Ce blog rassemble des informations et des réflexions sur l'avenir qui nous attend.

This blog presents informations and views about the future.

vendredi 6 avril 2018

Le Monde qui vient / The World that Comes


Audiovisual Preface for Alexandre ROJEY's book: "The World that Comes ... Does Humanity Have an Future?" At Editions "Libre & Solidaire"
Due to serious threats to the world: global warming, depletion of resources, rising inequalities, risks of nuclear conflict, humanity will have to change course, to avoid an ecological collapse or a nuclear apocalypse, by controlling the demography, by limiting the consumption of resources and preserving the environment. Unfortunately, all this contradicts the imperatives of the flat world and we are locked in a circle of constraints without any hope of coming out of it. The only way to remedy this situation is to leave the flat world and to change its logic. Such a transformation will be possible only through a renewal of mentalities and lifestyles that would move us from the flat world to a society of meaning and a new vision of the world. Solutions for a better world exist, but the future depends on us.


 " Le Monde qui vient ... L'Humanité a-t-elle un Avenir ? " aux Editions " Libre & Solidaire "
En raison de graves menaces qui pèsent sur le monde: réchauffement climatique, épuisement des ressources, montée des inégalités, risques de conflit nucléaire,  l’humanité devra changer de cap, pour éviter un effondrement écologique ou une apocalypse nucléaire, en maîtrisant la démographie, en limitant la consommation de ressources et en préservant l’environnement. Malheureusement, tout ceci entre en contradiction avec les impératifs du monde plat et on se trouve enfermé dans un cercle de contraintes sans espoir d’en sortir. Le seul moyen de remédier à cette situation est de sortir du monde plat, pour aller vers d’autres modes de fonctionnement. Une telle transformation n’est possible qu’à travers un renouveau des mentalités et des modes de vie  qui permettrait d’aller du monde plat à une société du sens, en adoptant une nouvelle vision du monde. 

Les solutions pour un monde meilleur existent, mais l’avenir dépend de nous !

vendredi 30 mars 2018

Le véhicule à hydrogène: rêve ou réalité?/ The hydrogen vehicle: dream or reality?


Generations of researchers and engineers have been dreaming about the hydrogen vehicle. A fuel whose combustion emits only water seems ideal for vehicles traveling in polluted metropolitan cities. Producing this fuel from renewable energies would provide a clean and sustainable solution. Unfortunately the difficulties are numerous. Hydrogen is currently produced from methane, emitting 10 kg of CO2 per kg of hydrogen produced. Electrolytic production is much more expensive, especially if the electrolyser is used intermittently. Hydrogen transportation and storage poses difficult problems, both in terms of cost and safety. Finally, progress in the field of fuel cells is slower than originally planned. Two experiments currently carried out in France show, however, that hydrogen vehicles can find their place for well-chosen applications. The company Pragma Industries has realized a bicycle running on a fuel cell and hydrogen as fuel. It plans to develop many other applications in the coming years (tricycles, drones, scooters, portable health devices). The current system (Alpha) includes a PEM fuel cell and hydrogen storage in a tank at 200 bar embedded in the bicycle. All these devices are compactly integrated. The range may exceed 100 km and the time for recharging is of the order of 1 min. Various projects including a charging station are underway: Vedecom Versailles (10 bikes and a charging station), Saint Lô Cherbourg (20 bikes and 2 charging stations), Savoie (2 charging stations 20 km one of the other). The Hype program, developed by the STEP start-up, consists in implementing a fleet of hydrogen taxis. This program is justified by the need for "zero emission" vehicles in cities for reasons of public health. Electric vehicles have limitations (range, charging time, battery materials) that can be lifted with hydrogen vehicles. In addition, the city of Paris lends itself well to such experimentation: global showcase, adapted market, political support from the mayor, Anne Hidalgo. At the beginning of 2018, 75 vehicles (62 IX 35 and 13 Mirai) are in place. The aim is to demonstrate the validity of this option by deploying 600 vehicles by the end of 2020, in order to implement a more fully commercial Phase 2. The stakes are high (17,000 taxis and 20-30,000 VTCs). The Olympic Games of 2024 represent an opportunity to deploy a new non-polluting solution. It is now a question of broadening the partnership through HysetCo, a structure which will allow to acquire new financing, to develop the current experiment and to prepare Phase 2. These two experiments show that hydrogen vehicles can make part of the reality of tomorrow. Other targeted applications may be considered: road transport of goods or public transport. The issue of hydrogen service stations is critical, but can be solved quite easily for vehicles traveling in defined urban areas, or between specific locations.

