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samedi 17 mars 2012

La France doit choisir / France must choose

The book written by Jean-Louis, the former chairman and CEO of the Saint-Gobain Company, conveys a strong message. For him, to think that the growth of services will compensentate the loss of industrial activities is a mistake. He considers that the present financial-liberal system is a failure and that countries which succeed economically, such as China and Germany, are not following it.  Therefore he recommends to favour instead a commercial-industrial model, by introducing new rules and by a better balance of power between the shareholders, the State and employees.

L'ouvrage de Jean-Louis Beffa, La France doit choisir, est important à plus d'un titre. Au milieu de toutes les incertitudes actuelles, il véhicule des messages très clairs. Le premier, c'est que le développement des services, ne compense pas pour un pays la perte de son industrie. Il montre à quel point la désindustrialisation de pays comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni a contribué à dégrader leur balance commerciale, les Etats-Unis ne pouvant supporter leur déficit abyssal qu'en raison du statut de monnaie de référence du dollar. Il montre ensuite, et c'est là le message le plus important, que le modèle libéral-financier est loin d'avoir réussi et que le succès de pays comme la Chine ou l'Allemagne tient au contraire au fait que ces pays s'en sont écartés. Cette situation s'explique selon l'auteur par la primauté attribuée à l'actionnariat dans la direction des entreprises par le système financier-libéral.  Il est intéressant de constater que cette analyse ne vient pas d'un activiste, mais de quelqu'un qui a été PDG de Saint-Gobain et qui est resté co-président d'un centre de recherche en économie. 
Analysant la typologie des différents types d'actionnaires, il dénonce particulièrement le rôle des hedge funds et des "actionnaires activistes", qui cherchent à maximiser le profit à court terme en agissant fréquemment dans un sens contraire aux intérêts de l'entreprise.  Pour éviter de telles dérives, il préconise des règles visant à favoriser l'actionnariat à long terme et à équilibrer les pouvoirs, soit à travers le rôle de l'Etat, comme en Chine, soit à travers une place accrue attribuée aux salariés, comme c'est le cas en Allemagne, avec la tradition de cogestion qui existe dans ce pays. Il oppose ainsi au modèle libéral-financier, un modèle commercial-industriel. Il déplore que la France se soit progressivement rapprochée du modèle libéral-financier, entraînant la desindustrialisation du pays et une aggravation du déficit du commerce extérieur. Dès lors, il préconise pour en sortir, un nouveau pacte national, susceptible de redonner la primauté à l'intérêt général.
  Certains pourraient voir dans ce plaidoyer la réminiscence nostalgique d'une autre époque. Pourtant, c'est bien au moment des crises et face à la nécessité d'un redressement, qu'une politique volontariste s'impose. On ne peut que souhaiter que ce livre soit lu, et en tout premier lieu par les candidats actuels aux élections présidentielles.


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