Ce blog rassemble des informations et des réflexions sur l'avenir qui nous attend.

This blog presents informations and views about the future.

vendredi 19 octobre 2018

La ville intelligente / The smart city


The concept of smart city dates from 2008. The goal was to create new markets, taking advantage of digital developments and in particular the proliferation of connected objects. IBM was one of the first players involved in this field. It was to form a new urban imaginary. GAFA companies have followed the movement by seeing areas of expansion. At first, the solutions adopted revolved around the concept of a control room, as was done in Rio de Janeiro. Such a model is clearly impracticable. Developments in digital technologies, and in particular the proliferation of connected objects, have made it possible to adopt more flexible solutions. Digital technologies have claimed to provide technical solutions to the complex problems facing human societies. By connecting the inhabitants, they can effectively help solve certain problems, facilitate transactions, inform in real time (augmented reality), optimally manage the various infrastructures of the city. They can also promote direct democracy. Unfortunately, there generate also many negative externalities: increased control over the population, lack of confidentiality for personal data, high energy consumption, high investments in equipment that may quickly become obsolete. In addition, the technological and hyperconnected city is reserved for the richest. The city of Masdar is an example of a city designed for a minority in the middle of a desert. The "smart city" can become a kind of contemporary Metropolis, where misery is carefully hidden in the basement. In short, the notion of smart city is blurred. Given the multiple criteria used, the European Commission manages to distinguish 240 smart cities in Europe. In fact, one can conceive opposite models of the smart city. A first type of city is represented by the Quayside neighborhood, Toronto, designed by Sidewalk Labs (Google), which incorporates multiple public facilities automatically controlled based on records transmitted by many sensors. This type of neighborhood is clearly intended for a wealthy population. In contrast, is the project of Red Hook in Brooklyn, which had been heavily affected by drug trafficking in the 1980s, but has since been rehabilitated, becoming a neighborhood of artists. The inhabitants, and especially the younger ones, are invited to become directly involved in the layout and maintenance of the connections. The old cities that enjoyed a certain political freedom were intelligent, because they knew an organic development and were able to implement the economic synergies at the service of the common good (the good government, Siena, Palazzo Pubblico). Democracy is at the heart of urban life (example of leadership by the People's Assembly in Novgorod). The size of the city is a very important factor. It is governed by a set of factors. Beyond a maximum size, its organization becomes too complex to be managed optimally. A population of 600,000 seems to be a good target value. There is currently a trend, particularly in China, of organizing the urban cluster city of small and medium towns. Excessive size generates negative externalities (stress, daily commuting time, isolation). It is necessary to take into account all these externalities, including those generated in the suburban environment. The optimization of the urban system requires modeling that is difficult, because of the complexity of the system and the importance of human factors that escape the modeling by the laws of physics. Increasing the resilience of the city involves consulting the inhabitants, developing the systems of deliberation, and encouraging citizens to generate ideas. The resilience of the city is based on direct democracy. Technical solutions, especially digital solutions, are not enough to solve the city's problems. The human factor is essential. In order to create a smart city, we must first create the conditions that enable society to become intelligent. This involves cultural rather than technological factors.