Le véhicule à hydrogène a fait rêver des générations de chercheurs et d'ingénieurs. Un carburant dont la combustion ne rejette que de l'eau paraît idéal pour alimenter des véhicules circulant dans les métropoles polluées d'aujourd'hui. Produire ce carburant à partir d'énergies renouvelables permettrait de disposer d'une solution propre et durable. Malheureusement les difficultés sont nombreuses. L'hydrogène est actuellement produit à partir de méthane, en émettant 10 kg de CO2 par kg d'hydrogène produit. Le produire par électrolyse coûte beaucoup plus cher, surtout si l'électrolyseur est utilisé de manière intermittente. Le transport et le stockage de l'hydrogène posent des problèmes difficiles, à la fois en termes de coûts et de sécurité. Enfin, les progrès dans de domaine des piles à combustibles sont moins rapides que ce qui était initialement prévus. Deux expérimentations menées actuellement en France montrent toutefois que les véhicules à hydrogène peuvent trouver leur place sur des créneaux bien choisis. La société Pragma Industries  a réalisé un vélo fonctionnant avec une pile à combustible et de l’hydrogène comme carburant. Elle prévoit de développer de nombreuses autres applications dans les années à venir (tricycles, drones, scooters, appareils de santé portables, applications militaires). Le système actuel (Alpha) comporte une pile à combustible PEM et un stockage d’hydrogène sous pression à 200 bar embarqué dans le cadre du vélo. Tous ces dispositifs sont intégrés de manière compacte. L’autonomie peut dépasser 100 km et le temps de recharge est de l’ordre de 1 mn. Différents projets intégrant une borne de recharge sont en cours: Vedecom Versailles (10 vélos et une station de recharge), Saint Lô Cherbourg (20 vélos et 2 stations de recharge), Savoie (2 stations de recharge à 20 km l’une de l’autre). Le programme Hype, développé par la société STEP, consiste à mettre en œuvre une flotte de taxis à hydrogène. Ce programme est justifié par la nécessité de disposer de véhicules « zéro émission » dans les villes pour des raisons de santé publique. Les véhicules électriques présentent des limitations (autonomie, temps de recharge, matériaux pour batteries), qui peuvent être levées avec les véhicules à hydrogène. En outre, la ville de Paris se prête bien à une telle expérimentation : vitrine mondiale, marché adapté, soutien politique (Anne Hidalgo). Début 2018, 75 véhicules (62 IX 35 et 13 Mirai) sont en place. Le but poursuivi est de démontrer le bien-fondé de cette option, en déployant 600 véhicules d’ici fin 2020. Il s’agirait ensuite, en Phase 2, de passer à une offre véritablement commerciale. Les enjeux sont importants (17 000 taxis et 20-30 000 VTCs). Les Jeux Olympiques de 2024 représentent une opportunité pour déployer une nouvelle solution non polluante. Il s’agit à présent d’élargir le partenariat à travers HysetCo, structure qui doit permettre d’acquérir de nouveaux financements, de développer l’expérience actuelle et de préparer la Phase 2. Ces deux expérimentations montrent que les véhicules à hydrogène peuvent faire partie de la réalité de demain. D'autres applications ciblées peuvent être envisagées: transport routier de marchandises ou transport collectif. La question des stations service de distribution d'hydrogène est critique, mais peut-être résolue assez facilement pour des véhicules circulant dans des zones délimitées, en milieu urbain, ou entre des lieux déterminés.

mercredi 21 mars 2018

La conscience: tout ou rien? /Consciousness: everything or nothing?


Throughout his life, the human being is subjected to scary questions about the meaning of his life. Does this short existence have any meaning? Is it doomed to sink into nothingness? Failure to have clear answers to these questions greatly aggravates the discomfort and anxiety that is prevalent in our time. Among these questions, the question of consciousness appears as central. In the world of objects around us, more pregnant than ever, what constitutes our subjectivity? How to interpret the irreducible distance that separates our inner being from the outside world? What is the source of our unity, of our personnality? What relationship can be established between our inner self and that of others? The question of consciousness has several aspects. Those directly addressed by present-day science concern the processes through which the perception of all information reaching the consciousness takes place. Knowledge about these processes has progressed considerably thanks to neuroscience. An entirely different question continues to arise. It is that of the nature of consciousness. It is also an unresolved issue. For one of the most thoughtful on this topic, the Australian scholar David Chalmers, it is the difficult question between all. Yet this question conditions the understanding of our own nature. To wonder about it is essential to choose a life line. While there are many books on the questions of consciousness and the mind, they do not give the impression of elucidating the question. After claiming that consciousness represents the "difficult question", David Chalmers believes he has an explanation: consciousness would be reduced to information. So a thermostat would be provided with a beginning of consciousness! Artificial intelligence would be a fortiori associated to a form of consciousness. The philosopher Markus Gabriel adopts a more reasonable point of view, refusing such a reductionism. He criticizes the excessive aims of neuroscience when they claim to explain consciousness. However, he managed the feat of writing an entire book about consciousness, without really discussing its nature nor giving a beginning of explanation to its presence. The words of conscience, of mind, of subjectivity are charged with so many connotations, that to employ them becomes almost impossible. For anyone who accepts a moment to free himself from any preconceived idea, the inner consciousness appears as an evidence, even before any external reality. It is even for each of us the first revelation, the one that allows us to access the miracle of life and the totality of our experience. Yet, as this notion disturbs all those who have adopted a purely materialistic and reductionist point of view, many people simply deny it existence. Consciousness is for them at worst only an illusion, at best a mere fantasy. For all those who share such a view, the intelligent machine represents the new horizon. According to the conceptions adopted, consciousness can thus pass from the Whole, by confounding itself with the Universe, with Nothing, in a narrow materialistic conception, which simply denies its existence.

