Ce blog rassemble des informations et des réflexions sur l'avenir qui nous attend.

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vendredi 23 novembre 2018

L'avenir en péril / Future at risk


The question of the future must now be thought of in a global way. All humanity is concerned by global warming, resource depletion, deforestation or the threat of nuclear weapons. The blog created a decade ago under the title of "the future at stake" was given as a goal to explore these different issues. Ten years later, we have to recognize that the perspective has changed. Not only have the problems not abated but they have become much worse.  The future is at risk, resulting in a change of the title of the blog. To convince oneself of this state of affairs, it is enough to make a brief overview.
Global warming is getting worse and the situation is not likely to improve. The objective of 1.5 ° C mentioned in the latest IPCC report seems a pure fiction. The prospect of limiting the rise in temperature to 2 ° C, which implies a 2-fold reduction in greenhouse gas emissions from emissions in 2000, is moving away quickly. The goals of sustainable development appear to be incompatible with neoliberal globalization, which we are told must be accepted as a fait accompli. Under these conditions, deforestation, the destruction of large tropical forests and the collapse of biodiversity are inevitable. In the international field, tensions are only growing. The use of force is trivialized. Negotiations give way to threats, sanctions and armed interventions. As the cold war seemed to be over, new blocs are emerging, renewing the arms race. The use of so-called "tactical" nuclear weapons is the object of an attempt at trivialization. Missile batteries deployed all around Russia and China meet announcements of "hypersonic gliders". The time required to carry a nuclear missile is shortening dangerously making the entire system more and more unstable.
The potential destruction of nature by overexploitation of its resources and that of humanity by means of nuclear weapons are two sides of the same policy guided by profit and the will to power.  Only a profound cultural change could lead to placing intangible values ​​and the general interest at the center of the agenda. Even if the goal is difficult to reach, any attempt to change the world in such a direction is a step towards the right direction.

La question de l'avenir doit être à présent pensée de manière globale. Toute l'humanité est concernée par le réchauffement climatique, l'épuisement des ressources, la déforestation ou le péril nucléaire. Le blog créé il y a une dizaine d'années sous le titre "l'avenir en question" s'est donné comme but d'explorer ces différentes problématiques. Dix ans plus tard, force est de reconnaître que la perspective a changé. Non seulement les problèmes ne se sont pas atténués mais ils se sont largement aggravés. Les incertitudes débouchent sur l'inquiétude. L'avenir en question devient l'avenir en péril, ce qui entraîne un changement de l'intitulé du blog. Pour se convaincre de cet état de fait, il suffit d'effectuer un bref tour d'horizon.
Dans le domaine de l'écologie, il apparaît de plus en plus clairement que les objectifs visés ne seront pas atteints. L'objectif de 1,5°C tel qu'il est affiché dans le dernier rapport du GIEC relève d'une pure fiction. La perspective d'une limitation de l'élévation de température à 2°C qui suppose une division par 2 de émissions de gaz à effet de serre par rapport aux émissions de l'année 2000 s'éloigne rapidement. Les objectifs de développement durable apparaissent incompatibles avec la globalisation néolibérale, dont on nous dit qu'elle doit être acceptée comme un fait accompli. Dans ces conditions, la déforestation, la destruction des grandes forêts tropicales et l'effondrement de la biodiversité apparaissent inévitables. Dans le domaine international, les tensions ne font que croître. L'usage de la force est  banalisé.  Les  négociations cèdent la place aux menaces, aux sanctions et aux interventions armées. Alors que la guerre froide semblait terminée, de nouveaux blocs se constituent, relançant la course aux armements. L'usage d'armes nucléaires dites "tactiques" fait l'objet d'une tentative de banalisation. Aux batteries de missiles déployées tout autour de la Russie et de la Chine répondent des annonces de "planeurs hypersoniques". Le délai nécessaire pour acheminer un missile nucléaire se raccourcit dangereusement rendant l'ensemble du dispositif de plus en plus instable.
La destruction potentielle de la nature par une surexploitation de ses ressources et celle de l'humanité au moyen de l'arme nucléaire sont les deux faces d'une même politique guidée par le profit et la volonté de pouvoir.
Seule une profonde mutation culturelle pourrait conduire à placer les valeurs immatérielles et l'intérêt général au centre des priorités. Même si l'entreprise est difficile à mener, toute tentative de faire évoluer le monde dans une telle direction va dans le bon sens.

