Ce blog rassemble des informations et des réflexions sur l'avenir qui nous attend.

This blog presents informations and views about the future.

jeudi 27 décembre 2012

L'énergie , entre Realpolitik et pensée magique

The future of the energy supply is overcast by major uncertainties and there is no simple solution for ensuring the required world energy supply in the future. Two attitudes predominate. The first one, favored by the US and China, relies upon Realpolitik concepts. The most powerful country will be in the best position for solving any future issues. By relying upon fossil energy sources, they do not help to introduce an energy transition and major issues, such as global warming could become dramatic in the near future. The other position, most favored by the EU, relies upon the "magic thinking" that reality will follow our wishes and that the shift towards renewable energy sources can be just decided. Such an attitude will encounter the wall of the debt and economic disruptions. What is needed is a pragmatic attitude, taking into account the general interest. It is only at the world level that such issues can be solved now.


L’avenir de l’énergie reste marqué par de graves incertitudes et il n’existe pas de solution simple pour régler cette situation complexe. Il n'existe, en fait aucune solution totalement satisfaisante pour assurer les besoins futurs de la planète en énergie. Face à cette situation, deux attitudes prédominent. La première consiste à privilégier la puissance, économique et militaire, qui permettra à la nation la mieux placée dans ce domaine de maîtriser la situation. C'est l'attitude de Realpolitik privilégiée par les Etats-Unis et la Chine. Le problème, c'est qu'en misant sur les énergies fossiles (hydrocarbures dans le cas des Etats-Unis, charbon dans le cas de la Chine), on n'assure pas de transition énergétique et les problèmes environnementaux, tels que le réchauffement climatique, risquent de devenir rapidement dramatiques.
   Une autre attitude, privilégiée par l'Union Européenne, repose sur la "pensée magique", consistant à considérer que ce que l'on souhaite va se réaliser. Pour réaliser la transition énergétique et passer aux énergies renouvelables, il suffit de le décider. C'est bien sûr méconnaître toutes les difficultés liées notamment au caractère intermittent des énergies éolienne et solaire. Cette attitude risque de se heurter rapidement au mur de la dette, à la banqueroute économique et au déclin économique.
   Pour mener à bien la transition énergétique, il faudra donc exploiter toutes les options possibles. L’urgence des mesures à prendre, notamment pour répondre aux risques de changement climatique, va requérir la mise en œuvre de solutions spécifiquement adaptées à la période de transition. L'analyse de l'ensemble des solutions préconisées montre qu'il est possible d'ici 2050 d'aboutir à un scénario répondant aux critères recherchés.
   La mise en œuvre de ces solutions va toutefois réclamer un effort sans précédent et conduire à des transformations importantes du modèle économique actuel. La question du réchauffement climatique est la plus difficile à régler, car elle ne peut trouver de solution qu’à travers des engagements à un niveau mondial, qui pour le moment ne se sont pas concrétisés. 

mercredi 26 décembre 2012

Vision d'avenir et accélération du temps / Vision of the future and time acceleration

In his book "Acceleration", the sociologist Armut Rosa attributes to the time acceleration perception which predominates nowadays, the lack of view of the future which caracterizes the post-modern society. He considers that the rate at which society is transformed nowadays far exceeds the rate of renewal of generations. Therefore, it becomes impossible for any person, to conceive his or her existence as oriented by the will to achieve a project. The time acceleration leads therefore to a cultural crisis linked with the loss of past references and of a meaningful future. The analysis of Armut Rosa is brilliant. Nevertheless, it raises the question whether this time acceleration is really the cause of the loss of view of the future or whether, on the contrary, this uncontrolled acceleration is the result of the present world view.

Dans son ouvrage "Accélération - une critique sociale du temps", le sociologue Armut Rosa, attribue à l'accélération du temps, telle qu'elle est ressentie actuellement, le manque de vision d'avenir qui caractérise la société post-moderne. Selon lui, le rythme de transformation de la société est devenu plus rapide que le rythme de renouvellement des générations, ce qui ne permet plus à l'individu de concevoir son existence en fonction d'un projet. L'accélération du temps entraîne ainsi une détemporalisation de l'histoire et une crise culturelle, liée à la" perte simultanée d'un passé constituant une référence et d'un avenir fondateur de sens". 
   L'analyse de Armut Rosa est tout à fait remarquable. On peut toutefois se demander si ce sentiment d'accélération est bien la cause du manque de vision d'avenir, ou si cette accélération incontrôlée n'est pas plutôt le résultat de la vision du monde qui prévaut dans la société actuelle.


