Ce blog rassemble des informations et des réflexions sur l'avenir qui nous attend.

This blog presents informations and views about the future.

vendredi 17 octobre 2014

De l'écologie à l'écosophie / From ecology to ecosophy


The need to understand better how we can preserve the environment is now well understood. Still, ecology is a comparatively recent concept, which has been developed mainly after the Second world war. The attitude towards nature has changed significantly, and the responsability of man in its protection is now widely recognized. The deep ecology movement initiated by the norwegian philosopher Arne Naess has helped to understand that nature and all living beings possess their own value and need to be respected. Their preservation is not only a matter of utility for man, but represents also an ethical issue. Beyond ecology as a science of ecosystems and living organisms, a world view which is extended to all the biosphere represents an "ecosophy", which might become an essential part of a future system of values, as pointed out by various authors and thinkers.  Such an ecosophy is linked to the idea of a consciousness present within all the biosphere. Nature becomes a source of spiritual values, for all those who are seeking a meaning in life. Thus, Otto Scharmer invites us to move from an "ego-system"  to an "ecosystem".  For Ervin Laszlo, the next step of human evolution, will be holistic, following a long era dominated by pure reason, science and technology. Its priority will be the survival of the biosphere. The "ecosophy" will then become an essential part of a new emerging spirituality.


De tous les biens communs, l’environnement est le plus précieux. Il est devenu indispensable de mieux comprendre les facteurs dont dépend la préservation de l'environnement, qui conditionne toute vie sur Terre. Pendant longtemps, le monde a semblé immense et ses ressources inépuisables. Les êtres humains étaient relativement peu nombreux et se sentaient faibles vis-à-vis de la nature qui les entourait. Au cours de la période récente, au contraire, le monde s’est contracté, ses ressources sont devenues rares et limitées, tandis que la population humaine a explosé. L’impact de l’homme sur la nature est devenu tel, que l’époque actuelle a été qualifiée d’ère de l’anthropocène, car les transformations de l’environnement  intervenues au cours de cette période récente sont comparables à celles qui se sont produites au cours des ères géologiques précédentes. Cet impact n’a toutefois été perçu que tardivement. Le terme d’écologie a été employé pour la première fois par le naturaliste allemand Ernst Haeckel en 1866. L’écologie en tant que mouvement n’a toutefois pris son essor que beaucoup plus récemment, après la Seconde guerre mondiale. Elle s’est développée d’abord aux États-Unis, avec la création de l’Environmental Protection Agency (EPA) en 1970. La pensée écologique s’est étendue entre-temps et a suscité un vaste mouvement international. Des Sommets de la Terre réunissant des représentants de tous les pays ont été organisés. Ils ont permis de développer le concept de développement durable et ses différentes implications.

dimanche 5 octobre 2014

La Voiture de demain / The Car of the Future

Future cars are planned now. The future car will be connected, autonomous and low-carbon. First, and this not quite new, it will be connected; it will be possible to transform it into an office, a performance hall, a relaxation room; the passenger compartment might look as a transparent bubble which can be used as a screen. An important issue will be to protect private data. The future car will be also autonomous, when the driver decides. A first possibility will be to guide it from the outside through the connection system. Such a system can be used for instance on a highway. Another solution is to develop a completely autonomous car guided by a radar/lidar system (cybercar, Google car). Finally, future cars will be low carbon. Electric propulsion seems well adapted. Still, electricity has to be produced with low emissions, wheareas electricity is still generated to a large extent from coal throughout the world. There is a problem of distance range, as the best batteries cannot store more than 200 Wh/kg whereas liquid hydrocarbons store more than 12000 Wh/kg. It is possible to recharge the batteries by induction in a static or even a dynamic way. Hybrid propulsion might help to meet the requirements of a transition phase. Hydrogen can be used also as a range-extender option. All these options require a low energy consumption for a widely used consumer car. It means a light vehicle, with a limited speed. Security would be ensured in an active way through the control and automation systems.