jeudi 24 mai 2018

Hypermenaces / Hyperthreats



The philosopher Timothy Morton introduced the notion of hyperobjects, that is, objects or phenomena that are too complex and too large scale for us to understand correctly their behaviour. The notion of hyperobjects becomes particularly relevant in the case of hyperthreats, because if humanity becomes unable to cope, its survival is called into question. Two hyperthreats are particularly critical at the moment. The first concerns the environment and global warming. It is a particularly complex phenomenon, which involves the entire planet and which requires a close collaboration between all nations. The solutions required call for significant investments and major changes in lifestyles. Defining an agenda for action on a global scale and achieving an equitable distribution of the efforts to be undertaken are tasks that might exceed the capacity of humanity to act in a concerted manner. If we observe the steady increase in greenhouse gas emissions since the beginning of the climate negotiations, that is to say almost 25 years ago, we can legitimately doubt a favorable outcome, in a context of increasing international tensions. Nuclear weapons represent a second major issue, as their presence poses a permanent threat to the survival of humanity. While the power of the Hiroshima atomic bomb was about 20 kilotons (kt) of TNT equivalent, that of a thermonuclear fusion bomb is between 10 and 50 million tons (Mt), or 500 to 500  Hiroshima bombs. It is clear that the use of such a weapon on inhabited centers would have a truly apocalyptic effect. By the 1950s, Günther Anders had noted that Hiroshima was the beginning of a new world, in which humanity would live under the constant threat of a nuclear apocalypse. To conceive the disappearance of humanity is difficult for a person or even an institution. Since Hiroshima, the worst has not happened and as a result the threat has seemed to diverge. In fact, this situation has contributed to increase the risk of disaster, by blunting the most acute fears. The risks are not limited to nuclear proliferation, nor to countries such as South Korea or Iran. They also concern countries that have long held nuclear weapons. The development of increasingly sophisticated missiles, the shortening of the time required to strike, and the proliferation of so-called "tactical" nuclear weapons are contributing to an increase the unstability of nuclear deterrence. An unexpected sequence of circumstances could lead to apocalypse, even in the absence of a deliberate willingness to take such a risk. Günther Anders spoke of the obsolescence of man, who has become incapable of mastering his technical achievements. The hyperthreats he faces may exceed his ability to overcome them.

Le philosophe Timothy Morton a introduit la notion d'hyperobjets, c'est à dire d'objets ou de phénomènes trop complexes et se situant à une échelle trop vaste pour que nous puissions les appréhender correctement. La notion d'hyperobjets devient particulièrement pertinente dans le cas d'hypermenaces, car si l'humanité devient incapable d'y faire face, sa survie est alors mise en question. Deux hypermenaces sont particulièrement critiques à l'heure actuelle. La première concerne l'environnement et le réchauffement climatique. Il s'agit d'un phénomène particulièrement complexe, qui concerne l'ensemble de la planète et qui nécessite une collaboration étroite entre toutes les nations. Les solutions à apporter réclament  des investissements considérables et des changements importants dans les modes de vie.  Définir un programme d'action à l'échelle de la planète et parvenir à une répartition équitable des efforts à engager sont des tâches qui risquent de dépasser les capacités de l'humanité à agir de façon concertée. Si l'on observe la progression continue des émissions de gaz à effet de serre depuis le début des négociations climatiques c'est à dire il y a près de 25 ans, on peut légitimement douter d'une issue favorable, dans un contexte international marqué par les rivalités et les tensions.
Le second problème concerne la question des armes nucléaires dont la présence constitue un péril permanent pour la survie de l'humanité. Alors que la puissance de la bombe atomique d’Hiroshima était d’environ 20 kilotonnes (kt) d’équivalent TNT, celle d’une bombe thermonucléaire à fusion se situe entre 10 et 50 millions de tonnes (Mt), soit 500 à 2 500 bombes d’Hiroshima. Il est clair que l’usage d’une telle arme sur des centres habités aurait un effet véritablement apocalyptique. Dès les années 1950, Günther Anders avait noté qu'Hiroshima marquait un tournant et que dès lors l'humanité allait vivre sous la menace permanente d'une apocalypse nucléaire. Concevoir la disparition de l'humanité est difficile pour une personne ou même une institution. Depuis Hiroshima, le pire ne s'est pas produit et de ce fait la menace a paru s'écarter. En fait, cette situation a contribué à augmenter le risque de catastrophe, en émoussant les craintes les plus vives. Les risques ne se limitent pas à la prolifération nucléaire, ni aux pays tels que la Corée du Sud ou l'Iran. Ils concernent aussi les pays qui possèdent depuis longtemps des armes nucléaires. Le développement de missiles de plus en plus perfectionnés, le raccourcissement du délai nécessaire pour effectuer une frappe, la multiplication des armes nucléaires dites "tactiques" contribuent à rendre de plus en plus instable la dissuasion nucléaire. Un enchaînement inattendu de circonstances pourrait conduire à l'apocalypse, même en l'absence de volonté délibérée de prendre un tel risque. Günther Anders évoquait l'obsolescence de l'homme, devenu incapable de maîtriser ses réalisations techniques. Les hypermenaces auxquelles il doit faire face pourraient dépasser sa capacité à les surmonter.