La notion de smart city date de 2008. Le but était de créer de nouveaux marchés, en profitant des développements du numérique et en particulier de la multiplication des objets connectés. IBM a été l'un des premiers acteurs engagés dans ce domaine. Il s’agissait de former un nouvel imaginaire urbain. Les compagnies GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) ont suivi le mouvement en y voyant des domaines d'expansion.
   Dans un premier temps, les solutions adoptées ont tourné autour de la notion de salle de contrôle, comme cela a été fait à Rio de Janeiro. Un tel modèle s’avère clairement impraticable. Les développements des technologies numériques et en particulier la multiplication des objets connectés, ont permis d'adopter des solutions plus souples.
 Les technologies numériques ont prétendu apporter des solutions techniques aux problèmes complexes qui se posent aux sociétés humaines.  En connectant les habitants, elles peuvent effectivement aider à régler certains problèmes, faciliter les transactions, informer en temps réel (réalité augmentée), gérer de façon optimale les diverses infrastructures de la ville. Elles peuvent aussi favoriser la démocratie directe.
   Malheureusement, elles génèrent également de nombreuses externalités négatives: contrôle accru sur la population, perte de confidentialité des données, consommation élevée d'énergie, investissements élevés portant sur des équipements qui risquent de se trouver rapidement obsolètes. En outre, la ville technologique et hyperconnectée est réservée aux plus riches. La ville de Masdar est un exemple de ville conçue pour une minorité au milieu d'un désert. La "ville intelligente" peut devenir ainsi uns sorte de Metropolis contemporaine, où la misère est soigneusement cachée dans les sous-sols.
   En définitive, la notion de ville intelligente (smart city) s’avère floue. Compte-tenu des multiples critères utilisés, la Commission Européennes parvient à distinguer 240 villes intelligentes en Europe. En fait, on peut concevoir des modèles opposés de la ville intelligente. Un premier type de ville est représenté par le quartier de Quayside, Toronto, conçu Sidewalk Labs (Google), qui intègre de multiples équipements publics commandés automatiquement en fonction des enregistrements transmis par de nombreux capteurs. Ce type de quartier est manifestement destiné à une population aisée. A l’opposé, se trouve le projet de Red Hook à Brooklyn, qui avait été très affecté par le trafic de drogue dans les années 1980, mais qui a été réhabilité depuis, en devenant un quartier d’artistes. Les habitants, et notamment les plus jeunes, sont invités à s’impliquer directement dans l’aménagement et l’entretien des connexions.
   Les villes anciennes qui jouissaient d’une certaine liberté politique étaient intelligentes, car elles connaissaient un développement organique et étaient capables de mettre en œuvre les synergies économiques au service du Bien commun (Le bon gouvernement, Sienne, Palazzo Pubblico). La démocratie est au cœur de la vie urbaine (exemple de la direction par l’assemblée du peuple à Novgorod).
   La taille de la ville est un facteur très important. Elle est régie par un ensemble de facteurs. Au-delà d’une taille maximale, son organisation devient trop complexe pour être gérée de façon optimale. Une taille de 600 000 habitants paraît constituer une bonne valeur cible. Il existe actuellement une tendance, suivie notamment en Chine, qui consiste à organiser la ville en cluster urbain de villes petites ou moyennes. Une taille excessive génère des externalités négatives (stress, temps de déplacement journalier, isolement). Il est nécessaire de prendre en compte l’ensemble de ces externalités, y compris celles qui sont générées dans le milieu périurbain.
   L’optimisation du système urbain nécessite une modélisation qui est difficile, en raison de la complexité du système et de l’importance des facteurs humains qui échappent à la modélisation par les lois de la physique. Accroître la résilience de la ville implique de consulter les habitants, de développer les systèmes de délibération, d’inciter les citadins à générer des idées. La résilience de la ville repose sur la démocratie directe. Les solutions techniques et en particulier celles qui proviennent du numérique ne suffisent pas pour régler les problèmes de la ville. Le facteur humain est essentiel. Pour parvenir à créer une ville intelligente, il faut en tout premier lieu créer les conditions qui permettent à la société de devenir intelligente. Ceci passe par des facteurs culturels plutôt que technologiques.

mardi 2 octobre 2018

Effondrement et globalisation / Collapse and globalization


Collapsology attracts many followers, who, far from being sorry for such a perspective, see it as a justification for the establishment of alternative lifestyles. Frugality and voluntary simplicity are in the right case, but it remains to convince a majority of citizens to go in this direction. Political representatives, even when defending ecology, do not always set an example. It is surprising, however, that the obvious link between the risk of collapse and the neoliberal globalization has not been better analyzed. Globalization, which followed the end of the cold war, resulted from the conjunction of globalization and neoliberal ideology. By ensuring near instantaneous flows of information and financial flows from one end of the world to the other, digital technologies have enabled its implementation. Globalization, organized according to the rules of neoliberal governance, has entrusted all arbitrations to the market, considering profit as the exclusive engine of the economy. It has led to the current flat world, open to all commercial and financial movements. Whereas classical liberalism still referred to a humanist principle of reciprocity, neoliberalism is placed in a world of competition, governed solely by the balance of power. As a result, the major issues that concern the environment, global warming, the collapse of biodiversity and the pollution of water and air, even if they are better perceived, are still unresolved. Globalization is constantly seeking to produce massively by implementing economic, social and environmental dumping, seeking lowest wades and minimum environmental constraints. There is therefore a fundamental contradiction between this logic and the principles of sustainable development. In addition, the main argument in favor of globalization, which is to produce at lower cost, leads to the overconsumption of resources that we would like to avoid. Indeed, all the conditions are there to mistreat the Earth and extract the maximum of resources at the lowest cost. Other powerful factors related to globalization are in the direction of a collapse. The financial structure is particularly weak: derivatives, high frequency trading are some of the techniques that reduce the stability of the building. When you can instantly move billions of dollars across the globe, the risk of a crisis becomes significant. Growing inequality also increases the risk of collapse. If the richest 1% can lead a most expensive lifestyle, how can one hope that the good people agree to tighten their belts, adopt the decay and happy sobriety. Some believers will accept, who can only remain a minority. Faced with these realities, the "green growth technologies" pale. Therefore, if nothing changes, this flat world will surely collapse. Cracks are already felt, which suggest that the course of things is perhaps changing, provided of course that a war of great amplitude does not bury all hopes.



