In ancient times, divination appeared as the best mean for predicting the future and acting in the most efficient way. Oracles were used for taking decisions. The priests able to deliver such oracles were the successors of the chamans, who were able to make trips within other worlds, through altered states of consciousness. Auguries and haruspices were used by the Romans. Roman armies were carrying cages which contained the sacred birds used for the haruspices. In ancient China, forecasting was based upon the form of the cracks appearing on tortoise carapaces. It is an essential feature of the Chinese civilization and the Yi King Book or Book of Mutations seems to have derived from these divination practices.These future prediction methods seem far from us, but they are connected to a certain representation of the world which at that time seemed coherent and rationnal.
Astrology, used in ancient times, is still used by many people in the world, which illustrates the gap between the evolution of science and cultural practices throughout the world.
Au cours des périodes les plus anciennes, le recours à la divination apparaissait comme le meilleur moyen d’agir en mettant toutes les chances de son côté. Cette divination pouvait prendre plusieurs formes. La plus courante consistait à s’adresser à un oracle. Cette pratique prenait la suite de la longue tradition du chamanisme encore poursuivie de nos jours. Le chamane est capable d’entrer dans un état altéré de conscience, après avoir ingéré des plantes hallucinogènes ou pratiqué des rituels prolongés qui le plonge dans in état d’extase. Dans cet état altéré de conscience, il voyage dans des univers mentaux, qui sont considérés par les adeptes comme d’autres formes de réalité. Ces voyages lui permettent d’acquérir des formes supérieures de connaissance, à travers des visions dont certaines concernent l’avenir.
La Pythie à Delphes, sans doute sous l’effet de fumées ayant un pouvoir narcotique, entrait en transes et lançait des oracles, sous une forme souvent énigmatique que les prêtres étaient chargés d’interpréter. La Pythie était censée parler au nom du dieu, c'est-à-dire d’Apollon dans le cas de Delphes. Les songes étaient aussi un moyen de percevoir les messages des dieux, lorsqu’ils étaient transmis dans certains lieux sacrés. D’autres formes d’oracle s’appuyaient sur l’interprétation de phénomènes naturels. L’oracle qui était rendu dans le sanctuaire de Zeus à Dodone, consistait à interpréter le bruit du vent dans les feuilles d’un vieux chêne sacré. Les auspices consistaient à interpréter le vol des oiseaux. Chez les étrusques, puis les romains, rendre un augure consistait également à interpréter différents phénomènes naturels. Le tonnerre, les éclairs, le vent, selon la direction qu’ils prenaient étaient considérés comme de bons ou de mauvais présages. Le vol des oiseaux avait une signification faste ou néfaste selon qu’il venait de la droite ou de la gauche. Les haruspices étaient rendus en observant les entrailles d’oiseaux sacrifiés. Dans la Rome antique, le chef d’une armée se faisait accompagner d’augures portant les poulets sacrés dans des cages.
Dans la Chine antique des Shang et des Zhou, période qui va du XVIIème
siècle avant Jésus-Christ jusqu’à
l’avènement du premier empereur Qin en 221 avant Jésus-Christ s’élabore une
divination consistant à interpréter les craquelures se formant sur des os
d’ovins et bovins ou sur des carapaces de tortues. Cette divination était
considérée comme une science, la forme des craquelures étant considérée comme
corrélée à un état de l’univers. Dans la vision chinoise antique du monde, tous
les éléments sont en correspondance. La pratique de la divination pouvait donc
être considérée comme tout à fait rationnelle, ainsi que le souligne Anne Cheng[1].
Cette divination a eu une importance culturelle considérable. Les symboles du
Livre des mutations chinois (Yi King) en dérivent. Les 64 combinaisons
possibles d’hexagrammes obtenues en superposant six traits soit continus
(représentant le symbole masculin yang) soit interrompus (symbole féminin yin),
sont censées représenter toutes les mutations possibles. L’art de la divination
consistait parmi toutes des mutations à désigner celle qui se produira
effectivement. En triant aléatoirement des baguettes provenant de tiges d’une
plante, l’achillée, on obtenait des nombres qui désignaient les mutations
destinées à se produire. L’astrologie, comme méthode de prédiction de l’avenir, a eu un succès
considérable. Elle est apparue en Mésopotamie, aux premiers âges de l’histoire
et les douze signes du zodiaque datent déjà de cette époque. Pendant une longue
période elle s’est confondue avec l’astronomie. Au cours de toute cette
période, les astrologues pouvaient être considérés comme des savants, qui
cherchaient à relier au mouvement des astres ce qui se passait sur terre. L’incidence
des saisons et des déplacements du soleil sur la vie humaine et tout
particulièrement sur les récoltes agricoles rendent la démarche d’observer le
ciel pour prévoir l’avenir, rationnelle encore de nos jours. De grands
astronomes tels que Tycho Brahé ou Kepler étaient fortement marqués par les
conceptions de l’astrologie. Avec les progrès des sciences, la scission
s’installe entre astrologie et astronomie. Cette scission intervient
définitivement au XVIIIème siècle, à l’époque des lumières. Malgré une
opposition grandissante de la part des scientifiques, l’astrologie se pratique
toujours de nos jours et s’est même banalisée. Cette pratique illustre la
survivance de représentations culturelles qui n’évoluent que lentement et se
retrouvent en décalage avec l’évolution rapide de la science.
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