samedi 3 février 2018

Hyperobjets / Hyperobjects


The philosopher Timothy Morton introduced the concept of "hyperobjects". Hyperobjects are entities that are at a scale of space and time so vast that they become difficult to apprehend for the human brain. Obviously cosmic objects such as galaxies or just black holes are part of it. Geological phenomena that occur over millions of years are also included. Timothy Morton describes them with a set of very expressive and pictorial terms. They would be viscous and sticky, thus opposing any attempt at deformation, undulating in space and time, because of their extension prevents from describing them in a Cartesian space, nonlocal and organized as interdependent networks. According to Timothy Morton, the concept of hyperobject is essential to apprehend ecological phenomena. Thus global warming is a hyperobject. Designing hyper-objects transforms our view of the world and according to Timothy Morton, postmodern art that has abandoned the classical subject-object relationship has entered the era of hyperobjects, which encompasses the viewer, rather than being stared at by him. In this sense, these new conceptions of art oriented towards hyper-objects would be the first manifestations of a truly ecological art, insofar as the spectator is only a component of the work of art, just like the human being is only a component of the natural ecosystem. Surprisingly enough, Timothy Morton makes little difference between the natural hyperobjects that have been present since the dawn of time and the hyperobjects that result from human intervention. In fact, we can easily see that globalization has produced a multitude of hyperobjects. All the planetary phenomena related to the impact of human activities that led to speak of the new era of the Anthropocene, including global warming, are part of it. Internet, energy networks and financial networks are also hyperobjects. As these hyperobjects are very difficult to conceive even for the trained brain of an expert, one can wonder if humanity will be able to control them. They impose a heavy and diffuse threat, which generates a thought of the end of the world. As Timothy Morton points out, the difficulty of mastering them breeds weakness and hypocrisy. What is happening in the field of the environment, and the difficulty of reaching a solution in the field of global warming is not reassuring.

Le philosophe Timothy Morton a introduit le concept "d'hyperobjets". Les hyperobjets sont des entités qui se situent à une échelle d'espace et de temps tellement vaste, qu'ils deviennent difficiles à appréhender pour le cerveau humains. Manifestement les objets cosmiques tels que les galaxies ou simplement les trous noirs en font partie. Les phénomènes géologiques qui se déroulent à l'échelle de millions d'années en font également partie. Timothy Morton les décrit par un ensemble de termes très expressifs et imagés. Ils seraient visqueux et gluants, s'opposant ainsi à toute tentative de déformation, seraient ondulants dans l'espace et le temps, du fait que leur extension empêche de les décrire dans un espace cartésien, "non locaux" et organisés en réseaux interdépendants. Selon Timothy Morton, le concept d’hyperobjet est essentiel pour appréhender les phénomènes écologiques. Ainsi le réchauffement climatique constitue un hyperobjet. Concevoir des hyperobjets transforme notre vision du monde et selon Timothy Morton, l'art postmoderne qui a abandonné la relation classique sujet/objet est entré dans l'ère des hyperobjets, qui englobent le spectateur, inversant la relation d'un spectateur qui les dévisage. En ce sens, ces nouvelles conceptions de l'art orientées vers des hyperobjets seraient les premières manifestations d'un art véritablement écologique, dont le spectateur n'est plus qu'une composante, au même titre que l'être humain n'est plus qu'une composante de l'écosystème naturel. 
De manière un peu surprenante, Timothy Morton fait assez peu la différence entre les hyperobjets naturels présents depuis la nuit des temps et les hyperobjets qui résultent de l'intervention humaine. En fait, on peut constater facilement que la globalisation a fabriqué une multitude d’hyperobjets.  Tous les phénomènes planétaires liés à l'impact des activités humaines qui ont conduit à parler d'une ère de l'anthropocène, parmi lesquels le réchauffement climatique, en font partie. Internet, les réseaux énergétiques et les réseaux financiers sont également des hyperobjets. Comme ces hyperobjets sont très difficiles à concevoir même pour le cerveau entraîné d'un expert, on peut se demander si ces hyper-objets et leur impact potentiel vont pouvoir être maîtrisés. Ils font peser sur l'humanité une menace, lourde et diffuse, qui génère une pensée de fin du monde. Comme l'indique Timothy Morton, la difficulté de les maîtriser engendre faiblesse et hypocrisie. Ce qui se passe dans le domaine de l'environnement, et la difficulté de parvenir à une solution dans le domaine du réchauffement climatique  n'est pas rassurant.

vendredi 10 novembre 2017

Le dernier iceberg / The last iceberg

COP 23 has just opened in Bonn. Every year, climate change negotiators come together to discuss what to do for limiting the climate change. That means that these negotiations have been going on for 23 years. Climate negotiator is a real job in short, who can occupy an entire career. Every year, friendly and competent colleagues meet together in a pleasant environment, each year in a different country. For which results? Alas, the results so far are slim. Throughout all the years in which negotiations have continued, the rate of increase in emissions has increased more rapidly than in previous years (+ 2,2% per year from 2000 to 2010, instead of +1,3% for the whole period 1970-2000). But tomorrow, in 2020, in 2030 or in 2050, of course, we are told that it will be far better. GHG emissions will decrease drastically. Meanwhile the water level rises slowly, but steadily, with the water thermal dilatation, the melting of glaciers and ice caps, at a rate of 2.2 mm per year (1993), then 3.3 mm (2014) and tomorrow, perhaps much more, as the rate seems to increase rapidly.. If this process carries on, we can expect to see coastal areas and river valleys in great numbers, fully submerged under the waves. The future of more than five hundred million people is already under threat in the Mekong, Nile, Ganges and Louisiana deltas. For an increase of 1 m of the sea level, megacities like Lagos, Shanghai or Bombay might be entirely flooded. François CHERY, an engineer, but also a photographer and an artist has illustrated this situation in a striking way by imagining that "at the beginning of the year 2039, the Seine Valley is completely flooded, and the rising water reaches the terrace of the VUITTON Foundation in Paris. The ICEBERG placed there by the visionary architect Frank GEHRY for supporting the glass dome, will be soon carried away by the waves under the eyes of visitors most eager for images to share. Absorbed by the manipulation of their smartphones, the visitors do not see the ultimate wave that is sweeping the whole building.