Tout au long de sa vie, l’être humain est soumis à des questions angoissantes sur le sens de sa vie sur Terre. Cette courte existence a-t-elle une signification ? Est-elle vouée à sombrer dans le néant ? Le fait de ne pas disposer de réponses claires à ces questions aggrave considérablement le mal-être et le sentiment d’angoisse qui sont répandus à notre époque. Parmi ces interrogations, la question de la conscience apparaît comme centrale. Dans le monde d’objets qui nous entoure, plus prégnant que jamais, qu’est ce qui constitue notre subjectivité ? Comment interpréter la distance irréductible qui sépare notre être intérieur du monde extérieur ? Quelle est la source de notre unité, de notre Je? Quelle relation peut-elle être établie entre notre intériorité et celle d’autrui, entre Je et Tu ? La question de la conscience comporte plusieurs aspects. Ceux qui sont directement abordés par la science actuelle concernent les processus à travers lesquels s’effectue la perception de toutes les informations qui parviennent à la conscience. Les connaissances concernant ces processus ont considérablement progressé grâce aux neurosciences.
   Une toute autre question continue à se poser. C’est celle de la nature de la conscience. C’est aussi une question non résolue. Pour l’un de ceux qui ont le plus réfléchi sur ce thème, l’universitaire australien David Chalmers, c’est la question difficile entre toutes. Pourtant cette question conditionne la compréhension de notre propre nature. S’interroger à ce sujet est indispensable pour choisir une ligne de vie. Certes, il existe de nombreux ouvrages sur les questions de la conscience et de l’esprit, mais ils ne donnent guère l'impression d'élucider la question. Après avoir affirmé que la conscience représente la "question difficile", David Chalmers croit disposer d'une explication: la conscience se ramènerait à l'information. Ainsi un thermostat serait pourvu d'un début de conscience! L'intelligence artificielle serait a fortiori accompagnée d'une forme de conscience. Le philosophe Markus Gabriel adopte un point de vue plus raisonnable, en refusant un tel réductionnisme. Il critique les visées excessives des neurosciences lorsqu'elles prétendent expliquer la conscience. Toutefois, il réussit l'exploit de rédiger tout un ouvrage sur la conscience, sans réellement discuter de sa nature ni donner un début d'explication à sa présence. Les mots de conscience, d’esprit, de subjectivité sont chargés de tant de connotations, que les employer devient presque impossible. Pour quiconque accepte un instant de se libérer de toute idée préconçue, la conscience intérieure apparaît comme une évidence, avant même toute réalité extérieure. Elle est même pour chacun d’entre nous la révélation première, celle qui nous permet d’accéder au miracle de la vie et à la totalité de notre expérience. Pourtant, comme cette notion dérange tous ceux qui ont adopté un point de vue purement matérialiste et réductionniste, nombreux sont ceux qui la nient purement et simplement l’existence. La conscience n’est pour eux au pire qu’une illusion, au mieux un simple fantasme. Pour tous ceux-là, la machine intelligente représente le nouvel horizon. Selon les conceptions adoptées, la conscience peut ainsi passer du Tout, en se confondant avec l’Univers, au Rien, dans une conception matérialiste étroite, qui en nie simplement l’existence.

