The rapid progress which is observed in the area of digital technologies, might suggest that technological progress is accelerating beyond any limit and might reach a kind of Singularity within the next coming years. Still, as it is noticed in a recent book by one of the leading French economists, the economic growth linked to technical innovation is getting slower. Digital technologies have not had the positive impact expected. They have lead to jobs destruction and have also contributed to the financialization of the economy with globally negative consequences. In other areas, the technical progress has remained rather slow, with few innovative disruptions. It is especially true in the areas of energy and resources (water, food, raw materials). In these areas, environmental constraints are getting much stronger, with a high impact upon the costs, while the technical progress remains slow. Thus, in the area of energy, potential disruptions are continuously postponed. Technical progress will be still observed, but it might be a dangerous illusion to expect that technology will solve all the problems.
La rapidité avec laquelle évoluent les technologies numériques peut donner l'impression que le progrès technologique est en train de s'accélérer au delà de toutes limites. Nous nous sommes habitués à la loi de Moore, qui peut être perçue comme nous conduisant à une Singularité, c'est à dire à une progression au delà de toute limite actuellement concevable. Pourtant, comme le souligne Jean-Hervé Lorenzi dans un ouvrage récent, la croissance économique, liée à l'innovation technique, est en train de ralentir. Cette situation tient à plusieurs éléments.
Tout d'abord, les avancées dans le domaine des technologies numériques, n'ont pas eu les effets escomptés. Les destructions d'emploi résultant de l'automatisation des tâches, n'ont pas été compensées par la création de nouvelles activités. Les technologies numériques ont eu surtout comme conséquence un développement excessif de la financiarisation, avec des conséquences globalement négatives.
En outre, les autres domaines n'ont progressé qu'assez lentement. et en particulier ceux dont dépendent des besoins vitaux: énergie, ressources, eau, alimentation. Dans tous ces secteurs les contraintes environnementales pèsent lourdement, avec des conséquences potentiellement de plus en plus graves, notamment en termes de réchauffement climatique. Les ruptures technologiques sont constamment reportées à plus tard, notamment dans le secteur énergétique. Le progrès technique va se poursuivre, mais, dans ce contexte, il serait illusoire de croire qu'il va permettre de régler tous les problèmes.
Le problème n'est sans doute pas au niveau du progrès technique mais bien de notre capacité collective à en tirer les fruits. La digitalisation de l'économie et son automatisation de plus en plus poussée (cf. The Second Machine Age) impose un changement radical du modèle économique dominant depuis plusieurs millénaires. Nous avons entre les mains des outils technologiques extraordinaires pour forger ce changement. Mais ce qui ne suit pas c'est la capacité d'adaptation des humains : nous ne sommes pas prêts à ces changements radicaux, ne serait-ce qu'à y réfléchir sérieusement... Un nouvel ouvrage cher Alexandre ? ;-) FGB
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