La COP 23 vient de s'ouvrir à Bonn. Chaque année, les négociateurs du réchauffement se retrouvent ainsi pour discuter des mesures à prendre. Cela veut donc dire que ces négociations durent depuis 23 ans. Négociateur du climat est un vrai métier en somme, qui peut occuper une carrière entière. Chaque années, on se retrouve entre collègues sympathiques et compétents dans un cadre agréable, en voyageant dans différents pays du monde. Pour quels résultats? Hélas, les résultats jusqu'à présent sont minces. Pendant la vingtaine d'années au cours desquelles les négociations se sont poursuivies, le rythme d'accroissement des émissions a augmenté plus rapidement qu'au cours des années qui ont précédé (+ 2,2% par an de 2000 à 2010, au lieu de +1,3% sur toute la période 1970-2000). Mais, demain, en 2020, en 2030 ou en 2050, bien sûr, cela ira mieux. On parviendra à faire décroître ces émissions et même à les annuler, c'est promis. 
Pendant ce temps le niveau des eaux monte lentement mais surement, avec la dilatation thermique des eaux; la fonte des glaciers et des calottes glacières, au rythme de 1,7 mm au début du 20e siècle, 2,2 mm en 1993 et demain, peut-être beaucoup plus. On peut s'attendre à voir zones côtières et vallées fluviales en grand nombre, entièrement submergées sous les flots. L'avenir de plus de cinq cent millions de personnes est déjà menacé dans les deltas du Mékong, du Nil, du Gange ainsi qu'en Louisiane. Pour une montée des eaux de 1 m, des mégapoles comme Lagos, Shanghai ou Bombay seraient sous l'eau.  
François Chéry, ingénieur, mais aussi photographe et artiste a illustré cette situation de manière frappante en imaginant "qu'en ce début d'année 2039, la vallée de la Seine est entièrement inondée. La montée des eaux atteint alors la terrasse de la Fondation Vuitton. L'ICEBERG placé là par l'architecte visionnaire Frank GEHRY est emporté par les flots sous les yeux de visiteurs avides d'images à partager.". Absorbés par la manipulation de leurs smartphones, les visiteurs  ne voient pas arriver la vague ultime qui va les emporter en même temps que  le "dernier iceberg".

samedi 1 octobre 2016

Economie et réchauffement climatique / Economy and global warming

How to prevent the global warming resulting from Green House Gases emissions? Most economists consider that the only way is to "internalize the negative externalities" due to GHG emissions. Therefore, it is necessary to assess the economic impact of these emissions and to introduce an economic penality taking into account the externalities they generate, i. e. a carbon tax or a carbon price. Antonin Pottier, a young and brilliant researcher in environmental economics, criticize these option in his thesis and in a book just published. For him, the economists are responsible for the fact that no real solution has been found since the last twenty years for preventing GHG emissions and global warming. He considers inadequate the cost-benefit approach, as there is no economic option for compensating an irreversible degradation of the environment. For similar reasons, he rejects the idea of a global "carbon market", as inapplicable in practice and unsatisfactory as a concept. His arguments are based upon a thorough analysis and sound thinking. Still, are really the economists those to be blamed? Their answers sound rational in a Market driven economy. Therefore, the present situation should be considered rather as a result of the political choice of the neoliberal ideology. The responsability of the economists (not all of them but mainly the Chicago school) is therefore to have supported this ideology.