lundi 12 mars 2018

L'institution imaginaire de la société / The Imaginary Institution of Society


The organization of society depends on a social imaginary, which is formed from all convictions, beliefs and values . This imaginary is distinguished from a simple representation because it refers to a meaning, a set of values. Every society is thus "a system imaginary instituted to cope with new conditions". Each vision of the world, imposing its conceptions, sometimes unconsciously, determines the practices followed by economic and political leaders. Customs that seem unacceptable today have been considered normal at other times. Human sacrifices have been practiced for long periods by advanced civilizations, notably by the Aztecs and the Mayas. Slavery or circus games have been accepted without much reserve in the past. Thus such an eminent thinker as Aristotle approved the practice of slavery, believing that it could not be dispensed with. Even today, practices that are considered lawful are not the same from one country to another. Although abolished if not by right in most countries, the death penalty remains enforced in China, Indonesia or the United States. It is part of the blasphemy punishments in Saudi Arabia, as well as in other countries, such as Pakistan and Kuwait. It is a certain vision of the world that guides artists and architects. Each city reflects the conceptions of its inhabitants. The Roman city of antiquity, with its rectilinear paths intersecting at right angles, reflected the taste for the order of the Roman citizen and the power of public authority. The skyscrapers of New York display a desire for power, while the architecture of a city like Amsterdam meets a more intimate conception of happiness. The collective vision of a group, an ethnic group or a nation is transmitted through different forms of cultural expression: architecture, visual arts, music and literature. Associated within a coherent cultural model, they constitute the testimony of a civilization. If it is attractive enough, such a cultural model can be adopted by another nation, without necessarily being imposed by force. Thus, while preserving its individuality, Japan has adopted the culture of China. Southeast Asia has been strongly influenced by Brahmanic culture, as evidenced by the temples of Angkor. While having conquered Greece, the Roman Empire was seduced by its culture. In the aftermath of the Second World War, the social-democratic model that was then dominant in Europe set itself the goal of ensuring social protection and a form of prosperity for all, while accepting the market economy. This model, based on representative democracy, the welfare state and industrial capitalism, was applied in France during the period of the Thirty Glorious, marked by exceptionally high economic growth. It could be considered as a culmination of modernity, the modern utopia of happiness for all. Such a model is no longer compatible with the postmodern utopia of the current neoliberal system, based on the market, finance, self-organization of social structures and moral relativism. Each individual is supposed to be self-sufficient, in a world that dispenses with any foundation other than calculating utility. The multinationals deploy acentric and connected systems, whose rhizomatic structure, already announced by Gilles Deleuze and Félix Guattari, invades the whole space. The universal principles of liberty, democracy and human rights are, of course, frequently invoked in an almost ritualistic way, but above all they serve as a formal justification for the neoliberal order. The economic procedures applied in the context of the Market replace the political decision. The role of the state is limited to imposing, by force if necessary, the rules set by the economic actors.

L’organisation de la société dépend d’un imaginaire social, qui se forme à partir de l’ensemble des convictions, croyances et valeurs. Cet imaginaire se distingue d’une simple représentation, car il renvoie à une signification, à un ensemble de valeurs. Toute société est ainsi « un système imaginairement institué pour faire face à des conditions nouvelles ». Chaque vision du monde, en imposant ses conceptions, de manière parfois inconsciente, détermine les pratiques suivies par les responsables économiques et politiques. Des coutumes qui paraissent inacceptables aujourd’hui ont été jugées normales à d’autres époques. Les sacrifices humains ont été pratiqués sur de longues périodes par des civilisations avancées, notamment par les Aztèques et les Mayas. L’esclavage ou les jeux du cirque ont été acceptés sans grande réserve dans le passé. Ainsi un penseur aussi éminent qu’Aristote approuvait la pratique de l’esclavage, estimant qu’on ne pouvait s’en dispenser. Même de nos jours, les pratiques jugées licites ne sont pas les mêmes d’un pays à un autre. Bien qu’abolie de fait sinon de droit dans la plupart des pays, la peine de mort reste appliquée en Chine, en Indonésie ou aux États-Unis. Elle fait partie des châtiments pour blasphème en Arabie Saoudite, ainsi que dans d’autres pays, tels que le Pakistan et le Koweït. C’est une certaine vision du monde qui guide les artistes et les architectes. Chaque ville reflète les conceptions de ses habitants. La ville romaine de l’Antiquité, avec ses voies rectilignes se coupant à angles droits, traduisait le goût de l’ordre du citoyen romain et la puissance de l’autorité publique. Les gratte-ciel de New-York affichent une volonté de pouvoir, tandis que l’architecture d’une ville comme Amsterdam répond à une conception plus intime du bonheur. La vision collective d’un groupe, d’une ethnie ou d’une nation se transmet à travers les différentes formes d’expression culturelle : architecture, arts plastiques, musique et littérature. Associées à l’intérieur d’un modèle culturel cohérent, elles constituent le témoignage d’une civilisation. S’il est suffisamment séduisant, un tel modèle culturel peut être adopté par une autre nation, sans être nécessairement imposé par la force. Ainsi, tout en préservant son individualité, le Japon a adopté la culture de la Chine. L’Asie du Sud-Est a été fortement influencée par la culture brahmanique, comme en témoignent les temples d’Angkor. Tout en ayant vaincu la Grèce, l’Empire romain s’est laissé séduire par sa culture.
 Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le modèle social-démocrate qui était alors dominant en Europe, se donnait comme but d’assurer à tous la protection sociale et une forme de prospérité, tout en acceptant l’économie de marché. Ce modèle, fondé sur la démocratie représentative, l’État-providence et le capitalisme industriel, a été appliqué en France durant la période des Trente Glorieuses, marquée par une croissance économique exceptionnellement élevée. Il a pu être considéré comme une forme d’aboutissement de la modernité, l’utopie moderne d’un bonheur pour tous. Un tel modèle n’est plus compatible avec l’utopie postmoderne du système néolibéral actuel, fondé sur le Marché, la finance, l’auto-organisation des structures sociales et le relativisme moral. Chaque individu est censé se suffire à lui-même, dans un monde qui se dispense de tout fondement autre que le calcul d’utilité. Les multinationales déploient des systèmes acentrés et connectés, dont la structure rhizomatique, déjà annoncée par Gilles Deleuze et Félix Guattari, envahit tout l’espace. Les principes universels de liberté, de démocratie et de droits de l’homme sont, certes, fréquemment invoqués de façon quasiment rituelle, mais ils servent, avant tout, de justification formelle à l’ordre néolibéral. Les procédures économiques appliquées dans le cadre du Marché se substituent à la décision politique. Le rôle de l’État se limite à imposer, par la force s’il le faut, les règles fixées par les acteurs économiques.

lundi 5 mars 2018

What potential future for humanity?/ Quel avenir possible pour l'humanité?

