au caractère intermittent des énergies éolienne et solaire. Cette attitude risque de se heurter rapidement au mur de la dette, à la banqueroute économique et au déclin économique.
   Pour mener à bien la transition énergétique, il faudra donc exploiter toutes les options possibles. L’urgence des mesures à prendre, notamment pour répondre aux risques de changement climatique, va requérir la mise en œuvre de solutions spécifiquement adaptées à la période de transition. L'analyse de l'ensemble des solutions préconisées montre qu'il est possible d'ici 2050 d'aboutir à un scénario répondant aux critères recherchés.
   La mise en œuvre de ces solutions va toutefois réclamer un effort sans précédent et conduire à des transformations importantes du modèle économique actuel. La question du réchauffement climatique est la plus difficile à régler, car elle ne peut trouver de solution qu’à travers des engagements à un niveau mondial, qui pour le moment ne se sont pas concrétisés. 

mercredi 26 décembre 2012

Vision d'avenir et accélération du temps / Vision of the future and time acceleration

In his book "Acceleration", the sociologist Armut Rosa attributes to the time acceleration perception which predominates nowadays, the lack of view of the future which caracterizes the post-modern society. He considers that the rate at which society is transformed nowadays far exceeds the rate of renewal of generations. Therefore, it becomes impossible for any person, to conceive his or her existence as oriented by the will to achieve a project. The time acceleration leads therefore to a cultural crisis linked with the loss of past references and of a meaningful future. The analysis of Armut Rosa is brilliant. Nevertheless, it raises the question whether this time acceleration is really the cause of the loss of view of the future or whether, on the contrary, this uncontrolled acceleration is the result of the present world view.

Dans son ouvrage "Accélération - une critique sociale du temps", le sociologue Armut Rosa, attribue à l'accélération du temps, telle qu'elle est ressentie actuellement, le manque de vision d'avenir qui caractérise la société post-moderne. Selon lui, le rythme de transformation de la société est devenu plus rapide que le rythme de renouvellement des générations, ce qui ne permet plus à l'individu de concevoir son existence en fonction d'un projet. L'accélération du temps entraîne ainsi une détemporalisation de l'histoire et une crise culturelle, liée à la" perte simultanée d'un passé constituant une référence et d'un avenir fondateur de sens". 
   L'analyse de Armut Rosa est tout à fait remarquable. On peut toutefois se demander si ce sentiment d'accélération est bien la cause du manque de vision d'avenir, ou si cette accélération incontrôlée n'est pas plutôt le résultat de la vision du monde qui prévaut dans la société actuelle.


L'avenir de l'économie / The future of the economy

TThe idea that the economy progresses through a self-organisation process is now quite widespread. Friedrich von Hayek has sintroduced the concept of a "spontaneous" order,  which he considers as the only appropriate in the case of complex systems. In his viw, any political decision at the level of the state is doomed to be unappropriate. His ideas has been followed and often oversimplified by Milton Friedman and the representatives of the "school of Chicago". They form the basis for the neoliberal system, which governx presently the world Market.  How can such a system preserve the general interest, the environment or human solidarity. In his book "L'avenir de l'économie", Jean-Pierre Dupuy introduces the idea that within a self-organised system, self-transcendant landmarks might emerge. Although, it is possible to build complexity upon multiple interactions, it seems much more difficult to imagine how moral values could be introduced in such a way. Although self-organisation is indeed the best way to deal with everyday issues , when big issues, such as climate chane, are at stake, it is most dangerous to rely upon self-organisation or self-transcendance. It is clearly the reponsability of political leaders, and also all citizens, to set at the center of the economy values which are needed for preserving the general interest, the environment or human solidarity.


L’idée que la société progresse par « auto-organisation» est maintenant largement répandue. Elle constitue le point de départ de la théorie des systèmes sociaux du sociologue allemand Niklas Luhmann[1]. Pour Niklas Luhmann, une telle capacité d’auto-organisation de la société est liée avant tout à ses facultés de communication à travers un langage. L’ordre global d’un système auto-organisé s’établit spontanément à partir des interactions entre les différents éléments, individus ou organisations, qui le constituent. Ainsi, les structures complexes du monde vivant relèvent d’un processus d’évolution auto-organisé, à travers le mécanisme de sélection naturelle décrit par Darwin.

dimanche 25 mars 2012

Les innovateurs / Innovators


Trouvez plus de vidéos comme celle-ci sur Cocréateurs
 The innovation process encounters many obstacles. The innovator has to defend his ideas and convince. Innovators such as Thomas Edison or Nicholas Tesla were wearing the vision of the world to come. Objections come from most people, who cannot imagine a world different from the world they know.  