Comment prendre des mesures efficaces contre le réchauffement climatique causé par les émissions de gaz à effet de serre. La réponse des économistes est de chercher à "internaliser les externalités", de façon à prendre en compte les effets négatifs des atteintes à l'environnement. Il faut donc pouvoir mesurer l'impact économique de ces émissions et d'autre part les pénaliser par un système de taxe carbone (ou de prix carbone), de façon précisément à prendre en compte les externalités. A la suite d'une thèse soutenue récemment, Antonin Pottier, jeune et brillant chercheur, critique ces réponses des économistes. Ses principales idées sont reprises dans un ouvrage destiné au grand public: "Comment les économistes réchauffent la planète". Il attribue à la vision erronée des économistes le fait qu'aucune solution véritable n'a été trouvée depuis plus de vingt ans au problème du réchauffement climatique. Il conteste à la fois leur diagnostic  et leurs solutions. Concernant le diagnostic, il estime inappropriée la démarche coût-bénéfices. En effet, aucune mesure de compensation ne peut pallier une destruction irréversible de l'environnement. De la même façon, l'idée d'un marché global du carbone lui paraît inadéquate pour régler le problème. Il la juge inapplicable en pratique et, fondamentalement insatisfaisante. L'analyse que livre Antonin Pottier est fort intéressante et s'appuie sur une réflexion approfondie. On peut toutefois se demander quelle est l'alternative. En outre, faut-il vraiment incriminer les économistes? Leurs réponses paraissent rationnelles dans le cadre d'une économie de Marché. Ce qui est en cause, c'est donc avant tout le choix politique de l'idéologie néolibérale. Tout au plus peut-on reprocher aux économistes (du moins certains d'entre eux, principalement l'école de Chicago) d'avoir prôné ce choix néolibéral.

vendredi 16 octobre 2015

Le prix du carbone comme solution au réchauffement climatique / Carbon pricing as a solution to global warming


On October 15th, a Conference was held in Paris about the "Economic stakes of the 2015 Paris Climate Conference". A large group of economists has signed a call for an ambitious and credible climate agreement in Paris, based on three principles expressed in a very simple and concise manner:
(1) All nations should face ultimately the same CO2 price (2) Carbon pricing must incentivize universal participation and (3) "Free-rider" behavior has to be hindered. The way carbon pricing is implemented can vary: it can be based either upon a carbon tax or upon a cap-and-trade mechanism. It is considered that such a choice is not essential and can be left to the different governments. Carbon pricing remains compatible with transfer mechanisms in order to comply with equity principles and to achieve a universal participation. Presently, we are very far from such a universal acceptance of carbon pricing. In the view of the group of economists led by Jean Tirole, with the authority resulting from his Nobel Memorial Prize in Economics, it represents the only way to curb CO2 emissions in an efficient way. It would make possible to avoid the situation encountered in Europe where the big effort in favour of renewable energy sources has been accompanied by a wider use of coal replacing natural gas resulting in an increase of CO2 emissions. Carbon pricing is not part of the COP 21 agenda. Still, this idea is encountering a wider acceptance and might help to implement later on a final agreement, providing a real solution to the the global warming challenge. 

Le 14 octobre 2015 s'est tenu à l'Université Paris-Dauphine  un important Colloque sur " Les enjeux économiques de la Conférence de Paris sur le Climat". Il a réuni les économistes français se penchant sur la question du Climat, avec la participation d'un certain nombre de leurs collègues étrangers. Une équipe internationale d'économistes a signé un appel en vue de la COP 21, qui se ramène à trois principes qui sont exprimés de manière extrêmement simple et concise: (1) Toutes les nations devraient à terme se mettre d'accord sur un prix unique du CO2 (2) La façon de mettre en place un tel système de prise en compte du carbone émis doit permettre de l'étendre partout (3) Si une nation n'intègre pas une telle contrainte, elle doit être pénalisée dans le cadre des échanges commerciaux.
Une telle position n'est pas incompatible avec des mécanismes de transfert financiers entre nations, suivant des critères à définir. Le principe d'une tarification peut être appliqué en suivant différents mécanismes, dont les deux principaux sont la taxe carbone et le mécanisme de plafonnement et d'échange conduisant au marché des permis d'émissions. La façon exacte d'appliquer la tarification est jugée secondaire.

dimanche 23 novembre 2014

Réchauffement climatique: vers un accord international? / Global warming: towards an international agreement?

Recent announcements might be considered as a sign that our World is progressing towards a reduction of GHG emissions and the prevention of global warming. The European Union has announced its will to reduce by 40% its GHG emissions by 2030 compared to the 1990 reference level. In november, China and USA have announced a "Climate agreement". According to this agreement, the USA would reduce by 26 to 28% their level of GHG emissions  compared to the 2005 reference level, whereas China announced its will to reach a peak of GHG emissions by 2030. Do these different announcements mean that we can become optimistic concerning the future? It seems less than certain.  A reduction of 26% for the US compared to the 2005 level means a reduction of around 10% compared to the 1990 level and follows a trend, which is linked to the growing use of shale gas and the relocation in developing countries of the most polluting activities. In China, reaching a peak in 2030 will not prevent the tremendous growth of emissions which is occuring right now. In 2030, China will become the richest country in the world and will have the opportunity to relocate in other countries the most polluting activities. Only the EU is introducing strong constraints, but its share in global CO2 emissions is only 11% and will become much lower in 2030. Therefore, even a very strong reduction of its emissions will have a negligeable impact on a global scale.