La collapsologie attire de nombreux adeptes, qui, loin de se désoler d'une telle perspective, y voient une justification pour la mise en place de modes de vie alternatifs. La sobriété, la réduction de la consommation de ressources, la simplicité volontaire vont dans le bon cas, mais il reste à convaincre une majorité de citoyens d'aller dans ce sens. Les représentants politiques, même lorsqu'ils défendent l'écologie, ne donnent pas toujours l'exemple. Il est surprenant par contre que lien pourtant évident entre le risque d'effondrement et la globalisation néolibérale n'ait pas été mieux analysé.  
   La globalisation, qui a suivi la fin de la guerre froide, a résulté de la conjonction de la mondialisation et de l’idéologie néolibérale. En assurant une quasi-instantanéité des flux d’informations et des flux financiers d’un bout à l’autre de la planète, les technologies numériques ont permis sa mise en œuvre. La globalisation, organisée selon les règles de la gouvernance néolibérale, a confié tous les arbitrages au Marché, en considérant le profit comme le moteur exclusif de l’économie. Elle a conduit au monde plat actuel, ouvert à tous les mouvements commerciaux et financiers. Alors que le libéralisme classique se référait encore à un principe humaniste de réciprocité, le néolibéralisme se place dans un univers de compétition, régi par les seuls rapports de force. De ce fait, les grandes questions qui concernent l’environnement, le réchauffement climatique, l’effondrement de la biodiversité, la pollution de l’eau et de l’air, même si elles sont mieux perçues, ne sont toujours pas résolues.  
   La globalisation cherche constamment à produire massivement là où sont réunies les conditions du moins-disant économique, social et environnemental. Il y a donc une contradiction fondamentale entre cette logique et les principes d'un développement qui serait durable. En outre, le principal argument en faveur de la globalisation, qui est de produire à moindre coût, conduit préciser à la surconsommation de ressources que l'on voudrait éviter. En effet toutes les conditions sont réunies pour maltraiter la Terre et en arracher un maximum de ressources au moindre coût. D'autres puissants facteurs liés à la globalisation vont dans le sens d'un effondrement. La structure financière est particulièrement peu résiliente: les produits dérivés, le trading à haute fréquence font partie des techniques qui réduisent la stabilité de l'édifice. Lorsqu'il est possible de déplacer instantanément des milliards de dollars d'un bout à l'autre de la planète, les risques de crise deviennent considérables.
   La croissance des inégalités accentue également les risques d'effondrement. Si le 1% le plus riche peut mener un train de vie dispendieux, comment espérer que le bon peuple accepte de se serrer la ceinture, adopte la décroissance et la sobriété heureuse. Certains convaincus, qui ne peuvent rester qu'une minorité. Face à ces réalités, les "technologies de la croissance verte" font pâle figure.
   Si le monde plat perdure, nous allons sûrement vers l'effondrement. Des craquements se font sentir toutefois, qui font penser que le cours des choses va peut-être se modifier dans l'avenir, à condition bien sûr qu'une guerre de grande amplitude n'enterre tous les espoirs.

lundi 17 septembre 2018

Complémentarité des sources d'énergie / Complementarity of energy sources

Are the energy sources complementary? This could be considered to be the case in that a diversified energy mix is ​​a guarantee of resilience and a security against the particular risks of each energy source. However, for complementarity to play out, energy sources must be flexible. This is the case for fossil fuels, hydroelectricity and ex-biomass energy. This is not the case for solar energy and wind energy that are produced according to the weather conditions. Nuclear power, for its part, can be qualified as semi-modular, because on the one hand the operating flexibility of nuclear power plants is limited, but on the other hand and especially the variable cost of production is low (not exceeding 10% the cost per kWh produced) a temporary reduction in consumption leads to very little reduction in consumption costs. Thus, when solar or wind-generated kWh are substituted for nuclear generation, the cost of renewable energy power generation is added without significant savings on the production of electricity from nuclear sources. In contrast to fossil fuels, wind and solar power cannot be allocated to variable consumption and necessarily also concern baseload consumption. In addition, as the share of nuclear power increases, the share of demand remaining to be filled becomes variable. Thus, in France, the power demand in 2015 varied between 29 and 91 GW. In this case, if the share of wind and solar energy increases significantly, there will be only two solutions. The first is to provide fossil fuel back-up by using natural gas in preference, given the limited availability of hydraulics and biomass, but necessarily increasing CO2 emissions. The second is to massively increase energy storage capacity. This storage should be able to accommodate very variable durations ranging from a few hours to a few months. As gravity storage capacity in France remains limited, it remains the option of hydrogen storage, but it has many disadvantages (overall low efficiency of the order of 35%, high fixed costs especially if the durations of use remain limited, storage enclosure issues). However in the French context with a significant share of nuclear energy (77% in 2015), such a development of the storage is essential so that the investments in wind and solar are not engaged in pure loss.

