Throughout his life, the human being is subjected to scary questions about the meaning of his life. Does this short existence have any meaning? Is it doomed to sink into nothingness? Failure to have clear answers to these questions greatly aggravates the discomfort and anxiety that is prevalent in our time. Among these questions, the question of consciousness appears as central. In the world of objects around us, more pregnant than ever, what constitutes our subjectivity? How to interpret the irreducible distance that separates our inner being from the outside world? What is the source of our unity, of our personnality? What relationship can be established between our inner self and that of others? The question of consciousness has several aspects. Those directly addressed by present-day science concern the processes through which the perception of all information reaching the consciousness takes place. Knowledge about these processes has progressed considerably thanks to neuroscience. An entirely different question continues to arise. It is that of the nature of consciousness. It is also an unresolved issue. For one of the most thoughtful on this topic, the Australian scholar David Chalmers, it is the difficult question between all. Yet this question conditions the understanding of our own nature. To wonder about it is essential to choose a life line. While there are many books on the questions of consciousness and the mind, they do not give the impression of elucidating the question. After claiming that consciousness represents the "difficult question", David Chalmers believes he has an explanation: consciousness would be reduced to information. So a thermostat would be provided with a beginning of consciousness! Artificial intelligence would be a fortiori associated to a form of consciousness. The philosopher Markus Gabriel adopts a more reasonable point of view, refusing such a reductionism. He criticizes the excessive aims of neuroscience when they claim to explain consciousness. However, he managed the feat of writing an entire book about consciousness, without really discussing its nature nor giving a beginning of explanation to its presence. The words of conscience, of mind, of subjectivity are charged with so many connotations, that to employ them becomes almost impossible. For anyone who accepts a moment to free himself from any preconceived idea, the inner consciousness appears as an evidence, even before any external reality. It is even for each of us the first revelation, the one that allows us to access the miracle of life and the totality of our experience. Yet, as this notion disturbs all those who have adopted a purely materialistic and reductionist point of view, many people simply deny it existence. Consciousness is for them at worst only an illusion, at best a mere fantasy. For all those who share such a view, the intelligent machine represents the new horizon. According to the conceptions adopted, consciousness can thus pass from the Whole, by confounding itself with the Universe, with Nothing, in a narrow materialistic conception, which simply denies its existence.
Tout au long de sa vie, l’être humain est soumis à des questions angoissantes sur le sens de sa vie sur Terre. Cette courte existence a-t-elle une signification ? Est-elle vouée à sombrer dans le néant ? Le fait de ne pas disposer de réponses claires à ces questions aggrave considérablement le mal-être et le sentiment d’angoisse qui sont répandus à notre époque. Parmi ces interrogations, la question de la conscience apparaît comme centrale. Dans le monde d’objets qui nous entoure, plus prégnant que jamais, qu’est ce qui constitue notre subjectivité ? Comment interpréter la distance irréductible qui sépare notre être intérieur du monde extérieur ? Quelle est la source de notre unité, de notre Je? Quelle relation peut-elle être établie entre notre intériorité et celle d’autrui, entre Je et Tu ? La question de la conscience comporte plusieurs aspects. Ceux qui sont directement abordés par la science actuelle concernent les processus à travers lesquels s’effectue la perception de toutes les informations qui parviennent à la conscience. Les connaissances concernant ces processus ont considérablement progressé grâce aux neurosciences.
Une toute autre question continue à se poser. C’est celle de la nature de la conscience. C’est aussi une question non résolue. Pour l’un de ceux qui ont le plus réfléchi sur ce thème, l’universitaire australien David Chalmers, c’est la question difficile entre toutes. Pourtant cette question conditionne la compréhension de notre propre nature. S’interroger à ce sujet est indispensable pour choisir une ligne de vie. Certes, il existe de nombreux ouvrages sur les questions de la conscience et de l’esprit, mais ils ne donnent guère l'impression d'élucider la question. Après avoir affirmé que la conscience représente la "question difficile", David Chalmers croit disposer d'une explication: la conscience se ramènerait à l'information. Ainsi un thermostat serait pourvu d'un début de conscience! L'intelligence artificielle serait a fortiori accompagnée d'une forme de conscience. Le philosophe Markus Gabriel adopte un point de vue plus raisonnable, en refusant un tel réductionnisme. Il critique les visées excessives des neurosciences lorsqu'elles prétendent expliquer la conscience. Toutefois, il réussit l'exploit de rédiger tout un ouvrage sur la conscience, sans réellement discuter de sa nature ni donner un début d'explication à sa présence. Les mots de conscience, d’esprit, de subjectivité sont chargés de tant de connotations, que les employer devient presque impossible. Pour quiconque accepte un instant de se libérer de toute idée préconçue, la conscience intérieure apparaît comme une évidence, avant même toute réalité extérieure. Elle est même pour chacun d’entre nous la révélation première, celle qui nous permet d’accéder au miracle de la vie et à la totalité de notre expérience. Pourtant, comme cette notion dérange tous ceux qui ont adopté un point de vue purement matérialiste et réductionniste, nombreux sont ceux qui la nient purement et simplement l’existence. La conscience n’est pour eux au pire qu’une illusion, au mieux un simple fantasme. Pour tous ceux-là, la machine intelligente représente le nouvel horizon. Selon les conceptions adoptées, la conscience peut ainsi passer du Tout, en se confondant avec l’Univers, au Rien, dans une conception matérialiste étroite, qui en nie simplement l’existence.