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lundi 6 avril 2015

Les niveaux de réalité / Levels of reality


 
Science is often supposed to open access to a single tangible reality, which would be the only true according to materialism. Still, contemporary science shows that reality is more complex than that. In most cases, it can be perceived only through abstract mathematucal models. Furthermore, the information depends upon the measurement process. Thus, quantum mechanics concepts differ considerably from the classiical mechanics framework. The great physicist Werner Heisenberg has proposed to consider three levels of reality when considering the objects which are perceived.  At the first level, which corresponds to classical physics, they do not depend upon the knowledge process. At the second level, which corresponds to quantum mechanics, they depend upon this knowledge process. Finally, at the third level, they depend only upon the subjective realm. This third level corresponds to the artistic, philosophic and religious experience. This idea was further developed by the physicist and philosopher Basarab Nicolescu, who introduced in his approach the principle of the third included principle, defined by Stephane Lupasco. According to this principle, two terms which are contradictory at a certain level can become non contradictory at another leveL
Thus the concept of "levels of reality" has far-reaching implications and might help to reach a much broader approach of reality.

La science est souvent conçue comme ouvrant accès à une réalité unique, qui serait la seule vraie. Le matérialisme se targue de n’admettre que cette seule réalité tangible. La science contemporaine a pourtant mis à mal une telle conception de la réalité. Certes, la réalité garde un caractère « objectif », en raison de la résistance qu’elle présente lorsque l’on tente de la conceptualiser. Une théorie qui est invalidée par une observation expérimentale ne peut être considérée comme vraie, quelque séduisante qu’elle puisse apparaître par ailleurs. Par contre, il devient de plus en plus difficile d’affirmer sans ambiguïté la « réalité » des informations auxquelles la connaissance issue de l’expérience permet d’accéder. A une réalité simple et concrète, se substitue une réalité de plus en plus lointaine, dont seul un modèle mathématique peut offrir une description correcte. 
  En outre, le processus par lequel la réalité est perçue peut intervenir dans la restitution des informations, comme on le constate en mécanique quantique. On aboutit ainsi à des concepts différents en mécanique classique et en mécanique quantique. Cette situation a conduit le célèbre physicien Werner Heisenberg à considérer  différents niveaux de réalité. Il en a identifié trois. Au premier niveau, la réalité peut être définie indépendamment du processus de connaissance. C’est le niveau de la physique classique et du monde macroscopique. Au deuxième niveau, l’état des objets observées est lié au processus de la connaissance. Ce niveau correspond au monde de la mécanique quantique, de la biologie et des sciences de l’esprit. Au troisième niveau, qui correspond aux expériences philosophiques, artistiques et religieuses, les observations ne relèvent que du processus de la connaissance lui-même . Selon le physicien et philosophe Basarab Nicolescu, qui a repris cette idée,  « deux niveaux de réalité sont différents si, en passant de l’un à l’autre, il y a rupture des concepts fondamentaux et rupture des lois ». Basarab Nicolescu a complété cette notion de niveaux de réalité par la logique du tiers-inclus, introduite par le philosophe Stephane Lupasco. Selon cette logique, il est possible d’adjoindre au couple binaire (A, non-A), un troisième terme T, de « tiers-inclus », qui est à la fois A et non-A. Une contradiction A / non-A qui apparaît à un niveau peut être levée en faisant appel à un troisième terme T situé à un autre niveau.
   La notion de niveau de réalité permet également de concevoir qu’un phénomène inexpliqué par la science, comme celui de la conscience puisse se placer à un autre niveau de réalité, ce qui interdirait de l’aborder par la méthodologie des raisonnements habituels. Une telle démarche permet à Heisenberg d’inclure dans sa vision de la réalité l’art, la littérature ou la vie intérieure, sans pour autant réduire ces domaines à la réalité du monde physique. La nature même de la réalité, qui pouvait être considérée comme allant de soi, est ainsi profondément remise en cause. L’idée qu’elle puisse se situer à différents niveaux apparaît comme particulièrement féconde et ouvre de nouvelles pistes pour l’avenir.

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