Despite its central role, consciousness remains mysterious. Its nature raises many questions. The impossibility to explain how it works has lead some scientists to deny its existence. They are able to connect a conscious behavior to neural activity, but deny any reality to subjectivity itself. Thus, Daniel C. Dennet considers that consciousness is an illusion, a magician trick. To admit a reality of consciousness is presented as equivalent to accepting the dualism of Descartes, who considered a physical body (rex extensa) and an immaterial soul (res cogitans). Still, connecting logical thinking to neural activity does not explain the presence of consciousness. For David Chalmers, the "hard problem" of consciousness cannot be explained by any present physical theory. This impossibility extends to all qualia, subjective impressions and sensations. Various attempts have been made for explaining the specificity of consciousness. Some of them try to explain it by systems theory as an emerging state. Douglas Hofstadter describes consciousness as a "strange loop", a kind of auro-referent system. Some scientists have tried also to explain the specificity of consciousness, by a quantic coherence, preserved at the macroscopic scale. Roger Penrose thinks it can be located in some microtubules, present in the brain cells. Still, consciousness remains unexplained and seems to be located at a different level of reality. Recognizing its reality has considerable implications, as its draws a clear frontier between conscious beings (human beings and most certainly animals) and incouscious things, such as computers, whatever their complexity.
La conscience, comme source de la subjectivité, se distingue du mental, siège du raisonnement, tout en lui étant associée d’une façon qui reste inconnue à ce jour. Alors qu’elle se situe au centre de l’être, la conscience demeure mystérieuse. Sa nature et son fonctionnement posent de nombreuses questions, qui restent pour le moment sans réponse. Dans l’expérience immédiate et subjective, la conscience se présente comme un état cohérent et global, dont la nature diffère de celle des objets qu’elle perçoit. Elle est, par là même, distincte du corps et des organes qui le composent, tout en restant étroitement liée à ce corps, qui lui transmet des sensations. En devenant conscientes, les idées et les sensations contribuent à rendre cohérent le fonctionnement d’un organisme. Associée au mental, qui explore constamment toutes les options possibles, la conscience oriente la conduite de l’être vivant. Elle anime le désir de survie et contribue à coordonner l’ensemble de l’organisme vers ce but. Elle a pu jouer ainsi un rôle important au cours de l’évolution, en attribuant un avantage décisif à un organisme conscient. A ce titre, elle apparaît comme le vecteur du sens, se limitant à un instinct de survie chez les êtres vivants les plus simples et évoluant progressivement vers des valeurs de plus en plus élevées dans le cas de l’être humain. Son caractère inexpliqué a conduit scientifiques à en nier toute réalité effective.
Pour Jean-Pierre Changeux, comme tout état mental, la conscience s’explique par le fonctionnement du réseau neuronal, qui constitue le cerveau. Celui-ci est équivalent à un super-ordinateur dont les neurones sont les composants de base. Cette conception d’un « homme neuronal » a été exposée dans un ouvrage qui a connu un grand succès. Un état de conscience résulterait de l’activité d’un « espace de travail neuronal conscient ». D’autres spécialistes des neurosciences tels que Gerald Edelman et Antonio Damasio ont proposé des théories similaires, qui reviennent en fait, non à expliquer la conscience, mais à en nier la réalité. Pour le philosophe américain Daniel C.Dennett, la conscience est une illusion, une sorte de « tour de magie ».Il est incontestable que les activités du cerveau sont à présent beaucoup mieux comprises et la contribution des neurosciences a été décisive dans ce domaine. On sait bien mieux qu’auparavant associer pensées et sentiments à différentes zones cérébrales, grâce notamment aux progrès des technologies d’imagerie]. Il n’est pas certain, néanmoins, que tous ces travaux aient beaucoup contribué à clarifier la question de la conscience. Le débat est en outre obscurci par la confusion entre pensée, raison et conscience. Toute tentative de concevoir une nature spécifique de la conscience est assimilée au dualisme admis par Descartes, du corps physique (res extensa) et de l’âme, siège de la pensée (res cogitans). Antonio Damasio évoque à ce sujet « l’erreur de Descartes ». Il semble effectivement difficile, avec les connaissances actuelles, d’imaginer une pensée distincte du corps et il paraît, à présent, assez clair que les capacités de raisonnement du cerveau sont associées aux connexions synaptiques entre neurones. De ce fait, le dualisme de Descartes consistant à considérer une âme autonome, distincte du corps et dotée de l’ensemble des fonctions mentales est devenu impossible à admettre. Rejeter un tel dualisme, en reliant la pensée logique à des mécanismes neuronaux, n’explique pas pour autant l’existence d’un sujet qui ressent sa propre présence, qui est capable de souffrir et d’aimer. Selon l’universitaire australien David Chalmers, la conscience présente un caractère irréductible, distinct des catégories habituelles du monde physique, telles qu’espace, temps matière et énergie]. Elle ne semble pouvoir être expliquée par aucun des mécanismes physiques actuellement connus et pouvant faire l’objet d’une expérimentation objective. Ce caractère irréductible concerne non seulement la conscience elle-même, mais également l’ensemble des sensations, perceptions ou sentiments formant les qualia, qui désignent tous les états subjectifs de la conscience.