La voiture de demain se conçoit aujourd'hui. Cette voiture sera connectée, autonome et décarbonée. Elle sera connectée, et pourra se transformer successivement en bureau, salle de spectacle ou salle de relaxation; l'habitacle prendra la forme d'une bulle qui servira d'écran. Elle pourra alterner déplacements réels et déplacements virtuels. Il se posera toutefois la question de savoir qui va gérer l' ensemble des données et comment préserver la vie privée. Elle sera autonome, tout au moins lorsque le conducteur le désire. Une première voie pour y parvenir consiste à guider le véhicule connecté de l'extérieur, en organisant par exemple des convois de véhicules sur autoroute. Une autre possibilité consiste à disposer d'un véhicule entièrement autonome guidé par radar/lidar (type cybercar ou véhicule Google). Enfin, le véhicule du futur sera décarboné. La propulsion électrique paraît bien adaptée. Encore faut-il que l'électricité soit produite de manière propre, avec des émissions réduites de CO2, alors qu'elle est actuellement générée dans le Monde en grande partie à partir de charbon. En outre, le problème de l'autonomie se pose toujours, car les meilleures batteries ne permettent pas de dépasser environ 200 Wh/kg alors que les carburants liquides stockent plus de 12000 Wh/kg. Des solutions de recharge par induction à l'arrêt ou en mouvement peuvent être envisagées. La propulsion hybride peut couvrir une phase de transition. Il est également possible d'utiliser une réserve d'hydrogène en range extender.  Enfin, toutes ces solutions ne sont envisageables pour un véhicule grand public, que si la consommation est fortement réduite, ce qui implique un véhicule léger, de vitesse limitée. La sécurité peut être alors assurée essentiellement de manière active, par les moyens d'automation et de contrôle.

jeudi 25 septembre 2014

Le Monde n'existe pas / The World does not exist

The World does not exist. The young and brilliant german philosopher Markus Gabriel explains why, in a book recently published (in French).  The book is written with a great clarity. Is goal is ambitious. It is presented as an attempt to replace "post-modernism" by a new way of thinking, defined as a "new realism". The "new realism" intends to go beyond both metaphysics and constructivism. While metapysics is interested bt the realty as such, constructivism considers that there is no access to reality as such, but only to a reality observed through the framework of human perception. The author adresses fundamental questions about the meaning of existence. Existence only appears in a "field of senses". Each living being introduces a different field of senses. The World does not exist, as there is no global field of senses, in which all the other fields would be included, because such a global field would be itself included in another field. This point is very clearly demonstrated. Still the reader may feel a bit frustrated, as the novelty of this way of thinking is not really striking. The difference with  constructivism does not seem very deep, and the multiplicity of different "fiels of senses" increases the relativism of any perception, which cannot help to discover a new meaning to life. The book remains quite attractive and promising. Further thinking can be expected and might bring new answers to the fundamental questions raised by the author.

Le Monde n'existe pas. Le jeune et brillant philosophe allemand Markus Gabriel explique pourquoi, dans un livre récent. L'ouvrage est séduisant. Il est rédigé dans un style clair et précis. Le propos est ambitieux. Il s'agit de lancer une nouvelle pensée philosophique qui va prendre la place d'un post-modernisme dépassé. Le "nouveau réalisme" qui est proposé veut dépasser à la fois la métaphysique, qui vise à découvrir la réalité en soi  et le constructiviste, inauguré par Kant, qui considéré que nous avons accès qu'à une transposition de cette réalité perçue par les sens et l'entendement humains. Ceci amène l'auteur à poser des questions fondamentales sur l'existence et le sens de l'existence. L'existence est, selon lui, une apparition dans le "champ des sens".  Chaque observateur introduit un champ différent. Le Monde n'existe pas, car il ne peut pas exister un champ englobant tous les autres, car il serait alors lui-même englobé dans un autre champ. L'argument est présenté avec toute la virtuosité nécessaire pour lui donner consistance. Sur le fond, le lecteur reste un peu sur sa fin. En effet si l'existence doit être conçue comme une perception à travers une myriade de champs du sens, quelle différence par rapport au constructivisme. Le relativisme paraît même accentué, dans la mesure où l'auteur ne se réfère à des catégories générales de l'entendement humain. Le propos n'apporte pas un sens vraiment nouveau à l'existence, sinon l'émerveillement d'être confronté à d'innombrables points de vue. Le livre reste toutefois très prometteur et laisse espérer que l'auteur pourra encore progresser dans ses réponses aux questions fondamentales qu'il pose d'emblée. 

