
L'ouvrage que Georges Amar a consacré à la prospective n'est pas un Traité. Il s'agit plutôt d'une promenade à laquelle il convie le lecteur. Le futur, ou du moins sa part la plus intéressante, celle qui peut nous réserver des surprises est inconnu. Donc, comment l'aborder? La démarche prospective elle-même a-t-elle un sens?
George Amar nous invite à "aimer le futur". Aimer le futur, c'est s'engager dans la construction d'un monde meilleur, sans connaître à l'avance le chemin qui sera suivi pour y parvenir. C'est progresser dans cette voie, en faisant preuve de la sagesse que les Anciens recommandaient, dans "la limitation des désirs et le respect du passé".
Pour ouvrir le champ des possibles, il faut faire appel à l'imagination, prendre les chemins de traverse, ce que Georges Amar qualifie de "poétique de l'inconnu". En définitive, le rôle de la prospective consiste, selon lui, à faire évoluer le langage, ce qui permet d'introduire et d'adopter de nouveaux concepts.
Cette démarche, il l'applique au domaine qu'il a pratiqué pendant de nombreuses années, à la RATP. Cela lui permet de défendre des vues qui peuvent sembler paradoxales. Ainsi, il considère que le but qu'il faut viser dans l'organisation des transports n'est pas de pouvoir assurer un trajet dans le temps le plus court possible, mais plutôt pouvoir utiliser le mieux possible le temps correspondant pour faire des découvertes et opérer des rencontres. Il s'agit de passer du simple transport à la mobilité comme outil de reliance.
A travers cet ouvrage, qui se présente souvent sous forme d'aphorismes, l'auteur démontre la richesse de son expression et l'étendue de sa culture, au service d'une meilleure connaissance du futur. Il aide ainsi le lecteur à "aimer le futur".
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