Des annonces récentes peuvent faire penser que le Monde est en train de progresser dans le domaine de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la lutte contre le réchauffement climatique. L'Union Européenne a annoncé sa volonté de réduire le niveau des émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40% par rapport au niveau de 1990. En novembre, la Chine et les Etats-Unis ont annoncé un accord sur le climat, selon lequel les Etats-Unis réduiraient de 26 à 28% leurs émissions par rapport au niveau de 2005, tandis que la Chine atteindrait son plafond d'émissions en 2030. Peut-on dans ces conditions considérer qu'un accord international est en vue, pour limiter volontairement les émissions de gaz à effet de serre à un niveau qui permettrait d'éviter une catastrophe climatique?
Rien n'est moins sûr. En ce qui concerne les Etats-Unis, il faut noter que le niveau maximum des émissions de GES avait été atteint précisément en 2005,  à 7, 2 Gt eq. CO2, à comparer avec 6,2 Gt en 1990. Une réduction de 26% par rapport au niveau de 2005 ne représente donc plus qu'une réduction de l'ordre de 10% par rapport au niveau de 1990.  En outre, la réduction des émissions de GES est le simple résultat d'une évolution, qui n'est pas directement liée à la volonté de lutter contre le réchauffement climatique. Elle tient avant tout à un recours accru au gaz de schiste dans le mix énergétique et à la délocalisation des activités les plus émettrices. En ce qui concerne la Chine, son annonce pour 2030 ne constitue en rien un engagement pour limiter des émissions, qui ont augmenter à un rythme vertigineux. En 2030, la Chine sera devenue le pays le plus riche au Monde et pourra à son tour délocaliser les activités les plus émettrices vers les pays en voie de développement. On peut donc observer qu'au moins à ce stade, l'accord affiché par la Chine et les Etats-Unis tient beaucoup plus d'un effet d'annonce que d'un engagement effectif.  Seule l'Union Européenne prend des engagements vraiment contraignants, mais sa part dans les émissions de CO2 n'est que de 11%. En 2030, cette part sera encore beaucoup plus faible et une réduction même significative de ses émissions n'aura qu'un impact quasiment négligeable au niveau mondial.

mercredi 22 octobre 2014

Est-il possible d'arrêter le réchauffement climatique? / Is it possible to stop Global warming?

Due to the increasing demand of energy and the predominant share of fossil sources for primary energy supply, the level of  CO2 in the atmosphere  is rapidly growing, from 270 ppm at the beginning of the industrial era to 400 ppm in 2013 and if the present trend goes on might reach by the end of the century 750 ppm or even a value above 1000 ppm, with potentially catastrophic consequences for the climate. Is it possible to stop such a trend? Since the beginning of Climate négociations in Rio in 1992, no substantial result has been obtained. In fact the dynamics created by the Kyoto protocol have been hampered by the withdrawal of United States, Canada, Japan and Russia. The European trading scheme with a price ofCO below 5€.per ton can hardly be considered as a success. The situation can change only if there is a strong implication of the public opinion and if international négociations shift towards a real wish to cooperate. In the present state of intense economic competition, no agreement which would lead to a distorsion of the competition can be implemented. Furthermore, it is only by a strong move of China and United States the two major world emitters that the situation can move and these two countries do not seem ready to accept the quantitative limitations which would be needed. Thus, unfortunately, only a major catastrophy, at the world scale level might change the situation.

Du fait de la croissance de la demande et de la part prédominante des énergies fossiles dans la fourniture d’énergie primaire, des quantités croissantes de CO2 sont émises dans l'atmosphère et on observe une augmentation très rapide à l'échelle des temps géologiques de la teneur en CO2 dans l'atmosphère. La teneur en CO2 dans l'atmosphère est déjà passée de 270 ppm au début de l'ère industrielle à 400 ppm en 2013 et si la tendance actuelle se poursuit, cette teneur pourrait doubler vers la fin du siècle, pour atteindre une valeur de 750 ppm, voire même dépasser 1000 ppm, en provoquant des transformations catastrophiques du climat.
Est-il possible d'arrêter cette tendance? Il est frappant de constater que des négociations internationales sont en cours depuis la Conférence sur le climat de Rio en 1992, c'est à dire depuis 22 ans, sans résultats vraiment marquants. On constate en fait un ralentissement de la dynamique qui avait été mise en place au moment du protocole de Kyoto. La seconde période d’engagement, d’une durée de huit ans (2013 à 2020), a été actée en décembre 2011 lors de la conférence climat CCNUCC de Durban. Les parties signataires doivent donc continuer à respecter les obligations actuelles de réduction des émissions de GES. Cependant, en l’absence des États-Unis, du Canada, du Japon et de la Russie, elles ne s’appliquent qu’à environ 15 % des émissions globales. Le marché des permis d'émission mis en place en Europe (ETS) peut difficilement être considéré comme un succès, avec un prix du CO tombé au dessous de 5€. En attendant, les émissions de gaz à effet de serre poursuivent leur progression inexorable, en étant simplement freinées par la crise économique qui frappe un certain nombre de pays, en particulier au sein de l'Union Européenne.  

vendredi 7 février 2014

Le réchauffement climatique s'est-il arrété? / Has global warming stopped?