dimanche 14 septembre 2014

Le capital au XXIe siècle / Capital in the 21st century

Capital in the 21 st century, by Thomas Piketty, has become a best-seller, which is somewhat surprising for such a thick and highly technical book. It might be due partly to the title of the book, which refers to the famous reference work of Karl Marx. Is the book by Thomas Piketty comparable in any way? The answer seems clearly no. Whereas Karl Marx was relying upon a fundamental analysis of the society of this time, the method used by Thomas Piketty relies upon statistics. It is of course always better to use data, but at the same time statistics are always partial and  cannot be used with full confidence. The rise of unequalities especially in Western countries has been already well established and cannot be considered as anything new. Therefore, the important question is to understand what is the fundamental reason for this situation. To relate this trend to the rent provided by the capital seems a very short explanation. It might be more instructive to understand how the neoliberal rules have contributed to create this situation, how financial capitalism has replaced the entrepreneurial capitalism and how speculation has become the best way to make a quick fortune. The solution provided by Thomas Piketty for limiting unequalities results from his approach. Rather than remedying the causes, he prefers to deal with the effects. If nothing is done concerning the causes, the main consequences of the progressive tax on capital he proposes would be probably a further enrichment of tax havens and a further growth of the grey economy.

Le capital au XXIe siècle de Thomas Piketty est devenu un best-seller, ce qui peut paraître surprenant pour un ouvrage aussi difficile à lire, du fait de sa longueur et de son caractère technique. On peut s'interroger sur les raisons, qui tiennent sans doute aux conditions de lancement de l'ouvrage et à son titre, qui reprend astucieusement le titre de l'ouvrage célèbre de Karl Marx, replacé au XXIe siècle.
Pour autant, avons-nous affaire à une nouvelle réflexion sur l'économie et le capitalisme, aussi fondamentale que l'œuvre de son illustre prédécesseur? A cette question, il est assez facile de répondre spontanément non. Evoquer la montée des inégalités n'a rien de nouveau et beaucoup l'ont fait avant lui. Il ne s'agit donc pas de revenir sur ce constat, mais plutôt de se pencher sur le fond et sur la méthode suivie. Thomas Piketty s'appuie essentiellement sur des statistiques. Certes, il est intéressant de tenir compte de données, plutôt que de se lancer sur de simples supputations.

lundi 8 septembre 2014

La plénitude du vide / The fullness of vacuum


With quantum machanics, vacuum is no more empty. During Antiquity, Nature was supposed to have a "horror of vacuum". It is only during the XVI th century that Baise Pascal was able to demonstrate experimentally the existence of vacuum. When the existence of electromagnetic waves was discovered, space was supposed full of a substance called ether which was the propagation medim for the waves. With his relativity theory, Einstein has shown that the ether was not any more needed, and that electromagnetic waves were propagated through vacuum.  But quantum mechanics have shown that this vacuum is not void of anything. Due to the uncertainty principle, quantum fluctuations occur permanently, creating and destroying pairs of particles and antiparticles. Energy is present in this vacuum: thus a force is exerted between two plates placed within a vacuum, because the amount of energy between the plates varies with the distance of the plates. Furthermore, vacuum can be considered as a "Higgs ocean", the existence of the Higgs particle being required for explaining the origin of mass. Finally, intersideral space is apparently full of a "dark energy", which might represent around 68% of mass and energy present in the Universe. The vacuum of present Physics appears as "living, effervescent and boiling". It becomes quite close to the conception of Tao, the primordial Void of ancient China. As the taoist Master  Laozi was saying: "the great fullness is void, then it becomes inexhaustible". Fullness and void create mutually each other.

La mécanique quantique a aussi comme conséquence de modifier la conception du vide, telle qu’elle ressort des théories physiques. Durant l’Antiquité, le concept de vide a été considéré comme incompatible avec la réalité de l’univers. Pour cette raison, Aristote considérait que l’espace entre les sphères célestes était rempli d’éther ou quintessence. La nature était supposée « avoir horreur du vide ». Il fallut donc attendre les expériences de Pascal au XIXe siècle, pour montrer que le vide peut être créé expérimentalement et expliquer ses effets par les lois de l’hydrostatique. A l’époque de Pascal, l’espace intersidéral était devenu vide de toutes choses, ce qui était d’ailleurs la condition requise pour que les planètes puissent parcourir indéfiniment leurs orbites, sans l’aide d’un Premier Moteur.Les équations de Maxwell décrivant la propagation des ondes électromagnétiques, semblaient impliquer l’existence d’un « éther » comme milieu de propagation. Le vide était donc rempli d’une substance que l’on ne connaissait pas et dont les propriétés paraissaient mystérieuses. En posant les bases de la relativité restreinte, Einstein montra que l’hypothèse de l’éther n’était pas nécessaire. Comme rien ne démontrait son existence, il valait mieux abandonner ce concept. On revenait ainsi à l’idée du vide initial. Il est apparu toutefois rapidement que ce vide était loin d’être un néant.