Sans préjuger du résultat de futures investigations, on peut envisager toute une gamme d’interprétations concernant la nature de la conscience, allant du physicalisme à l’idéalisme. Les interprétations « physicalistes » affirment pouvoir expliquer les modes de fonctionnement de la conscience par les lois connues de la physique. Selon certains, le phénomène de la conscience n’implique rien de nouveau et peut être expliqué par un simple mécanisme neuronal. D’autres tentatives d’interprétation s’inspirent de la théorie des systèmes complexes, pour décrire, comme l’a fait Antonio Damasio, la conscience comme un phénomène émergent, résultant d’une organisation des modes de communication entre différentes régions du cerveau. La nature spécifique de la conscience s’expliquerait par l’atteinte d’un niveau supérieur de complexité, que traduit la notion d’émergence. L’universitaire américain Douglas Hofstadter a, de son côté, cherché à expliquer le fonctionnement de la conscience selon un modèle de boucle auto-référente. Les tentatives d’explication logique de la conscience semblent toutefois vouées à une impasse, ce qui se traduit par des raisonnements dont la subtilité vise à masquer le caractère circulaire. On a tenté également d’expliquer le caractère « étrange » de la conscience par des mécanismes quantiques opérant à l’échelle macroscopique. La cohérence de la conscience correspondrait à l’établissement d’un état quantique cohérent au sein d’un organisme biologique. De tels états ne peuvent se former que dans des conditions très particulières, notamment à très basse température, mais certains physiciens ont émis l’hypothèse qu’ils pourraient apparaître dans des organismes biologiques et expliquer le phénomène de la conscience. Le physicien britannique Roger Penrose a notamment identifié comme lieu d’apparition de tels états quantiques des microtubules que l’on trouve dans les cellules cérébrales. Ces phénomènes quantiques expliqueraient le mode de fonctionnement de la conscience et selon Penrose, ils pourraient même être à l’origine d’un libre-arbitre, en raison du principe d’incertitude quantique.
Selon une interprétation idéaliste de la conscience, celle-ci n’est pas d’ordre matériel, mais appartient à un monde radicalement autre, divin ou tout au moins supra-physique, dont la réalité transcende celle du monde qui nous entoure. Une telle conception se rapproche de celle qui consiste à attribuer un caractère divin à l’âme humaine. Elle correspond à une intuition religieuse partagée par de nombreux habitants de la planète, même si la représentation de l’âme, dont l’existence est ainsi admise, reste le plus souvent assez floue. Conférer un caractère spécifique à la conscience humaine n’implique pas nécessairement le dualisme conçu par Descartes. Il reste tout à fait possible d’admettre que l’intelligence fait appel à des mécanismes physiques déjà identifiés, tout en considérant la conscience comme irréductible à ces mêmes phénomènes. Elle pourrait faire partie d’un autre niveau de réalité, tout en restant compatible avec un « naturalisme » étendu, à condition de ne pas assimiler un tel naturalisme à un matérialisme étroit.
Malgré la diversité de ces théories, la conscience demeure une énigme, qui ne peut être observée qu’à travers une expérience personnelle. Plutôt que de tenter de l’expliquer ; il semble donc plus utile d’en constater la présence et de clarifier les implications qui en découlent.
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