Le processus d’innovation rencontre de nombreux obstacles, et ceci d’autant plus que le produit à commercialiser est novateur. L’innovateur doit lutter pour parvenir à imposer ses idées. Pour mobiliser les moyens suffisants, il doit parvenir à persuader ses interlocuteurs de la justesse de ses vues. Un innovateur tel que Thomas Edison ou Nicolas Tesla porte en lui la vision d’un monde futur qu’il cherche à réaliser, anticipant la diffusion commerciale ultérieure des produits qu’il imagine. Les objections proviennent de personnes qui ont du mal à imaginer un monde différent de celui qu’ils connaissent. La plupart des grandes inventions ont  été contestées au départ, car elles étaient mal comprises et se heurtaient aux habitudes. C’est la raison pour laquelle les innovateurs se situent souvent en marge de la société dans laquelle ils habitent et se signalent, pour la plupart, par une personnalité non conformiste.

Les années fastes / The fat years

In his book, the "Fat years", Chan Koonchung describes a dystopia, so close to reality that the reader can wonder if he describes what China might become or China today. The ambiguity is well accepted by the author, as the future he is considering is located in 2013. China is presented as fully successful in its economic development. It has outpassed all other countries and the inhabitants feel happy. But this success is accompanied by a deep amnesia and a refusal to consider any disturbing issues. Happiness is strictly controlled. A full month of the year 2011 has disappreared. Chan Koonchung has written his book in Hong-Kong, but lives now in Beijing. His book is quite remarkable, as it helps us to understand the framework or "worldview", within which  China, the great power of tomorrow, is evolving.

Dans les "Années fastes", Chan Koonchung décrit une dystopie, si proche de la réalité, qu'on se demande s'il décrit ce que la Chine pourrait devenir dans le futur ou la Chine d'aujourd'hui. L’ambiguïté est soulignée par la date à laquelle il se projette, qui n'est ni 2050 ni 2100, mais 2013. Il s'agit donc d'un futur très proche et d'une fiction très proche de la réalité. Cette Chine de 2013 est censée représenter une réussite absolue. Elle a profité la crise économique, pour distancer définitivement tous les autres pays. Les habitants se sentent heureux de vivre dans le meilleur des mondes possibles. Mais cette réussite se paye d'une amnésie collective et d'un refoulement de toutes les questions dérangeantes.  Le bonheur est encadré de façon autoritaire. Bientôt, l'alter ego de l'auteur, un écrivain également, découvre qu'un mois entier de l'année 2011 a disparu. Chan Koonchung a écrit son livre à Hong - Kong, mais vit maintenant à Pékin, ce qui montre que ses idées sont tolérées.
Son ouvrage est tout à fait remarquable, car il nous aide à mieux comprendre comment se bâtit actuellement le pays qui va devenir la grande puissance de demain et sa "vision du monde".

samedi 17 mars 2012

La France doit choisir / France must choose

The book written by Jean-Louis, the former chairman and CEO of the Saint-Gobain Company, conveys a strong message. For him, to think that the growth of services will compensentate the loss of industrial activities is a mistake. He considers that the present financial-liberal system is a failure and that countries which succeed economically, such as China and Germany, are not following it.  Therefore he recommends to favour instead a commercial-industrial model, by introducing new rules and by a better balance of power between the shareholders, the State and employees.

L'ouvrage de Jean-Louis Beffa, La France doit choisir, est important à plus d'un titre. Au milieu de toutes les incertitudes actuelles, il véhicule des messages très clairs. Le premier, c'est que le développement des services, ne compense pas pour un pays la perte de son industrie. Il montre à quel point la désindustrialisation de pays comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni a contribué à dégrader leur balance commerciale, les Etats-Unis ne pouvant supporter leur déficit abyssal qu'en raison du statut de monnaie de référence du dollar. Il montre ensuite, et c'est là le message le plus important, que le modèle libéral-financier est loin d'avoir réussi et que le succès de pays comme la Chine ou l'Allemagne tient au contraire au fait que ces pays s'en sont écartés. Cette situation s'explique selon l'auteur par la primauté attribuée à l'actionnariat dans la direction des entreprises par le système financier-libéral.  Il est intéressant de constater que cette analyse ne vient pas d'un activiste, mais de quelqu'un qui a été PDG de Saint-Gobain et qui est resté co-président d'un centre de recherche en économie. 

jeudi 15 mars 2012

Eau virtuelle et énergie grise / Virtual water and embodied energy


The risks of water scarcity tend to increase. Large amounts of water are needed for producing most of the goods which are consumed. 1200 liters of water are needed  for producing one kg of grain, 2700 liters for a kg of rice. The production of one kilogram of beef requires 13 500 liters of water. L’industry requires also large amounts of water: 100 liters per kg of aluminium, 300 liters per kg of steel, 300 liters per kg of paper. When a good is traded, it corresponds to the exchange of water which was needed for producong it, which is called "virtuel water". The exchanges of virtual water  are presently in the range from 1000 to 1500 km3, compared to a total consumption of 3800 km3, and are growing. Similarly, it is important to take into account the amount of embodied energy and carbon, corresponding to the goods which are exchanged. Stopping an industrial activity in a country can lead to an apparent decrease of the amount of energy consumed and GHG emissions, but to an increased amount of embodied energy consumed. In France, 172 Mtoe of virtual energy are consumed, 132 exported, as compared to 285 Mtoe of primary energy consumed.

