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dimanche 16 octobre 2016

La société du soin et de la compassion / The caring and compassionate society


The automated society which is under way will be full of intelligent robots and unemployed workers. It is necessary to consider new options which might limit the negative impact of automation. A first option consists in limiting the use of robots, when they destroy social links. Another one is to develop new kinds of activities and to dedicate a large share of the time liberated by machines to activities of general interest.  Education, health, environment, justice, vocational integration and social insertion of young people generate many needs and require more jobs. Care and compassion are required for such activities. The ethics of care advocated by Carol Gilligan represent such a shift of consciousness. Instead of focusing all the attention to the economic performance, the caring and compassionate society helps most vulnerable people, those who are sick, elderly or disabled.  In performing such activities, sincerity and discretion are essential. Thus intelligence and lucidity are required, in order to avoid any fake attitude. Through the development of a caring and compassionate society, it is possible to reconcile full employment, personal development and general interest. Still, such an ambition remains difficult to implement within the present flat world of the neoliberal globalization. A major movement of upheaval and renewal seems necessary, in order to achieve such a goal.

La société automatisée de demain va être peuplée de robots intelligents et de travailleurs sans emplois. Pour limiter l'impact négatif de cette évolution, on peut envisager tout d'abord d'exclure l’usage des robots lorsque celui-ci porte atteinte aux liens sociaux. Réorienter la fiscalité est l'un des moyens possibles pour limiter l'introduction de robots, lorsque celle-ci a un effet globalement négatif sur la société. Une autre façon d'agir consiste à développer de nouvelles formes d'activité et, notamment, de consacrer une large partie du temps libéré par le recours aux machines à des actions d’intérêt général. La société des loisirs vantée par le modèle consumériste ne devrait pas être considérée comme un but en soi, si elle a comme résultat de favoriser des pratiques peu enrichissantes, voire abrutissantes. Au contraire, le temps consacré à la préservation de l’environnement ou l’aide aux plus faibles et aux plus démunis est générateur d’emplois, tout en étant porteur de sens. L’éducation, la santé, l’environnement, mais aussi la justice, l’insertion professionnelle, la vie culturelle et sociale font partie des principaux secteurs d’intérêt général concernés.

   La préoccupation vis-à-vis d’autrui s’exprime à travers l’éthique du soin (ou care en anglais). Ce mouvement de pensée et d’action a été introduit aux États-Unis par la psychologue féministe Carol Gilligan, qui l’a associé aux valeurs féminines, jugeant que les femmes s’investissent plus facilement que les hommes dans les relations de soin à l’égard d’autrui. L’attitude du « soin » consiste à sortir d’un cadre purement professionnel, pour s’engager dans une relation éthique, vécue avec empathie et compassion, avec des personnes vulnérables, confrontées à la souffrance, la maladie et la mort. Les plus jeunes, les plus âgés, les handicapés et les malades, tous ceux qui disposent d’une autonomie réduite, sont concernés. Alors que la recherche de la performance économique conduisait à réduire le temps consacré à ces différentes catégories de personnes, il s’agit à présent au contraire d’en libérer pour de telles activités. Le bénévolat peut jouer un rôle particulièrement utile, notamment en faisant participer ceux qui n’interviennent pas directement dans la vie économique, les plus jeunes ou les plus âgés.

   Le soin et la compassion ne doivent pas faire l'objet d'une quelconque manipulation. Leur mise en oeuvre réclame intelligence et  lucidité, pour détecter simulacre ou faux-semblant. Rien n’est jamais totalement acquis. La routine menace constamment l’enthousiasme initial et conduit au risque de tomber dans l’artifice, l’auto-satisfaction et la complaisance. Le mensonge permet de se donner bonne conscience tout en laissant les situations les plus malheureuses. La société du soin ne peut exister qu'en rejetant de tels simulacres. Un engagement authentique, même s’il est peu glorieux, est préférable à une quelconque apparence, aussi séduisante soit-elle. Des notions comme le care ne peuvent pas être plaquées artificiellement sur des situations concrètes. L’affection et la compassion ne peuvent  présenter un caractère authentique qu’à la condition d’exprimer des sentiments sincères. 
   A travers la société du soin et de la compassion, plein emploi, développement personnel et intérêt général peuvent coexister et s'épanouir. La société du soin et de la compassion reste toutefois peu compatible avec le monde plat créé par le néolibéralisme. Il ne sera possible d'y accéder qu'à travers un vaste mouvement de retournement et de renouveau

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