Les sources d'énergie sont-elles complémentaires? On pourrait considérer que c'est le cas dans la mesure où un mix énergétique diversifié est un gage de résilience et une sécurité vis-à-vis des risques particuliers que comporte chaque source d'énergie. Toutefois, pour que la complémentarité puisse jouer, il faut que les sources d'énergie soient modulables. C'est le cas des énergies fossiles, de l'hydroélectricité et de l'énergie ex-biomasse. Ce n'est pas le cas de l'énergie solaire et de l'énergie éolienne qui sont produites en fonction des conditions météorologiques. Le nucléaire pour sa part peut-être qualifié de semi-modulable, car d'une part la souplesse de fonctionnement des centrales nucléaires est limitée, mais d'autre part et surtout le coût variable de la production étant faible (ne dépassant pas 10% du coût du kWh produit) une réduction temporaire de consommation n'entraîne que très peu de réduction sur les coûts de consommation. Ainsi lorsque des kWh d'origine solaire ou éolienne viennent se substituer à une production nucléaire, le coût lié aux renouvelables vient s'ajouter sans économie appréciable sur la production d'électricité d'origine nucléaire. Contrairement à ce qui se passe avec les énergies fossiles, l'électricité d'origine éolienne et solaire ne peut pas en effet être affectée à la consommation variable et concerne nécessairement également la consommation de base. En outre, plus la part de nucléaire augmente, plus la part de la demande restant à combler devint variable. Ainsi, en France, la puissance appelée en 2015 a varié entre 29 et 91 GW. Dans ce cas, si la part d'énergie éolienne et d'énergie solaire augmentent sensiblement, il n'y aura que deux solutions. La première est d'assurer un back-up par de l'énergie fossile, en utilisant de préférance du gaz naturel, étant donné les disponibilités limitées en hydraulique et en biomasse mais en augmentant nécessairement dans ce cas les émissions de CO2. La deuxième est d'augmenter massivement les capacités de stockage d'énergie. Ce stockage devrait pouvoir accommoder des durées très variables allant de quelques heures à quelques mois. Les capacités de stockage gravitaire en France restant limitées, il reste l'option du stockage d'hydrogène, mais celui-ci présente de nombreux inconvénients (faible rendement global de l'ordre de 35%, coûts fixes élevés surtout si les durées d'utilisation restent limitées, problèmes de l'enceinte de stockage). Toutefois dans le contexte français avec une part du nucléaire importante (de 77% en 2015), un tel développement du stockage est indispensable pour que les investissements en matière d'éolien et de solaire ne soient pas engagés en pure perte.

samedi 1 septembre 2018

L'explosion démographique/ Human population explosion


The impact of human activities on the environment has become extremely worrying. Global warming is expected to intensify and it seems already too late to limit the increase in temperature to 2 ° C. In the face of demographic growth, the availability of sufficient resources is becoming increasingly problematic. This concerns water, food resources and raw materials. The pollution of natural environments: air, water and soil is increasing, biodiversity is in danger. It is therefore clear that it becomes imperative to reduce the human pressure on the environment. This pressure is linked to demographics on the one hand and to the standard of living on the other, the increase of which generates an increased consumption of resources. The latest forecasts concerning the evolution of the world's population are worrying. It was still thought recently that it would see its progress slow down quickly and that we would reach a stabilization of the world population around 9 billion inhabitants around 2050. The latest forecasts of the UN (Revision 2017) estimate that the population The world population is projected to increase from 7.6 billion to 9.8 in 2050 and to 11.2 in 2100. Population growth is mainly in Africa, where the population is expected to grow by just over 1 billion. to 4.5 billion in 2100. This development represents a major threat, as it seems impossible in such conditions to improve the standard of living of the world's population, while reducing the impact of human activities on the environment, even if the richest countries accept to see their standard of living stagnate or even fall. If such a trend persists, there is a great risk of ending up in catastrophic collapse soon, as was anticipated in the Meadows Report. In this case, the level of the world's population could be halved due to a lack of resources, illness and uncontrolled conflicts. Beyond any controversy over what would be a fair distribution of the human population, it seems essential to seek to curb the growth of the human population, to move towards a stabilization, or even a decrease, as soon as possible, which could accompany a gradual convergence of living standards.