Les risques de pénurie d'eau sont de plus en plus évoqués. Or , il faut beaucoup d'eau pour produire la plupart des biens que nous consommons. Il faut dépenser 1200 litres d’eau pour produire un kilo de blé et 2700 litres pour un kilo de riz. L’élevage demande aussi des quantités d’eau considérables. La production d’un kilogramme de bœuf nécessite 13 500 litres d’eau. L’industrie exige également des quantités importantes d’eau : 100 litres par kg d’aluminium, 300 litres par kg d’acier, 300 litres par kg de papier. Quand un pays importe un bien, il importe en même temps la quantité d'eau qu'il a fallu pour le fabriquer qui est alors qualifiée d'eau virtuelle. Dès lors se pose la question de savoir s'il vaut mieux utiliser des ressources en eau locales pour produire un bien ou importer de "l'eau virtuelle". Avec le développement du commerce international, les échanges d'eau virtuelle prennent une importance croissante. Les échanges d'eau virtuelle dans le monde sont de l'ordre de 1000 à 1500 km3, par rapport à une consommation totale de 3800 km3 dont 2000 pour l'agriculture. Les Etats-Unis exportent un tiers de leur consommation d'eau sous forme d'eau virtuelle. 

mercredi 14 mars 2012

L'Union Européenne et le climat: courage ou aveuglement? / The European Union and climate: courage or blindness?

The European Union is acting in a most spectacular way in the area of global warming. Following the disappointing results of the Durban Conference, the E.U. will remain the only region of the world supporting the constraints imposed by the the application of the Kyoto protocol to industrialised countries. It is also the only region in the world to have generalised an GHG emission trading system, which is still far from having proven its efficiency. The E.U. has defined a very ambitious emissions abatement program, of 20% in 2020, 40% in 2030 and more than 80% in 2050, without defining the means for achieving such an objective. Now, the E.U. is planning a tax for all the flights leaving or entering its territory. It is clear, that such a program is required at the world level. But can the E.U. which represents arouind 12% of the GHG emissions, save the planet, by acting alone. No effective policy can be implemented without being shared by United States and China. To pretend to impose its own policy to the world by showing the "good exemple" can be considered by other countries either as naïve or presumptious. Therefore it raises the questions. Is it courage or blindness?

L'Union Européenne ne cesse de se distinguer en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Suite à la Conférence de Durban, pour parvenir à prolonger le protocole de Kyoto, elle a accepté de supporter quasiment à elle seule, les contraintes et charges qui incombent aux pays industrialisés. Elle a été la seule à généraliser un système de permis négociables, dont personne ne peut dire pour le moment qu'il donne vraiment satisfaction. Elle a défini un calendrier de réduction des émissions de gaz à effet de serre extrêmement contraignant, conduisant à réduire des émissions de 20% en 2020, de 40% en 2030 et d'au moins 80% en 2050. Enfin elle veut imposer une taxe sur les émissions de CO2 sur tous les vols dont le point de départ ou d'arrivée se situe sur son territoire, provoquant des réactions virulentes de la plupart des autres pays. Il est clair que le mouvement engagé va dans la bonne direction et il faudrait le plus rapidement possible parvenir au niveau mondial à un ensemble comparable de mesures. On peut par contre s'interroger sur la méthode. S'engager de manière unilatérale, sans contrepartie des autres pays, définir des objectifs sans étude approfondie des conséquences économiques ni des moyens nécessaires pour y parvenir, est-ce la bonne méthode? Un des risques principaux serait de délocaliser à la fois les émissions et les activités économiques. Dans ce cas, on parviendrait à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le territoire de l'Union Européenne, mais on les aurait transférés et au passage généralement amplifiés. L'argument mis en avant est qu'il faut "montrer l'exemple". Cet argument est discutable. Les autres pays concernés risquent de n'y voir soit que de la naïveté, soit de l'outrecuidance. On ne peut espérer parvenir à régler la question du réchauffement climatique sans avoir défini un cadre global et équitable impliquant nécessairement les deux principaux acteurs concernés: la Chine et les Etats-Unis. L'Union Européenne qui ne représente que 12% des émissions de gaz à effet de serre, ne peut prétendre régler lez problème à elle seule.  On peut donc s’interroger sur la célérité de la Commission Européenne à émettre des directives: s'agit-il de sauver la planète ou de donner satisfaction aux fonctionnaires concernés? Est-ce du courage, ou de l'aveuglement? 


