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samedi 9 février 2013

Progrès et bien commun / Progress and Common Good

Globalization relies presently upon an evolution process controlled by the market. Such a "self-organisation" can indeed generate more complexity and technological progress, but giving the power to the fittest implies a struggle for the control of a maximum amount of resources. Trying to get a maximum share of natural resources is not compatible with the best preservation of the common good. Elinor Ostrom has advocated for the creation of an institutional framework with might help local communities to manage their common good in an optimal way.  Presently, it becomes necessary to manage the "common good" , air, water, biodiversity, pristine natural spaces at a planetary level. Achieving such a goal requires a dialogue for defining together the essential values humanity wants to preserve.

Le progrès technique prolonge l’évolution biologique, en progressant vers toujours plus de complexité, à travers un mécanisme de sélection darwinien. La mondialisation et le néolibéralisme ont introduit un modèle d’un arbitrage par le Marché, selon lequel l’ensemble de l’économie est conçu comme un système dérégulé et auto-organisé, générant ses propres règles. Un tel mécanisme peut suffire à générer le progrès technique. Toutefois, le critère d’ « adaptation maximale » qui régit l’auto-organisation de l’économie aboutit à une compétition sans merci pour s’emparer d’un maximum de ressources. Or  ces ressources sont dispensées par un environnement, qui est un « bien commun », par définition fini. La compétition entre les acteurs pour détourner le maximum de ressources à leur profit exclusif aboutit d’une part à priver une large partie de la population mondiale de biens essentiels et d’autre part à un risque de destruction de l’environnement. 
Il est donc nécessaire d’adopter une nouvelle « vision du monde ». Introduire des règles de « gouvernance » ne suffira pas, car elles ne peuvent être qu'en contradiction avec la logique profonde du système actuel. Il faut donc parvenir à bâtir un nouveau système de valeurs qui puissent être partagées à un niveau mondial, capables de préserver l’intérêt général. Elinor Ostrom a proposé de créer un cadre institutionnel pour permettre à des communautés de gérer efficacement des biens communs, sans les surexploiter. Toutefois, la gestion des biens communs doit se concevoir à présent à l'échelle planétaire. L'atmosphère, les grands espaces naturels, la biodiversité constituent des biens communs, non seulement à l'échelle d'une collectivité ou même d'une nation, mais concernent à présent l'humanité toute entière.  La gestion des biens communs à cette échelle planétaire implique un dialogue autour des valeurs essentielles à préserver.

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