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vendredi 1 août 2014

Le besoin de scénarios d'avenir cohérents / The need for consistent scenarios



The need to keep the consistency of a set of solutions is often overlooked. This lack of consistency is favoured by the fact that most organizations and individuals have become highly specialized and that no global view prevails.Thus, for instance, the concept of sustainable development seems widely accepted, but  is unconsistent with a deregulated global market. For electoral reasons,  political leaders try to comply with contradictory imperatives  and tend to adopt unconsistent policies, thus, for instance, claiming the need to curb GHG emissions while refusing to introduce restrictions concerning cars circulation. Dani Rodrick, economist and Professor of Social Sciences in the Institute for Social Sciences in Princeton, arrives at the conclusion that assuming the coexistence of Global Markets, States and Democracy is  unconsistent and that a consistent scenario requires the removal of at least one of these three options. Thus, accepting Globalization under present terms leads to the disappearance either of the State or of the Democracy (and possibly both).  It means that consistent scenarios are highly needed for the future. Such scenarios require a clear choice of the values and priorities which govern the décisions.

La nécessité de respecter la cohérence des solutions à apporter, notamment en période de crise, est souvent méconnue. Ce manque de cohérence est favorisé par la spécialisation des individus et des organismes concernés ainsi que par le manque de vision d'ensemble qui en découle.C’est ainsi que dans un contexte de mondialisation dérégulée, il devient difficile sinon impossible à une entreprise d’adopter de nouvelles mesures sociales ou environnementales. En effet, elle court alors le risque de ne plus pouvoir demeurer compétitive vis-à-vis d’autres entreprises qui n’auraient pas adopté les mêmes mesures. Pour prendre un autre exemple, dans une agglomération comme Los Angeles où les autoroutes constituent un moyen d’accès quasiment exclusif, il serait vain, au moins dans le contexte technico-économique actuel, de vouloir se passer de pétrole.C’est l’absence de cohérence qui rend impraticable de nombreuses utopie sociales. De même, des considérations électorales et des impératifs contradictoires conduisent fréquemment à rendre incohérentes des décisions politiques. C’est ainsi qu’on ne peut simultanément vouloir réduire les émissions de gaz à effet de serre, en décrétant une taxe carbone et en même refuser de limiter les déplacements en voiture de la majorité de la population. Un autre exemple d’incohérence consiste à mettre en œuvre, comme cela se pratique actuellement pour l’énergie au sein de l’Union européenne, un marché dérégulé et des tarifs de rachat imposés pour les énergies renouvelables. Il en résulte notamment des prix de vente par moment négatifs sur le marché dérégulé pour une électricité qui a du être achetée par l’opérateur au tarif imposé, mais qui ne trouve pas preneur à un moment donnée, du fait qu’elle est produite en heure creuse.
   Analysant les mécanismes de la globalisation, Dani Rodrick, professeur d’économie politique à l’Université de Harvard, est arrivé à la conclusion qu’il est impossible de concilier la démocratie, l’Etat-nation et la globalisation, lorsque celle-ci est conçue selon la logique néolibérale d’une libre circulation des capitaux. En effet, dans un tel contexte; l’Etat ne dispose plus de marge de manœuvre et ne peut qu’ajuster les mesures adoptées aux exigences de la mondialisation. Une des solutions possibles consiste à accepter de tels ajustements, ce qui revient à abandonner les choix démocratiques. Une autre consiste à abandonner l’arbitrage des Etats-nations, en recourant à celui qui serait effectué par des organismes internationaux tels que l’OMC. En définitive, selon cette analyse, il n’est possible de concilier que deux des termes du trilemme précédemment cité.
   Un système incohérent ne peut subsister longtemps et les seules configurations stables sont celles qui gardent une cohérence entre elles.  La cohérence d’un ensemble d’options tient aux valeurs et aux priorités qui sont reconnues. Si la logique de fonctionnement d’un système technico-économique est fondée sur la seule maximisation du profit, il devient impossible de faire prévaloir l’intérêt général. Celui-ci ne peut être pris en compte qu’à condition d’en tenir compte dans l’organisation du système économique, de façon à ce que des choix opérés en faveur de l’intérêt général ne se traduisent pas par la disparition de l’acteur qui les opère.

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