lundi 12 mars 2012

L'immatériel ne peut se passer du réel / No immaterial economy without real economy

The immaterial economy cannot work without any real econonomy. The hope that it might provide prosperity by itself has lead to the present crisis. In fact, the main activities it has generated are finance and speculation which have been more destructive than creative of value. By itself, as other technological tools, its results depend upon the type opf policy which is conducted and the present effects are mainly the result of the neoliberal policy. It has generated multiple bubble, followed each time by a deeper crisis. On the contrary, a society basec upon knowledge and creation which is also "immaterial", can become the best way to continue human progress, wxithout harming the environment, while providing a deep feeling of self-fullfillment to people. We are still far from such a situation, but the present evolution is leading us in this direction.

L’économie immatérielle ne peut pas se passer de l’économie réelle, celle qui a besoin de matière et d’énergie. A elle-seule, elle ne permet pas, tout au moins dans les conditions actuelles, de produire suffisamment de valeur pour compenser l’absence d’activités industrielles. Les principaux revenus qu’elle génère, sont créés dans le secteur financier, en faisant intervenir des mécanismes spéculatifs, qui sont pour le moment beaucoup plus destructeurs que créateurs de valeur.
   En fait, comme beaucoup d’outils technologiques, ses effets dépendent surtout de la manière dont elle est mise en œuvre. Les aspects les plus négatifs, qui ont conduit à la crise financière de 2008, sont avant tout liés à son développement dans le cadre de la politique néolibérale, qui vise à l’exploiter dans le simple but de maximiser des profits de nature spéculative. L’absence de prise en compte de l’intérêt général, dans les mécanismes de décision, conduit à une attitude générale d’irresponsabilité, à travers des mécanismes qui dissocient de plus en plus les revenus perçus de la création de valeur réelle.
   Au contraire, une économie immatérielle favorisant l’émergence d’une société du savoir et de la création représente sans doute le principal moyen de faire progresser la société, tout en permettant  l’épanouissement des individus. Dans une véritable société du savoir et de la création, les valeurs intellectuelles et spirituelles peuvent devenir prépondérantes par rapport aux valeurs purement matérielles. Force est de constater, que l’on est encore loin d’une telle situation aujourd’hui. L’évolution engagée devrait néanmoins permettre d’y parvenir à terme, au bout d’un cheminement qui risque d’être irrégulier et chaotique, à moins qu’un effondrement global ne vienne en interrompre le cours.



dimanche 26 février 2012

Nanotechnologies

As it is illustrated by the progress in the area of microcomputers, technological progress recently accomplished, occurs at scales which become smaller and smaller. Nanotechnologies operate at a scale which is close to one nanometer (10-9 m), not far from atomic scales, which correspond to an Angström (10 -10 m). At such a scale  materials present frequently properties which are different from those observed at a macroscopic scale. At the atomic scale, quantic phenomena occur, currently used in many applications such as lasers, atomic clocks or electroluminescent diods. Nanotechnologies progress mainly through a top-down evolution, which has made possible an increase of the number of transistors on a chip from a few millions thirty years ago, to more than one billion in 2010. The bottom-up evolution operates by assembling atoms. It seems promising, but at the time being applications remain limited. The possibility of creating auto-replicating  nano-robots imagined by Eric Drexler ins 1986, remains science-fiction. Still, manipulations of viruses at similar scales remain dangerous.  Risks associated with nanotechnologies have been pointed out. They have to be asssessed carefully, but should not prevent future progress.

Comme l’illustre le cas de la micro-informatique, les principaux progrès technologiques accomplis récemment se situent à des échelles de plus en plus réduites. On a qualifié de nanotechnologies, toutes les technologies qui opèrent à une échelle proche du nanomètre (10-9 m). On est alors proche des échelles atomiques, qui se situent au niveau de l’Angström (10 -10 m). A l’échelle du nanomètre ou de la dizaine de nanomètres les matériaux présentent fréquemment des propriétés différentes de celles qui sont observées à l’échelle macroscopique. En outre à cette échelle, on observe des structures spécifiques de la matière, qui peuvent conduire à des performances particulièrement élevées.
  On peut notamment réaliser des nanotubes de carbone de 1,5 nm de diamètre, qui présentent une résistance à la traction extrêmement élevée. Ils possèdent également des propriétés électriques, chimiques et optiques très spécifiques, qui sont intéressantes pour de nombreuses applications.
   A l’échelle atomique interviennent des phénomènes quantiques, qui sont largement exploités dès à présent dans de nombreuses applications, telles que lasers, horloges atomiques ou diodes électroluminescentes. L’électronique des semi-conducteurs, qui fait appel à des mécanismes quantiques, joue un rôle essentiel pour la technologie des ordinateurs et des téléphones portables, de la télécommunication à haut-débit, des lecteurs de CD et de codes-barres[1]