L'avenir de l'économie / The future of the economy

TThe idea that the economy progresses through a self-organisation process is now quite widespread. Friedrich von Hayek has sintroduced the concept of a "spontaneous" order,  which he considers as the only appropriate in the case of complex systems. In his viw, any political decision at the level of the state is doomed to be unappropriate. His ideas has been followed and often oversimplified by Milton Friedman and the representatives of the "school of Chicago". They form the basis for the neoliberal system, which governx presently the world Market.  How can such a system preserve the general interest, the environment or human solidarity. In his book "L'avenir de l'économie", Jean-Pierre Dupuy introduces the idea that within a self-organised system, self-transcendant landmarks might emerge. Although, it is possible to build complexity upon multiple interactions, it seems much more difficult to imagine how moral values could be introduced in such a way. Although self-organisation is indeed the best way to deal with everyday issues , when big issues, such as climate chane, are at stake, it is most dangerous to rely upon self-organisation or self-transcendance. It is clearly the reponsability of political leaders, and also all citizens, to set at the center of the economy values which are needed for preserving the general interest, the environment or human solidarity.


L’idée que la société progresse par « auto-organisation» est maintenant largement répandue. Elle constitue le point de départ de la théorie des systèmes sociaux du sociologue allemand Niklas Luhmann[1]. Pour Niklas Luhmann, une telle capacité d’auto-organisation de la société est liée avant tout à ses facultés de communication à travers un langage. L’ordre global d’un système auto-organisé s’établit spontanément à partir des interactions entre les différents éléments, individus ou organisations, qui le constituent. Ainsi, les structures complexes du monde vivant relèvent d’un processus d’évolution auto-organisé, à travers le mécanisme de sélection naturelle décrit par Darwin.

dimanche 25 mars 2012

Les innovateurs / Innovators


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 The innovation process encounters many obstacles. The innovator has to defend his ideas and convince. Innovators such as Thomas Edison or Nicholas Tesla were wearing the vision of the world to come. Objections come from most people, who cannot imagine a world different from the world they know.  

Le processus d’innovation rencontre de nombreux obstacles, et ceci d’autant plus que le produit à commercialiser est novateur. L’innovateur doit lutter pour parvenir à imposer ses idées. Pour mobiliser les moyens suffisants, il doit parvenir à persuader ses interlocuteurs de la justesse de ses vues. Un innovateur tel que Thomas Edison ou Nicolas Tesla porte en lui la vision d’un monde futur qu’il cherche à réaliser, anticipant la diffusion commerciale ultérieure des produits qu’il imagine. Les objections proviennent de personnes qui ont du mal à imaginer un monde différent de celui qu’ils connaissent. La plupart des grandes inventions ont  été contestées au départ, car elles étaient mal comprises et se heurtaient aux habitudes. C’est la raison pour laquelle les innovateurs se situent souvent en marge de la société dans laquelle ils habitent et se signalent, pour la plupart, par une personnalité non conformiste.

Les années fastes / The fat years

In his book, the "Fat years", Chan Koonchung describes a dystopia, so close to reality that the reader can wonder if he describes what China might become or China today. The ambiguity is well accepted by the author, as the future he is considering is located in 2013. China is presented as fully successful in its economic development. It has outpassed all other countries and the inhabitants feel happy. But this success is accompanied by a deep amnesia and a refusal to consider any disturbing issues. Happiness is strictly controlled. A full month of the year 2011 has disappreared. Chan Koonchung has written his book in Hong-Kong, but lives now in Beijing. His book is quite remarkable, as it helps us to understand the framework or "worldview", within which  China, the great power of tomorrow, is evolving.