L'impact des activités humaines sur l'environnement est devenu extrêmement préoccupant. Le réchauffement climatique devrait s'accentuer et il semble déjà trop tard pour limiter l'accroissement de température à 2°C. Face à l'accroissement démographique la disponibilité de ressources suffisantes devient de plus en plus problématique. Cela concerne l'eau, les ressources alimentaires et les matières premières. La pollution des milieux naturels: air, eau et sol ne fait qu'augmenter, la biodiversité est en danger. Il est donc clair qu'il devient impératif de réduire la pression humaine sur l'environnement. Cette pression est liée à la démographie d'une part et à au niveau de vie d'autre part, dont l'accroissement génère une consommation accrue de ressources.
Les dernières prévisions concernant l'évolution de la démographie mondiale sont préoccupantes. On pensait encore récemment que celle ci verrait sa progression ralentir rapidement et que l'on atteindrait une stabilisation de la population mondiale aux environs de 9 milliards d'habitants vers 2050. Les dernières prévisions de l'ONU (Révision 2017) estiment que la population mondiale devrait passer de 7,6 milliards d'habitants à 9,8 en 2050 et à 11,2 en 2100. L'accroissement démographique concerne principalement l'Afrique dont la population devrait passer d'un peu plus de 1 milliard d'habitants à 4,5 milliards en 2100.
Cette évolution pose un problème redoutable, car il paraît impossible dans de telles conditions d'améliorer le niveau de vie de la population mondiale, tout en réduisant l'impact des activités humaines sur l'environnement, et ceci même si les pays les plus riches acceptent de voir leur niveau de vie stagner, voire baisser. Si une telle tendance persiste, le risque est grand de se retrouver prochainement dans des conditions d'effondrement catastrophique, comme cela était anticipé dans le rapport Meadows. Dans ce cas, le niveau de la population mondiale pourrait être divisé par deux en raison d'un manque de ressources, de la maladie et de conflits incontrôlés.
Au delà de toute polémique sur ce que serait une juste répartition de la population humaine, il paraît donc indispensable de chercher à freiner l'accroissement de la population humaine, pour aller vers une stabilisation, ou même une diminution, dès que possible, qui pourrait accompagner une convergence progressive des niveaux de vie.

lundi 13 août 2018

La cause animale / Animal welfare



Anyone who observes animals can easily realize that the human being is not the only one to be conscious. It is frequently put forward, and this without manifest proof, that man is the only one of all living beings to have a self-consciousness. However, if we admit that feelings of pleasure, pain, sadness or joy manifest the presence of a conscience, just to look at dogs, cats, monkeys or other animals gives a good indication that they are fully aware. Of course, the level of consciousness reached by a mosquito is certainly much lower than that of a man, but on a scale of consciousness, a chimpanzee is probably much closer to a human being than a mosquito. All living species cannot be put on the same level. Ethical behavior towards animals should result from such an observation. The attitude of separating living beings into two categories, men and animals (sometimes referred to in a rather contemptuous way as non-humans), without taking into account the infinite variety of them, seems eminently debatable. In addition, to base a radical distinction on the ability to manipulate language and abstract concepts amounts to denying any consciousness to young children, whereas on the contrary they appear to us to be endowed with a very great sensitivity. Admitting that consciousness animates the whole of the biosphere changes the way we look at nature, which thus regains its sacredness and a dignity it has lost in our contemporary society. It is no longer possible to exploit it solely according to what suits human beings. Disturbing questions then arise. If consciousness is the measure of any notion of value, how do we act with living beings who share a common sensibility with the human being and first and foremost the higher animals? Such a question is more and more frequently raised by animal rights advocates. Thus, for the Australian philosopher Peter Singer all sentient sentient beings must be considered as morally equal. Many "anti-species" activists are fighting hard for the defense of animal rights, sometimes going so far as to adopt questionable methods. The horror of the treatment inflicted on animals may, indeed, justify some rage. What measures can be adopted? First and foremost, it is a firm condemnation of all unjustified acts of cruelty towards animals, associated with practices such as hunting with hounds or bullfighting. Fortunately, these practices are experiencing a growing disaffection. Cruel treatment of animals for the supposed benefit of men is more difficult to suppress. Medical research poses particularly complex ethical problems, but displaying scientific objectives is certainly not sufficient to justify any act of torture inflicted on animals, and for this reason grant complete moral and legal immunity to those who do not no scruples. Finally, the industrial farming of millions of animals for food consumption poses immense problems. In addition to the degrading treatment of animals, it leads to overconsumption of resources incompatible with sustainable development of the Earth and many adverse effects on human health. Meat consumption is decreasing in developed countries, but increasing in emerging countries. One of the biggest challenges of the future will be to invent a meatless civilization.