samedi 25 février 2012

Les choses à venir / Things to Come H.G.Wells

The British science-fiction film "Things to Come", produced by Alexander Korda in 1936, represents a remarkable exercise of anticipation. It demonstrates the talent of the writer H.G. Wells who has adapted the screenplay from his own novels written in 1931 and 1936. The film begins with the expectation of a possible war which occurs suddenly. The war leads to a new "Dark Age", during which a major portion of the population is killed by a deadly epidemy. The world emerges from this chaos and builds a new technically advanced civilization. But, soon, this new civilization is threatened by the revolt of people who do not accept the new order which has been established and want the  progress to stop. In this film, through his visionnary thinking, H.G. Wells illustrates vividly the permanent debate about progress. Will the progress liberate mankind or will it destroy it? The film shows that all depends on the attitude and wisdom of men. It shows that no progress can be considered as permanently acquired and that civilization undergoes through a permanent forward and backward surge. Utopia and dystopia alternate for describing "Everytown"

Le film de science fiction britannique "Things to Come" produit par Alexandre Korda en 1936 est un essai remarquable d'anticipation. Il démontre le talent de visionnaire de l'écrivain H.G.Wells qui a écrit le scénario en s'inspirant des romans de science fiction qu'il avait écrit en 1931 et en 1933. Le film débute avec les prémisses d'une guerre qui éclate brutalement. Cette guerre fait chuter le Monde dans un âge sombre, un nouveau Moyen-âge au cours duquel une grande partie de la population est exterminée par une épidémie meurtrière. Le Monde parvient à émerger de ce chaos pour bâtir une nouvelle civilisation technicienne. Mais, bientôt, cette nouvelle civilisation est elle-même menacée par la révolte de ceux qui n'acceptent pas le nouvel ordre établi et réclament la fin du progrès. Dans ce film, H.G. Wells démontre ses qualités de vision prémonitoire et illustre avec brio le débat permanent sur la progrès. Le progrès technique va-t-il libérer l'humanité ou au contraire l'anéantir? Le film montre bien que cela dépendra de l'attitude et de la sagesse des hommes. Il montre aussi que rien n'est acquis et que la civilisation ainsi que le progrès lui-même passent par d’inexorables flux et reflux. Utopie et dystopie se confrontent au sein d'"Everytown"

dimanche 19 février 2012

Biogaz / Biogas

Biomass is produced by anaerobic fermentation from biomass and organic waste, in a digester. It can also be  recovered as landfill gas from dumps. Biogas production has sharply increased in Europe, reaching 8.3 Mtoe in 2009.  Biogas recovery from dumps is specially valuable, because it avoids sending Green House Gases in the atmosphere. Due to strong incentives, the production of biogas is very high in Germany, but most of this biogas is produced from corn. The biogas thus produced has the advantage of being very clean and does not require a costlty treatment. This option presents clearly the same drawbacks as the production of ethanol from corn in the US. It competes with food and the intensive production of corn requires large quantities of water, chemicals and fossil fuels. Thus, it seems that the only sustainable way to produce biogas is to use a waste or at least a feedstock which does not compete with food applications. This would strongly limit the production of biogas. 
At an R&D level, it seems interesting to investigate processes for producing biogas from lignocellulosic biomass, using the same type of approach as for biofuels. It has been proposed also to generate a synthetic methane from CO2 and hydrogen, but this is still a longer-term approach, not yet available, which would imply a high cost and what is even worse a poor overall efficiency.  


Le biogaz est produit par fermentation anaérobie à partir de biomasse. Il peut se former spontanément dans les décharges, mais il est produit également à partir de différents substrats dans des digesteurs. La production de biogaz a fortement augmenté en Europe, atteignant 8,3 Mtep en 2009. En France, la production de biogaz a été de 0,53 Mtep en 2009, provenant principalement de décharges[1]. Il parait particulièrement avantageux d'exploiter le biogaz obtenu à partir de déchets organiques et notamment celui qui est produit dans les décharges. En effet, outre la contribution à la fourniture d'énergie, on évite ainsi d'envoyer à l'atmosphère un gaz à effet de serre.
   En France, on estime que le potentiel de production est de 1 à 2 Mtep. Ce gaz peut servir à produire de l'énergie (électricité, chaleur, cogénération) par combustion dans une installation stationnaire. Après épuration, il peut également être envoyé dans le réseau gaz, ou être utilisé comme carburant sous forme de GNV, gaz comprimé à une pression de l'ordre de 200 bars.

vendredi 17 février 2012

Usbek & Rica

Usbek and Rica are two characters of the book "Persian Letters" written by Montesquieu in the XVIIIth century. They discover Europe and are permanently astonished by what they observe. In the new magazine Usbek & Rica, these two characters come back and are once again surprised by what they discover. This new publication is good news. At last, a vision of the Future is proposed to a wide audience!  At last, somebody is calling for a Long term view! The new magazine innovates also with a transdisciplinary approach, involving environment, technology, science, society, philosophy and economy. It explores some key issues, such as demography.  It innovates also with a nice graphic display.