The "flat world" of today's globalization is threatened with an ecological collapse or a nuclear apocalypse. In these conditions, what future can be envisaged? In addition to the pursuit of globalization in the form of the "flat world", three possible trends of evolution can be envisaged. They lead respectively to the models of the "post-liberal empire", "citizen renewal" and "solidarity democracy", as shown in the above graph, which represents the main trends in terms of social values. The first possible trajectory is to continue the current globalization, in the form of the "flat world". This model has proven its effectiveness in terms of technical progress and economic growth. On the other hand, based on the maximization of profit, it is not really compatible with measures of general interest. Each one is supposed to act according to his own personal interest, the resulting lack of solidarity and social cohesion leads to a multiplication of conflicts and, eventually, to a dislocation of society. By encouraging more and more goods to be consumed, this model is also incompatible with the sound management of common goods on a global scale. It leads, almost inevitably, to an ecological collapse. Three alternatives can be considered:
- The "post-liberal empire", which results from the passage from (IV) to (III), imposes the social order on the inside and a hegemonic power on the outside. While being a continuation of neoliberalism but opposing the expression of freedoms, this post-liberal regime marks the end of liberalism in its initial conception. Social inequalities are strongly accentuated and only the dominant oligarchy retains relative freedom, while being compelled to accept unreservedly the doctrine imposed by the regime in place. The constraints faced by the population lead to high social tensions and high risks of conflict.
- The "citizen renewal" operates the transition from (IV) to (I), following a change of perspective, which favors immaterial values. The current signs of aspiration to change show that such a transformation is not only conceivable, but even that it is even strongly desired by a large part of the population. It responds to a need for peace and justice. However, despite strong expectations, such a radical change will be difficult to make. It could only intervene after a phase of collapse of society, leading to the destruction of the current flat world.
- "Solidarity democracy" aims to bring together a community of citizens concerned with reducing inequalities and sharing power among all, ensuring the transition from (IV) to (II). In terms of values, solidarity democracy is the opposite of current globalization. It appears as the most sustainable model and probably the most desirable. However, even if it meets expectations, this model remains the most difficult to implement in the near future. For this reason, it will undoubtedly be necessary to achieve this through the previous stage of citizen renewal.
None of the previous models can accurately describe the future reality. The society being diverse, various components will, no doubt, be present tomorrow to varying degrees, as is already happening today. In the near future, the hypothesis of a continuation of globalization in its current form seems the most likely. The flat world that is the end result, however, faces, as we have seen, growing threats of ecological collapse, because of the profound environmental and social imbalances that result from its mode of operation. Prolonged unrest and the risk of social chaos may lead to an authoritarian regime. Such an evolution is undoubtedly the easiest to conceive, because it directly prolongs trends already present. Responding to the need for stability and security of a society that feels threatened, it does not require a disruption of mentalities, but simply requires the acceptance of a more or less gradual erosion of freedoms. A society experiencing economic or political difficulties may be tempted to accept an authoritarian regime that promises to solve all the problems it encounters. Therefore, the path to follow is in this case the simplest and most direct. However, contrary to appearances, the post-liberal regime is fragile, because of the rigidity of its social structures and the serious tensions that result from the constant use of force. He is therefore very vulnerable to any external disturbance. Therefore, only a large-scale cultural change, through a "citizen renewal" leading to a " solidarity democracy" of solidarity, seems able to preserve the world from a collapse or a final catastrophe.