Quiconque observe des animaux peut facilement se rendre compte que l’être humain n’est pas le seul à disposer d’une forme de conscience. Il est fréquemment avancé,  et ceci sans preuve manifeste, que l’homme est le seul de tous les êtres vivants à disposer d’une conscience de soi. Toutefois, si l’on admet que ressentir des sensations de plaisir ou de douleur, de tristesse ou de joie manifeste la présence d’une conscience, il suffit de regarder chiens, chats, singes ou autres animaux autour de soi pour se convaincre  qu’ils sont pleinement conscients.
Certes, le niveau de conscience atteint par un moustique se situe certainement très en dessous de celui d’un homme, mais, sur une échelle de conscience, un chimpanzé est sans doute beaucoup plus proche d’un être humain que d'un moustique. Toutes les espèces vivantes ne peuvent donc pas être mises sur le même plan. 
Le comportement éthique vis-à-vis des animaux devrait résulter d’un tel constat. L'attitude consistant à séparer les êtres vivants en deux catégories, les hommes et les animaux (parfois qualifiés selon le terme particulièrement méprisant de non-humains), sans prendre en compte l’infinie variété de ces derniers paraît éminemment discutable. En outre, fonder une distinction radicale sur la capacité à manipuler le langage et les concepts abstraits revient à dénier toute conscience aux jeunes enfants, alors qu’au contraire ceux-ci nous apparaissent comme dotés d’une très grande sensibilité. Admettre que la conscience anime l’ensemble de la biosphère modifie le regard porté sur la nature, qui retrouve ainsi son caractère sacré et une dignité qu’elle a perdue dans la société contemporaine. Il n’est plus possible de l’exploiter uniquement en fonction de ce qui arrange les êtres humains. La préserver devient un devoir moral.
Des questions dérangeantes se posent alors. Si la conscience représente la mesure de toute notion de valeur, comment agir avec les êtres vivants qui partagent avec l’être humain une sensibilité commune et en tout premier lieu les animaux supérieurs ? Une telle question est de plus en plus fréquemment soulevée par les défenseurs du droit des animaux. Ainsi, pour le philosophe australien Peter Singer tous les êtres vivants sensibles doivent être considérés comme moralement égaux. De nombreux militants « anti-spécistes » se battent avec acharnement pour la défense du droit des animaux, en allant parfois jusqu’à adopter des méthodes contestables. L’horreur des traitements infligés aux animaux peut, il est vrai,  justifier une certaine rage.  
   Quelles mesures peuvent être adoptées? Il s'agit tout d'abord de condamner fermement tous les actes de cruauté injustifiés vis à vis des animaux, associés à des pratiques telles que la chasse à courre ou la corrida. Ces pratiques connaissent heureusement une désaffection croissante. Les traitements cruels infligés aux animaux au profit supposé des hommes sont plus difficiles à supprimer. La recherche médicale pose des problèmes éthiques particulièrement complexes, mais afficher des objectifs scientifiques ne suffit certainement pas à justifier n'importe quel acte de torture infligé aux animaux, et à accorder pour cette raison une totale immunité morale et juridique à ceux qui ne font preuve d'aucun scrupule. Enfin, l'élevage industriel de millions d'animaux à des fins de consommation alimentaire pose d'immenses problèmes. Outre les traitements dégradants infligés aux animaux, il entraîne une surconsommation de ressources incompatible avec un développement durable de la Terre ainsi que de nombreux effets indésirables sur la santé humaine. La consommation de viande diminue dans les pays développés, mais augmente dans les pays émergents. Un des plus grands défis de l'avenir sera d'inventer une civilisation sans viande.

vendredi 20 juillet 2018

Spinoza et les neurosciences / Spinoza and neurosciences


The biologist and physician Henri Atlan, who had published in his time, a much noticed essay "Between the crystal and the smoke", has just issued a book on Spinoza and the current sciences of cognition. The publication of this book represents an excellent opportunity to revisit past and current conceptions of the relationship between body and mind. For a long time it was thought that the mind could be represented by a soul distinct from the body, the soul and the body being considered as two disjoint entities. The soul was supposed to control the body, but the link between these two entities remained mysterious. Such a conception prevailed until the end of the Middle Ages and the beginning of the Renaissance. The interaction between the soul and the body, however, remained problematic. The way in which the immaterial soul can control the body had been the subject of a question put to Descartes by the Princess Elizabeth of Bohemia in 1643. For Descartes, the soul is the seat of thought. He placed it in the pineal gland. The soul identifies with the person, as a source of thoughts and feelings. The body is only a vehicle, a machine that allows the human being to survive in his environment. The animals being devoid of soul, are reduced to the state of machines and Descartes does not recognize them thoughts, feelings, or even sensations. Advances in science have highlighted the role of the brain as the seat of reflection. Neuroscience has benefited from new technologies, including medical imaging, which has made it possible to locate mental functions in different parts of the brain. Descartes has been criticized for making the soul a duplicate of the human being. a homunculus that would be housed in the brain and that would perceive all the messages that it receives, thus creating the logical risk of a regression to infinity. Today, the brain is generally perceived as the sole seat of thought. The notion of an immaterial soul then becomes obsolete. At the same time, the existence of any form of "spirit" that is different from matter is called into question. The eminent neuroscientist Antonio Damasio denounced the conception of a separate body and soul, calling it a "Descartes' error". Against Descartes, Damasio wants to give reason to Spinoza, who has adopted a monism of body and mind. Henri Atlan resumes his arguments, not hesitating to affirm that the philosophy of Spinoza brings to the current sciences a more important contribution than those of the other great philosophers of the same period, Descartes, Pascal, Leibnitz as well as other more recent and even contemporaries. But he blames Damasio for interpreting Spinoza's philosophy in terms of materialist monism, which poses problems of coherence in his interpretation of the links between body and mind. In addition, according to Henri Atlan, this materialist position departs from the position defended by Spinoza, who claimed the existence of two attributes of Nature, none of which could fully identify with the other, represented in the human being. human respectively by body and mind. It is this way of escaping a reductionism that is either materialistic or idealistic, which, according to Henri Atlan, constitutes the whole interest of Spinoza's position. However, his analysis does not escape, itself, contradictions. Indeed, like many current scientists, Henri Atlan adopts a physicalist position, consisting in admitting that the functioning of the mind is governed by the laws of the current physics. In this case, is not the attribute "spirit" a mere illusion?
In fact, it is possible to interpret Spinoza's monism in two different ways. Following the first, it would be a monism foreshadowing the materialistic monism that Damasio defends. In this case, it is unclear what clarification about the functioning of the mind can inspire a current scientist reading the Ethics, whose language (substance, attribute ...) seems far removed from the current scientific language. According to a second interpretation, Spinoza defends a form of panpsychism, the nature of which remains to be elucidated. In this case, a reflection on his work could bring an opening to the current science, without requiring to leave the domain of Nature. This is clearly not the path chosen by Henri Atlan and, in these circumstances, it is difficult to understand how his position differs from that of Damasio, other than at the level of a petition of principle.