Usbek  et Rica sont deux protagonistes des Lettres Persanes, le roman épistolaire de Montesquieu, dans lequel ces deux persans visitent l’Europe et s'étonnent des moeurs qu'ils découvrent.Dans le magazine du même nom, les deux persans reviennent et retrouvent leur étonnement en observant l'évolution du monde. La nouvelle formule du magazine Usbek & Rica est une bonne nouvelle. D'un prix plus accessible, distribué avec l'ensemble des magazines, il devrait pouvoir connaître une diffusion beaucoup plus large que l'ancienne formule.
Enfin, un magazine qui s'intéresse au futur! Enfin, quelqu'un qui souhaite voir loin, qui réclame un gouvernement du Long Terme! Espérons que l'équipe d'Usbek & Rica sera entendue. Pour appréhender le futur, elle entreprend une démarche transdisciplinaire englobant environnement, nouvelles technologies, science, société, philosophie et économie: les lecteurs de " L'avenir en question " ne seront pas surpris. Le magazine explore des thèmes de fond, comme celui de la démographie. Il innove également dans la forme avec une présentation graphique originale et séduisante. Souhaitons simplement que l'envie d'étonner ne devienne pas trop dominante. 

Le monde à l'horizon 2030 / The world outlook to 2030

The book written by Nicolas Tenzer "The world outlook to 2030" is an interesting example of the way our vision of the future is influenced by our personnal prism. The author is wondering why no French thinker can be compared in terms of outspan to Brzezinski, Kissinger, Huntington, Fukuyama or Kagan. The author clearly shares the view expressed by Brzezinski, often quoted, that US hegemony is the only guarantee of an international stability. Therefore multipolarity can only be an illusion and any country which would not comply with such a view is a "rogue country". In this book,  economic, social and environmental factors are ignored. Power seems to be the only obsession of the author. Only power makes a country respectable. In this new world, history and culture should not become too important ,as the future evolution of the world will rely upon power and not culture. Thus, one of the big present problems of humanity is clearly stated. Unfortunately , for the author, such an evolution is rather a need,  than as a problem.

Le livre de Nicolas Tenzer sur "Le monde à l'horizon 2030" est un exemple intéressant de la façon dont notre vision de l'avenir peut être influencée par notre prisme personnel. Nicolas Tenzer a beaucoup voyagé, mais il semble avoir partout projeté ses préjugés et une grille de lecture unique, qu'il nous livre dès de début de son ouvrage en se demandant pourquoi il n'existe pas de penseurs français "de l'envergure d'un Brzezinski, d'un Kissinger, d'un Huntington, d'un Fukuyama, et même d'un Kagan". Brzezinski, constamment cité, semble l'inspirateur principal de l'ouvrage. L'idée que la stabilité du monde dépend avant tout de l'hégémonie américaine est omniprésente dans l'ouvrage. 

vendredi 27 janvier 2012

Humanité et technologie / Humanity and technology

The book "Human: a philosophical revolution about the revolutions which change our life" written by Monique Atlan and Roger Pol Droit presents an interesting overview about the way technology changes our life. About 50 different personnalities, philosophers such as Peter Sloterdijk, Jurgen Habermas, Christian Jambet, scientists such as Etienne Klein, Marvin Minsky, Jean-Pierre Dupuy or socologists and economists have been interviewed.
The merit of the book is to present this enquiry, in a very open way without any systematic approval or denial, presenting the ongoing mutations and the need to think more about them, opening a new area to philosophy. 

