Darwin had explained the evolution of species through the mechanism of natural selection. Only the mutations able to increase the fitness for survival are kept. Thus, the evolution progresses towards an ever increasing level of adaptation and complexity, which enables the species to adapt better to new constraints imposed by the environment. The evolution can be compared to the progression of hikers climbing a mountain. The level of the ground corresponds to the fitness level. This metaphor can be applied also to the evolution of the human society. The difference is that man can foresee at least some of the consequences of the decisions he takes and can therefore progress much more rapidly than through random walk. Still, his progression can be made difficult due to all uncertainties, which create a fog around him and by the wrong perceptions he can get through a representation system which is not adapted to the situation. A further difficulty is the fact that mere surviving is not his goal and that he has other motivations, among which greed often dominates. The increase in complexity can lead to a loss of resilience. Therefore, it is not always the right direction which is selected.
Darwin avait expliqué l’évolution des espèces par le mécanisme de sélection naturelle. Seules les mutations faisant apparaître des espèces plus aptes à survivre, sont retenues. L’évolution conduit ainsi à progresser vers un niveau d’adaptation toujours plus élevé et un niveau de complexité croissant, qui permet à l’espèce de s’adapter à de nouvelles contraintes imposées par son environnement. On peut comparer la trajectoire suivie par le processus d’évolution au déplacement d’alpinistes escaladant une montagne et s’élevant progressivement au dessus de la surface du sol. Le relief du terrain qui mène vers le sommet de la montagne comporte des creux et des bosses. La hauteur représente le niveau d’adaptation atteint, au cours du déplacement dans un tel « paysage adaptatif ».
L’avenir de la société dans son ensemble est toutefois beaucoup plus difficile à prévoir. Il est sujet aux très nombreuses incertitudes qu'introduit le cours de l'histoire. Il dépend aussi de la capacité du système de représentation collectif de générer une vision d’avenir. Cette vision d’avenir doit également pouvoir évoluer au fur et à mesure de la progression. Or, un système de représentation collectif n’évolue que lentement, car lorsqu’il se met en place, à l’issue d’une période d’instabilité et de conflits, il devient difficile de trouver un consensus suffisamment large pour le modifier. Ainsi par exemple, même si un dispositif électoral n’est pas ressenti comme étant le meilleur, il est maintenu tant que le système politique demeure suffisamment stable, car il faudrait qu’une seule des multiples alternatives possibles soit préférée par la population et rencontre spontanément une large adhésion, ce qui est rarement le cas. Une difficulté supplémentaire est liée à l’appréciation de ce qui est vraiment désirable. Ce critère dépend du système de valeurs ou èthos de la société.
La croissance de la complexité est pour la société un moyen de s’adapter à un niveau accru de contraintes, mais ne conduit pas nécessairement à la situation la plus favorable en termes de bonheur collectif. En outre, elle peut mener à une organisation peu résiliente.L'idée que la croissance de la complexité conduit à la fragilité des systèmes technico-économiques et à leur effondrement final, a été soutenue par l'anthropologue et historien Joseph Tainter, qui a considéré que l'effondrement de l'empire romain peut être interprété de cette façon [2]. La perte de résilience n’est pas une fatalité, mais elle est liée à la façon dont la croissance de la complexité est opérée. Une exploitation abusive des ressources naturelles, la spécialisation à outrance, la monoculture, la centralisation excessive, une dépendance accrue vis à vis de sources extérieures, le recours aux "flux tendus", contribuent à une perte de résilience. La financiarisation galopante sans contrôle adéquat, qui s'est développée dans les années récentes, représente également un facteur majeur d'instabilité et de fragilité. En revanche, la résilience peut devenir un choix délibéré pour rendre le système moins fragile. Cette augmentation de la résilience, qui se traduit par une diversité accrue, une modération de la consommation de ressources, des redondances multiples, contribue à un accroissement de la complexité. Complexité et résilience ne sont donc pas antinomiques, mais l’accroissement de résilience a un coût. C'est le prix à payer pour réduire les risques d'effondrement, mais il résulte nécessairement d'un choix. A la différence des écosystèmes naturels, l'être humain est capable d’adapter son comportement. En acceptant de changer de comportement, il peut renforcer la résilience de son environnement et même temps celle de la société dans laquelle il vit.
La croissance de la complexité est pour la société un moyen de s’adapter à un niveau accru de contraintes, mais ne conduit pas nécessairement à la situation la plus favorable en termes de bonheur collectif. En outre, elle peut mener à une organisation peu résiliente.L'idée que la croissance de la complexité conduit à la fragilité des systèmes technico-économiques et à leur effondrement final, a été soutenue par l'anthropologue et historien Joseph Tainter, qui a considéré que l'effondrement de l'empire romain peut être interprété de cette façon [2]. La perte de résilience n’est pas une fatalité, mais elle est liée à la façon dont la croissance de la complexité est opérée. Une exploitation abusive des ressources naturelles, la spécialisation à outrance, la monoculture, la centralisation excessive, une dépendance accrue vis à vis de sources extérieures, le recours aux "flux tendus", contribuent à une perte de résilience. La financiarisation galopante sans contrôle adéquat, qui s'est développée dans les années récentes, représente également un facteur majeur d'instabilité et de fragilité. En revanche, la résilience peut devenir un choix délibéré pour rendre le système moins fragile. Cette augmentation de la résilience, qui se traduit par une diversité accrue, une modération de la consommation de ressources, des redondances multiples, contribue à un accroissement de la complexité. Complexité et résilience ne sont donc pas antinomiques, mais l’accroissement de résilience a un coût. C'est le prix à payer pour réduire les risques d'effondrement, mais il résulte nécessairement d'un choix. A la différence des écosystèmes naturels, l'être humain est capable d’adapter son comportement. En acceptant de changer de comportement, il peut renforcer la résilience de son environnement et même temps celle de la société dans laquelle il vit.
[1] Richard Dawkins, Climbing Mount Improbable , W. W. Norton & Company (September 17, 1997)
[2] Joseph Tainter, The Collapse of Complex Societies, Cambridge , Cambridge University Press, 1988
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