Le biologiste et médecin Henri Atlan, qui avait publié en son temps, un essai fort remarqué "Entre le cristal et la fumée", vient de publier un ouvrage sur Spinoza et les sciences actuelles de la cognition. La publication de cet ouvrage représente une excellente occasion de revisiter les conceptions passées et actuelles concernant la relation entre le corps et l'esprit. Pendant longtemps, on a pensé que l'esprit pouvait être représenté par une âme distincte du corps, l’âme et le corps étant considérés comme deux entités disjointes. L’âme était censée commander le corps, mais le lien entre ces deux entités restait mystérieux. Une telle conception a prévalu jusqu'à la fin du Moyen-âge et le début de la Renaissance. Elle était encore celle de Descartes. L'interaction entre l'âme et le corps restait toutefois problématique.  La façon dont l'âme immatérielle peut commander le corps avait fait l'objet dès 1643 d'une question posée à Descartes par la princesse Elisabeth de Bohême. Pour Descartes, l’âme est le siège de la pensée. Il imagine qu'elle pourrait être localisée en un lieu précis et la situe dans la glande pinéale. L'âme s’identifie à la personne, en tant que source de pensées et de sentiments. Le corps n’est qu’un véhicule, une machine qui permet à l’être humain de survivre dans son environnement. Les animaux étant dépourvus d’âme, sont réduits à l’état de machines et Descartes ne leur reconnait ni pensées, ni sentiments, ni même sensations. Les progrès de la science ont mis en évidence le rôle du cerveau comme siège de la réflexion. Les neurosciences ont bénéficié des technologies nouvelles, notamment de l’imagerie médicale, ce qui a permis de localiser des fonctions mentales à différents endroits du cerveau.Il a été reproché à Descartes de faire de l’âme un double de l’être humain, un homoncule qui serait logé dans le cerveau et qui percevrait tous les messages que celui-ci reçoit, créant ainsi le risque logique d’une régression à l’infini. Aujourd’hui, le cerveau est généralement perçu comme le siège unique de la pensée. La notion d’une âme immatérielle devient alors caduque. Simultanément, l’existence de toute forme d’ « esprit » se distinguant de la matière est remise en cause. L’éminent neuroscientifique Antonio Damasio a ainsi dénoncé la conception d’un corps et d’une âme séparés, en la qualifiant d’ « erreur de Descartes ». Contre Descartes, Damasio veut donner raison à Spinoza, qui a adopté un monisme du corps et de l’esprit. Henri Atlan reprend ses arguments, en n'hésitant pas à affirmer que la philosophie de Spinoza apporte aux sciences actuelles une contribution plus importante que celles des autres grands philosophes de la même époque, Descartes, Pascal, Leibnitz ainsi que d'autres plus récents et même contemporains. Mais il reproche à Damasio d'interpréter la philosophie de Spinoza en termes de monisme matérialiste, ce qui pose des problèmes de cohérence dans son interprétation des liens entre corps et esprit. En outre, selon Henri Atlan, cette position matérialiste s’écarte de la position défendue par Spinoza, qui revendiquait l’existence de deux attributs de la Nature, dont aucun ne pouvait s’identifier totalement à l’autre, représentés chez l'être humain respectivement par le corps et l'esprit. C'est cette façon d'échapper à un réductionnisme soit matérialiste, soit idéaliste qui, selon Henri Atlan, constitue tout l'intérêt de la position de Spinoza. Toutefois, son analyse n'échappe pas, elle-même, à des contradictions. En effet, comme beaucoup de scientifiques actuels, Henri Atlan adopte une position physicaliste, consistant à admettre que le fonctionnement du mental est régi par les lois de la physique actuelle. Dans ce cas, l'attribut "esprit" n'est-il pas une simple illusion? 
En fait, il est possible d'interpréter le monisme de Spinoza en deux sens différents. Suivant le premier, il s'agirait d'un monisme préfigurant le monisme matérialiste que défend Damasio. Dans ce cas, on ne voit pas très bien quel éclaircissement concernant le fonctionnement du mental peut inspirer à un scientifique actuel la lecture de l'Ethique, dont le langage (substance, attribut ...) paraît bien éloigné du langage scientifique actuel. Selon une seconde interprétation, Spinoza défendrait une forme de panpsychisme, dont la nature reste à élucider. Dans ce cas, une réflexion sur son oeuvre pourrait apporter une ouverture à la science actuelle, sans nécessiter pour autant de sortir du domaine de la Nature. Ce n'est manifestement pas la voie choisie par Henri Atlan et, dans ces conditions, on comprend mal en quoi sa position diffère de celle de Damasio, autrement qu'au niveau d'une pétition de principe.