Le "monde plat" de la globalisation actuelle est menacé d'un effondrement écologique ou d'une apocalypse nucléaire. Dans ces conditions, quel avenir peut être envisagé? Outre la poursuite de la globalisation sous la forme du « monde plat », trois tendances d’évolution possible peuvent être envisagées. Elles mènent respectivement aux modèles de "l’empire postlibéral", du "renouveau citoyen" et de la "démocratie solidaire"La première trajectoire possible consiste à poursuivre la globalisation actuelle, sous la forme du "monde plat". Ce modèle a fait la preuve de son efficacité en termes de progrès technique et de croissance économique. Par contre, fondé sur la maximisation du profit, il est peu compatible avec des mesures d’intérêt général. Chacun étant supposé agir en fonction de son seul intérêt personnel, le manque de solidarité et de cohésion sociale qui en résulte mène à une multiplication des conflits et, à terme, à une dislocation de la société. En incitant à consommer toujours plus de biens, ce modèle est, en outre, incompatible avec une saine gestion des biens communs à l’échelle planétaire. Il conduit ainsi, de façon quasiment inéluctable, à un effondrement écologique. Trois alternatives peuvent être envisagées :
"L’empire postlibéral", qui résulte du passage de (IV) en (III), impose l’ordre social à l’intérieur et un pouvoir hégémonique à l’extérieur. Tout en s’inscrivant dans le prolongement du néolibéralisme mais en s’opposant à l’expression des libertés, ce régime postlibéral marque la fin du libéralisme dans sa conception initiale. Les inégalités sociales sont fortement accentuées et seule l’oligarchie dominante garde une liberté relative, tout en étant astreinte à accepter sans réserve la doctrine imposée par le régime en place. Les contraintes subies par les populations entraînent de fortes tensions sociales et des risques élevés de conflit.
– Le "renouveau citoyen" opère le passage de (IV) à (I), suivant un changement de perspective, qui privilégie les valeurs immatérielles. Les signes actuels d’aspiration au changement montrent qu’une telle transformation est non seulement envisageable, mais même qu’elle est même fortement souhaitée par une large partie de la population. Elle répond à un besoin de paix et de justice. Toutefois, en dépit de fortes attentes, un changement aussi radical sera difficile à opérer. Il pourrait n’intervenir qu’à l’issue d’une phase d’effondrement de la société, conduisant à la destruction du monde plat actuel.
– La "démocratie solidaire" vise à réunir une communauté de citoyens soucieux de réduire les inégalités et de partager le pouvoir entre tous, en assurant le passage de (IV) en (II). En termes de valeurs, la démocratie solidaire se situe à l’opposé de la globalisation actuelle. Elle apparaît comme le modèle le plus durable et sans doute aussi le plus souhaitable. Toutefois, même s’il répond à des attentes, ce modèle n’en demeure pas moins le plus difficile à mettre en place dans un proche avenir. Pour cette raison, il sera sans doute nécessaire pour y parvenir de passer par l’étape préalable du renouveau citoyen.
Aucun des modèles précédents ne peut décrire exactement la réalité future. La société étant diverse, différentes composantes seront, sans doute, présentes demain à des degrés divers, comme cela se passe déjà aujourd'hui. Dans un proche avenir, l’hypothèse d’une poursuite de la globalisation sous sa forme actuelle paraît la plus vraisemblable. Le monde plat qui en est l’aboutissement est toutefois confronté, comme on l’a vu, à des menaces croissantes d’effondrement écologique, en raison des profonds déséquilibres environnementaux et sociaux qui résultent de son mode de fonctionnement. Des troubles prolongés et le risque de chaos social risquent de conduire à un régime autoritaire. Une telle évolution est sans doute la plus simple à concevoir, car elle prolonge directement des tendances déjà présentes. Répondant au besoin de stabilité et de sécurité d’une société qui se sent menacée, elle ne nécessite pas un bouleversement des mentalités, mais requiert simplement l’acceptation d’une érosion plus ou moins progressive des libertés. Une société en proie à des difficultés économiques ou politiques peut être tentée d’accepter un régime autoritaire lui promettant d’apporter une solution à tous les problèmes qu’elle rencontre. De ce fait, le chemin à suivre est dans ce cas le plus simple et le plus direct. Toutefois, contrairement aux apparences, le régime postlibéral est fragile, en raison de la rigidité de ses structures sociales et des graves tensions qui résultent du recours permanent à la force. Il est donc très vulnérable vis-à-vis de toute perturbation extérieure.  De ce fait, seule, une mutation culturelle de grande ampleur, passant par un renouveau citoyen et conduisant de là à une démocratie solidaire, parait en mesure de préserver le monde d'un effondrement ou d'une catastrophe finale.

samedi 17 février 2018

La technologie sauvera-t-elle le monde?/Will technology save the world?


