For moving forward, a society requires a vision of the future . Such a vision is not needed for short term activities which can be organized through autoregulation. It is the reason why the liberal view is most powerful for everyday life activities. However, all important long term decisions require some collective planning. Globalization has imposed a flat world entirely governed by the Market. This flat world is completely open to finance and trading, but rejects any other type of meaning. Within such a flat world, any step involving the general interest, the environment protection or social justice which contradicts the Market requirements cannot be implemented. Escaping this flat world requires jumping in a different dimension, providing some meaning in life. It is only by considering a vertical axis representing different values, spiritual, cultural and collective, that it becomes possible to overcome the contradictions of the flat world and break through the barriers it has set up.
Se projeter dans l’avenir, c’est
se poser la question d’un futur souhaitable et de la façon d’y parvenir.
Les notions de sens et d’avenir sont étroitement liées. Tout projet collectif
d’envergure est dirigé vers un but, un aboutissement futur. Il doit donc être
guidé par une vision d’avenir, qui
fédère les enthousiasmes et aide à coordonner les actions, en donnant une
représentation concrète à l’ethos. Il n’est pas indispensable de disposer d’une telle vision d’avenir dans
la gestion quotidienne des actions de court terme. Celles-ci peuvent être
optimisées par autorégulation, dans le cadre des transactions opérées par
l’ensemble des acteurs individuels. C’est précisément ce que réalise à tout
moment la régulation par le Marché. C’est la raison pour laquelle le mode de
fonctionnement libéral est le plus efficace dans la gestion de toutes les
activités qui relèvent de la vie quotidienne.
Par contre, toutes les décisions qui visent le long terme nécessitent
une forme d’action collective qui doit être pensée globalement. Il en est ainsi
pour la préservation de l’environnement, l’instauration de droits pour les plus
démunis, les actions de rénovation urbaine ou les projets impliquant un nouveau
modèle social. Ces différents objectifs sont guidés par l’ethos de la société,
suivant la conception du sens qui l’anime. La question du sens oriente ainsi
l’avenir de la société. C’est en suivant la direction verticale d’un sens capable de transcender
les intérêts particuliers, qu’il devient possible de sortir du monde plat
actuel, en empruntant une dimension supplémentaire, comme cela est schématisé
sur la figure. Suivre la verticale du sens
consiste à aller vers des niveaux de conscience plus élevés, en abandonnant un
point de vue strictement individuel pour s’ouvrir à l’intérêt général et à une
pensée universelle. C’est aussi ressentir la joie d’aller vers une harmonie
accrue avec autrui et l’ensemble du monde vivant.
Le sens est défini à partir d’une certaine vision du monde, en fonction d’un système de représentation, inspiré par des idées ou valeurs, qu’elles soient religieuses ou matérialistes, conservatrices ou progressistes, individualistes ou collectives. Le sens attribué à l’existence conditionne ce qui est considéré comme bon et bien pour soi-même et la collectivité dont on fait partie. La façon dont la société aborde les questions du bien commun, de la solidarité, du sort des générations futures ou de l’héritage du passé en dépend. Une société ou une civilisation qui disposent d’une vision d’avenir s’appuyant sur un ethos cohérent et partagé par l’ensemble de la population se situent en général dans une phase ascendante de construction collective. Au contraire, la perte du sens et l’absence de vision d’avenir traduisent un déclin de l’ethos, qui, dans le passé, a toujours annoncé un effondrement inéluctable.
Le monde plat actuel n’est pas compatible avec une vision d’avenir
capable de transformer la société en profondeur. En effet, la dictature du
Marché exclut toute initiative qui échapperait à cette logique. Pour cette
raison, lorsque des principes généreux de justice sociale ou de préservation de
l’environnement sont affichés, ils ne peuvent qu’être difficilement appliqués.
De ce fait, les actions de communication passent au premier plan et la
référence aux valeurs de la démocratie ou de la justice est souvent perçue
comme une forme d’hypocrisie. Toute aspiration à un changement radical est
ressentie comme une utopie, contraire au principe de réalité.
Un changement de perspective est nécessaire pour sortir du monde plat.
C’est en suivant la dimension verticale du sens qu’il devient possible de
franchir les limites qu’il impose (le cercle C sur la figure). En refusant de
rester dans le plan du monde plat, il devient possible d’inventer d’autres
mondes et de s’ouvrir à d’autres modèles de société. Le schéma de la figure reste une métaphore. Sortir du monde plat nécessite d’accéder à un plus haut
niveau de niveau de conscience, qui ne peut s’acquérir qu’à travers un
approfondissement intérieur. La direction empruntée sur le schéma de la figure n’est qu’une image.
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