samedi 7 juillet 2018

La fin de la globalisation? / The end of globalization?


Is the trade war that broke out between the United States, China and the European Union, at the initiative of Donald Trump, a sign that globalization is ending? Not really, since the development of communication networks on a global scale, which relies on a very rapid technical progress, is undoubtedly irreversible. On the other hand, the current situation could represent a turning point, signifying the end of the flat world ideology, which was introduced by Reagan and Thatcher, which considers that the free movement of capital, goods and people across the globe represents the good in itself and should be considered as a basic principle for any world organization of society. Such an ideology has been enthusiastically accepted by the European Union, at least at the Commission level. Globalization thus conceived can avail itself of incontestable advantages and, first and foremost, that of being able to produce less expensive goods. It is also clearly advantageous for multinational financial, industrial and commercial companies, which can thus maximize their profit margins. For all that, is it beneficial for the populations? The impact on the environment is clearly negative, which explains the increasing rate of growth of greenhouse gas emissions, despite all the international discussions aimed at curbing them. Globalization has had a positive effect on the growth of emerging countries like China, which in itself is a good thing, but it has also had many negative effects: job losses in developed countries, which explain reactions described as "populist", loss of autonomy and resilience all over the world especially in developing countries. As a result, food crop production in Africa is often in danger because of the competition from imported agricultural products. Millions of farmers have to move to urban centers, where they swell the slum population. It seems clear that it is a question of finding the right balance between autonomy and exchange. This balance is difficult to find, which can lead the world to oscillate between liberalism and protectionism. In any case, it will be increasingly difficult to defend the ideology of the flat world and the end of this world seems programmed.


La guerre commerciale qui s'est déclenchée entre les Etats-Unis, la Chine et l'Union Européenne, à l'initiative de Donald Trump, signifie-t-elle la fin de la globalisation? Pas vraiment, dans la mesure où le développement des réseaux de communication à l'échelle mondiale, qui s'appuie sur un progrès technique très rapide est sans doute irréversible. Par contre, la situation actuelle pourrait représenter un tournant, en signifiant la fin d'une idéologie, venue des Etats-Unis et du Royaume-Uni, à l'époque de Reagan et Thatcher, celle du monde plat, qui consistait à considérer que la libre circulation des capitaux, des marchandises et des personnes sur l'ensemble du globe représentait le bien en soi et devait  être considérée comme un principe de base de toute organisation mondiale de la société. Une telle idéologie a été notamment acceptée avec enthousiasme par l'Union Européenne, non seulement à l'échelle communautaire, mais aussi au niveau international.
La globalisation ainsi conçue peut se prévaloir d'incontestables avantages et en tout premier lieu celui de pouvoir produire moins cher. Elle est aussi manifestement avantageuse pour les multinationales financières, industrielles et commerciales, qui peuvent ainsi maximiser leurs marges de profit. Pour autant est-elle bénéfique pour l'ensemble des populations concernées? L'impact sur l'environnement est manifestement négatif, ce qui explique l'accroissement du rythme de progression des émissions de gaz à effet de serre, en dépit de toutes les discussions internationales visant à les freiner. La globalisation a eu un effet positif sur la progression de pays émergents comme la Chine, ce qui, en soi, est une bonne chose, mais elle a eu aussi de nombreux effets négatifs: pertes d'emplois dans les pays développés, qui expliquent les réactions qualifiées de "populistes", perte d'autonomie et  de résilience partout dans le monde notamment dans les pays en développement. Ainsi les productions agricoles vivrières en Afrique disparaissent en raison de la concurrence imposée par les produits agricoles importés. Des millions d'agriculteurs sont ainsi amenés à se déplacer vers les centres urbains, où ils viennent grossir la population des bidonvilles. Il semble clair qu'il s'agit de trouver un juste équilibre entre autonomie et échange. Cet équilibre est difficile à trouver, ce qui peut conduire le monde à osciller entre libéralisme et protectionnisme. En tout état de cause, il sera de plus en plus difficile de défendre l'idéologie du monde plat et la fin de ce monde semble programmée.