Technology has so far been able to thwart the gloomy predictions of Malthus. A much larger population than during  his life was able to survive, but also to improve its standard of living in impressive although unequal proportions. The achievements of technology have given rise to hyper-technological utopias which are presented as the future of humanity. The idea that science and technology will eventually be able to meet all needs in the world to come remains a powerful myth. It would be dangerous, however, to rely on technological progress, hoping that it will solve all the problems of humanity. The limits of growth, which has continued to this day, may be close, as was announced by the Meadows ReportTranshumanism promises to increase human capacities, to eliminate diseases, to conquer the Universe and even to one day achieve immortality. Carrying the hope of a future happiness, mixing promises and mirages, science and technology replace religion in its role of guide and recourse in all the vicissitudes of life. However, despite all the achievements, scientific and technical progress plays an ambiguous role. While offering humanity the hope of overcoming the challenges it faces, it also carries heavy threats. After liberating the human being from physical labor, technology is now taking away much of the intellectual work left to him. The rapid progress of digital technologies foreshadows the advent of an artificial super-intelligence, more efficient, at least on certain levels, than human intelligence. While the complexity of the technical devices becomes difficult to control, the resilience of the technical-economic system is constantly weakening. The very high level of connection established between all human activities increases the risk of propagation of a collapse process, capable of rapidly affecting the entire building. The impact of human activities on the environment reaches a level that is less and less compatible with the preservation of ecosystems. Finally, perhaps the most serious threat is the potential use of weapons of mass destruction, chemical, biological or nuclear, which have proliferated around the world. The threat associated with these terrifying weapons is rarely mentioned. The monster remains for the moment lurking in the shadows, but could be unleashed in a short time. To ward off these new perils, humanity should progress in wisdom at a pace comparable to that of technical progress. However, it does not seem at all certain that human nature has changed much since the dawn of humanity. Intelligence, which is supposed to guide humanity towards progress and well-being, remains, as at the beginning of history, at the service of the will to power. According to the objectives assigned to it, technology is capable of the best and the worst. It can help cure diseases or better feed the human population. It can also help to squander the Earth's resources to accomplish such ostentatious and futile tasks as sending a Tesla roadster into space.

La technologie a réussi jusqu’à présent à déjouer les sombres prévisions de Malthus. Une population beaucoup plus nombreuse qu’à son époque a pu non seulement subsister, mais encore améliorer son niveau de vie de manière certes inégale, mais dans des proportions néanmoins impressionnantes. Les accomplissements  spectaculaires de la technologie ont suscité des utopies technicistes qui sont présentées comme l’avenir de l’humanité. L’idée que la science et la technologie seront capables à terme de répondre à tous les besoins dans le monde qui vient demeure un mythe puissant. Il serait toutefois dangereux de se reposer sur les progrès de technologie, en espérant qu'elle permettra de régler l'ensemble des problèmes dont souffre l'humanité. Les limites de la croissance, qui s’est poursuivie jusqu’à présent, sont peut-être proches, comme l’avait annoncé le rapport MeadowsLe transhumanisme promet de démultiplier les capacités humaines, de vaincre les maladies, de partir à la conquête de l’Univers et même de parvenir un jour à l’immortalité. Portant l’espoir d’un bonheur futur, mêlant promesses et mirages, la science et la technologie remplacent la religion dans son rôle de guide et de recours dans tous les aléas de la vie. Toutefois, malgré toutes les prouesses accomplies, le progrès scientifique et technique joue un rôle ambigu. Tout en offrant à l’humanité l’espoir de surmonter les défis auxquels elle est confrontée, il est également porteur de lourdes menaces.
Après avoir libéré l’être humain du travail physique, la technologie lui enlève, à présent, une grande partie du travail intellectuel qui lui restait confié. Les progrès rapides des calculateurs numériques laissent anticiper l’avènement d’une super-intelligence artificielle, beaucoup plus performante, au moins sur certains plans, que l’intelligence humaine. Tandis que la complexité des dispositifs techniques devient difficile à maîtriser, la résilience du système technico-économique s’affaiblit constamment. Le très haut niveau de connexion établi entre toutes les activités humaines accroît les risques de propagation d’un processus d’effondrement, capable d’affecter rapidement l’ensemble de l’édifice. L’impact des activités humaines sur l’environnement atteint un niveau qui est de moins en moins compatible avec la préservation des écosystèmes.  Enfin, la menace peut-être la plus grave tient à l’usage éventuel des armes de destruction massive, chimiques, biologiques ou nucléaires, qui se sont multipliées dans le monde. La menace associée à ces armes terrifiantes est rarement évoquée. Le monstre reste pour le moment tapi dans l’ombre, mais pourrait se déchaîner en peu de temps.
Pour conjurer ces nouveaux périls, l’humanité devrait progresser en sagesse à un rythme comparable à celui du progrès technique. Or, il ne semble pas du tout certain que la nature humaine ait beaucoup évolué depuis la préhistoire. L’intelligence, censée guider l’humanité vers le progrès et le bien-être, reste, comme au tout début de l’histoire, au service de la volonté de puissance. La technologie est capable du meilleur comme du pire. Tout dépend des objectifs qui lui sont assignés. Elle peut aider à guérir les maladies ou à mieux nourrir la population humaine.  Elle peut aussi aider à dilapider les ressources de la Terre pour accomplir des actes aussi ostentatoires et vains qu'envoyer une Tesla dans l'espace.

