Bill Gates, the richest man in the world, doubts about the future of renewable energy sources and has favoured an "intrinsically safe" nuclear energy. In order to meet such a requirement, the nuclear plant has to remain safe along the whole processing chain. By using thorium, natural uranium or depleted uranium, it is possible to avoid the risks of nuclear proliferation, linked with uranium enrichment. It is also possible to limit the risk of a diverging process leading to the melt down of nuclear fuel and accidents which occured in Tchernobyl and Fukushima. Finally, it is necessary to minimize if not eliminate dangerous radioactive waste. Bill Gates supports a project lead by TerraPower, a start-up he has financed, which develops a so called "progressive wave reactor". It is a fast breeder reactor, operating at high temperature, cooled by liquid sodium. In this reactor, a fission zone is moving progressively from the center to the periphery. As a result, nuclear fuel might be introduced only once during the whole life of the power plant (breed-and- burn fast reactor).The concept is not yet proven and the cooling of the reactor when the fission zone is moving seems a problem (it is possible to move the fuel rods by robotic devices, but it makes the design much more complex). The "intrinsic safety" of the reactor does not seem demonstrated either. No miracle solution seems to exist and other concepts (molten-salt reactors, pebble bed reactors, accelerator-driven systems) have to be assessed in parallel. To day, Bill Gates seems rather cautious and supports also R&D long term renewable energy projects, such as artifical photosynthesis and high altitude wind energy. His main idea is that investing in the R&D area should be the priority. In the energy area, there is presently no fully satisfactory option. Thus, innovative options are a key issue and Bill Gates is certainly right to consider that R&D is a priority.
Bill Gates, l'homme le plus riche du monde, doute des énergies renouvelables et parie sur l'avenir de l'énergie nucléaire, en cherchant à promouvoir une filière qui serait intrinsèquement sûre. La question mérite d'être posée. Dans quelles conditions une filière nucléaire serait-elle intrinsèquement sûre? Pour représenter une voie d'avenir, une telle filière doit également pouvoir fonctionner avec un combustible nucléaire suffisamment abondant et pouvoir être mise en œuvre de façon économiquement acceptable. Pour être intrinsèquement sûre, elle doit pouvoir exclure tout risque majeur tout au long de la chaîne:
1) En utilisant du thorium, de l'uranium naturel ou de l'uranium appauvri, on évite les risques de prolifération associés à l'enrichissement de l'uranium. On manipule un combustible moins dangereux que l'uranium 235.
2) En utilisant un combustible fertile, mais non fissile, comme le thorium 232 ou l'uranium 238, on peut limiter les risques de poursuite des réaction en chaîne qui ont provoqué la fusion du combustible à Tchernobyl comme à Fukushima. Il est nécessaire toutefois dans ce cas de disposer d'une source de neutrons extérieure pour entretenir la réaction.
3) Les déchets doivent présenter peu de danger. Les centrales au thorium produisent beaucoup moins de déchets dangereux. Les filières de quatrième génération permettent de réduire sensiblement la quantité de déchets à haute radioactivité et longue durée de vie.
Le projet soutenu par Bill Gates est développé dans le cadre de la start-up Terra Power. Il met en œuvre un réacteur surgénérateur dit à "onde progressive". Le réacteur est chargé en uranium 238 (ou en thorium). Une petite quantité de matériau fissile est placée au cœur du réacteur, permettant d'initier une réaction transformant l'uranium 238 en plutonium 239. Une zone de fission est ainsi crée qui se propage progressivement vers la périphérie, en générant de la chaleur. L'avantage principal est d'intégrer et d'opérer simultanément l'ensemble des étapes de production d'énergie et de surgénération. TerraPower affirme qu'un chargement unique permettrait de faire fonctionner la centrale pendant toute sa durée de vie, de 40 à 60 ans. Le taux de combustion élevé et la possibilité de ne charger qu'une fois le combustible limitent les risques associés aux déchets produits.
On ne peut pas parler de solution miracle et la faisabilité du réacteur ne semble pas encore démontrée. Une difficulté majeure réside dans le déplacement progressif de la zone de fusion qui complique le refroidissement du réacteur, réalisé au moyen de sodium fondu. Il est possible de déplacer les barres de combustible pour maintenir la zone de fusion au même endroit, mais cela complique sérieusement la conception du réacteur. Par ailleurs, il existe d'autres conceptions de réacteurs surgénérateurs de quatrième génération, également refroidis au sodium fondu et le choix de la meilleure filière reste à filière. Diverses conceptions de réacteurs "intrinsèquement sûrs" (réacteurs à sels fondus, réacteurs à boulets, réacteurs pilotés par accélérateur) ont été proposées, sans qu'une option ne se détache en pratique de manière évidente.
Aujourd'hui, Bill Gates fait preuve d'une certaine prudence et mise également sur les renouvelables, notamment la photosynthèse artificielle et l'éolien en haute altitude. Sa principale idée est de considérer qu'il faut investir massivement dans la R&D, en faisant preuve d'ouverture. Dans le domaine de l'énergie, toutes les options actuelles présentent des difficultés et des problèmes. Il est donc effectivement souhaitable de chercher à développer de nouvelles solutions. De ce point de vue, Bill Gates a certainement raison.
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