Dans les "Années fastes", Chan Koonchung décrit une dystopie, si proche de la réalité, qu'on se demande s'il décrit ce que la Chine pourrait devenir dans le futur ou la Chine d'aujourd'hui. L’ambiguïté est soulignée par la date à laquelle il se projette, qui n'est ni 2050 ni 2100, mais 2013. Il s'agit donc d'un futur très proche et d'une fiction très proche de la réalité. Cette Chine de 2013 est censée représenter une réussite absolue. Elle a profité la crise économique, pour distancer définitivement tous les autres pays. Les habitants se sentent heureux de vivre dans le meilleur des mondes possibles. Mais cette réussite se paye d'une amnésie collective et d'un refoulement de toutes les questions dérangeantes.  Le bonheur est encadré de façon autoritaire. Bientôt, l'alter ego de l'auteur, un écrivain également, découvre qu'un mois entier de l'année 2011 a disparu. Chan Koonchung a écrit son livre à Hong - Kong, mais vit maintenant à Pékin, ce qui montre que ses idées sont tolérées.
Son ouvrage est tout à fait remarquable, car il nous aide à mieux comprendre comment se bâtit actuellement le pays qui va devenir la grande puissance de demain et sa "vision du monde".

samedi 17 mars 2012

La France doit choisir / France must choose

The book written by Jean-Louis, the former chairman and CEO of the Saint-Gobain Company, conveys a strong message. For him, to think that the growth of services will compensentate the loss of industrial activities is a mistake. He considers that the present financial-liberal system is a failure and that countries which succeed economically, such as China and Germany, are not following it.  Therefore he recommends to favour instead a commercial-industrial model, by introducing new rules and by a better balance of power between the shareholders, the State and employees.

L'ouvrage de Jean-Louis Beffa, La France doit choisir, est important à plus d'un titre. Au milieu de toutes les incertitudes actuelles, il véhicule des messages très clairs. Le premier, c'est que le développement des services, ne compense pas pour un pays la perte de son industrie. Il montre à quel point la désindustrialisation de pays comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni a contribué à dégrader leur balance commerciale, les Etats-Unis ne pouvant supporter leur déficit abyssal qu'en raison du statut de monnaie de référence du dollar. Il montre ensuite, et c'est là le message le plus important, que le modèle libéral-financier est loin d'avoir réussi et que le succès de pays comme la Chine ou l'Allemagne tient au contraire au fait que ces pays s'en sont écartés. Cette situation s'explique selon l'auteur par la primauté attribuée à l'actionnariat dans la direction des entreprises par le système financier-libéral.  Il est intéressant de constater que cette analyse ne vient pas d'un activiste, mais de quelqu'un qui a été PDG de Saint-Gobain et qui est resté co-président d'un centre de recherche en économie. 

jeudi 15 mars 2012

Eau virtuelle et énergie grise / Virtual water and embodied energy


The risks of water scarcity tend to increase. Large amounts of water are needed for producing most of the goods which are consumed. 1200 liters of water are needed  for producing one kg of grain, 2700 liters for a kg of rice. The production of one kilogram of beef requires 13 500 liters of water. L’industry requires also large amounts of water: 100 liters per kg of aluminium, 300 liters per kg of steel, 300 liters per kg of paper. When a good is traded, it corresponds to the exchange of water which was needed for producong it, which is called "virtuel water". The exchanges of virtual water  are presently in the range from 1000 to 1500 km3, compared to a total consumption of 3800 km3, and are growing. Similarly, it is important to take into account the amount of embodied energy and carbon, corresponding to the goods which are exchanged. Stopping an industrial activity in a country can lead to an apparent decrease of the amount of energy consumed and GHG emissions, but to an increased amount of embodied energy consumed. In France, 172 Mtoe of virtual energy are consumed, 132 exported, as compared to 285 Mtoe of primary energy consumed.

Les risques de pénurie d'eau sont de plus en plus évoqués. Or , il faut beaucoup d'eau pour produire la plupart des biens que nous consommons. Il faut dépenser 1200 litres d’eau pour produire un kilo de blé et 2700 litres pour un kilo de riz. L’élevage demande aussi des quantités d’eau considérables. La production d’un kilogramme de bœuf nécessite 13 500 litres d’eau. L’industrie exige également des quantités importantes d’eau : 100 litres par kg d’aluminium, 300 litres par kg d’acier, 300 litres par kg de papier. Quand un pays importe un bien, il importe en même temps la quantité d'eau qu'il a fallu pour le fabriquer qui est alors qualifiée d'eau virtuelle. Dès lors se pose la question de savoir s'il vaut mieux utiliser des ressources en eau locales pour produire un bien ou importer de "l'eau virtuelle". Avec le développement du commerce international, les échanges d'eau virtuelle prennent une importance croissante. Les échanges d'eau virtuelle dans le monde sont de l'ordre de 1000 à 1500 km3, par rapport à une consommation totale de 3800 km3 dont 2000 pour l'agriculture. Les Etats-Unis exportent un tiers de leur consommation d'eau sous forme d'eau virtuelle.