In one of his last books, Die schrecklichen Kinder der Neuzeit, Peter Sloterdijk quotes the Marquise de Pompadour, saying "Besides, after us the Deluge", when she was informed of the defeat of the French army at the battle of Rossbach. At that time, people at the top were conscious of the end of an era, even if they were living a permanent feast. The generation which disappeared was replaced, according to Sloterdijk by adventurers, bastards or opportunists. Napoleon is the prototype of these new men, who marvel at their own accomplishments. Laetitia Bonaparte is quoted saying: "I hope it will stay that way!". These events are compared to what is happening now, as the present generation fears for its future and hopes it will remain sustainable. For Peter Sloterdijk, the present nihilism results from the inability of our society to assume the transmission of knowledge and culture. It represents the "the anti-genealogical turning point" embodied by Gilles Deleuze and Félix Guattari, when they were describing the rhizomatic society in their book " A Thousand Plateaus". Still, this postmodern world is now exhausted. "The fondamental anti-genealogical trend of the modern age - as the sum of all subversions, claims, denials, usurpations, aspirations and hybridations - has reached its estuary". Whereas the society was hoping to have achieved the "great liberation", it is deprived from any future Therefore, the two sentences "Besides, after us the Deluge" which expresses cynicism and "Pourvu que ça dure", which reflects anguish sum up the only two possible attitude. The words of Laetitia Bonaparte echo the hope of sustainability dear to our era. Rather than defending conservative views, Peter Sloterdijk expresses a deep pessimism. Behind an exorcism of destiny, he uncovers a total disarray, which pervades progressively the whole society. In his conclusion he wonders: "Who can seriously believe that it is possible to reconstruct ships in deep sea? Furthermore, who can still pretend that exists a command bridge on our ship." The society seems to have lost any control of its future.
Dans un de ses derniers ouvrages, Peter Sloterdjik cite la phrase célèbre de la Marquise de Pompadour apprenant la défaite des troupes françaises à la bataille de Rossbach: "Après nous le déluge". Cette phrase illustre la fin d'une époque que percevaient les témoins de ce temps, même quand ils vivaient dans une fête perpétuelle. Cette génération qui disparaît est remplacée à l'occasion de la grande disruption qu'a été la Révolution par une autre, composée selon Sloterdjik d'aventuriers, de bâtards et d'arrivistes, qui profitent du chaos ambiant pour atteindre les positions les plus élevées. Napoléon en est le prototype. Ces aventuriers s'étonnent de leur propre succès, ce qui fait dire à Laetitia Bonaparte: "Pourvu que ça dure". Ces événements sont à rapprocher de notre époque qui voit un monde s'écrouler et un nouveau monde arriver, avec une génération qui espère bénéficier d'un "avenir durable", alors que l'environnement est en flammes. A bien des égards, cette position peut paraître très conservatrice. Le nihilisme ambiant résulterait de l'incapacité de notre société d'assumer la transmission du savoir et de la culture. Ce serait le résultat du "tournant anti-généalogique" personnifié par Gilles Deleuze et Félix Guattari, lorsqu'ils annonçaient dans "Mille plateaux" la société rhizomatique.
Toutefois, ce monde postmoderne est à présent épuisé. "La tendance antigénéalogique fondamentale de l'époque moderne - comme somme de toutes les subversions, réclamations, refus, usurpations, aspirations et hybridations - est arrivée dans le secteur de son embouchure". Cette civilisation mondialisée a atteint son delta. Alors que la société espérait avoir atteint la "grande libération", elle découvre qu'elle n'a plus d'avenir". Dès lors les deux phrases " Après nous le déluge" qui exprime le cynisme et "Pourvu que ça dure", qui traduit une sourde angoisse résument les deux deux seules attitudes possibles.La phrase de Laetitia Bonaparte fait écho au concept de "durabilité" ou de "soutenabilité" cher à notre temps.
Plus qu'une conviction conservatrice, Peter Sloterdijk exprime un profond pessimisme, car derrière la conjuration du sort, il découvre un grand désarroi, qui envahit progressivement toute la société. Car qui croit sérieusement que l'on peut "reconstruire des navires en haute mer? Mieux, qui affirme encore qu'il existe une passerelle de commandement sur notre navire."
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