dimanche 11 février 2018

L'avenir du biogaz / The future of biogas


Biogas is often referred to as the gas source of the future. To check such an idea, it is necessary first to wonder about the nature and origin of this biogas. Biogas production worldwide has increased significantly, but with a production of around 30 Mtoe / year (in 2013), it still accounts for less than 1% of global natural gas production. Biogas can be produced first by anaerobic fermentation from organic matter. This production method is the simplest and most economical. The production conditions, however, depend on the source of organic matter. This can be obtained from agricultural or municipal waste. Such an option seems particularly attractive. However, the more diverse the nature of the waste, the more difficult is the production and purification of biogas. In addition, from the amount of recoverable waste it is only possible to produce a limited amount of biogas, much lower than the current energy needs. In France, where biogas is produced from waste, production is only 0.6 Mtoe (2015) whereas the total primary energy consumption is 240 Mtoe. The potential production is greater, but remains limited. It is also possible to produce biogas from farming crops, as is the case in Germany, where biogas is produced mainly from silage corn, which allows production to be around 8 Mtoe (2015). Such an option has the obvious disadvantage of consuming agricultural land and being in competition with the production of biomass for food use. The energy of food-use biomass is about 5% of the total amount of energy consumed. This shows that producing energy from biomass is impacting very quickly the supply of food resources. The energy available from waste is also limited. A human being produces around 1 kg per day of all kinds of waste which is equivalent to less than 0.1 toe per year. It is also possible to produce synthetic biogas by gasifying solid biomass and converting the synthesis gas thus produced into synthetic methane. Technologies exist, but the process is expensive and yields are limited. In addition, the massive use of lignocellulosic biomass poses problems of availability and could even induce deforestation if the demand rises too much. In addition the direct use of biomass in a fireplace is much simpler than such a conversion to synthetic methane. Synthetic methane can also be produced from hydrogen and CO2. This option is expensive and requires available CO2. If captured from flue gas, CO2 is further released into the atmosphere  and the benefits in terms of carbon footprint are debatable. Producing biogas by fermentation is certainly a good idea when organic waste is available. However, there is no quick fix to multiply by 10 or 100 a biogas production that is limited by the availability of biomass.

Il est souvent question du biogaz comme de la source de gaz du futur. Pour savoir ce qu'il en est, il faut d'abord s'interroger sur la nature et l'origine de ce biogaz. La production de biogaz dans le monde a sensiblement progressé mais avec une production d'environ 30 M tep/an (en 2013), elle représente moins de 1% de la production mondiale de gaz naturel.
Le biogaz peut être produit tout d'abord par fermentation anaérobie à partir de matière organique.  Cette méthode de production est la plus simple et la plus économique. Les conditions de production dépendent toutefois de la source de matière organique. Celle-ci peut être obtenue à partir de déchets agricoles ou encore de déchets municipaux. Cette perspective est particulièrement séduisante. Toutefois, plus la nature des déchets est diverse, plus la production de biogaz se heurte à des difficultés de production et d'épuration. En outre, la quantité de déchets récupérables ne permet de produire qu'une quantité limitée de biogaz, beaucoup plus faible que les besoins en énergie actuels.  En France, où le biogaz est produit à partir de déchets, la production n'est que de 0,6 M tep (2015), pour une consommation totale d'énergie primaire de 240 M tep. La production potentielle est plus importante, mais reste limitée. Il est également possible de partir de cultures agricoles, comme cela est pratiqué en Allemagne où le biogaz est produit principalement à partir de maïs ensilé, ce qui permet d'atteindre une production de l'ordre de 8 M tep (2015). Une telle option présente l'inconvénient manifeste d'entrer potentiellement en compétition avec la production de biomasse à usage alimentaire et de consommer de la surface agricole. L'énergie que représente la biomasse d'usage alimentaire correspond à environ 5% de la quantité totale d'énergie consommée. Cela montre que vouloir produire l'énergie à partir de biomasse peut conduire très rapidement à de graves difficultés concernant les approvisionnements en ressources alimentaires. L'énergie disponible à partir de déchets est aussi limitée. Un être humain dans le monde produit environ 1 kg par jour de déchets de toutes sortes qui représentent une énergie inférieure à 0,1 tep par an.
Il est également possible de produire du biogaz de synthèse, en gazéifiant une biomasse solide et en transformant le gaz de synthèse ainsi produit en méthane de synthèse. Les technologies existent, mais le procédé est coûteux et les rendements limités. En outre, l'utilisation massive de biomasse lignocellulosique pose des problèmes de disponibilité et pourrait même favoriser la déforestation si la demande devient trop importante. En outre l'utilisation directe de la biomasse dans un foyer est beaucoup plus simple qu'une telle conversion en méthane de synthèse.
Du méthane de synthèse peut être également produit à partir d'hydrogène et de CO2. Cette option est coûteuse, conduit à une perte de rendement et nécessite de disposer de CO2. Si celui-ci est capté sur des gaz de combustion, le CO2 ainsi capté est relâché dans l'atmosphère au moment de la combustion du méthane et les avantages en termes de bilan carbone sont discutables.
Produire du biogaz par fermentation est donc une bonne idée si l'on dispose de déchets organiques. Il n'existe pas toutefois de solution miracle pour multiplier par 10 ou 100 une production de biogaz qui reste limitée par la disponibilité de biomasse.