The concept of smart city dates from 2008. The goal was to create new markets, taking advantage of digital developments and in particular the proliferation of connected objects. IBM was one of the first players involved in this field. It was to form a new urban imaginary. GAFA companies have followed the movement by seeing areas of expansion. At first, the solutions adopted revolved around the concept of a control room, as was done in Rio de Janeiro. Such a model is clearly impracticable. Developments in digital technologies, and in particular the proliferation of connected objects, have made it possible to adopt more flexible solutions. Digital technologies have claimed to provide technical solutions to the complex problems facing human societies. By connecting the inhabitants, they can effectively help solve certain problems, facilitate transactions, inform in real time (augmented reality), optimally manage the various infrastructures of the city. They can also promote direct democracy. Unfortunately, there generate also many negative externalities: increased control over the population, lack of confidentiality for personal data, high energy consumption, high investments in equipment that may quickly become obsolete. In addition, the technological and hyperconnected city is reserved for the richest. The city of Masdar is an example of a city designed for a minority in the middle of a desert. The "smart city" can become a kind of contemporary Metropolis, where misery is carefully hidden in the basement. In short, the notion of smart city is blurred. Given the multiple criteria used, the European Commission manages to distinguish 240 smart cities in Europe. In fact, one can conceive opposite models of the smart city. A first type of city is represented by the Quayside neighborhood, Toronto, designed by Sidewalk Labs (Google), which incorporates multiple public facilities automatically controlled based on records transmitted by many sensors. This type of neighborhood is clearly intended for a wealthy population. In contrast, is the project of Red Hook in Brooklyn, which had been heavily affected by drug trafficking in the 1980s, but has since been rehabilitated, becoming a neighborhood of artists. The inhabitants, and especially the younger ones, are invited to become directly involved in the layout and maintenance of the connections. The old cities that enjoyed a certain political freedom were intelligent, because they knew an organic development and were able to implement the economic synergies at the service of the common good (the good government, Siena, Palazzo Pubblico). Democracy is at the heart of urban life (example of leadership by the People's Assembly in Novgorod). The size of the city is a very important factor. It is governed by a set of factors. Beyond a maximum size, its organization becomes too complex to be managed optimally. A population of 600,000 seems to be a good target value. There is currently a trend, particularly in China, of organizing the urban cluster city of small and medium towns. Excessive size generates negative externalities (stress, daily commuting time, isolation). It is necessary to take into account all these externalities, including those generated in the suburban environment. The optimization of the urban system requires modeling that is difficult, because of the complexity of the system and the importance of human factors that escape the modeling by the laws of physics. Increasing the resilience of the city involves consulting the inhabitants, developing the systems of deliberation, and encouraging citizens to generate ideas. The resilience of the city is based on direct democracy. Technical solutions, especially digital solutions, are not enough to solve the city's problems. The human factor is essential. In order to create a smart city, we must first create the conditions that enable society to become intelligent. This involves cultural rather than technological factors.
La notion de smart city date de 2008. Le but était de créer de nouveaux marchés, en profitant des développements du numérique et en particulier de la multiplication des objets connectés. IBM a été l'un des premiers acteurs engagés dans ce domaine. Il s’agissait de former un nouvel imaginaire urbain. Les compagnies GAFA ( Google, Apple, Facebook, Amazon) ont suivi le mouvement en y voyant des domaines d'expansion.
Dans un premier temps, les solutions adoptées ont tourné autour de la notion de salle de contrôle, comme cela a été fait à Rio de Janeiro. Un tel modèle s’avère clairement impraticable. Les développements des technologies numériques et en particulier la multiplication des objets connectés, ont permis d'adopter des solutions plus souples.
Les technologies numériques ont prétendu apporter des solutions techniques aux problèmes complexes qui se posent aux sociétés humaines. En connectant les habitants, elles peuvent effectivement aider à régler certains problèmes, faciliter les transactions, informer en temps réel (réalité augmentée), gérer de façon optimale les diverses infrastructures de la ville. Elles peuvent aussi favoriser la démocratie directe.
Malheureusement, elles génèrent également de nombreuses externalités négatives: contrôle accru sur la population, perte de confidentialité des données, consommation élevée d'énergie, investissements élevés portant sur des équipements qui risquent de se trouver rapidement obsolètes. En outre, la ville technologique et hyperconnectée est réservée aux plus riches. La ville de Masdar est un exemple de ville conçue pour une minorité au milieu d'un désert. La "ville intelligente" peut devenir ainsi uns sorte de Metropolis contemporaine, où la misère est soigneusement cachée dans les sous-sols.
En définitive, la notion de ville intelligente (smart city) s’avère floue. Compte-tenu des multiples critères utilisés, la Commission Européennes parvient à distinguer 240 villes intelligentes en Europe. En fait, on peut concevoir des modèles opposés de la ville intelligente. Un premier type de ville est représenté par le quartier de Quayside, Toronto, conçu Sidewalk Labs (Google), qui intègre de multiples équipements publics commandés automatiquement en fonction des enregistrements transmis par de nombreux capteurs. Ce type de quartier est manifestement destiné à une population aisée. A l’opposé, se trouve le projet de Red Hook à Brooklyn, qui avait été très affecté par le trafic de drogue dans les années 1980, mais qui a été réhabilité depuis, en devenant un quartier d’artistes. Les habitants, et notamment les plus jeunes, sont invités à s’impliquer directement dans l’aménagement et l’entretien des connexions.
Les villes anciennes qui jouissaient d’une certaine liberté politique étaient intelligentes, car elles connaissaient un développement organique et étaient capables de mettre en œuvre les synergies économiques au service du Bien commun (Le bon gouvernement, Sienne, Palazzo Pubblico). La démocratie est au cœur de la vie urbaine (exemple de la direction par l’assemblée du peuple à Novgorod).
La taille de la ville est un facteur très important. Elle est régie par un ensemble de facteurs. Au-delà d’une taille maximale, son organisation devient trop complexe pour être gérée de façon optimale. Une taille de 600 000 habitants paraît constituer une bonne valeur cible. Il existe actuellement une tendance, suivie notamment en Chine, qui consiste à organiser la ville en cluster urbain de villes petites ou moyennes. Une taille excessive génère des externalités négatives (stress, temps de déplacement journalier, isolement). Il est nécessaire de prendre en compte l’ensemble de ces externalités, y compris celles qui sont générées dans le milieu périurbain.
L’optimisation du système urbain nécessite une modélisation qui est difficile, en raison de la complexité du système et de l’importance des facteurs humains qui échappent à la modélisation par les lois de la physique. Accroître la résilience de la ville implique de consulter les habitants, de développer les systèmes de délibération, d’inciter les citadins à générer des idées. La résilience de la ville repose sur la démocratie directe. Les solutions techniques et en particulier celles qui proviennent du numérique ne suffisent pas pour régler les problèmes de la ville. Le facteur humain est essentiel. Pour parvenir à créer une ville intelligente, il faut en tout premier lieu créer les conditions qui permettent à la société de devenir intelligente. Ceci passe par des facteurs culturels plutôt que technologiques.