Mathieu Ricard, the scientist who became a bouddhist monk and a friend of the Dalaï-lama, has just published a book entitled "A plea for altruism". It represents a very thorough analysis of the role played by altruism in our society. Mathieu Ricard extends his views about altruisme to all living beings and to the future générations. Still, can we state that humanity progresses towards ever more altruism? Mathieu Ricard is certainly right, when he explains that it has become a matter of survival. Still, he seems a bit optimistic, when he considers that violence is declining. Relating the number of victims of the totalitarian regimes during the XXth century to the world population, in order to explain that these events were not worse than previous ones during history does not seem a very convincing demonstration. The present economic system favours egoism and an attitude of irresponsibility, leading to increasing inequalities and a destruction of the biosphere. It seems difficult to imagine how it could spontaneously evolve towards altruism, without major transformations. Still, the book written by Mathieu Ricard can help raising the level of consciousness, for moving in the right direction.
Mathieu Ricard, qui, après avoir débuté une carrière de scientifique, est devenu moine bouddhiste et ami du Dalaï-lama, vient de publier un ouvrage intitulé "Plaidoyer pour l'altruisme", qui réunit un ensemble impressionnant d'informations sur la question en près de 900 pages. Le souhait d'aller vers une société plus solidaire et lus fraternelle n'est pas nouveau, mais Mathieu Ricard montre que l'altruisme est devenu une question de survie pour l'ensemble de la société humaine et pour la biosphère tout entière. L'altruisme tel qu'il le définit va très au delà de règles de conduite individuelles. Il s'étend à l'ensemble des activités humaines, englobant le sort des animaux ainsi que celui des générations futures.
L'humanité évolue-t-elle vers plus d'altruisme? Il paraît assez clair que c'est pour elle, à présent, une question de survie. Pourtant, le triomphe de l'altruisme ne paraît pas acquis. Les sociétés occidentales ont connu une longue période de prospérité et de paix, malgré des conflits localisés, qui ont favorisé l'essor de la démocratie et réduit le recours aux comportements violents. Mathieu Ricard semble néanmoins bien optimiste quand il évoque "le déclin de la violence". L'argumentation parait trop partielle quand elle s'appuie sur quelques graphiques relatifs à des pays européens. Elle devient carrément douteuse, quand le nombre de victimes ayant résulté des régimes totalitaires du XXe siècle est rapporté à la population mondiale, pour expliquer que, tous comptes faits, ces événements n'ont pas été plus graves que d'autres, plus anciens.
L'évolution récente a institutionnalisé l'égoïsme comme mécanisme de base de l'économie mondiale, renforçant les inégalités et l'attitude d'irresponsabilité des décideurs. Il semble donc difficile d'aller vers un altruisme généralisé, sans rien changer au système actuel. Un nouveau système de repères est sans doute nécessaire pour y parvenir.
Transformer la vision de chacun reste sans doute le moyen le plus sûr pour atteindre un tel objectif. Le plaidoyer pour l'altruisme de Mathieu Ricard représente, en tout état de cause, une contribution utile pour élever le niveau de conscience afin de progresser dans cette direction.