L'ouvrage de Monique Atlan et de Roger-Pol Droit, "Humain: une révolution philosophique sur ces révolutions qui changent notre vie" présente une enquête intéressante sur la façon dont la technologie transforme nos vies.
Il donne la parole à des interlocuteurs variés, philosophes comme Peter Sloterdijk, Jurgen Habermas, Christian Jambet, mais aussi scientifiques comme Etienne Klein, Marvin Minsky, Jean-Pierre Dupuy, anthropologues comme Philippe Descola ou économistes comme Amartya Sen, une cinquantaine au total.
Il montre ainsi à quel point les technologies deviennent un des facteurs primordiaux de transformation de la condition humaine.
Son mérite est de présenter cette enquête sans prise de position radicale a priori, comme c'est souvent le cas, soit d'adhésion enthousiaste, soit d'anathème, vis à vis des futurs possibles qu'amène le progrès technologique. En mettant l'accent sur les mutations en cours, il montre que la nécessaire réflexion qu'elles imposent  ouvre un champ nouveau à la réflexion philosophique.

mercredi 25 janvier 2012

Le paysage adaptatif / The adaptative landscape



Darwin had explained the evolution of species through the mechanism of natural selection. Only the mutations able to increase the fitness for survival are kept. Thus, the evolution progresses towards an ever increasing level of adaptation and complexity, which enables the species to adapt better to new constraints imposed by the environment.  The evolution can be compared to the progression of hikers climbing a mountain. The level of the ground corresponds to the fitness level. This metaphor can be applied also to the evolution of the human society. The difference is that man can foresee at least some of the consequences of the decisions he takes and can therefore progress much more rapidly than through random walk. Still, his progression can be made difficult due to all uncertainties, which create a fog around him and by the wrong perceptions he can get through a representation system which is not adapted to the situation. A further difficulty is the fact that mere surviving is not his goal and that he has other motivations, among which greed often dominates. The increase in complexity can lead to a loss of resilience. Therefore, it is not always the right direction which is selected.

Darwin avait expliqué l’évolution des espèces par le mécanisme de sélection naturelle. Seules les mutations faisant apparaître des espèces  plus aptes à survivre, sont retenues. L’évolution conduit ainsi à progresser vers un niveau d’adaptation toujours plus élevé et un niveau de complexité croissant, qui permet à l’espèce de s’adapter à de nouvelles contraintes imposées par son environnement. On peut comparer la trajectoire suivie par le processus d’évolution au déplacement d’alpinistes escaladant une montagne et s’élevant progressivement au dessus de la surface du sol. Le relief du terrain qui mène vers le sommet de la montagne  comporte des creux et des bosses. La hauteur représente le niveau d’adaptation atteint, au cours du déplacement dans un tel « paysage adaptatif ». 

dimanche 22 janvier 2012

La conscience métisse / The hybrid consciousness

Daryush Shayegan, the Iranian philosopher and writer, describes the contemporary world, not through the oppposition between East and West, modernity and tradition, but through a "hybrid" thinking, which associates these differentes cultures, for answering to present questions. Thus, he delivers a vision, which preserves the heritage of Enlightment, while being inspired by the ancient wisdoms of  Islam mystics, such as Rûzbahân ou Hâfez, but also from other spiritual traditions . Through the interconnectivity which caracterizes our time, he hopes to rebuild a new reenchanted universe over the ruins of the myths from the Past  By defining the foundations of a multicultural humanism which might help to build a planetary civilization, beyond the present fractures, he carries a great hope. 
Daryush Shayegan is part of these thinkers and writers, such as Ohran Pamuk in Turkey, Naguib Mahfouz or Gamal Ghitany in Egypt, who express the humanism brought by Europe, while feeling themselves at its borderline, By enriching this humanism with their own Tradition, they appear as its most authentic and perhaps last representatives. The link they bring between these different cultures  represents a message of hope for the future of a "planetary civilization".  

Daryush Shayegan, philosophe et écrivain iranien, décrit le monde contemporain non plus en opposant Orient et Occident, modernité et tradition, mais en développant une " pensée de l'entre-deux ", une pensée hybride ou métisse, qui associe ces différentes cultures, pour répondre aux interrogations actuelles. Il nous livre ainsi une vision, qui reprend l'héritage des Lumières, tout en s'inspirant des sagesses anciennes, des mystiques de l'Islam, tels que Rûzbahân ou Hâfez, mais aussi aussi des autres traditions spirituelles. A travers l'interconnectivité qui caractérise notre époque, il espère reconstruire un univers personnalisé sur les ruines des mythes du passé et aboutir à un réenchantement du monde

dimanche 15 janvier 2012

Vers des énergies réparties? / Towards distributed energy systems

The deployment of renewable energy sources will require new technologies for transporting ans storing energy. A high penetration of solar and wind energy sources will require   "smart grids" able to manage the transmission of power, in presence of multiple and intermittent sources of energy.  Even with smart grids, for a high penetration of solar and wind sources, energy storage systems will be needed. It is possible to consider either distributed or centralized energy storage systems. For a local storage, it is possible to use batteries, but this option is expensive and there is also a problem of life time. The life time of a lead battery often does not exceed two years. New options using liquid electrodes (sodium/sulfur) or redox-flow batteries are tested for increasing the life time, but are not yet fully proven and remain expensive. The most widespread storage option is using large capacity  hydro or pumped hydro energy storage systems. The overall efficiency is good  (from 70 to 80%) and such energy storage systems are reliable, but they require specific mountainous sites. Therefore the transport distance to and from the storage can become quite  large and the system cannot be considered any more as truly decentralized.

