L'Union Européenne ne cesse de se distinguer en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Suite à la Conférence de Durban, pour parvenir à prolonger le protocole de Kyoto, elle a accepté de supporter quasiment à elle seule, les contraintes et charges qui incombent aux pays industrialisés. Elle a été la seule à généraliser un système de permis négociables, dont personne ne peut dire pour le moment qu'il donne vraiment satisfaction. Elle a défini un calendrier de réduction des émissions de gaz à effet de serre extrêmement contraignant, conduisant à réduire des émissions de 20% en 2020, de 40% en 2030 et d'au moins 80% en 2050. Enfin elle veut imposer une taxe sur les émissions de CO2 sur tous les vols dont le point de départ ou d'arrivée se situe sur son territoire, provoquant des réactions virulentes de la plupart des autres pays. Il est clair que le mouvement engagé va dans la bonne direction et il faudrait le plus rapidement possible parvenir au niveau mondial à un ensemble comparable de mesures. On peut par contre s'interroger sur la méthode. S'engager de manière unilatérale, sans contrepartie des autres pays, définir des objectifs sans étude approfondie des conséquences économiques ni des moyens nécessaires pour y parvenir, est-ce la bonne méthode? Un des risques principaux serait de délocaliser à la fois les émissions et les activités économiques. Dans ce cas, on parviendrait à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le territoire de l'Union Européenne, mais on les aurait transférés et au passage généralement amplifiés. L'argument mis en avant est qu'il faut "montrer l'exemple". Cet argument est discutable. Les autres pays concernés risquent de n'y voir soit que de la naïveté, soit de l'outrecuidance. On ne peut espérer parvenir à régler la question du réchauffement climatique sans avoir défini un cadre global et équitable impliquant nécessairement les deux principaux acteurs concernés: la Chine et les Etats-Unis. L'Union Européenne qui ne représente que 12% des émissions de gaz à effet de serre, ne peut prétendre régler lez problème à elle seule. On peut donc s’interroger sur la célérité de la Commission Européenne à émettre des directives: s'agit-il de sauver la planète ou de donner satisfaction aux fonctionnaires concernés? Est-ce du courage, ou de l'aveuglement?
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mercredi 14 mars 2012
L'Union Européenne et le climat: courage ou aveuglement? / The European Union and climate: courage or blindness?
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