In a recent book, prefaced by Gérard Mestrallet, Chairman of the Board of Directors of Engie, Jean-Pierre Hansen, former head of Suez and president of Electrabel and Jacques Percebois, professor of energy economics, analyze the difficult conditions in which the electrical transition takes place in Europe. This transition aims, in principle, to create a safer, more economical and more environmentally friendly electricity system. The will to act against global warming leads to favor renewable energies, mainly, wind and solar. The difficulties encountered stem partly from the difficulty of setting up a common policy between countries that do not all share the same interests. It is also due to the fact that the transition was initiated on the basis of rigid principles, which upset the European energy landscape in two successive waves.The first of these waves, which came in the mid-1980s, led to a so-called "deregulation" based on the almost exclusive power of the market. These transformations introduced the principle of a systematic competition of service providers, the dismantling of national companies, the abandonment of long-term contracts and the fixing of prices by the market. The second wave, which happened in the 1990s, consisted of introducing wind and solar as a priority. Therefore, the generation of energy from renewable energy sources had priority access to the grid at a rate set at a sufficiently high level to make these sources of energy competitive. Such conditions were creating a windfall effect for the industrialists concerned.These two modes of operation (market and priority access to a tariff imposed for renewable energies) were contradictory and led to a series of malfunctions: negative electricity prices at times, higher prices for the end consumer, power plant shutdowns. in favor of coal plants much more polluting, weakening of the actors, most European electricians being in much worse posture than before, like EdF in France. In total, despite the efforts made, there is no strong trend towards reducing CO2 emissions, apart from that caused by the slowdown in economic activities following the 2008 crisis. due to the very important role that continues to play coal, which is by far the most polluting fuel, at the expense of natural gas, which can significantly reduce CO2 emissions. Of course, measures are envisaged to combat these effects, but they should not be inappropriate or arrive too late.The authors of the book advocate public choices, clear, debated and assumed. In a sector like electricity, they doubt that a "mix of competitive principles and regal pushes" can lead to a satisfactory situation. Electricity has become a sector too strategic to be entrusted to the invisible hand of the market.
Dans un livre récent, préfacé par Gérard Mestrallet, président du Conseil d'administration d'Engie, Jean-Pierre Hansen, ancien dirigeant de Suez et président d'Electrabel et Jacques Percebois, professeur d'économie de l'énergie analysent les conditions difficiles dans lesquelles s'effectue la transition électrique en Europe. Cette transition vise, dans son principe, à instaurer un système électrique plus sûr, plus économique et plus respectueux de l'environnement. La volonté d'agir contre le réchauffement climatique conduit à privilégier les énergies renouvelables, principalement, l'éolien et le solaire. Les difficultés rencontrées tiennent pour une part à la difficulté de mettre en place une politique commune entre des pays qui ne partagent pas tous les mêmes intérêts. Elle tient aussi au fait que la transition a été engagée sur des la base de principes rigides, qui ont bouleversé le paysage énergétique européen en deux vagues successives.
La première de ces vagues qui est arrivée vers le milieu des années 1980 a entraîné une vague de "dérégulation" fondée sur la puissance quasi exclusive du marché. Ces transformations introduisaient le principe d'une mise en concurrence systématique des prestataires, un démantèlement des compagnies nationales, l'abandon des contrats à long terme et la fixation des prix par le marché.
La première de ces vagues qui est arrivée vers le milieu des années 1980 a entraîné une vague de "dérégulation" fondée sur la puissance quasi exclusive du marché. Ces transformations introduisaient le principe d'une mise en concurrence systématique des prestataires, un démantèlement des compagnies nationales, l'abandon des contrats à long terme et la fixation des prix par le marché.
La deuxième vague, qui est arrivée au cours des années 90, consistait à introduire de façon prioritaire l'éolien et le solaire. Dès lors la génération d'énergie à partir des sources d'énergie renouvelable bénéficiait d'un accès prioritaire sur le réseau à un tarif fixé à un niveau suffisamment élevé pour rendre ces sources d'énergie compétitives. De telles conditions ne pouvaient que susciter un effet d'aubaine pour les industriels concernés.
Ces deux modes de fonctionnement (marché et accès prioritaire à un tarif imposé pour les énergies renouvelables) étaient contradictoires et ont entraîné une série de dysfonctionnements: prix négatifs de l'électricité à certains moments, hausse des prix pour le consommateur final, arrêt de centrales au gaz au profit de centrales au charbon beaucoup plus polluantes, affaiblissement des acteurs, la plupart des électriciens européens se trouvant en bien plus mauvaise posture qu'auparavant, à l'image d'EdF en France. Au total, en dépit des efforts engagés on n'observe pas de forte tendance à une réduction des émissions de CO2, en dehors de celle qui a été causée par le ralentissement des activités économiques à la suite de la crise de 2008. Cette situation est due au rôle très important que continue à jouer le charbon, qui est de loin le combustible le plus polluant, aux dépens du gaz naturel, qui permet de réduire très sensiblement les émissions de CO2.
Bien entendu, des mesures sont envisagées pour combattre ces effets, mais il ne faudrait pas qu'elles soient inadaptées ou arrivent trop tard .
Les auteurs de l'ouvrage préconisent donc des choix publics, clairs, débattus et assumés. Dans un secteur comme celui de l'électricité, ils doutent qu'un "panaché de principes concurrentiels et de coups de pouce régaliens" puisse aboutir à une situation satisfaisante. L'électricité est devenue un secteur trop stratégique pour être confié à la main invisible du marché.
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