Recent articles suggest that since the beginning of 2000, global warming has stopped. These publications are based upon graphs, showing the evolution of temperatures, which seem to follow a plateau during the last recent years. These graphs are used by climatosceptics for claiming that the models developed by IPCC scientists are wrong and that global warming is a fallacy. In fact, it is uncorrect to isolate data over a comparatively short period for drawing any general conclusion. Due to the variability of the the climate on Earth, large temperature fluctuations can occur, but it has no implication concerning the general trend. These fluctations do not mean that global warming has stopped. Of course, it wille be necessary to watch carefully the record of températures and if the trend measured deviates, it will be necessary ti revisit the models. This does not correspond to the present situation and global warming remains a threat. 

Un certain nombre d'articles récents ont pu laisser penser que depuis le début des années 2000, le réchauffement climatique s'est arrêté. Ces publications montrent des graphiques sur lesquels l'évolution de la température au cours des dix à quinze dernières années semble suivre un plateau. De tels graphiques sont abondamment repris par les "climato-sceptiques" de tout poil,  qui s'en servent pour nier la validité des modèles utilisés par les scientifiques du GIEC. En fait, isoler des données sur une période d'une dizaine d'années n'a pas de signification, comme le soulignent de nombreux scientifiques. Le climat sur Terre est marqué par une grande variabilité et certains épisodes de réchauffement ou de refroidissement peuvent même se produire périodiquement, comme les épisodes de type El Nino et La Nina. De telles déviations peuvent modifier significativement la moyenne des températures calculée sur une courte période et conduire à un moment donné à des écarts par rapport à une tendance générale. Jusqu'à présent, tout laisse à penser que le réchauffement climatique se poursuit inexorablement et que malgré les perturbations créées par les phénomènes météorologiques, la tendance prévue devrait se confirmer. Bien entendu, cela ne signifie pas qu'il faille ignorer les mesures effectuées et si, dans quelques années, il apparaît que la tendance suivie s'écarte de celle qui est prévue par les modèles, il faudra accepter de revisiter ces modèles. On n'en est pas là aujourd'hui et la menace que représente le réchauffement climatique n'a pas diminué.

jeudi 23 janvier 2014

Géo-ingénierie / Climate engineering

Climate engineering is not a new idea and goes back to 1991, when Paul Crutzen first proposed to disperse sulfur particles in the atmosphere, in order to obtain an effect similar to the cooling which results from the emission of ashes by a volcano. There are two main groups of climate engineering options. A first one aims at curbing the carbon dioxide concentration in the atmosphere, by promoting the development of biomass, which absorbs carbon dioxide by growing. Dispersing iron sulfate in the oceans is one of these options, as the presence of iron is believed to be one of the main limiting factor  for the growth of microalgae. A second group of options aims at reflecting a share of the sun radiations. To this group belong the initial idea of Paul Crutzen and also many other proposals, such as displaying a space-based giant reflector or the idea of sending sea water droplets in the atmosphere, in order to disperse salt cristals, which can increase the reflecting power of white clouds, by promoting the nucleation of many additional drops. All these ideas could be felt as dangerous, utopic and somewhat crazy, until recently, but this option might become the last possibility for human beings to cope with a large global warming which seems now almost impossible to avoid.   

Les idées de géo-ingénierie pour lutter contre le réchauffement climatique sont déjà anciennes, puisqu'elles remontent au début des années 90. C'est en 1991 que Paul Crutzen proposa l'idée d'envoyer dans l'atmosphère des particules de soufre ou d'autres composés soufrés, pour arrêter une partie du rayonnement solaire et diminuer ainsi le forçage radiatif. L'effet de refroidissement ainsi produit serait similaire à celui qui résulte de l'émission de cendres par les volcans. Il faudrait pour cela qu'elles soient émises à des hauteurs stratosphériques. Les particules pourraient être émises par des drones volant à haute altitude. D'autres options de géo-ingénierie ont été proposées depuis. Elles se décomposent en deux groupes: celles qui conduisent à réduire le niveau de dioxyde de carbone dans l'atmosphère et celles qui visent à arrêter une partie du rayonnement solaire. Pour réduire la teneur en dioxyde de carbone dans l'atmosphère, il a été proposé d'ensemencer les océans avec du sulfate de fer, qui favoriserait la croissance du plancton. 

mardi 6 août 2013

Théorie des jeux et réchauffement climatique / Game theory and global warming


Global warming is presently widely accepted as a fact and its potentially dramatic consequences are well known. Still, it is easy to recognize that the international community is very far from an agreement concerning an action plan to be implemented at a world wide level. This situation may seem puzzling. Is it due to an incapacity of human nature to recognize the reality of an imminent catastrophe? The explanation lies rather in the contradiction between individual and collective interest in this case. Actions to be taken for preventing global warming represent a heavy cost and are detremental to the economic competitiveness within a global market. Therefore, from a game theory viewpoint, each player will try to convince the other players to accept to take the actions, while postponing as long as possible his own actions. Such an attitude will be especially favoured when international negociations are dominated by competition and political cynicism. Presently, the major emitters of Green House Gases, China and United States, are giving quite clearly the priority to their economic competitiveness, despite the risk of a catastrophe at a world wide level . For countries willing to act, deciding unilateral actions  is probably not the right policy as it may be interpreted by the other players as an encouragement to their present policy. Reaching an international agreement on a sound basis is the only way to change the way the game is going on.