samedi 30 août 2014

Commun / Common


The notion of common is presently highly topical. Common goods management, as exemplified by the work of Elinor Ostrom, Nobel prize of Economy, has become a major issue. The preservation of common goods such as the environment or the biodiversity requires urgent steps. The appropriation of the whole planet by a small minority  leads to the destruction of the environment and also to unacceptable unequalities. The old idea of common good is needed at a time when all political décisions seem dictated by the Market. The last book written by Pierre Dardot and Christian Laval présents an overall view of the "Common" at a most appropriate time. Following Michael Hardt and Antonio Negri have chosen to focus their book on Common as a social and political concept rather than common goods. Such a work is clearly needed presently, but how to promote the "Common" alternative? The authors claim that it requires implementing a "revolutionary project", although they realize that Revolution by itself is a somewhat outdated and ambiguous concept. They claim thar it can be introduced only through a "self-realization of the society", but how to achieve such a transformation remains unclear . Therefore, at the end of  their books the number of questionsremains higher than the number of answers. Still, the book présents the "Common" in quite a clear and well-structured way.

La notion de commun redevient d'une brûlante actualité. Les problèmes posés par la gestion des biens communs, tels qu'ils ressortent notamment des travaux d'Elinor Ostrom, prix Nobel d'Economie, nécessitent des solutions appropriée. La préservation de l'environnement, de la biodiversité, du climat ne peut trouver de réponse sans une gestion adéquates de ces biens communs de l'humanité que sont l'air, l'eau et la biosphère.  Par ailleurs, les excès du néolibéralisme et de la globalisation montrent qu'une appropriation généralisée de l'ensemble des biens par une petite minorité conduit d'une part à la destruction de l'environnement et d'autre part à des inégalités sociales inacceptables.
La notion très ancienne de bien commun retrouve également toute son importance, à un moment où le Marché est censé dicter toutes les solutions politiques.
Le dernier ouvrage de Pierre Dardot, philosophe et enseignant ainsi que de Christian Laval, sociologue, intitulé "Commun - Essai sur la révolution au XXIe siècle", qui présente une véritable somme sur le sujet, arrive donc à un moment tout à fait approprié. Les auteurs ont choisi de parler de commun au singulier, à la suite de Michael Hardt et Antonio Negri, plutôt que de "biens communs" pour désigner un concept social, ouvrant une "une nouvelle raison politique qu'il faut substituer à la raison néolibérale"..

dimanche 24 août 2014

Le panentheisme est-il la religion de demain? / Is panenthism the religion of the future?

Panentheism is a doctrine which aims to reconcile  scientific naturalism with a religious vision. through an alternative to both traditionnal theism and pantheism. Whereas for pantheism, the words God and Nature have similar meanings, for panentheism Nature is in God, but differs from God. Such an idea is quite old and can be found already in the philosophy of Plotinus, but the word of panentheism was coined during the XIXth century by the German philosopher Karl Friedrich Krause. During the XXth century this idea was further developed by the mathematician and philosopher Alfred North Whitehead, who had cowritten Principia Mathematica together with Bertrand Russel, as a part of the process philosophy that he introduced during his stay at Harvard University. The recent book written by David Ray Griffin, Professor of Philosophy of Religion and Theology at Claremont University présents a global view of panentheism in light of the ideas brought mainly by Whitehead. He shows that panentheism makes possible to avoid a contradiction between scientific naturalism and theism.  Furthermore panentheism seems compatible with most religious beliefs, as long as they do not imply a strictly dogmatic attitude. Therefore, such an approach might help building a much needed synthesis between science, philosophy and religion, providing a new worldview for the fuure.


La panenthéisme est une doctrine qui vise à réconcilier le naturalisme scientifique avec la vision religieuse, en proposant une alternative à la fois au théisme traditionnel et au panthéisme. Alors que pour le panthéisme, Dieu se confond avec  la Nature, position proche de de celle de Spinoza (Deus sive natura), selon le panenthéisme la Nature, est en Dieu, mais ne se confond pas avec Dieu. Cette conception n'est pas nouvelle. On la trouve déjà chez Plotin, mais c'est au XIXe siècle que le terme de panenthéisme a été proposé par le philosophe allemand Karl Friedrich Krause .