Nassim Nicholas Taleb s'était fait connaître avec son ouvrage sur les "cygnes noirs", ces événements qui restent ignorés jusqu'à ce qu'ils surviennent, en changeant une donne qui semblait acquise. Dans son dernier ouvrage "Antifragile: les bienfaits du désordre", l'auteur poursuit sa réflexion sur les risques imprévus et la manière de s'en prémunir. Considérant qu'il est impossible de prévoir des événements tels que les cygnes noirs, il préconise une stratégie pour se prémunir du risque en multipliant les options, en faisant preuve de pragmatisme, en diversifiant ses choix. Ses critiques les plus vives vont à ceux qui se prévalent de théories (typiquement les universitaires) plutôt que de regarder la réalité en face. Il se fait en même temps le chantre des petites structures fluides, capables d'évoluer et de s'adapter rapidement, et donc de bénéficier du désordre. Il déploie des talents de conteur et son livre se lit avec plaisir.
Pour autant, cet épais ouvrage comporte d'étonnantes lacunes. A aucun moment il n'est question de résilience, concept qui paraît ignoré de l'auteur, ni d'écologie, alors que réduire la fragilité de la biosphère (i.e. améliorer sa résilience) représente une problématique centrale du monde contemporain. En outre, le management par le chaos, qui était très à la mode, il y a quelques années, associé à la vision néolibérale a depuis démontré ses faiblesses. La crise de 2008 n'a pas simplement résulté de l'incapacité à imaginer des circonstances imprévues, comme semble vouloir le dire l'auteur. Elle a été la conséquence de la mise en place délibérée d'un système profitant à une minorité.
Dans ces conditions, le principal défaut de l'ouvrage consiste à vouloir étendre à tous les domaines des principes issus de l'expérience de l'auteur comme trader et de confondre le monde réel avec le monde la finance.
Pour autant, cet épais ouvrage comporte d'étonnantes lacunes. A aucun moment il n'est question de résilience, concept qui paraît ignoré de l'auteur, ni d'écologie, alors que réduire la fragilité de la biosphère (i.e. améliorer sa résilience) représente une problématique centrale du monde contemporain. En outre, le management par le chaos, qui était très à la mode, il y a quelques années, associé à la vision néolibérale a depuis démontré ses faiblesses. La crise de 2008 n'a pas simplement résulté de l'incapacité à imaginer des circonstances imprévues, comme semble vouloir le dire l'auteur. Elle a été la conséquence de la mise en place délibérée d'un système profitant à une minorité.
Dans ces conditions, le principal défaut de l'ouvrage consiste à vouloir étendre à tous les domaines des principes issus de l'expérience de l'auteur comme trader et de confondre le monde réel avec le monde la finance.
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