Il existe actuellement un consensus très large en ce qui concerne le réchauffement climatique, la relation qui existe entre ce réchauffement climatique et les activités humaines, ainsi que sur les actions à entreprendre pour le limiter. Pourtant, alors que la communauté internationale est consciente des implications dramatiques d'un tel réchauffement, elle est encore très loin d'avoir adopté un plan d'action concret avec des contraintes effectives sur les niveaux d'émission. Pour Jean-Pierre Dupuy, ceci tient au fait qu'en dépit de tous les arguments possibles, nous sommes incapables de penser la catastrophe.
   Il existe une autre explication, plus simple, qui tient à la contradiction entre intérêts particuliers et intérêt collectif. A une échelle locale, je peux contribuer à des actions visant à limiter le réchauffement climatique et mon intérêt rejoint l'intérêt général. Pour éviter la catastrophe, il faut que l'ensemble de la population mondiale limite ses émissions de gaz à effet de serre. Toutefois l'impact spécifique des activités menées par un individu ou même une collectivité particulière reste faible. Dans le contexte de la mondialisation, les actions à entreprendre représentent des coûts et une perte de compétitivité. J'ai donc intérêt à ce que les autres appliquent une telle politique, tout en m'en disposant moi-même.

dimanche 27 novembre 2011

Réchauffement climatique: les progrès arriveront trop tard / Global warming: Technologies will arrive too late

Will it be possible to avoid the global warming? It seems more and more dubious. At the political level, only the European Union has decided  further  cuts of GHG emissions. The economic crisis will make such decisions more and more difficult to implement. The nuclear power phase-out in Germany and some other European countries will favour the use of coal and make this goal even more difficult to achieve.  The public opinion tends to think that technology can bring an answer to any problem. In the area of energy, it is certainly not the case. Energy conservation is a must, but energy is vital for the economy and energy savings alone cannot provide a solution to the problem.  Alternative technologies are not ready. In the case of wind and solar power, huge investments will be needed  and the issue of energy storage is not yet solved. In the case of coal-fired power plants, it is not clear yet that CCS is a realistic option, due to the economic costs, the risks involved and the potential reluctance of public opinion. New, more competitive options, are needed and it will take time. They may arrive too late, by 2030 and beyond.

Sera-t-il possible d'agir à temps pour éviter le réchauffement climatique? On peut craindre de plus en plus que ce ne sera pas le cas. Au niveau politique, seule l'Union Européenne est engagée dans un programme contraignant de réduction des émissions de gaz à effet de serre au delà de 2012, alors que sa contribution à ces émissions est devenue mineure.  Elle est aux prises avec une crise économique qui est devenue de loin la principale préoccupation de l'opinion et des dirigeants politiques. La sortie du nucléaire de l'Allemagne et d'autres pays européens va favoriser l'utilisation du charbon et rendre la tâche encore plus difficile.

jeudi 6 octobre 2011

La Grande Peur / The Great Fear

Great hopes have been replaced by great fears. Our time is dominated by a Great Fear, a dragon with multiple heads, the major risks: nuclear plants and weapons, epidemies, chemical plants and chemicals, GMO's, climate change, global pollution, resources scarcity.  Some would like to eliminate this risks by applying radical measures, resulting from the strict application of the now famous Precautionary Principle.  But suppressing a risk can create another one. Eliminationg nuclear plants reveals the drawbacks of windmills.In fact all major risks are tied together and the "zero risk" does not exist. The only resonable option is to compare the different alternatives and to choose not the one which presents no risk, but the one which is most compatible with the general interest, defined in a democratic way. Rather than remaining paralyzed by the Great Fears, it is necessary now to imagine a positive future.  

Aux grandes espérances ont succédé les grandes craintes. Notre époque est dominée par une Grande Peur des risques majeurs, qui se présente comme un dragon à têtes multiples: risque nucléaire, risque épidémiologique, risque génétique, risque climatique, risque de pollution, risque de pénurie.  Face à ces craintes certains voudraient réagir en appliquant des mesures radicales pour supprimer le risque par une stricte application du fameux principe de précaution. Mais supprimer un risque peut en faire apparaitre un autre. L'élimination du nucléaire fait ressortir les inconvénients des éoliennes. En fait tous les risques sont liés et le risque zéro n'existe pas. La seule voie raisonnable consiste donc à bien peser les différents termes des alternatives et choisir non pas celle qui ne présente aucun risque, mais plutôt celle qui est la plus conforme à l’intérêt général défini dans des conditions démocratiques. Face aux grandes peurs, il est nécessaire à présent d'imaginer un avenir positif, qui pourrait constituer un objectif raisonnable, même si l'atteindre n'est en rien garanti.