La mise en œuvre des énergies renouvelables (solaire, éolien) va nécessiter le recours à de nouvelles technologies de transmission et de stockage d’énergie, pour pouvoir gérer les caractéristiques d’intermittence et de production décentralisée associées aux énergies renouvelables. Le concept d’habitat à énergie positive conduit à envisager une génération d’énergie beaucoup plus répartie, chaque habitation pouvant potentiellement devenir un exportateur net d’électricité. Une forte pénétration des énergies renouvelables et des modes de production décentralisés va rendre nécessaire la mise en œuvre de réseaux d'interconnexion « intelligents » (smart grids), capables de gérer des échanges qui peuvent s’inverser (utilisateurs devenant des producteurs) et de compenser l’intermittence dans la fourniture de la part de certains producteurs d’énergie.

samedi 14 janvier 2012

La société de la peur / The frightened society


Western countries, which are used to benefit from all kinds of protection against any kinds of risk, seem to become progressively dominated by fear. As shown by the sociologist Ulrich Beck, risk is becoming the decisive factor of choice.  
New technologies, nuclear, radio-waves, GMO's, chemistry or food industries generate a systematic fear. This fear is largely irrational, as the public opinion has a wrong perception of probabilities and requires a zero-risk which cannot be achieved in any situation.  
In France this attitude has lead to incorporate the Precautionary Principle in the Constitution. The application of this principle can have very harmful consequences, as it is a strong incentive for inaction and refusal of any action. It shows how fear is becoming a major driver in these western societies, which seem more and more frightened by the future.

La société des pays occidentaux, habituée à vivre au sein d’un milieu protecteur qui lui assurait une protection contre tous les risques possibles, est devenue paradoxalement une société de la peur, dans laquelle éviter un risque devient un facteur décisif de choix. Le sociologue allemand Ulrich Beck a montré que pour cette société la répartition des risques constitue un critère plus important que la répartition des richesses[1]. Les risques ne sont plus attribués à une nature dont les manifestations catastrophiques seraient imprévisibles, mais sont systématiquement rejetés sur une décision humaine. La science et la technologie deviennent les principales responsables d’une situation qu’elles auraient du permettre d’éviter.
   Les risques associés aux nouvelles technologies, que ce soit dans le domaine du nucléaire, des OGM, de la chimie ou de la santé, suscitent une peur généralisée vis-à-vis de toute nouveauté. Les anticipations de catastrophes prennent le pas sur les attentes optimistes. La société n’est plus simplement une société du risque, mais devient une société de la peur[2].

vendredi 13 janvier 2012

Une vision du monde éclatée / The fragmented world view

The  divergence of frameworks leads to a fragmented world view.The different approaches are more and more specialized and divergent. Scientists, philosophers artists, economists have their own world views. They use specific  languages, which are hermetic for others. Even in a certain area, such as science, the approaches are widely different between geologists, biologists or physicists. This fragmentation is also widespread in the area of culture. Different cultures meet and sometimes mix, leading to multiple view points. as expresses for instance by the iranian writer and philosopher Daryush Shayegan who describes this reality as the "identity of Arlequin". The postmodern period has seen the end of the "big stories" and thus multiple widely different trends are now present in art. These multiple points of view create many opportunities and represent a valuable source of inspiration. Still the lack of a stable framework and the divergence of different representations lead to a chaotic evolution of our representation system. This chaotic view of the world corresponds to the transition between two worlds. As the fluctuations tend to become more intense there is a risk to see our economic system leaving its viability area. As analyzed by the philosopher Pierre Caye, it makes also the world inappropriate to the people, who loose any coherence in their own world view. To master such a chaotic evolution becomes the challenge. 

La divergence des repères conduit à une vision du monde éclatée. Cet éclatement résulte tout d’abord de démarches spécialisées différentes. Le point de vue du scientifique n’est pas celui du philosophe, qui n’est pas celui de l’économiste. Chaque démarche est menée le plus souvent en ignorant les autres. A l’intérieur même d’une branche de la connaissance les spécialités sont innombrables et les visions du monde différentes : géologues, biologistes et physiciens utilisent des méthodes différentes et perçoivent le monde selon des points de vue distinct. Plus les domaines de connaissance se diversifient et se spécialisent, plus la vision du monde se morcelle, et il devient de plus en plus difficile d’aboutir à une vision globale. Le langage utilisé dans un des domaines de la connaissance ou de la pensée devient hermétique pour toute personne qui n’en est pas un spécialiste. C’est particulièrement vrai dans le domaine de la physique théorique, mais c’est aussi le cas dans la plupart des autres domaines.